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Dans l’enfer de l’Opus Dei > Véronique Duborgel

Depuis sa création en 1928, l’Opus Dei fascine autant qu’il inquiète. Pendant treize ans, Véronique Duborgel – recrutée à l’âge de vingt ans – en a subi la loi rigoureuse sous la pression de son mari et de son entourage : endoctrinement, remontrances, «corrections fraternelles» de la part d’une hiérarchie qui refuse d’entendre sa souffrance de femme battue. C’est lorsqu’elle se décide à rompre que l’organisation se retourne contre elle… À travers son témoignage accablant, nous pénétrons le monde opaque de l’Opus Dei, organisation catholique la plus secrète et la plus controversée. Un monde où l’obéissance et le châtiment tiennent lieu de dogme.

 

Quoi de plus fascinant qu’une secte vu de l’intérieure par une personne qui y a vécu et qui en est sortie ? Parce que l’Opus Dei, bien que dépendant de l’Eglise catholique (ne devant des comptes qu’au pape lui-même), présentent toutes les caractéristiques d’une secte d’après la description qu’en donne Véronique Duborgel.
Le récit n’est pas linéaire. L’auteure a choisit de nous donner des « morceaux de vie » selon ses mots. Premier paradoxe passionnant : dès le début, elle n’a pas aimé faire partie de cette institution. Et là repose toute l’ambiguïté du récit. Au moment même où elle « siffle », c’est-à-dire où elle devient « opusienne », elle ne comprend pas pourquoi elle fait cela. Dès lors, une espèce de schizophrénie se développe chez la elle. La jeune femme montre une image d’elle-même à l’extérieur parfaitement conforme alors qu’en son for intérieur elle ne supporte pas les dictats qui lui sont imposés.

En fait, c’est toute sa vie qui est régulée par sa directrice spirituelle et par les prêtres. En tant que surnuméraire (membre marié, opposé au numéraire qui fait voeu de chasteté, notamment), elle doit avoir beaucoup d’enfants. Son intérieur doit être bien tenu, elle doit s’habiller en jupe ou robe sans pantalon, sans décolleté, sans sous-vêtement affriolant. Elle doit être bien coiffée, ne doit ni parler ni penser si son mari est là et accorder un temps important à la prière. Elle subit, et doit faire subir, des corrections fraternelles par et pour ses soeurs qui ne respecterait pas une des règles : trop d’émotion, pas assez d’enfants, un intérieur mal entretenu – tout cela et tant d’autres entre en compte pour ses fameuses corrections qui confinent parfois à l’humiliation.
Finalement, Véronique Duborgel  décrit une vie d’apparence : son mari la bat ? Tant pis, il faut montrer un couple « lumineux et joyeux » lui répondent les membres et prêtres ! Ce qui va la perturber également, c’est que Dieu là-dedans n’est presque pas présent : c’est le fondateur, le « Père » que l’on idolâtre, Josemaria Escrivà.
En outre, il y a l’isolement complet des membres. Les conjoints ne peuvent pas parler de ce qu’ils vivent dans leur « cercle », aucun des rassemblements n’étant mixte hormis à Noël. Une situation qui créé un mur dans le couple. Mais surtout, les amitiés intimes sont interdites ! Il ne faut parler que de religion, s’il on parle avec une personne qui ne fait pas partie de l’Opus Dei, c’est pour la recruter. Sinon, ce n’est pas la peine. Le plus terrible demeure le fruit pourri de cette manipulation mentale : la culpabilité de Véronique Duborgel. C’est elle qui fait que, pendant treize ans, elle n’a pas réussi à quitter l’Opus Dei. C’est dire l’influence néfaste sur sa conscience et son libre-arbitre.

Bref, un récit vraiment stupéfiant, qui montre une institution toute puissante qui dépersonnifie ses membres. Elle les isole, leur apprend à mentir pour soi-disant de bonnes raisons, à leur soutirer de l’argent… Enfin, à la lecture de ce livre, on s’étonne que l’Opus Dei ne soit pas considéré comme une secte par le rapport parlementaire Vivien.

Marylin Millon

 

Taxe Robin > Pour un richard au coeur généreux

Au G20 à Cannes les 3 et 4 novembre dernier, la Taxe sur les transactions financières (TTF) a survécu à l’agenda malgré la monopolisation par la crise grecque et la crise de l’Euro. Des avancées encourageantes ont même été obtenues, malgré la résistance de plusieurs pays hostiles.

D’une part, une coalition de pays pionniers pour la Taxe comprenant la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Argentine, le Brésil et l’Afrique du Sud a bel et bien vu le jour lors de ce G20. D’autre part, les États-Unis qui s’opposaient farouchement jusqu’à présent à la Taxe Robin des Bois tolèrent sa mise en place par d’autres pays. Nicolas Sarkozy lui-même a mentionné, lors de son discours de clôture, les fortes attentes des ONG et de l’opinion pour que ce sommet fasse enfin passer les peuples avant la finance. Il a cité à titre d’illustration, l’impact de la campagne pour la « Taxe Robin des Bois » sur le G20 de Cannes, laquelle a réuni plus de 500 000 signatures dans le monde.

Comme le laissait penser le revirement de position de la Commission européenne en juin dernier, ces déclarations et prises de position étaient encore inimaginables il y a quelques mois. Une TTF nationale est à deux doigts de voir le jour en France ! Sa mise en place à l’échelon européen constituerait un fonds d’aide capital pour les plus pauvres de la planète. Cette taxe est plus que jamais nécessaire, afin de mieux réguler la finance mondiale et de lever les sommes indispensables aux grands défis mondiaux.

