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Group Rhoda > Trans(e) dark pop

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Group Rhoda est constituée d’une jeune et charmante californienne originaire de San Francisco et prénommée Mara. Avec grâce, elle confectionne à l’aide de quelques claviers vintage et d’une boîte à rythmes d’un autre âge des trames musicales minimalistes, véritables haïku mélodiques, qui servent de toile de fond idéale à sa voix à la fois retenues et expressive. Le contraste entre le dépouillement presque cold-wave des arrangements synthétiques et l’humanité touchante du chant illumine les compositions de cette émule de Kate Bush et des Young Marble Giants. Une bonne expérience de dark pop sectaire sans les conséquences. C’est comme un bonbon ou un bourbon mystérieux. Mais attention au final qu’il ne perde pas son goût… L’idéal serait d’assister au déploiement du projet dans une salle de taille intime, comme un cabaret à ciel ouvert. La salle de la Cité à Rennes ? Quitte à espérer, peut-être une révélation : Mara, post-Bush.


 

 

 

Bumpkin Island. Entretien avec une île bretonne qui émerge et voyage

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Pop-folk loudeaco-islandaise, une invitation au voyage par de jeunes musiciens à l’opiniâtreté disonnante et raffinée en chemin vers des terres sauvages mais domestiquées. Un Occident rêvant d’aurore boréale. Une fois arrivé au terme de sa bonne cuisine d’influences, Bumpkin Island deviendra-t-il un Noma breton ? A good ward.

En s’endormant, Zarathoustra parla ainsi à son cœur :
Silence ! Silence ! Le monde ne vient-il pas de s’accomplir ? Que m’arrive-t-il donc ?
Comme un vent délicieux danse invisiblement sur les scintillantes paillettes de la mer, léger, léger comme une plume : ainsi  le sommeil danse sur moi.
Il ne me ferme pas les yeux, il laisse mon âme en éveil. Il est léger, en vérité, léger comme une plume.
Il me persuade, je ne sais comment ? il me touche intérieurement d’une main caressante, il me fait violence. Oui, il me fait violence, en sorte que mon âme s’élargit :
comme elle s’allonge fatiguée, mon âme singulière ! Le soir d’un septième jour est-il venu pour elle en plein midi ? A-t-elle erré trop longtemps déjà, bienheureuse, parmi les choses bonnes et mûres ? (Nietzsche)

Perfect life par Bumpkin Island

A La Courte échelle, Gepetto retrouve des couleurs

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Depuis 1984, le magasin à la vitrine verte de la rue Vasselot propose des jouets et des loisirs créatifs pour nos chères têtes blondes. Pour les fêtes de fin d’année, le Père Noël promet de débarquer avec son traîneau en bois et ses rennes… à Rennes.

 

Pour regarder par-dessus le mur en pierre, chez le voisin, les poulbots rennais se faisaient la courte-échelle. Aujourd’hui, cette dernière expression parait bien désuète. Mais aux yeux de nos enfants, elle a encore bien du sens du côté de la rue Vasselot. En 1984, elle fut choisie pour baptiser une boutique de jouets, située dans une arrière cour, façon décor Delicatessen.

En y entrant, ne soyez pas surpris par la sonnette. Elle vous rappellera étrangement les grelots du Père Noël…quand il débarque avec ses animaux fétiches. Mais elle carillonne surtout pour annoncer dans ce temple de jouets votre venue. Car il faut bien le dire, La Courte échelle est devenue un endroit pas tout à fait comme les autres. Les propriétaires y cultivent le côté ludique, Made in… autrefois

Là-bas, rien à voir avec les supermarchés. Bien au contraire. Le conseil est roi et les marionnettes fabriquées chez Gepetto, le père de Pinocchio. Pas de Spiderman, ni de Batman dans cette échoppe des simples plaisirs. On préfère la fabrication artisanale et les jeux qui développent l’esprit. On y déniche ainsi des billes en bois, des toupies en métal, des hochets siamois, des appareils photos rigolos mais aussi des doudous et livres en tissus.

En cette période de Noël, l’adresse s’impose nécessairement et forcément. Elle cache des trésors de bienfaits pour les enfants et fait du bien aussi aux plus grands. Un univers où Toy Story des studios Disney aurait du mal à retrouver ses petits…

La Courte Echelle, 26-30 rue Vasselot, 35 000 Rennes, du mardi au samedi, 10h/13h et 14h/19h. Tel: 02 99 79 20 70

Les attaches bretonnes de nos amis politiques

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Jean-Louis Beaucarnot fait paraitre aux éditions L’Archipel un ouvrage passionnant sur les origines, les cousinages, les personnalités de nos hommes et femmes politiques… Surprise de taille, nos représentants les plus célèbres…ont parfois des origines bretonnes.

Pierre Méhaignerie fera certainement la tête en lisant ces quelques lignes… Il n’apparait nulle part dans Le Tout Politique…de Jean-Louis Beaucarnot. Breton de Vitré, il est étrangement oublié. En revanche, Jean-Marie Le Pen et sa fille, Marine ne le sont pas. Comme tout le monde le sait, le chef du « FN» est Morbihanais pur-beurre. Fils d’un marin-pêcheur, mort très tôt à 42 ans, et d’une mère couturière, il fut élève du collège jésuite de Vannes et d‘un lycée à Lorient. « Avec des ancêtres successivement laboureurs à Bubry, Lignol et Persquen, la lignée Le Pen a une histoire très noire, » rapporte l’auteur. « Elle commence avec Pierre-Marie Le Pen, grand-père de Jean-Marie et piétiné à mort par un cheval à 1885. »

Lointain cousin du leader du Front national, Jean-Louis Borloo est un quart breton. « Son père est né à Guemené sur Scorff, dans le Morbihan, où le grand-père était venu travailler. Il y avait connu et épousé une Bretonne pure souche, avec pour ancêtres des Le Coguic, Le Bail, Le Callonec, Le Gall…et même des Le Bouedec, comme on en trouve dans la généalogie de Roselyne Bachelot. »

De l’autre côté de l’échiquier politique, on trouve aussi des adeptes des chapeaux ronds et des fest-noz. Outre son patronyme typiquement breton (nom d’un héros du Roman d’Aquin, vieille chanson de geste bretonne), Benoit Hamon est à 200% Breton. « La Bretagne, c’est sa terre, » écrit Jean-Louis Beaucarnot. « Il est de Plougastel, côté paternel et du Léon, côté maternel. Une région à laquelle il reste très attaché et plus particulièrement à une lande… » Au fil du temps, les Hamon s’étaient établis à la ferme de Saint-Jean, sur la grève, avec son calvaire en granit, entouré d’un muret de pierres, où était chaque année, célébré un grand Pardon, le 24 juin. « Dans cet endroit, il passa des vacances heureuses chez ses grands-parents, » ajoute l’écrivain.

S’il ne croit pas en Dieu, Benoit Hamon continue toutefois de se ressourcer dans sa Bretagne natale. Il n’est pas le seul, y compris chez ceux qui n’ont pas d’origine bretonne. Michel Rocard aime tout particulièrement le golfe du Morbihan. Martine Aubry se repose dans sa maison de Tréguier et Jacques Chirac se rend souvent en villégiature à Dinard, chez son ami, François Pinault. Nicolas Hulot n’était en pas en reste. Il passait ses vacances de jeune homme dans la très chic Saint-Lunaire.

On le sait moins, le fils du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, François, est le député suppléant de la 4e circonscription du Morbihan. On le sait encore moins : le maire de Paris, Bertrand Delanoë, tout comme Jean-Paul Huchon, sont originaires d’Ille-et-Vilaine. Tandis que Roselyne Bachelot et Valérie Pécresse puisent leurs racines dans le Morbihan. Comme quoi, on a beau être Parisien, on demeure toujours un peu Breton dans l’âme et dans le corps.

Le Tout-politique de Jean-Louis Beaucarnot, Archipel, nov. 2011, 330 pages, 20€

Emmanuelle Sabouraud > Sarajevo, à l’heure bosnienne | 3/12

Lorsqu’il s’agit de parler de Sarajevo ou de la Bosnie-Hérzégovine, il est souvent difficile d’échapper aux clichés et à l’univocité de la vision du conflit ex-yougoslave promue par les principaux médias français, le quai d’Orsay et le département d’État américain. Le film documentaire d’Emmanuelle Sabouraud, Sarajevo, à l’heure bosnienne – présenté en avant-première au Cinéma l’Arvor le 3 décembre 2011, – tente de jeter un autre regard sur la capitale de la Bosnie-Herzégovine et, surtout, sur sa jeunesse.

La réalisatrice fait découvrir aux spectateurs la Bosnie actuelle grâce à deux plans. D’une part, à travers la quête quasi initiatique de deux jeunes Français partis prendre des photos (le moyen le plus facile pour établir rapidement des contacts avec une population autochtone). D’autre part, par l’entremise de cinq jeunes bosniens ; plus exactement par cinq ‘bosniaques’.

 

Certes, beaucoup d’entre nous peinent à comprendre ces termes de désignation nationale. Pour être précis, les Bosniaques sont les habitants musulmans de la Bosnie. Les Bosniens, quant à eux, représentent l’ensemble des citoyens de cette ex-république de la fédération yougoslave, démantelée après l’indépendance de la Slovénie et de la Croatie en juin 1991 puis de la Bosnie en octobre 1991. (À noter qu’en serbo-croate, il n’a pas été utile de créer le néologisme ‘Bosnien’, le terme de ‘Bosanci’ désignant tous les habitants de la région ayant existé de tout temps).

 

La trame du film signé par Emmanuelle Sabouraud dresse un portrait de la situation actuelle à Sarajevo. Dans ce cadre, la caméra s’arrête sur des images pittoresques, notamment des immeubles ou des murs déchiquetés par la guerre, conservés en état comme autant de traces indélébiles du passé.

On soulignera la qualité de la photo. Les visages bigarrés des habitants et l’architecture ex-yougoslave désuète ont procuré au cinéaste les linéaments nécessaires à l’esthétique qu’elle recherchait.

