Sophie Calle, née en 1953, est l’une des artistes de valeur de l’art contemporain (voir notre précédent article). Une artiste en vue. Pourtant, malgré une belle culture et sensibilité littéraires héritées de son père, elle n’apparait guère dotée d’un immense talent. N’est-elle pour autant qu’une forban des émotions ? C’est ce que certains pourront penser avec sa nouvelle publication, le portrait d’une chère disparue – sa mère.
Sophie Calle conjugue avec efficacité sa vie et son œuvre. Ce que le public lui reconnait bien volontiers. Cela étant, son écriture est assez commune, elle ne sait ni dessiner ni peindre, ses photographies sont souvent quelconques.
Pour faire suite à son exposition au Palais de Tokyo puis au Festival d’Avignon, elle revient dans les librairies. Son nouvel ouvrage présente une partie du journal intime de feu Madame sa mère. Une production diarique, rédigée entre 1981 et 2000, en forme de cabinet de curiosités. Le tout est illustré par des clichés vintage, de l’écriture manuscrite et des visuels de l’exposition du Palais de Tokyo.
Elle s’est appelée successivement Rachel, Monique, Szyndler, Calle, Pagliero, Gonthier, Sindler. Ma mère aimait qu’on parle d’elle. Sa vie n’apparaît pas dans mon travail. Ça l’agaçait. Quand j’ai posé ma caméra au pied du lit dans lequel elle agonisait, parce que je craignais qu’elle n’expire en mon absence, alors que je voulais être là, entendre son dernier mot, elle s’est exclamée : « Enfin ».
Mais quel en est l’intérêt ? Pour elle comme pour le lecteur ? Bien difficile de qualifier ce bel hommage de l’artiste à sa mère. C’est peut-être d’ailleurs cette difficulté à ‘qualifier’ et ‘estimer’ cet ouvrage de qualité qui en fait l’intérêt. Il en est comme d’une mère qui, partant pour un voyage, appela ses filles et leur remit ses biens ; a l’une, elle donna cinq talents, à l’autre un…
David Norgeot et Nicolas Roberti
Relié: 204 pages
Editeur : Editions Xavier Barral (5 juillet 2012)
Collection : BEAUX LIVRES
Prix : 49€