Joseph Mencinger, Europe, Fédéralisme et balkanisation

L’Europe se porte mal. Il faut être sourd pour ne pas le savoir. Quotidiennement, nous sommes abreuvés de commentaires sur l’actualité de la dette. Commentaires dictés en grande partie par les avis ou préavis des agences de notation. Quant à la pléthore d’experts en économie (dont les analyses sont parfois pertinentes, mais le plus souvent rétrospectives ; ce qui pose la question de leur crédibilité),  on remarquera que leurs analyses des origines de la crise ne brillent guère par une diversité de point de vue. Dans ce cadre, il peut être intéressant d’interpréter l’actualité de l’Europe à l’aune d’un pays de la zone euro qui a déjà connu la faillite d’un système fédéral.

 

Dans une interview à un journal de Belgrade, Joseph Mencinger, un éminent économiste slovène, avance que l’Union Européenne a pris le chemin de l’ex-Yougoslavie.

Il y affirme que la crise a commencé il y a une trentaine d’années quand la part du capital du PIB s’est accrue au détriment de celle du travail. « Cela a créé un écart entre la demande et l’offre. Et ceci est d’autant plus dommageable que l’offre s’est déplacée en Chine. Ce système a alors été financé par l’illusion du crédit, et cela jusqu’au jour où les failles sont apparues ».

Mencinger, qui a été le premier ministre de l’économie slovène à la suite de la déclaration d’indépendance de juin 1991, a estimé que les membres de l’Union européenne ne sont plus des États, car ils ont perdu, ou perdent rapidement, tous les attributs régaliens d’un pays – monnaie, impôts, frontières, politique étrangère. C’est pourquoi il compare l’Union Européenne avec l’ex-Yougoslavie des années 80.

 Au regard de ses explications sur la crise, les relations de plus en plus tendues entre les membres de l’Union lui rappellent le « syndrome yougoslave ». « Si vous enquêtez auprès des Allemands de la classe moyenne, 90 % diront qu’ils ne doivent pas payer les dépenses des Grecs, et si vous allez chez les Grecs, ils vous diront que ce sont les Allemands les fautifs », nous indique l’économiste(1).

Pour rappel, les ex-républiques de l’ex-Yougoslavie vivaient dans une République fédérale socialiste et les dissensions entre les membres ont explosé après la mort de Tito tandis que le pays connaissait une stagnation économique. Chaque république s’était mise à accuser une autre d’être responsable de l’état du pays. Le système fédéral s’est ainsi délabré au rythme des critiques, des quolibets, de l’inflation, des scandales politiques et financiers. La Slovénie, riche, ne voulait plus payer pour le Kosovo, pauvre, etc. Les Croates se sentaient lésés par le soi-disant « kidnapping » de leur côte. Les Serbes humiliés par le peu de cas qu’eut Tito (lui-même croate) à leur égard.

Et, curieusement, ce système fédéral s’est décomposé au son des canons et au profit d’un autre ensemble d’appartenance : l’Europe.

Vingt après, l’Union Européenne n’a pas les attributs d’une fédération, mais elle y ressemble très fortement. Elle partage une monnaie commune (mais jusqu’où ce symbole est-il unifiant ?) avec des pays qui n’auraient pas dû entrer dans la zone euro. En quelque sorte, l’Europe a mis la charrue avant les bœufs comme le communisme avait rassemblé tout le monde sous une même bannière sans prendre garde aux capacités de production et à la culture du travail de ces territoires ou provinces.

Aujourd’hui, les ex-Républiques yougoslaves retrouvent le chemin des coopérations bien conscientes que leurs PIB respectifs ont souffert de la dislocation de la fédération. Exemple de ce regain, on peut citer la participation commune à des marchés extérieurs, la création d’une compagnie de chemin de fer serbe, slovène et croate, etc.

En outre, bien que l’espérance d’une adhésion à l’Europe reste persistante – surtout chez les élites, – beaucoup d’ex-Yougoslaves voient d’un mauvais œil les atermoiements et les nouvelles conditions qui leur sont imposées. L’Union exige de la Serbie, Croatie et Bosnie-Herzégovine de remplir des obligations qui n’ont jamais été demandées aux 27 membres précédents. Par rapport à cette nouvelle donne, certains commencent à leur préférer d’autres alliances.

Ils ne vont pas encore jusqu’à réclamer une nouvelle Yougoslavie (rassemblement qui est tout de même plus crédible que celui des Européens du point de vue de l’unité linguistique). Mais les appels du pied de la Russie, de la Chine, du Brésil et de la Turquie se font de plus en plus ressentir. Peut-être, également, que les nouvelles idées, du Président Sarkozy notamment, de créer des niveaux différents dans la zone euro (autrement dit, une Europe fédérale de riche et une confédérale avec les moins développés) conduiront à la création d’une nouvelle entité. Après 1945, Tito avait pensé faire une Yougoslavie avec la Bulgarie, la Roumanie, voire la Grèce. Et d’aucuns rêvent en sourdine d’une confédération slave en référence au panslavisme du XIXe  siècle.

Espérons en tout cas que l’Europe trouvera enfin sa raison d’être, qu’elle n’éclatera pas et permettra aux Républiques ex-yougoslaves d’y entrer naturellement. Si des zones de développement différentes sont nécessaires, elles auraient dû être mises en place dès le début. Ce n’est pas maintenant qu’on modifie l’idée première de l’Europe, celle de rassembler des pays pour préserver la paix.

