Josepha, nouvelle étoile montante de la scène musicale rennaise, s’est produite ce jeudi 6 juin au Café des Champs libres dans le cadre du festival Musicienne.s. A 28 ans, cette employée d’un centre d’accueil pour les demandeurs d’asile ose enfin sortir de sa chambre et partager ses créations avec le public.
C’est en 2022 que Laura Ferré devient Josepha et commence à se produire sur les petites scènes rennaises. Sa voix soul et sa pop aux sonorités urbaines sont le résultat de sa collaboration avec le beatmaker MSATH, coordinateur du label associatif DMZ.
Le rêve de faire de la musique habite Josepha depuis longtemps. Dès l’âge de six ans, elle s’inscrit dans des chorales et participe seule à de nombreux concours de chant à travers la Bretagne. A quatorze ans, elle commence à écrire ses propres chansons qu’elle garde longtemps dans l’intimité de sa chambre à coucher. Lassée par les reprises qui ne lui correspondent plus et bousculée par les aléas de la vie, Josepha arrête la musique pour se consacrer à son métier. Le déclic survient en 2022. Après une rupture amoureuse, elle part seule en Martinique et, par hasard, chante lors d’une scène ouverte : “C’était pas du tout prévu et je me suis dit que là j’avais vraiment envie de penser à moi, de reprendre la musique, parce que c’est ça qui me fait vibrer”. Un épisode à l’origine de son titre J’reviens dans le game.
Naissance d’un duo aux influences éclectiques
À son retour en Métropole, Josepha s’associe au beatmaker MSATH. Ce partenariat signe son retour sur scène et lui offre l’opportunité de développer un projet “qui lui ressemble vraiment”. Dans ce duo, elle écrit, ils composent. Ses influences musicales, puisées dans la chanson française et les grandes voix de la soul et du jazz, s’harmonisent avec le style hip-hop de son beatmaker. “Je suis un peu vintage dans mes goûts, j’écoute Barbara, Moustaki, Brassens, mais aussi Billie Holliday, Etta James, Nina Simone…”. Une fusion de genres qui produit le mélange unique qui caractérise ses productions.
“Je ne peux pas écrire sur quelque chose que je n’ai pas vécu”
Pour écrire, Josepha s’inspire de sa propre vie. Elle se décrit comme “hypersensible” et avoue avoir vécu des moments difficiles : “mes chansons parlent beaucoup de résilience, du fait de se relever, il y a beaucoup de chansons d’espoir”. Son dernier single, Flammes, évoque la rupture difficile qui l’a amenée à partir seule en Martinique. Elle y parle des promesses qu’on se fait en amour et qui ne sont pas toujours tenues. Pour la jeune femme, la musique est un véritable exutoire : “je ne me mets jamais devant une feuille blanche en me disant que je vais écrire une chanson, il faut que je vive une émotion forte pour avoir envie de dire quelque chose”. D’ailleurs Josépha confie avoir du mal à se retenir de pleurer lorsqu’elle écrit une “bonne” chanson.
Aujourd’hui, la jeune chanteuse est pleine de rêves. Bien qu’elle assure “adorer son métier”, le premier serait de vivre uniquement de sa musique.
En attendant son premier EP qui devrait sortir à l’automne prochain, vous pouvez retrouver Josepha en concert le 21 juin à 19h50 au kiosque du parc du Thabor.