Au demeurant, les jeunes bosniaques interrogés sont forts sympathiques et montrent une image tolérante et moderne d’un islam européen. Ils n’en oublient cependant pas les plaies du passé et les rancoeurs d’aujourd’hui. De fait, la Bosnie – après les accords de Dayton de 1995 et l’espérance suscitée par les Occidentaux – n’est guère le pays qu’ils avaient imaginé et dans lequel, paradoxalement, ils vivaient avant la guerre.

C’est un territoire constitué en trois entités : une entité parlementaire qui n’est pas une république en dépit de son nom (la République serbe de Bosnie), une fédération qui n’est pas une fédération en dépit de son nom (la Fédération de Bosnie-et-Herzégovive – croato-bosniaque) et un district neutre. Dans ce melting-pot confus, seule la République de Bosnie-Herzégovine s’avère être un sujet de droit international.

Le pays est donc écrasé par un mille-feuille administratif qui coûte cher à ses contribuables. Son économie est exsangue et sa population appauvrie. D’où les envies d’émigration et la nostalgie de l’ex-Yougoslavie où les gens se sentaient pris en charge par le système et jouissaient d’une relative liberté d’aller et venir. C’est un point important de Sarajevo, à l’heure bosnienne qui se donne en filigrane : le rappel du passé, l’importance d’une contextualisation culturelle, humaine et psychologique.

Impossible de s’entendre, obligation de coopérer…

Ce passé a été éludé avec soin par les grands médias français dont l’attitude suiviste aux moments des faits restera dans l’histoire du journalisme français comme le tournant qui a mené à l’appauvrissement en vigueur aujourd’hui. Rappelons-nous la situation médiatique française : alors qu’il aura fallu attendre des mois et des mois avant de voir des spécialistes des Balkans être invités à s’exprimer sur les plateaux de télé, quelques intellectuels-procureurs recommandaient de séparer tout de go les ex-Yougoslaves. Leur argument massif se résumait ainsi : 1. C’est un conflit interethnique, 2. la Bosnie-Hérzégovine est un pays, 3. Conclusion : il faut préserver son indépendance coûte que coûte. Mais pourquoi dans le même temps lesdits intellectuels patentés s’employaient-ils à séparer la Croatie et la Serbie, les deux peuples majoritaires de cette république ?

Voilà le nœud gordien de cette problématique balkanique pour ceux qui connaissent le contexte : Pourquoi les Occidentaux souhaitaient-ils préserver et radicaliser l’identité de cet ensemble géographique (où vivaient des orthodoxes, des catholiques et des musulmans depuis des siècles) en même temps qu’ils divisaient la Serbie et la Croatie ? Cela signifiait que, d’un côté, les protagonistes ne pouvaient pas s’entendre, alors que, de l’autre, ils avaient pour obligation de coopérer…

Pourtant, la Bosnie n’est pas le diminutif des Bosniaques. Elle doit son nom à un affluent de la Save, la Bosna. La langue du pays n’est pas le bosnien, mais s’inscrit dans le serbo-croate. De fait, les habitants du fleuve Bosna font partie intégrante de l’ethnie et de la langue serbo-croates (plus de 20 millions de locuteurs en Serbie, Croatie, Bosnie et Monténégro). Ainsi, contrairement aux affirmations d’intellectuels peu rigoureux, les habitants de la Bosnie constituent une entité historico-politique et non ethnique. Il est donc absurde de parler de conflits ethniques au sujet de la Bosnie.

Mais comment expliquer ces subtilités aujourd’hui au spectateur occidental, notamment en France où les médias n’ont pas fait leur travail d’analyse et d’investigation durant le conflit ?  Par conséquent, toute information qui concourt à expliquer les tenants et aboutissants de cette problématique balkanique est la bienvenue.

Le documentaire d’Emmanuelle Sabouraud a le mérite de tenter d’expliquer certains aspects abscons de ce conflit. Cinq Bosniaques à la parole libérée traduisent finement l’exaspération de la jeunesse et une vision sombre de l’avenir. Seul bémol : l’absence de jeunes serbes et croates paraît regrettable. Certes, on peut gager que le ressentiment aurait être semblable…

La situation aujourd’hui

Quel exemple les leaders politiques nationaux donnent-ils à ces jeunes ? Une cacophonie autour de la compatibilité de leur constitution avec celle de l’Union européenne. Ils viennent de se retrouver autour des représentants de la communauté internationale à Cadennabbia, sur le lac de Côme. L’invitation émanait de la fondation Konrad Adenauer et visait à répondre à une possible convergence entre une constitution alambiquée et une entrée potentielle dans l’Union.

Dès le premier jour de ce minisommet, Milorad Dodik, le leader serbe du SNSD a quitté la table des négociations en plein accord avec le chef du HDZ croate de Bosnie-Herzégovine, Dragan Čović. Tous deux refusent un changement de constitution qui servirait les intérêts jacobins de l’administration politique de Sarajevo. Ils soutiennent que des entités fortement décentralisées ne sont aucunement incompatibles avec l’Europe. Ils vont jusqu’à dire qu’on aurait gagné à écouter ceux qui considèrent que la situation était un peu moins compliquée avant l’apparition de ce terme ‘bosnien’.

Conclusion

La réalisatrice, Emmanuelle Sabouraud donne au spectateur du grain à moudre. Tous ceux qui s’intéressent à ce que l’on appelle communément ‘Europe’ gagneraient à mieux comprendre cette partie géographique dont les frontières n’ont que peu varié depuis la division des empires romains d’Occident et d’Orient après la mort de Théodose en 395. On attend avec impatience le deuxième film de la nouvelle réalisatrice. Il y a tant d’histoires à raconter dans ces contrées ou ailleurs. Sarajevo à l’heure bosnienne est un film pédagogique qui mérite de passer sur Arte ou FR3 et d’être primé dans des festivals.

Dragan Bkric

Sarajevo à l’heure bosnienne a été coproduit par Candela productions, TVR 35 Bretagne, Tébéo et Ty TV avec le soutien de la Région Bretagne. Il est présenté en avant-première à Rennes au cinéma l’Arvor le samedi 3 décembre 2011 à 11h.

Rien à voir avec un marronnier… Unidivers adore les marrons, -)

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Place de la Mairie, à Rennes, la vieille loco noire est de retour pour les fêtes de fin d’année. Elle abrite des vendeurs de marrons de père en fils.

Chauds, les Marrons ! Depuis soixante-dix ans, la famille Lopez en vend face à la mairie de Rennes. Mais rien à voir avec les vendeurs à la sauvette qui pullulent dans la capitale parisienne. Les spécialistes ès Marrons ont toutes les autorisations du monde pour installer leur petit train noir… qui fonctionne non au charbon mais au gaz Butane.

Dans l’antre de cette machine, les Lopez font griller les marrons jusqu’à ce qu’explose le péricarpe coriace brun et brillant (l’enveloppe). Mais attention de ne pas croquer tout de suite les marrons…vous risqueriez de vous brûler le gosier. « Il faut savoir être patient pour apprécier le goût farineux de ce fruit, » reconnaît un fin gourmet des lieux.

A Rennes, les Lopez ont le monopole. Mais ce n’est pas pour déplaire aux habitants qui ont leurs habitudes sous le haut-vent de la vieille loco… On y voit des bourgeoises guindées, des prolos des quartiers sud et des bambins affamés. « J’y venais quand j’étais gamin, » commente Jean-Yves. « J’y retourne avec mes petits enfants. » Car après le manège, situé juste à deux pas, le passage est forcément obligé pour les grands parents généreux…et les pères de famille qui le sont tout autant.

D’après nos infos recueillies en haut-lieu, les marrons, façon Lopez, auraient le vent en poupe, ces derniers temps. A trois euros le cornet, ils ne sont pas donnés, aux dires de certains. Mais au diable les mécontents, ils sont devenus un « must » comme l’est la galette saucisse au marché des Lices. « Je ne peux pas m’empêcher d’en acheter, » avoue Claudine. « J’adore leur côté fondant. »

Loin des phénomènes de mode, les Lopez poursuivent leur petit… train-train commercial chaque année. Ils fidélisent une clientèle de père en fils qui ne sait pas toujours faire la différence entre marrons et châtaignes. Pour votre gouverne, les marrons sont les variétés à gros fruits uniques dans la bogue (ce qui pique…) et les châtaignes les variétés à fruit plus petits et plusieurs dans une bogue. Mais qu’importe après tout, les deux mots sont devenus synonymes… dans le langage commun.

Nadeah ou l’Edith Piaf de la pop

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Nadeah, égérie des salles de rock parisiennes, se produira sur la scène rennaise le jeudi 1er décembre. Une femme de Trans en transe…quand elle chante. C’est à découvrir absolument.

 Un soir d’hiver, Paris glacial. Le petit Casino, rue Oberkampf, accueille Nadeah (ex-Nouvelle Vague). Grande blonde aux allures de mannequin, elle subjugue bobos parisiens, étrangers blasés et étudiants attardés. Cette Edith Piaf de la pop est une divine princesse des planches à l’image d’une Joséphine Baker blanche.

Dans une robe moulante, le collier de perles chatoyant, elle colore la soirée avec ses singles Scary carol, At the moment et Odile. On est subitement sous le charme de cette femme qui joue avec les mots comme avec sa voix. Cette chanteuse-là triomphe des concerts en vraie one-woman show.

Il y a de la soie chez elle, de l’originalité dans son look et du talent dans ses prestations scéniques. En sortant d’une heure trente de Nadeah, on est vannés, fatigués, éreintés. Mais quel moment ! Elle donne au public son corps, son être, dans une sorte de communion transcendantale.

Nadeah a le sourire de la blonde craquante, la joie de vivre d’une midinette et le professionnalisme d’une rockeuse de scène. Les superlatifs ne sont pas assez puissants pour oser entrer dans son intimité. Il faut juste la découvrir en concert… Incorrigible chanteuse qui chante pour elle et ses fans. On a « trop » envie de lui dire : poursuis ton chemin ma grande (elle l’est vraiment), rien que pour notre plaisir… Nadeah sera à la Place, le jeudi 1er décembre, dans le cadre des bars en trans.