Quoi qu’il en soit, pour préserver l’avenir, les institutions financières doivent prendre totalement à leur compte une grande partie de la dette européenne. Elles ne peuvent faire oublier leur part essentielle de responsabilité dans la génération de cette dette fictive. Elles doivent l’effacer désormais…

(1) NDLR : On peut souligner un paramètre qui n’est que rarement cité dans la presse. Selon l’Etat grec, la dette allemande à l’égard de la Grèce s’élevere à 162 milliards d’euros (108 milliards adjugés lors de la Conférence Internationale de Paix à Paris pour la réparation des dommages causés par les troupes nazies sur l’infrastructure économique du pays, plus 54 milliards pour le prêt d’occupation imposé par les Allemands à la Grèce en 1942).

In hoc signo vinces

Entre le Liberté et le Gaumont, Une cité internationale à Rennes ?

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Une autre perspective de la cité internationale de Rennes d’ici à 2015.
Boulevard de la Liberté, à Rennes, le vieux resto U était surmonté par une étrange nacelle de sous-marin. Rien n’était extraordinaire dans ce bâtiment contrairement au restaurant universitaire construit avenue des buttes de Coësmes par les architectes Georges Maillols (Les Horizons) et Louis Arretche (Les Epérons) en 1965.

Depuis quelques jours, les pelleteuses détruisent ce passé estudiantin sous les yeux des passants. On y désamiante un endroit fréquenté jadis par des milliers d’étudiants « becquetant » des semoules de riz et des salsifis. En lieu et place de cet édifice, la ville prévoit une cité internationale pour accueillir des chercheurs et des doctorants. Leur venue est essentielle pour faire de Rennes une métropole européenne, dixit nos journaux locaux, Le Mensuel, Ouest-France et les promoteurs. Au fait, pourquoi avoir tant tarder à engager dans notre ville un mouvement nécessaire depuis des années : celui de l’internationalisation ?

Une seconde perspective de la cité internationale de Rennes.

Le complexe immobilier (esquisse du cabinet d’architectes) sera confié aux architectes grenoblois Hérault-Arnod. Déjà à l’origine d’une cité du même style (voir ci-contre) dans leur bonne ville où ils ont décroché le marché parmi 180 autres confrères. Tout en inox et en verre, la construction abritera un centre sportif, un pôle de recherches, 80 logements, le centre de mobilité internationale, les locaux de l’université européenne de Bretagne et un…restaurant universitaire.

Pour un coût global de 21,6 millions d’euros, l’ouvrage mettra l’accent sur le développement durable (jardins, terrasses, etc.). Les travaux devraient commencer incessamment sous peu. Il devrait a priori être en harmonie avec le nouvel équipement culturel, le Liberté. Espérons qu’il le soit également avec la restructuration de l’îlot du Crédit Agricole, lequel semble peiner à sortir de l’ornière d’une aveugle plus-value immobilière méprisante des riverains.

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Entre le Liberté et le Gaumont, Une cité internationale à Rennes ?

Film Les Géants

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C’est l’été, Zak et Seth se retrouvent seuls et sans argent dans leur maison de campagne. Les deux frères s’attendent encore une fois à passer des vacances de merde. Mais cette année-là, ils rencontrent Danny, un autre ado du coin. Ensemble, à un âge où tout est possible, ils vont commencer la grande et périlleuse aventure de leur vie.

Un road-movie poétique qui apporte une sacrée fraicheur sur nos écrans de cinéma. Comme souvent, cet air frais provient de chez nos amis belges. Bouli Lanners, réalisateur de son état, apporte devant nos yeux quasi éberlués, une panoplie de personnages et de situations aussi déjantées que possible. La tendresse qui se répand de façon contagieuse du film à la salle est un point fort à souligner.

Je ne peux m’empêcher de comparer l’insouciance et la candeur enfantine de ce film avec les deux récentes versions de La Guerre des boutons. Le vainqueur du match étant évidemment Les Géantes. Le saupoudrage d’un certain humour est à souligner tant la distribution est faite de façon légère et presque raffinée. D’un point de vue esthétique, on soulignera la grande luminosité de cette belle affaire.

Un film drôle, mignon et cruel qui ne pourra que toucher même le plus dur des cœurs.

On notera l’irrégularité globale de l’œuvre, l’incohérence parfois répétitive et une mécanique d’où l’émotion est un peu absente. Pourtant, mais rien de tout cela n’oblitère le grand plaisir que l’on ressent devant cette œuvre très jolie. Un film imparfait mais d’une rare subtilité.

À voir donc.

David Norgeot

LES GEANTS de Bouli Lanners - Sortie en salle le 12 octobre 2011.
LES GÉANTS reçoit le Bayard d’Or du Meilleur Comédien pour Zacharie Chasseriaud, Martin Nissen et Paul Bartel ainsi que le Bayard d’Or de la Meilleure Photographie pour Jean-Paul De Zaeytijd au 26e Festival du Film Francophone de Namur. Le film avait déjà reçu les prix CICAE et SACD à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2011, en mai dernier.

Hackers de l’UMP > besoin de pirater, besoin de raconter

Sur le portail Pastebin, un groupe d’activistes revendique la diffusion de données de membres importants de l’UMP sous le nom de dossier DOX UMP. Un Leak des données personnelles de plus de 1000 cadres de l’UMP est disponible depuis quelques jours dans 4 fichiers mis en ligne sur Pastebin sous l’appellation « French Right Wing Hacked ».

Les hacker se défendent : « Nous n’avons ni attaqué ni visé aucun site institutionnel […] Nous aurions pu aller plus loin. » Fi de la plainte déposée par l’UMP, les hackers ne tremblent pas. Mieux : La preuve, ils ont publié avant-hier un communiqué pour commenter leur action.

