Flottille pour Gaza : le Madleen arraisonné dans les eaux internationales par Israël

madleen gaza

Le 1er juin 2025, le voilier Madleen quitte le port de Catane (Sicile), cap sur Gaza. À son bord, douze passagers, dont Greta Thunberg et Rima Hassan, embarquent pour une mission humanitaire symbolique et médiatique visant à briser le blocus israélien imposé depuis 2007 à l’enclave palestinienne.

Dans la nuit du 8 au 9 juin, alors que le Madleen naviguait en eaux internationales, à environ 100 milles nautiques au large de Gaza, la marine israélienne a intercepté et arraisonné le navire. Selon plusieurs sources (France Info, RFI, Le Figaro), l’intervention s’est produite sans que le voilier n’ait pénétré les eaux territoriales israéliennes, ce qui soulève une question de légalité majeure.

Le lundi 9 juin au soir, après plusieurs heures sous escorte, le Madleen est arrivé au port d’Ashdod, dans le sud d’Israël, à 20h45 (17h45 GMT). Aucun passager n’a été blessé, mais tous ont été retenus pour interrogatoire. Le contenu humanitaire du navire est actuellement saisi par les autorités israéliennes.

Une opération illégale selon le droit international

Plusieurs experts en droit maritime et en relations internationales dénoncent un acte de piraterie d’État :

  • Le Madleen naviguait sous pavillon civil dans une zone internationale, hors des eaux israéliennes, ce qui rend son arraisonnement illégal selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS).
  • L’interception ne répondait à aucun critère de légitime défense, Israël n’ayant pas démontré une menace imminente provenant du navire.
  • La saisie d’un bâtiment civil transportant de l’aide humanitaire, sans mandat onusien ou autorisation internationale, viole les principes du droit humanitaire international.

Des ONG comme Amnesty International, la Fédération internationale des droits humains (FIDH), ainsi que des juristes, parlent de violation caractérisée de l’article 87 de l’UNCLOS, qui garantit la liberté de navigation en haute mer.

La coalition organisatrice, la Flottille pour la Liberté, a déclaré :

« Ce qui s’est produit n’est rien d’autre qu’un acte de piraterie. Le gouvernement israélien a démontré une fois de plus qu’il se place au-dessus du droit. »


Réactions internationales : entre indignation et silence

Alors que les vidéos de l’arraisonnement circulent, plusieurs organisations de défense des droits humains et figures politiques ont réagi :

  • Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a exprimé sa « préoccupation » et rappelé que le blocus de Gaza constitue « une forme de punition collective illégale ».
  • Greta Thunberg a dénoncé sur ses réseaux sociaux « un détournement criminel d’un navire civil ».
  • Rima Hassan, libérée sous condition, a annoncé vouloir porter plainte devant la Cour pénale internationale.

En revanche, l’Union européenne reste silencieuse à l’heure actuelle, et la plupart des chancelleries occidentales évitent toute condamnation explicite.


Une mission humanitaire sous haute tension

Cette mission s’inscrivait dans la continuité des précédentes flottilles pour Gaza :

  • 2008-2018 : plusieurs navires humanitaires ont été bloqués ou arraisonnés.
  • 2010 : le Mavi Marmara est pris d’assaut par les commandos israéliens. Bilan : 10 morts.
  • Mai 2025 : le navire Conscience est bombardé par des drones israéliens au large de Malte.

Pourquoi maintenant ?

La situation à Gaza est aujourd’hui catastrophique :

  • 54 000 morts, dont près de 16 000 enfants (chiffres UNICEF, juin 2025) ;
  • 96 % des écoles endommagées ;
  • Famine, effondrement hospitalier, 80 % de la population dépendante de l’aide humanitaire.

Israël, de son côté, affirme agir au nom de la lutte contre le Hamas. Mais pour de nombreux observateurs, l’action militaire s’accompagne d’une politique délibérée de déplacement forcé et de nettoyage ethnique, en violation du droit international.

Qui était à bord du Madleen ?

  • Greta Thunberg (Suède)
  • Rima Hassan (France-Palestine)
  • Yasemin Acar (Allemagne)
  • Baptiste Andre, Omar Faiad, Pascal Maurieras, Yanis Mhamdi, Reva Viard (France)
  • Thiago Avila (Brésil)
  • Şuayb Ordu (Turquie)
  • Sergio Toribio (Espagne)
  • Marco Van Rennes (Pays-Bas)
Eudoxie Trofimenko
Et par le pouvoir d’un mot, Je recommence ma vie, Je suis née pour te connaître, Pour te nommer, Liberté. Gloire à l'Ukraine ! Vive la France ! Vive l'Europe démocratique, humaniste et solidaire !