Musée Dapper > Mascarades et Carnavals | 5/11-15/07

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Pour la première fois, le musée Dapper réunit des oeuvres traditionnelles d’Afrique subsaharienne et des créations des Caraïbes. Cette exposition constitue une occasion unique de découvrir les résonances qui existent entre mascarades d’Afrique et carnavals des Antilles et de la Guyane. Ces moments forts se vivent comme des rituels, des instants partagés, au sein desquels se renforcent les liens du groupe. Masques, costumes et coiffes, conçus à partir des matériaux les plus variés, sortent accompagnés de musique, danses et chants.

C’est une véritable farandole qui est offerte au public. Si le fil conducteur est bien une forte tradition africaine, l’ambiance baigne dans un melting-pot dont la diversité est riche et la présentation alléchante.

Le déguisement est un repère universel d’appartenance à une identité aussi bien qu’à un territoire. C’est pourquoi chaque analyse des exemples présentés constitue une sorte d’intrusion dans l’identité de chaque peuple. On apprend ainsi une autre histoire de ces peuples méconnus.

D’un point de vue esthétique, les masques sont d’une fine complexité, les attitudes hiératiques et le mystère enrobant. Une réussite ! La présence de masques gigantesques provoque une sorte de mise en orbite autour d’un royaume du mystère. On se surprend à se sentir familier avec ces objets qui nous sont pourtant si étrangers. Y compris les costumes délicats et parfois enivrants.

La grande variété des œuvres exposées montre également la diversité des rites accomplis par ces peuples. Et comme ces rites ne sont réservés qu’aux passages importants de la vie, le spectateur est projeté en plein cœur des stades de gestion existentielle et symbolique de  chaque communauté.

A noter qu’en termes pédagogiques, les explications qui accompagnent le parcours sont intelligemment rédigées. Les vidéos présentées sont également d’une grande aide. Elles contribuent à la beauté ambiante, une certaine libération de l’esprit et d’expérience intérieure vécue.

Ainsi, la partie esthétique est une réussite et la partie spirituelle à l’avenant. Qui plus est, la mise en relation de ces objets avec des créations contemporaines est bien vue. Les rapports et interactions s’opèrent d’une manière harmonieuse.

Une belle exposition qui mélange traditions ancestrales et modernité saisissante. Une jolie façon de réinventer le monde comme une nouvelle offrande à la vie.

David Norgeot

Time out > Perte de temps

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Bienvenue dans un monde où le temps a remplacé l’argent. Génétiquement modifiés, les hommes ne vieillissent plus après 25 ans. Mais à partir de cet âge, il faut « gagner » du temps pour rester en vie. Alors que les riches, jeunes et beaux pour l’éternité, accumulent le temps par dizaines d’années, les autres mendient, volent et empruntent les quelques heures qui leur permettront d’échapper à la mort. Un homme, accusé à tort de meurtre, prend la fuite avec une otage qui deviendra son alliée. Plus que jamais, chaque minute compte.

L’idée de base était simple mais efficace. Réinventer le darwinisme et le capitalisme afin de faire de l’objet temps l’élément principal de la vie. Le tout éclairé par un angle sociologique prospectif un soupçon décalé.

C’est dans la veine de ses films d’anticipations qu’Andrew Niccol propose une histoire qu’il transpose dans un contexte de science-fiction. Oui l’idée était bonne, et la prestation de Justin Timberlake attendue. Malheureusement, même un bon acteur ne suffit pas à faire d’un film une réussite.

Et la liste des ratages est longue : des dialogues médiocres, des situations abracadabrantes, un défaut de profondeur des personnages. La cohésion de l’ensemble relève de l’amateurisme sans inspiration.

Un film séduisant durant la première demi-heure puis qui s’égare dans… le mur.

A éviter.

Thriller réalisé par Andrew Niccol avec Amanda Seyfried,
Justin Timberlake, Cillian Murphy, 23 novembre 2011,1h 41min

Stuck in the Sound ou le bruit moderne de la new wave

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Stuck in the Sound roulent à fond la caisse dans la catégorie post new-wave. Le groupe pourrait être la surprise rock attendue au bout de la nuit du vendredi 2 décembre, lors des Trans musicales.

Stuck in the Sound (France) n’est pas un inconnu dans le petit monde de l’indie-rock hexagonal. Depuis 2002, ces touche-à-tout ont fait du chemin. Le groupe va bientôt sortir son troisième album, après avoir enregistré le deuxième à Brooklyn. C’est dire le professionnalisme de ce quatuor parisien.

En venant aux Trans, les quatre garçons sont attendus par tous. Pas d’inquiétudes pour eux, ils ont la trempe des vieux briscards de la scène et le tempérament des Pixies. Dans une atmosphère Art of noise, leur look so « dark » casse la baraque, au service d’une vieille tradition underground.

Dans Shoot shoot, les petits arrangements musicaux sont entrepris entre amis et mettent en valeur une voix violente, entraînante, voire à la limite de la cassure. Bizarrement, on regrette presque les moments de calme si précieux pour reposer l’adrénaline. Parfois, Stuck in the Sound frôle la cold wave. Mais dans Toy boy, on revient à un rock plus soft et mélodieux.

Les petits Français débordent d’énergie et restent dans la droite ligne des Bloc Party. Il y a tout de même un je-ne-sais-quoi des Cure dans la puissance vocale du chanteur. Cela ne lui plairait peut-être pas forcément. Mais bon de notre part, c’est plutôt un compliment. Quel dommage que Stuck in the Sound soit programmé si tard… Stuck in the Sound, parc Expo, hall3, vendredi 2 décembre, de 3h 13 à 4 h 15.

Wolf people ou l’art de l’intemporalité

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Wolf people est un groupe puisant son énergie troublante dans les racines folks de la perfide Albion. Avec leur look déjanté et désargenté, ils batifolent entre Led Zeppelin et T-Rex et se ressourcent dans un psychédélisme rock. On n’est pas loin de Woodstock à la manière United kingdom. Bienvenue dans le monde étrange des rockers romantiques et héroïques.

Loin de la pop trop bien léchée, Wolf accompagne ses fans dans une sarabande vertigineuse, dans une farandole rock aux accents « babacooliens » et « seventies ». Les rythmes sont entraînants, désespérément britanniques, mais terriblement efficaces.

Travaillant à la perfection leurs intros, la formation fait des incursions dans le surnaturel où Jimi Hendrix ressuscite parfois le temps d’un solo. C’est l’aventure au bout de la guitare, de la flûte et des cithares. Rien n’est jamais assez musical pour servir l’intemporalité des singles.

Dans Time, Wolf rejoint le mélodieux et calme ses ardeurs dans une ambiance festival. Loin de la guitare sèche, on renoue avec les « pétards » et le balancement psychédélique. Ce sont les Trans qui dodelinent de la tête et acquiesce devant la prestation.

Dans One By One from, la batterie est beaucoup plus présente, décidément plus présente. Comme pour rappeler à Béatrice Macé, papesse des Trans Musicales, qu’il ne faut pas oublier la tradition. Dommage, le groupe se produit à l’autre bout de Rennes, au parc Expo et… au bout de la nuit. Wolf people, samedi 3 décembre, 4 h 45 à 5h45, hall 3.

Mensuel de Rennes et système PS rennais, Questions et réponses

Hier soir, au club de la Presse de Rennes et de Bretagne, une petite foule de curieux est venue écouter les journalistes Killian Tribouillard et Nicolas Legendre, directeur et secrétaire du Mensuel. Les jeunes reporters ont volontiers expliqué les méthodes d’investigation et les phases qui ont présidé au dossier ‘système PS’ constitué patiemment durant les six derniers mois.

Plusieurs points ont fait l’objet de développement. Notamment, les différences entre la psychologie et la formation des ténors patentés et celle de la nouvelle génération d’élus ont été examinées. La dimension du clientélisme a fait l’objet d’une analyse subtile, nuancée et distanciée.

Quant au public, il a concentré ses questions sur la réception par les élus et les lecteurs, les difficultés rencontrées et la méthode employée pour élaborer la carte du réseau PS (Mensuel de Rennes, n° 30, pp. 22-23).

Voix quelque peu discordante parmi un public plutôt acquis, Raymond Paulet, Conseiller technique du Théâtre national de Bretagne, a souligné l’existence de 2 ou 3 coquilles, déploré avoir peu appris d’un dossier qu’il juge manquer de ‘sources vives’, a regretté le procédé d’une cartographie et pointé un potentiel glissement sémantique entre système, clientélisme et… mafia.

Killian Tribouillard a répondu précisément à chaque point et rappelé que la réception de ce dossier dépendait de chaque lecteur. Au demeurant, aucun conflit d’intérêts ni aucune forme de favoritisme dans la gestion municipale des associations et de l’attribution des subventions n’ont été cités dans le dossier. Dès lors, le dossier prête difficilement le flanc au soupçon de dénigrement déguisé.

La question des sources vives, autrement dit de l’expression directe des élus, a fait l’objet de commentaires du public, notamment de journalistes. Ces derniers ont souligné la réticence de nombreux élus du bassin rennais à s’exprimer dans les médias dès lors que les sujets abordés n’emportaient pas leur adhésion. “Interroger les élus à propos du cumul des mandats n’a pas été sans difficulté,” a confirmé Nicolas Legendre.

Unidivers a profité de cette occasion pour rendre hommage au fanzine de Frédéric Paulin, Le clébard à sa mémère, qui avait consacré un numéro au même sujet avant de disparaître en 2008. Et d’interroger Killian Tribouillard sur les ventes de ce numéro de septembre, lesquelles sont en progression.

Le prochain rendez-vous de l’association des amis du Mensuel de Rennes débattra du divorce entre les élus et les administrés. Nul doute que le public sera au rendez-vous pour un sujet d’intérêt aussi bien local que national.

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Mensuel de Rennes et système PS rennais : Questions et réponses

 

Bonsai > Un film littéraire

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Julio rencontre un vieil écrivain qui cherche un assistant pour dactylographier son dernier roman, mais il n’est pas retenu. Pour donner le change à Blanca, sa maitresse occasionnelle, il décide d’écrire un manuscrit qu’il fait passer auprès d’elle pour celui du romancier. Il s’inspire de son histoire d’amour passionnelle avec Emilia, huit ans plus tôt, lorsqu’ils étaient tous deux étudiants en littérature et que chacun prétendait avoir lu Proust… Où commence la fiction, où s’arrêtent les souvenirs ? Dans ce va-et-vient entre littérature et réalité, les sentiments deviennent aussi complexes et fragiles que l’architecture délicate d’un bonsai.