Dans leur communiqué, les pirates affirment qu’ils auraient pu aller bien plus loin que la simple publication de données personnelles de l’UMP. Grâce à toutes ces informations, ils auraient pu écrire des messages à partir de l’email officiel des députés et publier toutes les données collectées. « Nous avons choisi de ne publier qu’une partie des données, expurgée de ce qu’il y avait de plus sensible […] Nous souhaitions être entendus. Chaque jour des centaines de personnes se font pirater leurs données privées transmises à des sociétés privées. »

Aussi les hackers répètent-ils qu’ils n’ont rien fait d’irresponsable. Quel objectif alors ? « mettre l’UMP en face de ses contradictions, situation tellement ironique ». « Plus de fichiers = Plus de fuites. Et plus les fichiers sont ‘tendancieux’, plus le risque de fuite sera grand. » En ligne de mire, la nouvelle carte d’identité électronique qui constitue pour eux « le fichage de 45 millions d’honnêtes gens ».

Cela étant, avant cette explication conciliante, les objectifs poursuivis différaient et étaient formulés ainsi : « A tous les gardés à vue, aux banlieues karchérisées, aux manifestants battus, aux journalistes espionnés, aux demandeurs d’asile ignorés et matraqués, aux Roms stigmatisés, à toutes les victimes de l’UMP… nous vous livrons leurs coordonnées. Oeil pour oeil, dent pour dent »

Quand grandes idées et petites luttes partisanes se confondent…

Alice Cooper > Un sataniste chrétien ?

La carrière d’Alice Cooper s’étend sur plus de cinq décennies. Principal instigateur du shock rock, cette icône vivante du rock conjugue adroitement hard rock, new wave, heavy metal, indus et performance arty version grand adolescent. Il est classé 20e sur les 100 plus grands artistes de Hard Rock. En pratique, c’est le premier artiste rock à avoir introduit des images d’horreur dans sa musique et ses concerts. Alors, Alice, disciple de Satan ?

 

Vincent Furnier, de son vrai nom, est fils d’un pasteur américain. Il se fit rebaptiser du nom d’une sorcière anglaise du XVIe siècle, dont es initiales forment AC (Antéchrist). Il a plus fois affirmé qu’il s’était consacré à Satan pour connaître la gloire. La valeur du mot COOPER à partir d’une base numérologique (soit A=100, B=101, etc.). équivaut 666. Les apparences du suppôt de Satan sont ici réunies.

La difficulté est de savoir quelle part la dimension sataniste occupe dans sa vie, quelle part est au service de son style et de sa communication artistique. A la manière de Black Sabbath, les références de Cooper à Satan se limitent à quelques borborygmes vaguement rituels qui choquent les dames âgées et n’effraient réellement que des personnes sensibles, voire fragiles comme des adolescents à la recherche de leur identité. Personnellement, j’ai le sentiment que les références à Satan ne constituent ni une croyance ni une pratique personnelles mais un fonds de commerce.

On est loin des incantations des groupes comme Black Widom ou des scandinaves radicaux, Bathory, Mayhem, Burzum et Gorgoroth. On est loin de l’étrange folie orante aux accents habités de Charles Manson, lequel compose toujours en prison depuis 40 ans. Enfin, on est très loin des subversifs Throbbing Gristle ou Death in June qui, quant à eux, s’il ne donnent guère ni dans le satanisme d’opérette ni dans le rituel occultiste, ont produit une déclinaison sonore magnétique et langoureuse dont le désaxement agressif restitue d’une manière puissante une dimension obscure de la psyché et du monde contemporain.

En outre, contrairement aux apparences, Alice Cooper a déclaré également n’avoir jamais pratiqué le satanisme. S’est-il vraiment assagi, est-il devenu honnête avec lui-même ? Ou, a contrario, s’appliquerait-il la mise en garde Baudelaire comme quoi « la plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas.» En tout cas, il se déclare de foi chrétienne, pratiquant des prières journalières et engagé dans une église protestante américaine (expression qui a le dos large, faut-il le préciser). Il a aussi fondé la Solid Rock Foundation, association qui vient en aide à des jeunes défavorisés.

S’il est difficile de trancher avec certitude, on dira seulement que la musique d’Alice Cooper est d’une facture relativement riche mais d’un intérêt richement relatif, notamment en termes de réflexion spirituelle. Ses motifs satanistes ne font frémir d’émotions, à la manière de grands enfants, qu’un public jeune. C’est d’ailleurs ce que nous avons pu constater aujourd’hui au Liberté. L’âge moyen ne dépassait pas la moyenne annuelle des températures bretonnes.

Nicolas Roberti

Philippe Decouflé à Rennes, les sirènes sont des hommes !

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Nu comme un ver, il n’ose pas plonger. Les mains cachant son sexe, la peur au ventre, il recule… Enfants, de nombreux Rennais ont éprouvé, comme lui, la frousse de sauter du plongeoir de la piscine Saint-Georges. Enfant, ils ont tous pataugé dans ce grand bassin bleu de 33 mètres.

