Chloé Moglia présente sa nouvelle création Rouge Merveille dans le cadre des Tombées de la Nuit les 4 juillet à Laillé, 6 juillet au Rheu et 7 juillet à Rennes. Interprété par la suspensive Mélusine Lavinet-Drouet, le spectacle promet au public un voyage d’une trentaine de minutes suspendu six mètres au-dessus de la Terre.
Depuis 2009, Chloé Moglia explore, avec sa compagnie Rhizome installée à Trédion, près de Vannes, les possibles de la suspension aérienne. Avec Rouge Merveille, créé pour la suspensive Mélusine Lavinet-Drouet, elle continue d’approfondir l’exploration initiée par un autre solo féminin en 2021, Bleu tenace pour Fanny Austry. « On creuse cette situation dans tout ce qu’elle présente comme états de corps, mais aussi comme imaginaires » , explique-t-elle.
Trapéziste de formation, Chloé Moglia souhaite s’affranchir de l’injonction à l’exploit et à la prouesse de l’acrobatie traditionnelle pour privilégier une simple présence subtile et méditative, suspendue six mètres au-dessus du sol. « La suspension c’est l’idée de balade. On n’est pas là pour accomplir je ne sais quelle chose qui aurait soit-disant de la valeur ». Bien que la pratique puisse surprendre, elle rappelle qu’elle est finalement plutôt naturelle pour l’Homme : « Si on les laissait faire, tous les gamins s’accrocheraient aux branches, se suspendraient ou grimperaient sur des jeux. On est des grands primates. Ça nous semble bizarre, mais c’est très commun d’aller s’accrocher là-haut, même si ça répond à un besoin pas très identifié ».
Pionnière dans l’art de la suspension, Chloé Moglia se décrit comme une “apprentie guenon” et préfère que ses spectacles soient vus comme des expériences plutôt que comme des performances. « c’est surtout une manière de tenir bon, de s’entraîner à continuer à respirer dans des contraintes un peu fortes, mais pas plus intenses que les contraintes dans lesquelles on a l’habitude de déployer nos vies. » Elle ne souhaite pas faire passer de message, mais admet que son art peut avoir une multitude d’interprétations métaphoriques différentes en fonction du regard que le public pose dessus : « c’est la suspension qui parle, l’idée est de cueillir ce que ça donne ».
Avec Rouge Merveille, l’artiste circadienne a monté un spectacle en étant à l’écoute de la personnalité de sa suspensive, Mélusine Lavinet-Drouet. Si elle confie aimer lire perchée à six mètres au dessus du sol, elle précise que Mélusine a carte blanche pour faire ce qu’elle aime. « L’idée, c’est vraiment de faire sa vie là-haut. » Son interprète se promène alors d’un bout à l’autre de l’étrange structure métallique, tantôt en lâchant une main, tantôt suspendue par les pieds. Elle lit, danse, grignote, le tout au bord du vide. « Finalement la vie se situe souvent au bord du gouffre. On essaye de ne pas l’oublier. »
Chloé Moglia, déjà venue à Rennes présenter ses précédents spectacles, est de nouveau associée aux Tombées de la Nuit. Une collaboration symboliquement forte pour celle qui aime « camper ici ou là dans des endroits qui n’y sont pas dédiés en théorie ». Alors qu’elle a déjà présenté certaines créations en salle, elle souligne qu’occuper l’espace public a une saveur particulière : « On joue avec tout ce qui est autour, on est tissés au monde, c’est quelque chose d’extrêmement poreux ».
Rouge Merveille sera joué jeudi 4 juillet 2024 à 19h au jardin du point 21 à Laillé, samedi 6 juillet 2024 à 12h devant le centre culturel Agora au Rheu et dimanche 7 juillet 2024 à 17h au jardin de la confluence à Rennes.
Tarifs : gratuit
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