Les Bars en Trans de Rennes sont terminés, les rues évidées, les esprits embrumés. Pas toujours simple de soustraire un coup de cœur à une programmation aussi dense et éclectique. Nous, on entend encore l’appel des Antilles. Vendredi soir à l’Artiste Assoiffé, le trio de Tours Francky goes to Pointe-à-Pitre a tropicalisé la grisaille et enflammé la piste.

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Unidivers : La référence à Frankie goes to Hollywood, c’est pour le sens de la formule ? Ou est-ce une influence pour vous ?

Parlez-nous un peu de votre formation musicale. Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? De Pointe-à-Pitre, de Tours ? Les deux ?
Francky goes to Pointe-à-Pitre : Alors notre formation musicale a commencé très tôt quand on a été embrigadé dans les BAZ (Brigade Armée du Zouk) à l’âge de 10 ans. On a appris les rudiments de ce style musical, forcé à faire nos gammes 12 h/24 h. On a réussi à s’en affranchir à 18 ans, obligés de quitter les Antilles incognito pour changer d’identité arrivés en métropole. La Touraine est devenue notre région d’adoption. De là, par esprit de contradiction, on a joué dans des groupes de chaotic hardcore, comme une sorte de catharsis. Mais la nature a repris ses droits…
Comment votre ligne musicale s’est-elle développée ? Comment en êtes-vous venu à croiser rock et zouk ?

Pouvez-vous nous expliquer, d’ailleurs, cette fusion entre les deux ?
Francky goes to Pointe-à-Pitre : Te l’expliquer serait audacieux. C’est de l’ordre du ressenti. Par contre si t’écoutes bien, il y a également des influences africaines, malgaches.
Vous avez développé tout un univers à côté : est-ce une manière d’emporter le public avec vous ? De nous faire voyager ?
Francky goes to Pointe-à-Pitre : On a adapté la scène à la musique qu’on fait tout simplement. C’est une manière de casser un peu l’aspect froid et neutre des scènes où l’on se retrouve à jouer. Un peu de déco ça ne fait jamais de mal et généralement ça fait marrer les gens.