 

Jeudi soir, les 200 privilégiés de Swimming poules et flying coqs par Philippe Decouflé ont renoué avec leurs réminiscences aquatiques. Car c’est là la force de ce spectacle, il replonge dans notre passé et dans nos souvenirs. On sursaute au moindre coup de sifflet intempestif du maître nageur. On peste contre l’exiguïté des cabines. On trempe enfin son pied délicatement dans l’eau pour savoir si elle est vraiment froide.
A la manière d’un Tati, les danseurs et danseuses de Découflé pénètrent dans l’enceinte bleue d’Odorico, le mosaïste de Saint Georges. Ils sont comme des êtres désarticulés à la recherche d’un hypothétique équilibre sur le carrelage glissant. Des poules et des coqs aux allures humaines qui prennent l’air dégagé d’un Gary Grant ou les moues suggestives de Marylin Monroe.
Inlassablement, Decouflé renvoie à nos angoisses corporelles de petits garçons ou de petites filles en maillots de bain trop petits. Heureusement, le plongeon dans l’intemporalité n’est jamais loin. Il soulage notre mal-être et purifie nos tracas. La piscine de Decouflé est un bain de jouvence où Johnny Weismuller retrouve avec joie sa peau de Tarzan.
A Saint-Georges, le célèbre chorégraphe remet au goût du jour les ballets nautiques d’Esther Williams où les naïades en maillot une pièce plongeaient  sous les caméras de Georges Sydney. On est dans les années trente… celles de la construction de Saint-Georges. Mais loin de nous l’envie de résumer sa performance à un retour dans le passé. Decouflé est résolument moderne, jonglant avec les éclairages, la musique de Nosfell et les vidéos aquatiques.
Dans cet univers, les nageurs androgynes à l’allure de Grâce Jones croisent Christophe Salengro, président du Groland. Ils dansent pour nous, éclaboussant nos principes et leurs camarades de jeux sur un Radeau de la Méduse. Ils nous emmènent en barque vers le fond de l’eau où règnent en maîtres des sirènes masculines.
Bienvenue dans le monde de Decouflé, étrange, loufoque, mais si délibérément touchant.

Jean-Christophe

I beleive I can Fly > Epoustouflant !

Amateurs de sensations fortes et de paysages sauvages, ce remarquable documentaire intitulé I beleive I can fly réalisé par Sebastien Montaz-Rosset de Je ne sais quoi Films est pour vous !

free viewing of I Believe I Can Fly documentary from sebastien montaz-rosset on Vimeo.

 

Deauville > Les lauréats des Planche(s) contacts l 7-10/11

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Le jury de Planche(s) Contact, présidé par Bettina Rheims et composé de professionnels de la photographie, récompense Kate Fichard, étudiante de l’Ecole d’art de Lausanne pour son travail réalisé à Deauville. Elle remporte une bourse de 3000 € et une résidence de deux semaines pour 2012.
Kate Fichard a 23 ans et est en deuxième année à l’ECAL. Elle a aussi étudié à La Cambre (Ecole Nationale des Arts Supérieur de Bruxelles), en section photographie et à l’Ecole d’Arts Graphiques et Design à Paris.

« J’aime faire des portraits et des mises en scène, j’aime jouer avec les corps, connaître leurs limites et repousser leurs contraintes. Je souhaiterais également poursuivre et approfondir ce travail en créant un autre langage, qui proposerait une alternative à nos codes de communication classique et normalisée. »

Le Havrais Aloïc Vautier remporte le prix de la 25e heure pour sa photo d’un dormeur dans un abribus.
Françoise Hordelalay, Nicolas Katz, Bruno Gavard, Anaïs Herrati et Jacques-Olivier Blin, ont également été primés.

Les expositions de Planche(s) Contact 2011 sont visibles jusqu’au 27 novembre.-Au Club 2010 : expositions de David Armstrong, Lars Tunbjörk et Massimo Vitali. En plein air :  Exposition de Namsa Leuba dans le jardin de l’ancienne bibliothèque associative qui jouxte la Mairie de Deauville, Exposition d’Yves Marchand et de Romain Meffre dans les rues de Deauville, entre la Place Morny et le Club 2010.
Le Club 2010 est ouvert au public les samedis et dimanches jusqu’au 27 novembre, de 11h à 13h et de 16h à 19h.

J.-P. Chevènement > Un SDF à l’ISF

La mairie de Paris réclame depuis 3 ans au “vrai député” et nouveau candidat à l’élection présidentielle de quitter les 120m2 qu’il occupe dans le Ve arrondissement depuis 1982. Le cynisme est à son comble et au 3e étage.

Non, c’est non ! – répond l’intéressé. Pourtant, on peut s’étonner que Jean-Pierre Chevènement bénéficie d’un logement social rue Descartes, soit 120m2 réglés 1519 € par mois, alors qu’il est millionnaire et assujetti à l’ISF.

En même temps, il faut le comprendre, le pauvre, c’est a priori le dernier qui lui reste : en effet, sous la pression de l’opposition locale, il a été contraint en 2008 de rendre le logement social qu’il occupait à Belfort de 1998.

Il faut savoir qu’il louait son appartement parisien 1271 € jusqu’en 2010 où il a été réévalué à 1519 €. Dès lors, comment pourrait-on venir l’embêter avec des questions de morale, de décence et de justice sociale ?

Et certains s’étonnent encore que la caste politique ait perdu toute crédibilité…

Ukraine > Foot et génocide canin

En préparation du Championnat d’Europe de football, l’Etat ukrainien a décidé d’éliminer les chiens errants par la mise en place d’un incinérateur mobile dans lequel sont jetés les cadavres d’animaux abattus, euthanasiés, voire vivants.

Plusieurs individus et associations de défense (notamment 30 Millions d’amis) des animaux s’en émeuvent et réclament des solutions respectueuses des animaux.

