Langues de Bretagne. Le gallo en tête mais un recul général des locuteurs du breton et du gallo

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Quelle est la vivacité des langues historiquement pratiquées en Bretagne, autrement dit, en ordre décroissant de locuteurs, le français, le gallo, le breton, l’angevin, le poitevin et le mainiot ? Pour mesurer les évolutions et identifier les tendances à l’œuvre du gallo et du breton, après une première enquête menée en 2018, l’institut TMO a mis à jour ses résultats en 2024. Ils révèlent une chute spectaculaire. Aujourd’hui, parmi les 4,8 millions d’habitants que compte la Bretagne historique, environ 107 000 personnes parleraient (assez bien ou bien ou très bien) breton et 132 000 gallo. Soit une baisse supérieure à 50% en 6 ans pour le breton et à 30% pour le gallo ! Désormais, après le français, la langue la plus pratiquée en Bretagne est sans doute l’arabe dialectal.

Cette étude a été réalisée par l’institut TMO du 30 août au 8 novembre 2024, par téléphone, auprès de 8 336 personnes habitant les 5 départements de la Bretagne historique. L’étude montre une baisse notable du nombre de locuteurs, attendue du fait de la pyramide des âges, mais souligne également une légère hausse des apprenants pour le breton comme pour le gallo, laquelle hausse ne compense pas du tout la disparition des locuteurs.

La question exacte posée aux sondés par téléphone n’a pas été communiquée dans l’enquête. Ce qui est regrettable. Mais a priori la rédaction d’Unidivers suppose qu’il s’agit de :
« Déclarerez-vous parler assez bien ou très bien le breton ou le gallo ? »
ou, peut-être, et ce biais serait plus utile, car le résultat serait plus précis et parlant :
« Déclarerez-vous parler assez bien, bien ou très bien le breton ou le gallo ? Si oui, précisez : assez bien, bien, très bien. »
Bref, en l’état, les locuteurs qui parlent couramment une langue sont confondus avec ceux qui la pratique que partiellement.

Principaux résultats

> Une baisse des locuteurs : 2,7 % des personnes interrogées déclarent parler très bien ou assez bien le breton (-3 points) et 3,3 % le gallo (-1,8 %). En 2024, environ 107 000 personnes parleraient assez ou très bien le breton et 132 000 le gallo.

> Un rajeunissement relatif des locuteurs : pour le breton, l’âge moyen est de 58,5 en 2024 ; pour le gallo, 56,5.

> Des pratiques d’apprentissage différenciées entre breton et gallo : pour le gallo, la pratique et la transmission familiale sont toujours vivaces (68 %), tandis que l’apprentissage par l’enseignement reste très minoritaire (17 %).
Pour le breton, les locuteurs natifs sont de moins en moins nombreux : la transmission familiale baisse (16 %, soit – 10 points), alors que l’apprentissage par l’enseignement prédomine nettement (78 %, soit + 10 points).

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