Le classement Bretons, quelle est la ville la plus bretonne ? est paru dans Bretons magazine en mars 2025. À l’intérieur, on y découvre pourquoi la réalisatrice Anne Le Ny a choisi Vannes dans le Morbihan pour son dernier film ; l’enfance bretonne du chanteur Denez Prigent ; le livre Le Cheval d’orgueil paru en 1975 dans lequel l’histoire se déroule à Pouldreuzic dans le Finistère…
Alors que les classements des meilleures villes pour vivre ou étudier en Bretagne se multiplient, Bretons magazine innove avec un palmarès inédit : celui des villes où l’identité bretonne est la plus dynamique ! Chaque critère a été minutieusement analysé pour désigner la ville qui incarne le mieux la culture bretonne, que ce soit les Bagadoù, la langue bretonne, les nombreux et différents événements culturels… C’est finalement Quimper qui décroche la première place de ce classement unique en son genre.

Capitale historique de la Cornouaille et du Finistère, Quimper est une ville médiévale qui s’élève au confluent du Steir et de l’Odet. Elle est célèbre pour ses faïences depuis maintenant trois cents ans et pour sa cathédrale Saint Corentin du XIIIe siècle, un joyau de l’art gothique breton… Cette cité, qui a gardé tout son charme, doit aussi sa richesse au commerce de la toile à voile au XVe siècle. Elle est toujours célèbre aujourd’hui pour sa Grande Troménie, une procession religieuse qui s’étend sur 12 kilomètres et qui se déroule en juillet tous les six ans.
Une dynamique forte est portée par la ville de Quimper et ses 1 500 associations, qui travaillent à tisser le lien social. Quimper mène une action ambitieuse et singulière en faveur de l’apprentissage, de la promotion et de la diffusion du breton dans l’espace public. L’objectif : permettre à tous de bretonner, petits et grands, pour vivre leur langue au quotidien.


Avec Bretons, quelle est la ville la plus bretonne ?, le lecteur plonge au cœur de la Bretagne avec des histoires fascinantes et des destins hors du commun ! Il découvre ce que les Bretons pensent de Rennes, la capitale bretonne, il suit le parcours de l’écrivain et ancien otage Jean-Paul Kauffmann et l’incroyable ascension de Lady Mond alias Marie-Louise Le Manach (1869-1949), fille de meunier devenue aristocrate. Il apprend aussi le combat des professeurs qui cherchent à revenir en Bretagne…
Focus sur quelques histoires bretonnes
1. D’octobre à décembre 2023, la réalisatrice Anne Le Ny a tourné à Vannes le film Dis-moi juste que tu m’aimes. Le film est sorti en salle le mercredi 19 février 2025 avec à l’affiche José Garcia, Omar Sy, Vanessa Paradis et Élodie Bouchez.
Originaire du Faouët, la réalisatrice de 62 ans connaît bien le Finistère, mais peu la ville de Vannes. Ce sont des personnes de son équipe qui lui ont parlé de Vannes. Après une visite de la commune morbihannaise, Anne Le Ny trouve que c’est une belle ville, avec une dimension qui correspond parfaitement à son histoire.
2. Denez Prigent est chanteur et auteur-compositeur. Il est né à Brest le 17 février 1966, dans une famille entièrement originaire de Santec dans le Finistère, que ce soit du côté paternel comme maternel ! Dès l’âge de sept ans, Denez Prigent parle le breton. La famille déménage souvent, sans pour autant quitter le Finistère, en fonction des postes de son père qui est instituteur à Plouescat, puis professeur de mathématiques et ensuite principal adjoint au collège de Relecq-Kerhuon. Denez Prigent passe les week-end et toutes les vacances scolaires à Santec dans le pays du Léon, chez sa grand-mère au sein de la grande famille Prigent ! Il y fait ses débuts en fest-noz et est attaché viscéralement au breton, que tout le monde parle ! Son terrain de jeu avec ses copains, c’est la grève, juste en face de l’île de Batz. Ils vont à la pêche, font du vélomoteur, etc. et parlent tous breton…

Quand Denez prigent est à Relecq-Kerhuon, il suit sa scolarité et des cours de poterie à la Maison pour tous, à proximité du collège ; mais il préfère Santec, trouvant Relecq-Kerhuon trop urbanisée, perdant sa culture d’origine, une ville devenue trop française et trop anonyme pour lui … Denez Prigent fait ses débuts sur scène à l’âge de seize ans ; il se fait connaître en interprétant des chants traditionnels a cappella…



3. Le Cheval d’orgueil a été un véritable succès d’édition chez Plon il y a 50 ans, en dépassant rapidement les 500 000 exemplaires. Il s’agit de l’autobiographie de l’auteur Pierre Jacques Hélias (1914-1995), né à Pouldreuzic dans le Finistère. Il fut dans les années 1980 le premier écrivain à raconter son enfance pauvre en Bretagne, et plus précisément au pays Bigouden avec le roman Le Cheval d’orgueil.



Élevé dans le pays bigouden, Pierre-Jacques Hélias se souvient de son enfance, du début du XXe siècle à la fin de la Grande Guerre : du mariage de ses parents, de la misère qui sévissait au moment de sa naissance, de son grand-père dur et fier, de l’orgueil de sa famille et des paysans…
Quand on est pauvre, il faut avoir de l’honneur ; les riches n’en ont pas besoin ! L’honneur consiste à tenir et à respecter son rang, si humble soit-il. L’auteur a grandi dans un milieu bretonnant, dans une société qui vivait selon un code strictement établi dans l’extrême ouest armoricain dans la première moitié du XXe siècle. Il fait partager au lecteur sa profonde conviction : ceux qui jugent les paysans comme des êtres grossiers sont eux-mêmes des esprits sommaires et naïfs. Il affirme que ce sont des siècles de mépris culturel qui ont fini par déclencher jacqueries et révoltes chez les paysans bretons.
Le livre de Pierre Jacques Hélias a été adapté au cinéma en 1980 par le réalisateur Claude Chabrol.


Magazine Bretons N°218 – The place to Breizh ! Bretons, quelle est la ville la plus bretonne ? – parution : mars 2025 – Éditions du Palémon – 5,90 euros –