Sur la vidéo présente, extraite d’un reportage de la chaîne Russia Today (18/10/11), on peut suivre ce processus de « nettoyage » mis en place par les autorités de la ville de Lysychansk, située à l’est du pays : les chiens sont tués par des tirs de fusil, puis jetés dans un incinérateur ambulant. Plus grave : les associations locales de protection animale pensent que certains chiens auraient été brûlés vifs, sans disposer pour l’heure d’aucune preuve.

Pour les autorités locales, ces mesures sont destinées à contenir « les risques de morsures et la propagation des infections ». La réponse des défenseurs canins est simple : stérilisation et en acheminement vers des structures d’accueil adaptées.

Au cimetière du Nord de Rennes, St Vincent > Où est ta mémoire d’outre-tombe ?

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Sous un ciel grisâtre, le promeneur zigzague entre les tombes et les chapelles érigées ici où là. Dans ce temple de l’éternité, la mémoire enfouie ressurgit du passé à l’ombre des ifs et des cèdres. Elle nous rappelle que d’autres avant nous ont imaginé Rennes et construit notre monde.

En chemin dans ce Père-Lachaise rennais, le visiteur se prosterne humblement devant le caveau de la sœur de François-René de Chateaubriand ou encore devant celui de la famille Bessec. Il s’incline encore devant Leperdit, Martenot, Odorico et tant d’autres. Au fil de la visite, l’histoire rennaise déroule sa pelote de laine. Mais dans ce cimetière, construit sous la Révolution française, une tombe interrompt notre parcours. Une épitaphe donne à lire en grosses lettres : « En Mémoire de Pierre Brault, accoucheur et gynécologue rennais qui mit au monde entre 1919 et 1955 plus de 10000 enfants ».

Un bref instant, on se plaît à penser que cet homme fût sans doute le premier à entrapercevoir le faciès fripé de votre père nourrisson ou encore la bobine de votre grand-père bébé. Mais trêve de sensiblerie, repartons bien vite à la recherche du patrimoine funéraire. Ce cimetière recèle des gisants du plus bel effet, des colonnes brisées, des sculptures du siècle dernier, des médaillons de bronze et même une plaque représentant le Rennes d’autrefois.

Loin des musées et autres galeries, la création artistique du siècle dernier apparaît soudainement sous les yeux des profanes. Malheureusement, quelques tombes sont toujours laissées à l’abandon. Dans un carré, déplorons le triste sort de l’abbé Bréchat. Sa sépulture, inspirée d’une église néogothique, a déjà perdu un pilastre…

Vicaire général de l’archidiocèse de Rennes et fondateur de l’école Saint-Vincent, l’homme de Foi mériterait un peu plus d’égard de la part de ses successeurs du célèbre établissement scolaire rennais. Mais que dire encore de son voisin, Joseph Thébault ? Son sarcophage a été tout bonnement renversé par le vent capricieux. Voilà une bien triste nouvelle pour les « accros » de la bouteille qui déposaient un bouchon sur le caveau du défunt afin de soigner leur penchant…

Jean-Christophe

Au cimetière du Nord de Rennes, St Vincent > Où est ta mémoire d’outre-tombe ?

Ai Weiwei and co versus Pékin et coco

Pékin doit rêver qu’il n’ait jamais existé. La mobilisation de dizaine de milliers de Chinois autour d’Ai Weiwei équivaut à une résistance ouverte contre le contrôle répressif exercée par les autorités communistes. Ces dernières ont tenté de jouer un coup médiatique, il s’est proprement retourné contre eux !

 

Condamné évasion fiscale, l’artiste été condamné à payer une note de 15 millions de yuans (1,7 million d’euros) d’arriérés d’impôts et d’amendes. Et ce, avant le 15 novembre. Une dette impossible à rembourser, les moyens de l’artiste, bien que confortables grâce à sa stature internationale, étant loin d’être à la hauteur. Alors, ira-t-il tout droit en prison ? Sans doute non. Depuis plusieurs jours, il reçoit des dons de la part de dizaine de milliers de fans ou de défenseurs de la démocratie. Il aurait récolté déjà près de 10 millions de yuans.

Il a confié à l’agence Reuters se tenir «face au choix déchirant» de payer l’amende – du coup d’admettre officiellement sa culpabilité – ou de continuer son combat contre les autorités communistes qui ne manqueront pas de l’emprisonner de nouveau. Ai Weiwei a été arrêté en avril dernier et détenu durant 81 jours, au secret, dans des conditions propres de la torture psychologique.

Outre le soutien de ses fans, sa nomination par le magazine britannique Art Review (voir l’article) au statut de la personnalité artistique la plus influente dans le monde constitue une aide précieuse contre Pékin.

Marek Halter > Le Kabbaliste de Prague

À l’entrée du ghetto de Prague se dresse une statue que ni les nazis ni les Soviétiques n’ont osé détruire : celle de rabbi Lœw, le MaHaRraL, celui qui, tel Dieu, insuffla la vie à un être de boue. C’est à ce personnage, prestigieux représentant de la Kabbale, que s’est attaché Marek Halter pour revisiter la légende du Golem.

Plus qu’un auteur, Marek Halter est un conteur. Dans ce roman, comme dans La reine de Saba, c’est flagrant. Les recherches qu’il a effectuées nourrissent intelligemment le conte. Et le glossaire en fin d’ouvrage ouvre le lecteur aux secrets de la foi judaïque.

Le Kabbaliste de Prague est un roman biographique (sur David Gans), théologique (la Kabbale et le judaïsme), d’amour (filiale, religieux et romantique), historique (Renaissance, conflits entre chrétiens et juifs, siècle des découvertes sur l’Univers) ainsi qu’un roman sur les légendes urbaines (le Golem). Et tout cela se trouve condensé dans un roman de 280 pages (éd. Robert Laffont).