Bonsai est particulier. D’un côté, les idées qui le pénètre sont brillantes ; de l’autre, la réalisation est médiocre. Le manque de rythme et la faiblesse de la narration sont flagrantes. L’ambiance littéraire du film navigue entre un humour bienfaisant et une mélancolie assez tendre. On se laisse amadouer par tous ces élèves, toute cette littérature, ces émotions qui se dégagent à chaque endroit. Cette façon de transmettre est belle. Qui plus est, la touche d’ironie que contient le scénario rend l’ensemble savoureux et le sauve à maintes reprises. Au final, on a le sentiment qu’il n’y avait rien à raconter et même pas de belle escroquerie pour le faire. Un constat curieux. Qui plaira à certains esprits littéraires.

David Norgeot

Réalisé par Cristian Jimenez avec Diego Noguera, Natalia Galgani,
Gabriela Arancibia, 9 novembre 2011, 1h 35

Les Adoptés de Mélanie Laurent > Adopté !

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Une famille de femmes que la vie a souvent bousculée mais qui est parvenue avec le temps à apprivoiser les tumultes. Les hommes ont peu de place dans cette vie et naturellement quand l’une d’entre elle tombe amoureuse tout vacille. L’équilibre est à redéfinir et tout le monde s’y emploie tant bien que mal. Mais le destin ne les laissera souffler que peu de temps avant d’imposer une autre réalité. La famille devra alors tout réapprendre. La mécanique de l’adoption devra à nouveau se mettre en marche forçant chacun à prendre une nouvelle place…

Il va être difficile d’établir un classement annuel des films de l’année, car cette fin d’année cinématographique est de très bonne qualité. Comme dit l’adage, il vaut mieux avoir des problèmes de riches que pas de problèmes du tout. Les Adoptés figurera sans doute au  classement final. Pour son premier long métrage, Mélanie Laurent fait œuvre d’élégance.

On soulignera une façon de filmer l’intimité des personnages qui parvient à en traduire puissamment l’intériorité. Le spectateur n’est pas assis devant l’écran mais bien installé à l’intérieur du film, voire peu ou prou dans chaque protagoniste. Il devient un personnage invisible qui goûte son plaisir tout contre la pellicule. La musique envoutante y contribue.

Les Adoptés fait revivre adroitement le merveilleux d’une belle enfance, avec ses farandoles, ses roulades, ses bulles de savon, ses rêveries, sa poésie mélancolique aussi… L’histoire combine avec grâce plusieurs événements, des rires naturels et subtils, des émotions authentiques et bien dosées. C’est une histoire moderne aux dialogues percutants avec comme seul bémol un petit côté ‘déjà-vu’. A recommander.

Réalisé par Mélanie Laurent, avec Mélanie Laurent, Denis Ménochet,
Marie Denarnaud, 23 nov. 2011, 1h 40

La femme du Ve > N’en finit pas de rater la marche

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Tom Ricks, romancier américain, la quarantaine, vient à Paris dans l’espoir de renouer avec sa fille. Mais rien ne se passe comme prévu : démuni, logé dans un hôtel miteux, il se retrouve contraint de travailler comme gardien de nuit. Alors qu’il croit toucher le fond, Margit, sensuelle et mystérieuse, fait irruption dans sa vie. Leur relation passionnée déclenche une série d’évènements inexplicables, comme si une force obscure prenait le contrôle de sa vie. 

Un certain mystère se dégage dès le premier contact avec La femme du Ve (arrondissement), adaptation du récit homonyme de Douglas Kennedy. Cette façon que le réalisateur a de présenter les éléments constitutifs, tout en rapidité, en offrande et sans jamais rien expliquer, est assez délicate. De fait, l’autre côté du miroir attire toujours plus que la face visible de la lune. L’émotion qui se dégage entre les protagonistes de cette histoire est palpable. La relation du réel à l’irréel forme une quête interrogative qui pourra plaire à certains. Les personnages sont bien interprétés, notamment Ethan Hawke dans son rôle de professeur-écrivain en perdition.

Mais voilà, le manque criant de substance et de maîtrise gâche ce qui aurait pu être un voyage impressionniste. Quant à la fin, c’est tout bonnement un ratage.

Un film de Pawel Palikowsky, avec Kristin Scott Thomas
 et Ethan Hawke, 16 nov. 2011, 1h25

Didier Van Cauwelaert > Le journal intime d’un arbre

« On m’appelle Tristan, j’ai trois cents ans et j’ai connu toute la gamme des émotions humaines. Je suis tombé au lever du jour. Une nouvelle vie commence pour moi – mais sous quelle forme ? Ma conscience et ma mémoire habiteront-elles chacune de mes bûches, ou la statuette qu’une jeune fille a sculptée dans mon bois ? Ballotté entre les secrets de mon passé et les rebondissements du présent, lié malgré moi au devenir des deux amants dont je fus la passion commune, j’essaie de comprendre pourquoi je survis.
 Ai-je une utilité, une mission, un moyen d’agir sur le destin de ceux qui m’ont aimé ? »

Un livre dont le narrateur est un arbre ? Farfelue comme idée, direz-vous. Didier Van Cauwelaert l’a fait. Et il l’a même très bien fait. Un récit tendre, émouvant, écologique aussi.
L’auteur nous présente Tristan, un poirier tricentenaire qui vient de tomber à la suite d’un mauvais coup de vent. Tristan ne sait plus où il en est, ses repères sont perturbés. Tombé ne veut pas dire mort. Ses sensations ne s’interrompent pas, elles changent. Il est un peu déçu de ne plus être debout, car Yannis, un jeune « critique d’arbres », devait le faire entrer dans le cercle fermé des Arbres remarquables.
L’auteur, en faisant parler un végétal, présuppose qu’il existe une conscience de la nature. Une conscience qui permet aux mondes végétal et animal de communiquer. Selon Tristan, les hommes auraient perdu cette faculté de comprendre le langage des arbres. Comment cela se déroule ? Au travers des phéromones, du pollen ; mais aussi de l’alliance entre végétaux et animaux pour combattre un « ennemi » (par exemple, des sapins d’Amérique ont sécrété une hormone qui stérilise les punaises dont la surpopulation leur nuisait). Étonnant, véridique et peu connu. Le roman a donc, dans un premier temps, le grand intérêt d’instruire le lecteur sur un sujet rarement traité.
À travers Tristan, le lecteur suit également Yannis et Manon. Manon, jeune adolescente, vit dans la maison mitoyenne à celle du poirier. Le choc de le voir à terre l’émeut, tant et si bien qu’elle se met à sculpter une petite partie de son tronc. Tristan est émerveillé, car tout ce qui compte maintenant pour lui, c’est de vivre autrement : « Je veux vivre encore. Je veux qu’on ait besoin de moi » (p. 71).
 Sa conscience va dès lors se ballader entre les bûches à combustible, les sculptures de Manon et le livre de Yannis. Les personnages qu’il suit vont vivre leur vie, bon gré mal gré, subir joies et désillusions, sans se douter que Tristan est là. Sans se douter que lorsqu’il était vivant, il recevait leurs malheurs.
 L’histoire des personnages est vraiment touchante. Quelques frissons, un peu de larmes aux yeux, et le sentiment d’avoir lu un livre extraordinaire au sens premier : qui sort de l’ordinaire.
A l’aide de son arbre, Didier Van Cauwelaert sonde la nature humaine. Il met en avant les relations égoïstes des hommes face à l’environnement. Sa thèse implicite : cette situation ne saurait durer, car – comme pour le sapin qui régule la population de punaises, –pourquoi les arbres ne trouveraient-ils pas un moyen de réguler la population humaine ?
 Le déroulé est exprimé de façon très tendre, sans jugement : un simple constat.
Petit dans son nombre de pages, ce livre n’en reste pas moins un grand livre. D’une part, grâce au message qu’il transmet ; d’autre part, par la façon dont l’histoire est contée. C’est beau, c’est simple, c’est agréable. L’affection que l’on éprouve pour Tristan, c’est aussi une manière de faire comprendre qu’un arbre n’est pas seulement décoratif : il est essentiel.

Marylin

Le journal intime d'un arbre, Michel Lafon, oct. 2011, 19€

Pour aller plus loin :  le site de l’auteur avec interview photos d’arbres remarquables, vidéos et un dossier pédagogique sur le roman et les thèmes abordés.

Marie Kiss La Joue > En tournée

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Marie Kiss La Joue est en tournée. Après être passée à Liffré à l’occasion du festival Le grand soufflet, la chanteuse a enchaîné les représentations le 24, 25 et 26 novembre à Chartres de Bretagne, à Monfort-sur-Meu et à Vitré. Des prestations plébiscitées par le public.

Le spectacle qu’elle propose, Buones Aires, est le fruit d’un travail avec le Trio Contempo. Le résultat d’une réflexion au sujet de son aventure argentine : un exil familial de plusieurs années qu’elle a réinvesti à la manière d’un peintre qui désire faire découvrir les sensations de son voyage. Par chance, l’Amérique du Sud lui convenait à merveille. Son caractère, sa voix, son amour de la danse et son âme d’artiste sont d’avance imprégnés des rythmes chatoyants du tango et des mélodies hispanisantes. Concert de Marie Kiss la Joue à Montfort Unidivers

 Ainsi, au fil de ses nouveaux morceaux de l’album Embrasse-moi, elle évoque les bus, les cafés argentins, la pluie tonitruante, le tango claquetant, les gens à la façon de là-bas. Puis, par stades progressifs, elle nous ramène au passé avec ses premiers tubes issus de Valentin et Henry et les autres. Une chanson symboliserait parfaitement ses balancements chaloupés : Ah vraiment, c’était mieux avant ! C’était mieux avant à cette époque où l’on s’asseyait sur les terrasses pour regarder les gens danser. Où l’on prenait son temps.

