La vidéo a fait le tour du monde. Un jacuzzi, une fille aux cheveux roses, un garçon et surtout un refrain imparablement addictif. En 2011, le morceau The Cigarette Duet installait la Néo-Zélandaise Princess Chelsea en orbite autour de la planète pop. Pas de plan marketing ni de stratégie promo, juste un énorme buzz. 40 millions de vues YouTube plus tard, alors que vient de sortir « The Loneliest Girl », son 3e album, elle démarre une tournée européenne qui passe par Paris, mercredi 12 septembre (Le Point Ephémère), puis Rennes (88 Live Club) jeudi 13. Elle sera sur scène avec son groupe, dont un certain Jonathan Bree à la guitare. Présent au festival de la Route du Rock à Saint-Malo, en août, il est aussi son producteur et le patron de leur maison de disques, Lil’Chief Records.
Xylophones, voix d’ange, synthés façon machine à rêver, rythmes hypnotiques, arrangements baroques : Chelsea Nikkel a construit un univers musical des plus singuliers. Une sorte de doll-pop avec des mélodies accrocheuses qu’auraient pu interpréter les Shangri-Las dans les années 60. Pianiste de formation classique, capable de jouer de la plupart des instruments, la jeune fille est bourrée de talents, à commencer par l’écriture de ses chansons : des ritournelles toutes plus entêtantes les unes que les autres. Extrait de son nouvel album, I love my boyfriend est de cette veine.
Princess Chelsea adore les images, les couleurs, les peluches et les fleurs. Sur ses pochettes de disque, vidéos, ou photos de presse, elle se met en scène, tantôt kitsch, parfois girly, souvent romantique. En concert, le public peut la découvrir dans une longue robe rouge oxyde à manche courte tombant sur des Dr Martens. Autour de sa taille, une guirlande multicolore contraste avec l’allure de maîtresse femme que lui confère son collier ras le cou en dentelle noire. Et que dire de ces petits squelettes en caoutchouc suspendus à ses claviers ou de ce tee-shirt noir à son nom avec une typo façon Hellfest au-dessus d’une tête de chat. La chanteuse d’Auckland aime jouer avec les contraires : ceux de ses textes, parfois sombres ou inquiets, parfois à l’eau de rose ; ceux des ambiances mélancoliques ou des instrumentations guillerettes. On est à peu près aussi dérouté par la liste qu’elle nous dresse de ses influences musicales : « Bruce Springsteen, que j’adore depuis cinq ans, Black Sabbath, The Beach Boys, Fugazzi, la country music, Mozart, Bach ou Fleetwood Mac ».
On l’a rencontrée la veille de son concert à Londres, au tout début d’un marathon européen qui l’emmènera dans une douzaine de pays, des Pays-Bas à la Roumanie, de la Slovaquie à la Turquie. Pour elle, faire coïncider cette tournée sur le Vieux continent et la sortie de son album est presque naturel. « Mon public a toujours été majoritairement en Europe, reconnait-elle. Mais nous avons tout de même prévu des concerts en Nouvelle-Zélande ensuite. Ce sera un peu comme une victoire de rentrer à la maison après avoir fait le plein de confiance ici. C’est plus stressant de jouer devant sa famille et ses amis. Je suis assez timide et réservée : monter sur scène, jouer ce personnage est un peu effrayant, c’est toujours un véritable challenge sur les premières dates de la tournée. Mais c’est tellement gratifiant ».