Fin du XVIe siècle, David Gans, un jeune homme au début du roman, devient un disciple du MaHaRaL de Prague : un rabbin, enseignant de la Kabbale et lié à la légende du Golem, cette « créature humanoïde d’argile ».  David est un philosophe, mathématicien et astronome qui se retrouve avoir toute la confiance de son Maître. Notamment, en ce qui concerne la vie privée de ce dernier. Dans le récit, on suit également les enfants du MaHaRaL ainsi que sa petite-fille Éva. Les relations entre tous les personnages font de ce récit un roman passionnel, plein d’émotions et d’érudition. David Gans est conduit à éduquer Éva, laquelle devient une femme très instruite au regard de cette époque et qui va également voyagé afin de trouver des scientifiques, des idées nouvelles à ramener à Prague pour l’empereur Rodolphe.

Le personnage de David Gans qu’a recréé Marek Halter est particulièrement aimable. Il est entier, érudit, dévoué à la Kabbale et à son Maître. Il est aussi un homme. Avec ses faiblesses qu’il reconnaît et tente de combattre. Et d’une grande sensibilité. Les personnages de Jacob et Isaac, ses amis et parents du grand MaHaRaL, représentent plutôt les religieux ancrés dans leur foi. Ils étudient sans vraiment faire évoluer leurs idées.

À noter que tous les personnages du roman ont réellement existé. Ils participent chacun à l’histoire de la religion juive. Une explication en est donnée dans l’épilogue du roman, les recherches sur Internet abondent en compléments. Reste que la légende du Golem est peut-être la partie la moins attachante de l’ouvrage. Son traitement peu sembler par trop fantaisiste, indépendamment de sa place dans la culture juive.

À propos, ce livre est un bel élan d’amour pour le judaïsme. Les conflits historiques entre chrétiens et juifs sont bien retranscrits dans le roman, dans toute leur cruauté d’ailleurs. Mais il n’y a aucune volonté de dénigrer la religion chrétienne. En outre, la plongée dans la période de la Renaissance avec la flopée d’illustres penseurs qui ont vécu à cette époque est fascinante. David Gans côtoie Tycho Brahé, Kepler, et rencontre Galilée lors d’un voyage en Italie. Le Galilée qui a soutenu Copernic et ses travaux.

Un roman appréciable et apprécié. Le lecteur y apprendra plein de choses en peu de pages.

Marylin Millon

281 pages, Robert Laffont, 15 avril 2010, 21 €
« Et pourtant elle tourne » Galilée face au tribunal de l’Inquisition Catholique Romain peint au XIXe siècle par Joseph-Nicolas Robert-Fleury.

 

 

La Criée > Ultima necat ! l 17/11-18/12

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Avec l’exposition Men at Work, Go Slow ! Larys Frogier et la Criée, en partenariat avec le Musée de la danse, placent une nouvelle fois sa programmation sous le signe de l’ouverture artistique. Du 17 nov. au 18 déc. 2011, le centre d’art présente une installation vidéo inédite conçue par le chorégraphe et interprète Thierry Micouin. À travers huit portraits d’escort-boys, l’exposition interroge la notion d’identité, la dimension sociale du corps-objet, la place que l’individu s’octroie par rapport au choix, à la liberté et à l’argent en particulier.
La fin de l’exposition verra le départ de Larys Frogier pour Shangaï. Nous lui souhaitons bon vent… et barque neuve.

Goncourt des Lycéens > Daniel Delaveau défend Rennes

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Dans un récent papier consacré au Goncourt des Lycéens organisé par la Fnac, Unidivers faisait état de sa crainte : “La manifestation restera-t-elle ancrée dans le paysage rennais ?” Nous demandions aux élus de prendre à bras-le-corps ce dossier.

Visiblement, le maire Daniel Delaveau, a entendu le message. La cérémonie des prix, qui avait pour une fois lieu lundi en direct de la Fnac, a dinstingué Carole Martinez pour Du domaine des murmures. A cette occasion, l’élu rennais a redit fermement le “lien solide et permanent » de la ville de Rennes avec ce Goncourt des Lycées (sources: site Internet de la municipalité).

Problème, il n’a pas réussi décrocher une réponse claire de la part du directeur de la communication de l’enseigne, Laurent Glepin. « A priori, oui, » a affirmé ce dernier, toujours selon le site rennais.

Rien n’est encore décidé. Mais à l’évidence, le responsable n’a pas marqué pas un enthousiasme délirant pour la candidature rennaise. Quant au directeur de l’enseigne, Alexandre Bompart, il s’est montré tout aussi évasif en réponse aux questions de notre confère de RCF, Arnaud Wassmer.

En revanche, comme le fait remarquer le site rennais “Le patron de la Fnac a, quant à lui, profité de l’événement pour un joli coup de com’ en plébiscitant Kobo, son nouveau livre numérique tactile. Le papier est un produit qui a une rémanence, mais il faut suivre la révolution numérique.”