Un monde passé ou imaginaire que le Trio Contempo accompagne avec un bandonéon (type d’accordéon), un violoncelle et une guitare. L’apport du trio donne de la valeur ajoutée au spectacle. Mais ce n’est pas sans difficulté que ces trois musiciennes viennent répéter et jouer. Heureusement qu’il existe des centres culturels qui les accueillent et leur permettre de travailler en toute quiétude. Marie Kiss La Joue et le Trio Contempo devraient continuer leur tournée en février. Espérons que ces dames rencontrent le succès qu’elles méritent.

Alessandro Piperno > Persécution

Leo Pontecorvo est un brillant, séduisant et heureux membre de la bonne bourgeoisie juive romaine : professeur en pédiatrie, riche et estimé, il mène avec son épouse Rachel et leurs deux fils une existence confortable et enviée. Mais tout cet édifice va, en quelques jours, être jeté à terre : Camilla, une petite adolescente perturbée mais précoce d’une douzaine d’années, « fiancée » de son jeune fils, va accuser Leo de tentative de viol, à l’issue d’un séjour passé chez les Pontecorvo.

 

Que s’est-il passé ? Rien, si ce n’est un petit jeu auquel l’adulte s’est prêté une seule fois : répondre à une lettre de l’adolescente. C’est pourtant là que tout va déraper….

Dès lors, la presse et la justice s’emparent de la personnalité de Leo, la passent au crible, mettant sous la lumière la plus crue son intimité,  rendant suspects ses moindres goûts, ses moindres faits et gestes. Quelle vie résisterait à pareil harcèlement soupçonneux ?

Enfant poussé à la réussite, jeune hommes aux succès nombreux, médecin reconnu, des étapes qui ont paradoxalement fait de Leo un homme fragilisé :

« l’absence totale d’esprit concret jointe à sa réussite professionnelle avait fait de lui un homme à la double personnalité. Extrêmement efficace dans ce qui l’intéressait, puérilement inapte à la gestion de tout le reste, face auquel, avec le temps, il s’était mis à éprouver une timidité superstitieuse. Qui vis-à-vis de la forme de bureaucratie la plus agressive et la plus inquisitoriale – à savoir la justice ordinaire – devenait carrément de l’angoisse. Il suffisait qu’une patrouille de la police routière l’arrête pour un contrôle et il perdait tous ses moyens. »

Comment réagir à l’injustice quand vous n’avez jamais connu que la réussite, et jamais connu de la vie que ses aspects les plus indulgents  ?

 Leo Pontecorvo, réduit à l’état de « cafard » chez lui (le clin d’oeil à la nouvelle de Kafka est transparent) entame alors une « seconde » vie, dans le sous-sol de sa propre maison, exclu parmi les siens…

L’écriture d’Alessandro Piperno rappelle celle de Philip Roth dans  « La tache » : elle en a la talentueuse prolixité, l’ironie à l’égard des personnages, le mélange de finesse psychologique et de prosaïsme, le pessimisme foncier. Toute vie  – et surtout celle qui paraît la plus solidement bâtie – peut être, à tout moment, vouée à l’échec le plus cinglant et le plus humiliant, soumise à une leçon absurde et implacable. « Tout ce qui lui est arrivé ces derniers temps prouve à Léo qu’il n’y a vraiment rien qui ne puisse arriver. Que l’impensable est au coin de la rue et vous attend en souriant. »

Delphine Descaves

Persécution, Alessandro Piperno, Liana levi, 421 pages, 22 euros

 

Place Saint-Michel, Une fête de couleurs et de graffs

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De la couleur place Saint-Michel à Rennes : on la doit à des graffeurs. Sous l’égide de la municipalité, ils ont décoré la palissade d’un chantier important du centre-ville. En effet, derrière leur œuvre, des ouvriers remettent en état les maisons détruites par un incendie le 22 juin 2010.

 

la fresque mesure plus de 30 m de long

Samedi matin, à l’heure du marché, des jeunes indignés crient à tue-tête leurs slogans anticapitalistes. Derrière eux, une fresque de 3 mètres de haut et 36 mètres de longs colorée interpelle les curieux. Elle représente des personnages à la Giacometti s’enlaçant autour d’une table de café, mais aussi des étudiants en grande discussion et des promeneurs de tout âge. La commande de la ville était claire.

« Il s’agit de réaliser des graffs qui mettent en avant l’importance du Vivre ensemble dans la capitale bretonne et de l’engagement citoyen, »indiquait l’appel d’offres lancé en septembre 2011. «Il s’agit encore de montrer que Rennes est une ville cosmopolite qui brasse une variété de cultures tout en conservant son authenticité (culture bretonne). La traduction graphique qui en sera faite sera compréhensible du grand public et d’une présentation générale cohérente. Elle intègrera des personnages, mis en scène dans des espaces repérés du centre. »

Derrière ce message infiniment politique, les graffeurs n’étaient pas du tout encadrés par la municipalité rennaise. « Le style sera libre. » Les seules contraintes étaient celle du temps (deux semaines pour la réalisation) et celle de la cohérence avec l’architecture des bâtiments, de matériaux et des couleurs des fenêtres, portes et terrasses…

Au final, les passants semblent plutôt satisfaits. « C’est pas mal et coloré, » disait l’un. « On dirait une planche de bande-dessinées, » affirmait l’autre. Seul petit regret, Jean aurait aimé connaître le nom des graffeurs. Qu’il se rassure, la municipalité devrait bientôt communiquer leurs noms et montrer leurs bobines dans le journal municipal ou encore dans son pendant, l’édition locale d’Ouest-France local. Ce serait un juste retour des choses pour ceux qui, avec talent, ont caché la misère passée. Car les précédentes palissades avaient servi de « support à un collage intensif d’affiches », affirme la municipalité, « aussi avons-nous souhaité y faire réaliser une œuvre permettant d’inscrire les palissades dans le paysage urbain, tout en dissuadant l’affichage sauvage et les tags. »

Les grincheux pourront toujours protester contre l’encadrement des artistes. Mais sachons-le, les élus rennais ont justement mis en place ce dispositif depuis 2002 pour que les peintres de la rue pratiquent leurs activités en toute légalité. « Ce plan Graff est le fruit de débats entre les jeunes rennais, les graffeurs et les élus, » précisait l’appel d’offres. « Sa gestion a été confiée au CRIJ Bretagne, en partenariat avec la Mission Jeunesse. » Il existe aujourd’hui 23 murs autorisés disséminés dans la ville.

Un incendie spectaculaire

Place Saint-Michel, le soir de la fête de la musique du 21 juin 2010, un incendie a produit des dégradations considérables dans six immeubles. Touchés par les flammes, ces édifices ont été démolis à coups de pelleteuse. Il faut maintenant reconstruire. Le chantier est prévu sur plusieurs années. Seize personnes, au moins, avaient été relogées le jour suivant du sinistre (sources : le site internet de la ville de Rennes).

Archives départementales, Toute la lumière doit être faite…

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Construit en 2007 en face de la Préfecture d’Ille-et-Vilaine, le bâtiment des Archives départementales recevait l’équerre d’Argent la même année par le Moniteur. Mais depuis la récompense, les agents du conseil général râlent… Petit tour d’horizon d’un échec architectural. A forte valeur symbolique.

Les deux architectes parisiens, Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart, avaient placé leur construction sous le signe de la lumière et de la transparence. Pas de chance, leur volonté s’est transformé en vrai problème… Dans la salle de lecture, les documents sont consultables à la lumière du jour qui s’engouffre à travers des verrières. Selon un spécialiste du lieu, cette installation – du jamais vue dans une salle de lecture d’archives – avec cette intensité de lumière est préjudiciable à la bonne conservation des documents. « On a bien tenté de cacher de créer de la pénombre en posant des tissus sur la verrière zénithale, mais bon, les étoffes ont tendance à s’envoler au moindre coup de vent, » explique un proche du dossier.

Laissé dans le noir, l’accueil du public aurait mérité au contraire un peu plus de luminosité. « Il en fallait un peu plus pour l’entrée et beaucoup moins pour la salle de lecture, » ironise un habitué des lieux. Les architectes pourront arguer que leur choix répond à des considérations symboliques (passage des ténèbres de l’ignorance aux lumières de la connaissance). Ils expriment leur conception par les mots  sibyllins suivants : « le bâtiment des Archives est la stricte matérialisation d’un organigramme où la fonction, sublimée, prend valeur de symbole. »

En revanche, beaucoup plus graves seraient les problèmes d’infiltrations le long de ce vaisseau de 148 mètres de long. Les Archives prendraient l’eau. Une humidité qui comme chacun sait n’est pas sans causer quelques tracas pour préserver des archives… Cet alarmant constat ne serait pas complet sans évoquer certaines portes de l’établissement. Pour garder leur verticalité, les architectes ont eu l’idée saugrenue d’installer les serrures parterre. « Nous sommes obligés de nous baisser à quatre pattes pour les faire fonctionner. » Encore plus drôle, l’entrée des livraisons aurait la fâcheuse tendance à se refermer automatiquement… Heureusement, système D oblige, des petites cales bien placées par les livreurs empêchent de malencontreux contretemps.

D’après nos informations, le conseil général de l’Ille-et-Vilaine, fort mécontent, aurait demandé des comptes aux deux architectes devant les tribunaux. Quoi de plus normal, le bâtiment avait tout de même coûté aux contribuables la bagatelle de 20 000 000 d’euros.

 

 Assumant un rôle administratif, scientifique et culturel, les Archives départementales, sises rue de la Préfecture dans le quartier Beauregard, demeurent un service public, gratuit et ouvert à tous. Ce service, qui était situé avenue Jules Ferry, collecte les archives produites par les administrations et les établissements publics, mais aussi celles des associations, des entreprises et des particuliers. Il restaure également les documents dégradés et mène des campagnes de numérisation. Des expositions, des ateliers pédagogiques et des publications contribuent aussi à la mise en valeur du patrimoine du département d’Ille-et-Vilaine. Les Archives s’attachent désormais à s’adresser à un public élargi. On ne peut que saluer cette volonté de diffusion, mais regretter l’entorse à l’impératif de conservation.

Archives départementales, 1, rue Jacques Léonard, 35000 Rennes,
02 99 02 40 01, Ouverture au public du lundi au vendredi
de 8h30 à 17h30, bus 4 et 30.

Tintin au pays des collectionneurs > L’enchère battra-t-elle tous les records ?

