Ropoporose, Elephant Love ou l’album de la maturité juvénile

Avant d’être musicale, l’histoire de Ropoporose est fraternelle. Ce duo familial du Loir-et-Cher fait preuve d’une candeur et d’une franchise assez rare. Outre ses deux caractéristiques charmantes, leur premier album, Elephant Love fait surtout montre d’un sens aigu de la composition.

 

Le concept de Ropoporose est simple et compliqué à la fois. Pauline s’occupe du chant, de la guitare et du clavier alors que son frère, Romain, affûte ses fûts de batterie, tout en poussant la chansonnette avec sa sœur. Pour autant, durant les concerts, les postes sont interchangeables. Ce qui apporte une touche foutraque aussi innocente que séduisante et terriblement efficace.

Vous l’aurez compris, Ropoporose n’est pas l’un de ses groupes « bien rangés ». Les deux ados ne se prennent pas la tête et veulent simplement exposer leur musique à ceux qui veulent bien l’entendre. Autant vous dire qu’on est ravi de les écouter. Car, en effet,  il y a dans cet album des trouvailles à la pelle. On sent l’influence directe de Sonic Youth sur le morceau Elephant Love, qui alterne entre calme et tempête, pour une production quasiment Do It Yourself. Suivant une humeur plus pop, Moïra poursuit cette veine « fait-maison » avec des mélodies assurées et puissantes.

elephant love album ropoporose Non, Ropoporose ne fait pas dans le bruyant. Le duo s’inscrit davantage dans une vague indie-rock aux influences diverses et variées. Ce disque nous rappelle les débuts d’une certaine Cat Power : des compositions solides, une production simple, une réelle authenticité. Le groupe rend également hommage aux décharges émotionnelles des Canadiens d’Arcade Fire en incluant des orchestrations de cuivre sur Desire et 40 Slates.

Malgré quelques longueurs, Elephant Love est un premier album très prometteur. Ropoporose livre un rock simple provenant du fond du cœur. On ressent toute la passion et l’envie du duo à travers les dix morceaux du disque. Ropoporose est donc à suivre du coin de l’œil, car son évolution s’annonce plus qu’appétissante. En outre, et ce n’est pas rien, cette fratrie à l’air bien plus sympathique que celle des Gallagher…

Ropoporose, Elephant Love, CD (Yotanka / Differ-Ant), 26 janvier 2015.

 

Article précédentRennes Enchères, Vente de design et d’art contemporain le 16 mars 2015
Article suivantMarie-Laure Cloarec, femme clown, à vue de nez…
Valentin Lalbia
Valentin Lalbia est élève journaliste en stage conventionné avec l'Université Rennes 2

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici