Le 5 mai promet de l’animation dans la capitale. Il ne s’agit ni de fêter la sortie de Chanel N°5 ni les accords de Nouméa, mais d’une journée de protestation. Elle s’annonce plus hétéroclite qu’unitaire.
Tout est parti de l’affaire Cahuzac. Elle a déclenché une vague de pseudo-moralisation de la vie politique. Moralisation qui ne se fera pas tant qu’une réforme profonde de la politique française n’aura pas lieu et que de sévères contrôles jugulent les penchants clientélistes d’une partie importante des élus.


Il en va ainsi d’EELV (Europe Écologie Les Verts), allié du PS dans les municipales à venir. Certains élus locaux d’EELV ont même appelé à ne pas manifester auprès du Front de gauche. Double explication : primo, ce n’est pas la bonne méthode ; secundo, le parti vert prépare ses propres propositions pour une VIe république. On peut penser aussi que les écologistes ne souhaitent pas que le tribun rouge monopolise le temps de parole et récupère des électeurs verts. A regarder le traitement médiatique infligé à Mélenchon par un Attali promu représentant du PS dans Des Paroles et Des Actes, l’un qualifiant l’autre de dictateur de Corée du Nord, le message risque d’être effectivement troublé…
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Avec le débat sur le « Mariage pour Tous », le 5 mai sera également un moment privilégié pour les opposants au duo Ayrault-Hollande. Les manifestations de cette veine se dérouleront principalement en province tandis que Paris aura droit à un Sit-in dont le lieu n’est pas encore défini. Le risque que des éléments de la « ManifPourTous » s’infiltrent dans le cortège de Bastille-Nation est important.

Il sera intéressant d’observer le traitement de ces différentes sensibilités par les médias – dans les chaines d’information continue attirées par le spectaculaire, les médias papiers, les journaux télévisés des grandes chaines, etc. Dans un tel melting-pot qui confine au maelström, la neutralité sera d’autant plus difficilement de mise qu’aucune loi sur le temps de parole ne force à l’être…