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    Les Cigares du Pharaon, ouvrage estimé entre 35000 et 48000 euros.

A Paris, samedi 26 novembre, lors d’une vente aux enchères exceptionnelles, Artcurial fait la part belle à Tintin. Les collectionneurs du monde entier tenteront d’arracher à des prix défiants toute concurrence : figurines, illustrations de la main d’Hergé, sculptures et autres objets. Ciel, mes BD…

 

Dans son dernier film, Steven Spielberg a remis au goût du jour notre héros à la houppette, flanqué de son éternel Milou. Samedi, il aurait sans doute être dans la salle de l’hôtel Marcel Dassault pour observer du coin de l’œil les aficionados du jeune reporter en culotte courte. Car devant les commissaires priseurs, tirés à quatre épingles pour l’évènement, ces éternels adolescents à la gestuelle étudiée pourraient bien prêter à sourire.

Si, si, on vous l’assure, l’un d’eux repartira à la maison avec sous le bras une encre de chine gouachée tirée du Secret de la Licorne (35000 à 50000€) ! L’œuvre représente le chevalier François de Hadoque se battant avec les pirates de Rackham le Rouge. Elle fut réalisée par Hergé lui-même pour le Model yacht-club en 1944. « On sent qu’Hergé s’est donné du mal, » note Eric Leroy, expert de la vente, « il a dû se renseigner auprès de spécialistes pour en concevoir le dessin. »

En revanche, ceux qui n’ont que peu de goût pour les batailles de corsaires pourront opter pour une illustration de Vol 714 pour Sydney. Dessinée par Hergé lui-même en 1968, elle pourrait être adjugée à un prix record de 35 000 euros. On y voit notamment une charmante passagère à l’allure plutôt sexy (plutôt rare chez Tintin) et le célèbre avionneur Lazlo Carreidas (inspiré par Marcel Dassault, himself…).

Au grand jeu des enchères, les moins rapides pourront toujours acheter les trente œuvres originales de Tintin. L’une d’elles est un exemplaire des Cigares du Pharaon, daté de 1934e t estimé entre 38 000 et 45000€. Des records pourraient être également atteints avec les sculptures. Signée par le sculpteur Jean-Marie Pigeon, la jarre du Lotus bleu d’où sort Tintin sera vendue entre 38 000 et 45 000 euros. Mais les spécialistes préféreront sans doute la sculpture en bronze de Nat Neujean, Tintin et Milou, entre 125 000 et 150 000€.

La jarre du Lotus bleu, signée par Jean-Marie Pigeon

On l’aura compris. Les Tintinophiles dépenseront des sommes astronomiques pour assouvir leurs passions. Pour les moins riches d’entre eux, il sera toujours possible d’acquérir 400 objets en 3D issus des œuvres du dessinateur : Tintin en officier japonais (350 et 500€), le fétiche d’Arumbuya (350 à 500€), etc. Pour se porter acquéreur de ces figurines, il faudra juste vérifier qu’elles sont signées Pixi, Aroutcheff et Lebon-Delienne. Tintin est décidément devenu un business…

Rue Chicogné, Démolition en cours, poussière à tous les étages

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Le groupe Lamotte va bâtir un logement en lieu et place du Crédit Agricole.

A Rennes, rue Chicogné, les démolisseurs sont passés à l’action. Depuis quelques semaines, ils cassent, concassent les anciens bâtiments du Crédit Agricole pour laisser place à plusieurs projets immobiliers. Dans ce quartier du Pré-Perché, le Crédit Agricole prévoyaient la construction d’une tour de 13 étages avec la bénédiction de la municipalité. Mais, devant la levée de boucliers des riverains conduite par Danielle Novello, l’ancienne chargée de communication d’Edmond Hervé, la ville a fait marche arrière. Finalement, le Crédit Agricole entend toujours construire 370 logements, soit près de 1000 personnes sur un espace d’un hectare ! Et ce sont au moins 300 places de stationnement en plus. A contrario, on notera l’appréciable retenue du groupe immobilier Lamotte qui a lancé un programme réussi de 35 logements dans une résidence de BBC qui valorise le confort et l’esprit d’exception. Chacun son style… et ses intérêts. En attendant, la démolition n’est pas sans répandre des nuages de poussière tout autour.

De l’autre côté du Couesnon > Une météorite tomba du ciel

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Depuis le 19 juillet, tout le monde en parle en Bretagne. « C’est quoi ce truc qui est tombé sur nos têtes, » demande-t-on ici, où là. Ce jeudi 24 novembre, aux Champs Libres de Rennes, Priscillia Abraham est venue dire qu’il s’agissait bien d’une météorite. Au XIXe siècle dernier, une petite ville de Normandie avait connu pareil phénomène. Il était à notre égard important de revenir sur cette affaire.

 

 Au commencement de sa conférence, l’universitaire n’a pas hésité à dire : « Quand un tel évènement survient dans le ciel, on crie toujours à la magie. Dans les temps anciens, on pensait même que c’était un signe du Seigneur. » Une telle idée traversa l’esprit de nos amis de L’Aigle et de Normandie. En ce jour du 26 avril 1803 (6 floréal de l’An XI), les paysans normands et les bêtes vivent la frayeur de leur vie. Ils reçoivent sur leur tête une pluie de pierres, composée de 2000 à 5000 fragments.

Dans toute la Normandie, de nombreux témoins évoquent cet étrange phénomène. Tant à Caen qu’à Falaise, en passant par Alençon et Avranches, ils sont plus que précis dans leur témoignage. Tous parlent d’un globe de feu, accompagné d’un grand coup de canon et de roulement de tambour pendant plus de cinq minutes. Seuls les habitants du Nord Ouest de L’Aigle entendent un sifflement de projectiles.

Prévenu par les autorités locales, le Ministère de l’Intérieur prend très au sérieux l’affaire. Il dépêche aussitôt sur les lieux le plus jeune membre de l’Académie des Sciences, Jean-Baptiste Biot. Sur place, le scientifique mène une grande enquête, n’oubliant aucun interrogatoire et recoupant toutes les informations.

Après quelques semaines passés en Normandie, il revient à Paris avec seulement quelques échantillons récoltés ici ou là. Dans le Pays de l’Aigle, on garde jalousement ces « étrangetés fumantes » qui sentent le soufre… Encore aujourd’hui, une stèle commémore cet évènement dans la cour du château de Fontenil, à Saint-Sulpice.

 Encadré : Une météorite de 37 kilos

La météorite de L’Aigle, pesant 37 kilos, est classée parmi les chondrites ordinaires composant le groupe L6 (faible teneur en nickel-fer). En arrivant dans l’atmosphère, elle s’est disloquée en milliers de pierres. Beaucoup d’échantillons sont présents dans les collections de musées dans le monde entier : Moscou, Oxford, Dublin, Paris et L’aigle. Ils sont aujourd’hui très prisés des collectionneurs (entre 120 et 150 euros le gramme). L’origine de cette météorite remonterait à la création du système solaire. Mais rien ne dit en revanche qu’elle se serait séparée de l’astéroïde géocroiseur 433 Eros.

Pratique : la météorite de L’Aigle, Musée municipal de L’Aigle, Dépendances du château, 61 300 L’Aigle. Ouverture du 14 mai au mois d’octobre, les mardis de 10 h à 12 h et les mardis, mercredis, samedis et dimanches de 14h à 18 h. Toute l’année sur rendez-vous. Tarifs adultes : 3, 50 euros.

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De l’autre côté du Couesnon > Une météorite tomba du ciel

Nicolas Ferrand > Un polytechnicien pour la future métropole rennaise

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Ça en jette : un polytechnicien à la tête de l’aménagement et de l’urbanisme de la ville de Rennes et de Rennes métropole ! Nicolas Ferrand remplace Christian Le Petit à partir du 1er janvier 2012.

 

Hier, Unidivers faisait état de la frénésie immobilière de la mairie. Est-ce le fruit du hasard ? Mais aujourd’hui, Les Echos, Business info et Ouest-France annonçaient l’arrivée de Nicolas Ferrand à la direction générale de notre municipalité et métropole. A 39 ans, la tête pensante écarte de son chemin Christian Le Petit, son prédécesseur, lequel restera en charge du « pilotage des dossiers Euro Rennes et Via Silva jusqu’à sa retraite, » dit laconiquement Ouest-France.

Arrivant tout droit de Saint-Etienne, le futur quarantenaire dirigeait l’Epase (établissement public d’aménagement de Saint-Etienne) depuis sa création en 2007. Là-bas, en terre rhodanienne, il a tenté de développer les activités tertiaires, de renforcer Saint-Etienne dans sa position de second pôle urbain de l’Eurométropole Lyon / Saint-Etienne et de créer un quartier d’affaires. Ce n’est pas tout. Il a milité pour l’essor d’un campus métropolitain (c’est tout bon pour la cité internationale…) et privilégié les esprits créatifs.

Parmi ses lettres de missions stéphanoises, il en est toutefois une qui devrait particulièrement intéresser les Rennais. Nicolas Ferrand était chargé de restaurer l’attractivité résidentielle du centre ville de Saint-Etienne, d’améliorer les espaces publics et de proposer une offre de logements adaptés. Excusez moi du peu, on est pile-poil dans le sujet du jour : la frénésie immobilière de la municipalité rennaise.

En arrivant à Rennes, Nicolas Ferrand devra tenir compte d’un contexte local particulier. Encore ce matin, dans les colonnes d’Ouest-France, Bruno Chavanat (UMP) pestait contre le manque de transparence et de concertation de la part de la municipalité dans ses projets urbains. « Les Rennais dans leur ensemble souhaitent être des acteurs à part entière. Ils aspirent à dessiner le visage futur de leur ville et pas seulement à commenter les plans qui leur sont présentés. » Un sentiment pour le coup qui est partagé par une majorité de riverains, quelle que soit leur sensibilité politique.

