Dutch Harbor de Braden King et Laura Moya (2005)
Documentaire un peu fruste au premier abord (noir et blanc 16mm, paysages à l’image et témoignages au son), mais qui prend peu à peu une envergure inattendue – la rigueur quasiment dogmatique laisse poindre une émotion folle, une fois qu’un certain état de rêverie s’est instauré dans la salle qui le projette.

Et puis il y a la musique, qui vient renforcer cette fragilité que le film donne à voir (une fragilité qui est aussi une fébrilité, parce qu’elle est pleine de désirs – les interviews sont très belles, les gens n’y racontent pas leur vie, mais plutôt leur existence et leur manière de la concevoir) : Tortoise, Will Oldham, Jim O Rourke, invités à improviser sur les images du film, et dont les morceaux ont été recueillis de la même manière que les témoignages des habitants d’Unalaska.
Dutch Harbor : Where the sea breaks its back (Dutch Harbor, là où la mer vient s’éteindre) de Braden King, Laura Moya – 1998, 73 mn
