Paris. Le musée Guimet célèbre la fin de la guerre du Vietnam en photo avec Marc Riboud

Marc Riboud
la fille à la fleur, devenue l'icône de la paix - photo prise par Marc Riboud en 1967 à Washington, lors d'une manifestation contre la guerre au Vietnam

Le Musée national des arts asiatiques-Guimet, dans le 16e arrondissement de Paris, commémore les cinquante ans de la fin de la guerre du Vietnam du 30 avril 1975 en exposition. Les photographies de Marc Riboud (1923-2016), profondément marqué par ce conflit, sont à découvrir jusqu’au lundi 12 mai 2025.

Le musée Guimet, en partenariat avec l’association Les amis de Marc Ribou, expose de nombreux clichés datés de 1966 à 1976 et immortalisés dans le pays en guerre, ainsi que les documents d’archives du photographe Marc Riboud, qui raconte le quotidien du Vietnam pendant cette décennie ; son témoignage est bouleversant !

Marc Riboud

La guerre du Vietnam prend fin le 30 avril 1975 après 19 ans de combats. Le pays est officiellement réunifié l’année suivante, mais les conséquences de la guerre, qui a marqué le monde entier, perdurent bien des années après. De 1966 à 1976, Marc Riboud effectue une dizaine de voyages au Vietnam ; il photographie les rues, les rizières, les camps de réfugiés, les usines et les habitants de Hanoï, de Saïgon, de Hué, etc. Ses clichés montrent la vie dans les villes détruites, les civils qui s’opposent à l’armée américaine, les blessés dans les camps de rééducation, les enfants qui continuent de jouer dans les décombres, des couples près des abris antibombes, des corps épuisés cherchant le repos.

Avec son appareil, Marc Riboud présente des images délicates et puissantes, tout en contraste et en émotion, qui racontent le conflit de manière plus intime, plus forte. Le regard humaniste du photographe restitue la résistance et la dignité d’un peuple en lutte. Il ne capture pas la guerre, mais la vie qui se poursuit dans le chaos…

Marc Riboud

Biographie :

Marc Riboud est né, au sein d’une famille bourgeoise, à Saint-Genis-Laval dans le département du Rhône, le 24 juin 1923. Son grand-père a été l’un des fondateurs de la Lyonnaise de Banque. Le jeune Marc Riboud se passionne tôt pour la photographie ; il utilise l’appareil de son père qui lui servait à immortaliser les poilus au cours de la Grande guerre. En 1937, son père lui offre, pour son quatorzième anniversaire, un appareil Vest-Pocket Kodak et Marc Riboud prend ses premières vraies photographies, au cours de l’exposition universelle de 1937, puis lors de visites aux châteaux de la Loire.

À partir de 1940, il passe les trois premières années de l’occupation à Lyon (69), puis entre en résistance et participe aux combats dans le maquis du Vercors en 1944.

Après la guerre, Marc Riboud fait des études d’ingénieur à l’École centrale de Lyon. En 1952, il est ingénieur dans une usine de Villeurbanne (69). En parallèle, il consacre toujours tout son temps libre à la photographie. L’occasion de se lancer pleinement dans la photographie se présente le jour où il oublie de rentrer à l’usine après un congé qui lui a permi de photographier les stars au festival de danse d’Avignon…

Marc Riboud s’installe alors à Paris et en 1953, il obtient sa première publication dans le magazine Life pour sa photographie d’un peintre de la tour Eiffel. Soutenu par les photographes Henri Cartier-Bresson (1908-2004) et de Robert Capa (1913-1954), Marc Riboud obtient son ticket d’entrée à l’agence Magnum.

.Marc Riboud

À partir de 1955, Marc Riboud entame les voyages pour photographier le monde et aussi les guerres : le Moyen-Orient, l’Afghanistan, l’Inde, Cuba et les Etats-Unis ; il est l’un des premiers photographes à sillonner la Chine communiste en 1957 pour un premier long séjour, avant de terminer son périple par le Japon où il trouve le sujet de son premier livre : Women of Japan. En 1960, il effectue un séjour de trois mois en URSS, puis couvre les conflits d’indépendances en Algérie et en Afrique subsaharienne. De retour à Paris en 1968, il immortalise les manifestations d’étudiants au mois de mai, avant d’effectuer ses reportages au Vietnam, où il est l’un des rares photographes à pouvoir entrer. 

Au cours des années 1970, le photographe retourne en Chine pour assister à l’évolution et aux transformations du pays. Dans les années 1980-90, il repart régulièrement en Orient et en Extrême-Orient, particulièrement à Angkor et Huang Shan. 

Mais, entre le 11 mai et le 4 juillet 1987, Marc Riboud est à Lyon pour assister au procès du criminel de guerre allemand Klaus Barbie. 

Marc Riboud
procès de Klaus Barbie

Le 15 décembre 2008, Marc Riboud se rend à New-York pour photographier la victoire du président des Etats-Unis Barack Obama. En 2010, Marc Riboud effectue un ultime voyage à Shanghai pour inaugurer une exposition. A partir de là, parce que sa santé est devenue fragile, il ne quitte plus Paris !

En 2011, Marc Riboud fait une donation au Centre Pompidou de Paris, qui comporte un ensemble de 192 tirages originaux réalisés entre 1953 et 1977. Son travail est couronné par des prix prestigieux ! Les musées et les galeries exposent son travail à Paris, à New York, à Shanghai, à Tokyo, etc. 

Marc Riboud s’éteint à 93 ans à Paris, le 30 août 2016, des suites d’une longue maladie. La même année, Catherine Riboud, son épouse, fait une donation de la totalité du fonds de Marc Riboud, soit cinquante mille négatifs, diapositives et épreuves sur papier, au musée Guimet…

Infos Pratiques :

Exposition de photographies de Marc Riboud, jusqu’au lundi 12 mai 2025
Musée national des arts asiatiques – Guimet – 6, place d’Iéna dans le 16e arrondissement de Paris

Contact : 01 56 52 54 33