Venant d’une ville à la réputation industrielle (certes, en pleine évolution), Nicolas Ferrand prendra-t-il la mesure de la spécificité rennaise et de l’attachement des habitants à leur cadre de vie ? On dit souvent que les polytechniciens comprennent plus vite que les autres…Pour l’heure, Daniel Delaveau compte sur lui pour ses compétences. Né en 1972, diplômé de Polytechnique et titulaire d’un Master of city planning (MIT), il a été chef de l’unité territoriale de Reims, à la DDE de la Marne, avant de devenir chef du bureau des transports collectifs en Ile-de-France, au sein de la direction des transports terrestres. En 2004, il est nommé conseiller technique, en charge de l’urbanisme et des transports collectifs au cabinet de Gilles de Robien, puis de Dominique Perben au ministère de l’Equipement et des Transports. Un homme qui visiblement doit avoir un sacré carnet d’adresse…

Hersant Média > Le roi se meurt

Le Groupe Hersant Média se targue sur son site d’être le leader français des médias de proximité. Il est au bord du dépôt de bilan. Lourdement endetté, il n’est pas parvenu à convaincre les banques créancières. Quant au projet de rapprochement avec le groupe belge Rossel, il a avorté. En plus des pertes accumulées depuis un lustre, son ex planche à billet, le gratuit ParuVendu, a été placé en liquidation judiciaire au mois d’octobre 20011. L’un des plus gros plan sociaux de l’année : 1600 salariés à reclasser.

 

  • 27 titres de presse d’information locale répartis en métropole et Outre-mer
  • Près de 750 000 exemplaires de quotidiens
  • 280 publications gratuites de ParuVendu
  • 92 millions de pages vues par mois (ParuVendu.fr)
  • 4 télévisions locales
  • Près de 7 500 collaborateurs
  • Chiffre d’affaires 2007 pro forma : 926 M€
  • Résultat net : dépôt de bilan

 

 

 

Loi anti-piratage > Youtube en danger, impunité pour Sarenza

La proposition de loi HR3261, plus connue sous le nom de Stop Online Piracy Act (Stop au piratage), a été déposée à la Chambre des Représentants des États-Unis le 26 octobre 2011. Son but : renforcer les moyens de lutter contre le viol de la propriété intellectuelle et la contrefaçon sur Internet (mondial). Dans l’oeil du cyclone, Youtube, Dailymotion, Megavideo et la pléthore de sites de streaming et de vente de produits contrefaits.

En cas de ratification de cette loi, le ministère américain de la Justice ainsi que les ayant-droits d’auteur pourront demander des ordonnances judiciaires contre les sites permettant ou facilitant l’infraction au copyright. Mieux, les facilitateurs de paiement tels que PayPal ou Visa se verront notifier l’interdiction de faire des affaires avec le site contrefait ; quant aux moteurs de recherche et aux prestataires de services Internet, ils se verront obliger de bloquer l’accès audit site. Enfin, les sites de streaming au contenu non entièrement autorisée seront condamnés pour crime. À noter que, dans une veine dénonciatrice, une immunité sera offerte aux facilitateurs de paiement qui prendront des mesures contre les sites Web dédiés à la contrefaçon. Mais Paypal ou Visa sont-ils prêts à mettre fin à leur juteux bizness avec Ebay dont le site recèle de fait toutes sortes de contrefaçons ? Le doute est permis…

Au demeurant, les habituelles points de vue opposés se sont élevées. Les partisans du projet de loi affirment qu’il protègerait la propriété intellectuelle et des milliers d’emplois, les opposants crient à la censure et à la mort de la liberté d’expression.

Un nouveau rebondissement a pris place le 15 novembre quand neuf des géants du web américain – AOL, eBay, LinkedIn, Mozilla, Zynga, Facebook, Google, Twitter et Yahoo – ont officiellement exprimé leur opposition au Stop Online Piracy Act. Dans une lettre cosignée, ils expliquent épouser les objectifs de la proposition de loi, mais craignent que les mesures prescrites ne freinent l’innovation et la création d’emplois. Plus précisément, selon eux, cette loi mettrait en péril la pierre angulaire du droit de l’internet : le régime dérogatoire de responsabilité des intermédiaires. Là encore, on peut ajouter à ces honorables arguments que la fermeture des sites comme Youtube, Ebay ou Twitter entraînerait un sévère préjudice pour le modèle économique de ces neuf géants du web.

Côté français en Avignon, Nicolas Sarkozy s’est félicité le 18 novembre dernier d’une soi-disant diminution du piratage et a annoncé une intensification de la répression du streaming. Il faut savoir que la loi LOPPSI2 a instauré en 2009 un mécanisme de blocage à l’encontre des sites pédopornographiques. Si ce régime d’exception est justifié par la gravité des crimes en question, serait-il judicieux que le gouvernement étende ce type de blocage aux sites de streaming ? Dans les milieux informés, on murmure que certains y seraient favorables.

Quoi qu’il en soit, on s’étonnera du silence des médias comme de la justice à l’égard des partenariats commerciaux qui permettent aux sites de streaming illégaux de prospérer. De fait, si un internaute se rend sur ce genre de sites et choisit un film à regarder, une nouvelle fenêtre ou un pop-up s’ouvre dans son navigateur en affichant un site marchand qui l’incite à consommer. Comment caractériser les relations qui lient les sites de streaming, par l’intermédiaire de la régie publicitaire estonienne Adcash, à Betclic, Partypoker Spartoo, Sarenza ou, encore, aux 3 Suisses et à La Redoute  ? Complicité de délit, facilitation de recel, complicité de recel ? Avant d’employer les grands moyens contre les sites de streaming illégaux, pourquoi les gouvernements français et américain ne s’emploient-ils pas à fermer le robinet à sous publicitaire, le nerf de cette guerre numérique ?

Nicolas Roberti

 

Philosophes > De Bachelard à Derrida

Près de 100 philosophes français contemporains sont choisis pour leur apport à la philosophie française du XXe siècle, de 1945 à nos jours. Ils font l’objet d’un portrait d’art, réalisé par Louis Monier. En regard de chacun des visages, une citation et une notice de présentation de Marc Le Ny.

Selon la maxime célèbre qui veut que le visage soit le reflet de l’âme, la question est de savoir si ce même visage est aussi le reflet de la pensée ? C’est un peu à cette question que cet ouvrage répond en partie. Le visage fait sens, et les splendides photographies qui émaillent De Bachelard à Derrida montrent de manière éclatante cette vérité.

Un sourire illumine parfois le visage de l’un, l’interrogation brille sur le visage d’un autre, la surprise s’installe chez le suivant ; ainsi de suite dans une farandole d’expression de la vie. C’est à travers une centaine de portraits que cette farandole circule et explore les recoins des âmes, même les plus secrètes. En parallèle des visuels, la partie textuelle est intéressante et pédagogique. Des citations, une petite bibliographie et des notes. Mais l’essentiel demeurent les photos sublimes qui disent souvent bien plus que les mots. La philosophie s’incarne de façon magistrale en montrant que l’essence même de cette discipline s’ancre dans la vision du réel.

Chez Eyrolles, 224 pages, 20 octobre 2011, 30€

Papier(s), Salon d’édition d’art à Rennes

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 Le réseau territorial Art Contemporain en Bretagne (regroupement de quarante lieux d’art contemporain situés en Bretagne) organise cette année un salon dédié à l’édition d’ouvrages en art contemporain. Son nom : Papier(s) Ouvert à tous, ce salon aura lieu à l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne. Au menu ou, plutôt, au catalogue :  livres, catalogues, cartes postales, affiches, etc. L’ensemble des objets sont mis en vente à des tarifs très attractifs. En outre 3 rencontres-débats sont prévus le vendredi 2.

 

En vidéo, un événement d’un genre proche qui s’est tenu au mois d’octobre dernier : les deux journées du 3e salon éditions d’art et livres d’artistes organisées par l’association Geneviève Dumont à Pollionnay.

Programme des rencontres, vendredi 2, 14h-18h :
Trois thématiques aborderont la question éditoriale, ses pratiques, ses enjeux. L’interrogation portera en premier lieu sur deux catégories génériques dans lesquelles peut s’inscrire l’édition en art contemporain :
– LE CATALOGUE, monographique ou collectif, comme véhicule d’une critique et d’une théorie de l’œuvre, objet qui la documente et la prolonge au-delà du temps de l’exposition. intervenants : Dominique Abensour,, Yvette legall, Anne Durez.
– LE LIVRE D’ARTISTE, espace artistique à part entière, qui est privilégié aujourd’hui par nombre d’artistes. La réflexion portera sur des aspects spécifiques au livre d’artiste comme son statut d’œuvre, la multiplicité de ses formes, de ses modes de production et de diffusion. intervenants : Mathieu Renard, Yann Sérandour, Benoît Laffiché, Julien Nédelec.
– Sera ensuite abordée l’ECONOMIE EDITORIALE en art contemporain avec des questions comme celles du droit d’auteur, des contrats, de la co-production, des réseaux de distribution et de diffusion.
 Intervenants : Pierre garçon, Christian Ryo, Galaad Prigent.

Pratique : Vendredi 2 décembre /
Samedi 3 décembre 2011
 à
l'École européenne supérieure d’art
 de Bretagne, 34 rue Hoche
 35000 Rennes. Ouvert à tous, entrée libre.

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Papier(s) : Salon d’édition d’art à Rennes – 2-3/12

A Rennes La frénésie immobilière de Daniel Delaveau > Est-ce un peu trop ?

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La ville de Rennes présente projet immobilier sur projet immobilier. Tant mieux pour l’essor de la capitale bretonne. Mais cette… frénésie… en inquiète plus d’un.

 

Mais que se passe-t-il dans la capitale bretonne ? Il n’est pas un jour dans les colonnes du journal Ouest-France ou sur le site Internet du Mensuel de Rennes sans que l’on ait le droit à la présentation d’un projet immobilier. Ce mercredi 23 novembre, le quotidien revenait sur la construction du Resto d’O, au pied du prochain immeuble de Jean Nouvel. Depuis quelques semaines, il était aussi question de la prochaine tour de la gare, de l’aménagement du Mail François Mitterrand, de la deuxième ligne de Métro, du front bâti de la rue de l’Alma, du quartier de la Courrouze, de la cité internationale, de la cité des congrès… Non sans oublier l’aménagement des cimetières (c’est plus pittoresque, admettons-le). Bref, ça communique !…

On sait depuis peu que les journalistes d’Ouest-France de la locale rennaise ont passé la surmultipliée… Disons-le clairement : ils bossent plus que de raison pour contrer les velléités concurrentielles du Mensuel de Rennes. Mais bon on a du mal à imaginer que nos plumes rennaises soient à l’origine du buzz immobilier provoqué… par la municipalité. « Ce sont des projets qui étaient dans les cartons, » explique Erwan, un architecte. « Ils ressortent aujourd’hui. » Surprise ! Mais de là à imaginer le fruit du hasard dans la présentation frénétique de projets urbains, on a du mal à franchir le pas.

