Il y a près de 200 ans s’ouvrait à Londres le Musée Madame Tussaud, fréquenté aujourd’hui par plus de 2 millions de visiteurs chaque année. Comment l’habile Madame Tussaud a-t-elle constitué un empire de l’industrie des loisirs avec ses célébrités en cire ? Ce documentaire-fiction retrace son extraordinaire success-story. L’étonnante histoire de Madame Tussaud et de ses théâtres de cire raconté dans un documentaire-fiction de Nina Barbier et réalisé par Alain Brunard.
Près de 200 ans après l’ouverture de son premier musée à Londres, Madame Tussaud continue à étendre son empire. Tout le monde connaît le nom de Mme Tussaud mais bien peu soupçonnent le destin romanesque de celle qui a imaginé cette institution à la longévité inégalée dans l’industrie du loisir. Et pourtant, quelle femme !
Issue d’une lignée de bourreaux, entrepreneuse hors pair, Marie Grosholtz, née à Strasbourg en 1761, apprend l’art du modelage anatomique à la cire chaude auprès de son oncle Philippe Curtius, un anatomiste suisse devenu célèbre dans le Paris des années 1770 grâce à ses sculptures de cire. Marie a traversé les soubresauts de la Révolution française avant de s’expatrier, avec l’un de ses deux fils, au Royaume-Uni. Elle y a mené de longues années la vie itinérante et précaire d’une foraine pour finir ses jours en parangon de réussite et de respectabilité, adoubée par la reine Victoria.
En composant les têtes décapitées de Robespierre et de Marie-Antoinette, la Strasbourgeoise aurait-elle pu imaginer que son concept de théâtre de cire reproduisant les célébrités de l’époque portait en lui les germes d’un phénomène mondialisé, aujourd’hui côté en bourse ?
L’empire de Madame Tussaud
Le premier musée Tussaud s’est ouvert à Londres en 1835 puis déménage en 1884 vers son emplacement actuel sur Marylebone Road.
Marie Tussaud décède à Londres en 1850, à l’âge de 89 ans.
Des modelages de Marie Tussaud, il ne resterait plus qu’un seul exemplaire conservé au musée Carnavalet à Paris.
En 2007, le groupe Merlin Entertainments, mastodonte de l’industrie des loisirs, acquiert la poule aux œufs d’or pour un milliard de livres.
Le musée est maintenant décliné dans une vingtaine de pays, de Las Vegas à Hong Kong. En 2017, il devrait conquérir Dubaï et New Delhi. Le musée de cire est l’une des attractions les plus populaires de Londres, attirant près de 2,5 millions de visiteurs par an.
Une statue de cire coûte environ 150 000 livres.
Les « people », ne demandent aucun droit à l’image, prêtant parfois même leurs vêtements à leur réplique de cire.
La direction du musée surfe habilement sur l’actualité, faisant de chaque entrée, sortie ou déplacement de statues, un événement médiatique. En septembre dernier, elle annonçait officiellement avoir séparé les statues de Brad Pitt et d’Angelina Jolie.