Daniel Delaveau et son adjoint chargé de l’urbanisme communiquent en âme et conscience… Preuve en est, ces expos qui fleurissent ici et là dans la ville. Mais quelle mouche les pique ? Informer le public, c’est certain. Marquer leur empreinte et prévoir leur réélection, c’est encore certain. Faire de Rennes une métropole (il serait temps !), c’est aussi certain. Les raisons sont à l’évidence multiples. Bruno Chavanat (UMP), qui se verrait bien maire de Rennes (mais l’adhésion du centre droit chrétien tarde à venir…), a beau gesticuler et crier avec les loups : « Attention, notre ville va devenir Saint-Jacques. » Il est évidemment débordé par cette frénésie. Il peut difficilement rester « zen »… Mais convenons-en, la ville de Rennes déborde d’énergie. Il ne faudrait pas que cela soit contre-productif et apparaisse aux yeux des Rennais bien suspect.

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A Rennes La frénésie immobilière de Daniel Delaveau > Est-ce un peu trop ? 

Qui financera le resto d’O ? C’est mystère et boule de gomme

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 A Rennes, l’architecte Philippe Loyer envisage d’ouvrir un petit bijou de restauration sur l’eau. Il évoque sans problème son projet. Mais il refuse de donner le nom de l’investisseur breton.

 

Non loin de la péniche spectacle, au pied du futur immeuble de Jean Nouvel, un restaurant flottant ouvrira en 2014. L’info avait déjà été donnée par Le Mensuel de Rennes et par la revue Hôtellerie et restauration. Elle a été confirmée aujourd’hui par le journal Ouest-France et — plus étonnamment — par le site du Stade Rennais football club…

Dans à peine deux ans, l’établissement sera construit tout en verre sur deux niveaux le long du quai Saint-Cyr. « Un grand bar lounge de 115 places sera ouvert sur le pont bas et deux salles, » déclare l’architecte Philippe Loyer, dans les colonnes d’Ouest France. « Nous avons même imaginé un petit salon flottant qui se promènerait sur la Vilaine, histoire de prendre l’apéritif et de s’isoler au milieu de l’eau », ajoutait-il dans la revue L’hôtellerie.

A l’étage, sur près de 650 m2, l’architecte envisage d’installer les cuisines côté quai et le restaurant de140 places. Dans l’établissement, le ticket d’entrée serait prévu entre 40 et 50 euros. « C’est l’équipe de l’architecte Loyer, elle-même, composée de trois femmes qui s’occupera de la décoration du restaurant et du bar, » indique le journal Ouest-France.

Ce projet avait déjà été présenté une première fois en 2008 aux élus et concrétisé en 2009 avec le groupe Louis Le Duff. Mais la crise passant par là, le fabriquant de brioches aurait depuis renoncé…« Cette idée de restauration est étroitement liée à mon parcours professionnel et à ma rencontre avec Jean-François Michel avec qui j’ai beaucoup travaillé dans ce domaine. A chaque fois, j’essaye avec l’équipe de provoquer les choses. On porte des projets jusqu’à l’arrivée d’un investisseur, » confirmait l’architecte à Olivier Marie pour l’Hôtellerie et Goûts d’Ouest

Reconnu et connu dans son métier, le Bruzois a déjà imaginé les restaurants de La petite ferme, du Del Arte (le groupe Le Duff) et celui du golf de Cissé Blossac, mais aussi le bar Le Zinc et… Les salons présidentiels des tribunes de la Route de Lorient. On retrouve là encore le Stade Rennais… Le cœur de l’architecte balance-t-il entre les deux grands patrons Le Duff et Pinault ? Choisira-t-il un autre investisseur ? On est naturellement dans les supputations. Une chose est certaine. Le cuisinier est déjà choisi par le financier du projet qui mettra 3,5 millions d’euros…sur la table.

Au Circuit des Têtes de l’Art, le peintre Ivan Sollogoub

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La 7e édition du Circuit des Têtes de l’Art fut un succès grâce une forte hausse du taux de fréquentation. En ce mois de novembre, ce sont quelques centaines de curieux et d’amateurs d’art qui sont livrés à une balade artistique dans les rues de Rennes. Présentation en vidéo d’un des artistes invités, Ivan Sollogoub, de l’association invitante et d’un des lieux et mécènes recevant…

 

film 50/50

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2/4 étoilesLe quotidien d’Adam, 27 ans, bascule le jour où il est diagnostiqué d’un cancer. Il l’annonce alors à sa petite amie, son meilleur ami et sa mère qui, tous trois, vont réagir différemment à la nouvelle et conduire le jeune homme à s’interroger sur la manière dont il veut vivre cette épreuve.

Un film optimiste, formaté et sans surprises. Le traitement stylistique qui combine comédie et drame psychologique peine à  convaincre. Pourtant,  l’écriture et les comédiens tiennent la route. L’humour décomplexé également. Mais voilà, en dépit de qualités réelles, le film ne suscite aucune adhésion.

Comédie dramatique étasunienne réalisée par Jonathan Levine avec Joseph Gordon-Levitt, Seth Rogen, Anna Kendrick, 16 novembre 2011, 1h 40min

Film Michael

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Michael décrit les cinq derniers mois de la vie commune forcée entre Wolfgang, 10 ans et Michael, 35 ans.

Si certains films sont à voir pour se distraire, Michael est plutôt du genre anxiogène. Les protagonistes en disent plus que n’importe quel discours : un agresseur et son otage, un enfant que ce premier retient prisonnier. Totalement glaçant. Mais envoutant.

La mise en scène crispante repose sur un minimalisme parfaitement calculé, une froideur à bonne température. La précision horlogère de chaque scène, action et parole est l’un des ingrédients les plus réussis de cet œuvre. Qui plus est, les écueils propre au genre sont évités : syndrome de Stockholm, perversion caricaturale ou, à l’inverse, traitement psychologique trop épurés… Pourtant, la frontière entre une copie propre et l’explosion, la dislocation ou le dérapage du scenario était tenue. Dans ce cadre, la prestation de l’acteur, Michael Fuith, est juste époustouflante. Résultat : le spectateur est happé du début jusqu’à la fin.

L’intelligence du film est à souligner. Il aurait été aisé de proposer un jugement préconçu et de guider le spectateur vers une morale rebattu. Ici rien de tout ça, le spectateur est invité à produire son propre jugement en fonction de ses perceptions.

Un film viscéral et austère. A voir, sauf si les plans fixes et les scènes minimalistes vous rebutent.

Drame autrichien réalisé par Markus Schleinzer, avec Michael Fuith, David Rauchenberger, Christine Kain, 9 novembre 2011, 1h 34

Au château de Sérans > Balias peint l’étrange

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Balias est un artiste à la renommée internationale. Il vit dans un château, non loin d’Argentan, avec sa femme qui fut mannequin. Il distille une peinture colorée et appréciée des collectionneurs.

À deux pas du bourg, une petite route communale mène au château de Sérans, construit en 1825. Arrivés à  destination, franchissez l’immense grille et empruntez un chemin le long duquel, des sculptures aux formes étranges et en granit accompagnent votre route jusqu’à la demeure.

Sur le perron de la magnifique demeure, une femme à la silhouette élancée et à l’accent suédois esquisse un sourire. Dans un temps pas si lointain, elle fut mannequin internationale, avant d’être la femme du maître des lieux, l’artiste Balias.

Derrière elle, entrez au plus vite et à pas de loup dans un univers insolite où l’art est omniprésent  sur les murs et dans les chambres. À l’intérieur, une galerie d’exposition, gérée par les bons soins de l’association « Orne dans l’art » est ouverte au public.

    Balias dans la cuisine de son château.
Balias dans la cuisine de son château.

En revanche, l’atelier de l’artiste et la demeure sont uniquement accessibles sur rendez-vous et aux hôtes des lieux. Les plus chanceux découvriront le salon et la salle à manger, où sont accrochés des tableaux colorés aux étranges personnages. En levant la tête, ils observeront une immense fresque dans une des pièces. Elle est peinte au plafond sous lequel les propriétaires se sustentent une fois le calme revenu. Colorée à souhait, l’œuvre originale impressionne par sa démesure et ses riches détails.

À l’extérieur du château, cinquante-cinq sculptures monumentales en marbre, en granit et bois, sont exposées dans le parc et aux abords d’une étendue d’eau. Elles sont à découvrir au petit matin, quand la rosée les recouvre d’une légère couche humide. Ses oeuvres ont été réalisées par différents artistes du monde entier, invités par Balias, le châtelain.

 Encadré : deux chambres d’hôtes

Le château de Sérans abrite des expos dans son jardin

À l’étage du château, les propriétaires proposent deux chambres d’hôtes de charme, sous le nom d’Appolon et d’Hestia. Derrière les larges fenêtres, le confort est rudimentaire. Mais le séjour donne l’occasion de passer une agréable soirée avec l’artiste Balias. Le verbe haut et le mot faisant mouche, il est un agréable convive et intarissable sur les questions de société. En sortant, allez voir absolument l’église d’Ecouché. Inachevée et de style flamboyant, elle est couronnée d’une tour de la Renaissance. Son intérieur, réduit à une nef d’une seule travée, abrite des bas-reliefs en pierre peinte (XVe siècle et XVIe siècle).

Pratique. Le château de Sérans : l’abri des artistes, Parc du château de Sérans, 61150 Ecouché. Le château est ouvert du 1er juin au 20 septembre, tous les jours de 14 h à 18 h et du 1er janvier au 30 mai de 14 h à 18 h. Tarif adulte : 4 euros. Moins de 12 ans : 3.50 euros. Tarif : 70 euros la nuit. Tél. 02 33 36 69 42.