 

Marek Halter > La reine de Saba

Elle était noire. Elle était belle. Elle subjuguait par son esprit. Guerrière, elle imposa la paix, neuf siècles avant notre ère, sur le fabuleux royaume de Saba, pays d’or et d’encens. Mais sa plus belle bataille fut celle de l’amour et de l’intelligence mêlés. Elle défia le roi Salomon par le jeu des énigmes. Vaincue, elle se donna à lui pour trois éblouissantes nuits. Trois nuits que le chant du Cantique des cantiques inscrira pour l’éternité dans la mémoire amoureuse de l’Occident. L’histoire nous dit que Makéda, reine de Saba, et Salomon, roi de Juda et d’Israël, eurent un fils, Ménélik, le premier d’une longue lignée de rois africains. À la suite de la Bible, des Évangiles et du Coran, la reine de Saba a fait rêver des générations de peintres, de poètes et d’écrivains. Aujourd’hui, s’appuyant sur les dernières fouilles archéologiques, Marek Halter part à son tour à sa rencontre. Il nous révèle une reine de Saba d’une modernité inattendue.

 

« J’ai enlevé ma robe : comment la revêtirais-je ?! J’ai lavé mes pieds : comment les salirais-je ?!

Mais mon amant avance la main par le trou, et mon ventre s’en émeut.

Moi, je me lève moi-même pour ouvrir à mon amant ! Et mes mains ruissellent de myrrhe, mes doigts de myrrhe fluide, sur les paumelles du verrou. J’ouvre moi-même à mon amant ! » (extrait du Cantique des cantiques – trad. pers.)

 Deux ans Le Kabbaliste de Prague, Marek Halter a publié La reine de Saba dont le titre et la couverture évoquent force et sensualité.

Dans ce roman historique, l’auteur emmène le lecteur à la découverte d’une femme d’exception qui vécut il y a bien longtemps – neuf siècles avant notre ère. Au pays de l’or, de l’encens et de la myrrhe : le royaume de Saba, situé en Afrique, plus bas que les sources du Nil. Cette jeune femme, Makéda, fut à la fois une reine de guerre et de paix, une reine amoureuse et sensuelle, forte et sage.

Le récit est organisé en quatre parties et fini par un épilogue. Chaque partie (en comptant également l’épilogue) évoque une époque de la vie de la reine de Saba. La biographie commence par sa fuite à l’âge de six ans avec son père Maryab pour Axoum suite à une rébellion ; elle finit lorsque son fils, Ménélik, a dix-sept ans. Tout du long, on découvre la force de caractère de ce personnage : courage, ambition, désir de vengeance. La reine Makéda a conscience qu’elle est belle et désirable mais souhaiterait que les hommes ne se cantonnent pas à ce seul aspect de sa personne. Car elle est aussi cultivée. Jusqu’à apprendre l’hébreu pour mieux connaître le roi Salomon.

Marek Halter expose un magnifique portrait de cette femme exceptionnelle, presque à la manière d’un peintre. Tout est mené avec un style parfaitement maîtrisé, avec des phrases longues ou courtes selon ce que l’auteur souhaite nous faire ressentir. Ses mots sont toujours aussi beaux qu’emplis d’émotions. Cela est moins palpable au début du livre, mais la fin est digne des plus belles poésies. L’écriture de Marek Halter s’ancre clairement dans un ressenti des émotions. C’est ainsi que je me suis trouvé émue et prise de nostalgie en refermant ce court livre de 330 pages.

Amateur de belle langue, d’histoire, de récits courts qui vont directement à l’essentiel, ce livre et cet auteur sont pour vous.

Marylin Millon

336 pages, Robert Laffont, 23 octobre 2008, 21€

Nantes Inquiétantes étrangetés l 5/11-15/01

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À partir des collections du musée et de façon transchronologique (XVIIe-XXIe), l’exposition présente un nouveau regard sur les oeuvres de la collection du musée. Choisies par Blandine Chavanne, directrice du musée et commissaire de cette exposition, les oeuvres ici réunies ont toutes à voir avec le singulier, l’insolite, le trouble, le difficilement reconnaissable, voire l’inacceptable. Le concept freudien est ici davantage un outil méthodologique qu’une thématique.

 

« L’inquiétante étrangeté sera cette sorte de l’effrayant qui se rattache aux choses connues depuis longtemps, et de tout temps familières », disait Freud. Et ce n’est pas cette exposition qui va le contredire. Elle met l’insolite et le singulier en avant de façon remarquable.

La façon d’aborder des œuvres ultraconnues d’une façon différente est une jolie façon de les faire revivre. L’espace-temps qui défile, allant du XVIIe au XXIe siècle, propulse des thèmes aussi différents que la mort, le regard ou le rêve. L’ensemble provoque une rêverie féerique chez le visiteur.

L’œuvre est à contempler, non plus de façon classique et purement esthétique, mais dans une perspective d’impossible épiphanie du caché Le pouvoir de l’imagination et du visionnaire est mis en avant à travers des rapprochements insolites choisis de manière affective mais à chaque fois pertinents.

Le choix des artistes a été si bien pensé que l’on se demande si ces derniers n’ont produit que des œuvres relevant de l’ordre du fantasmagorique.

Quand Molière fréquentait à Rennes la rue de la Soif

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À l’heure où les autorités préfectorales et municipales entendent durcir les contrôles d’alcoolémie dans la rue Saint-Michel (voir notre article), Wiki Rennes en sort une bien bonne.

« Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, a séjourné à deux reprises dans cette rue, » indique-t-il. « En 1645, Molière et sa troupe sont poursuivis par des créanciers et se lancent dans une tournée en province. Après avoir joué à Nantes, sa troupe s’installe à Rennes, au jeu de Paume du Cheval Noir, situé rue Saint-Michel (au 13), Molière reviendra jouer l’année suivante. » ajoute le site Internet.

Wiki Rennes n’en dit pas plus. Impossible de savoir si les comédiens jouèrent Tartuffe, Le Bourgeois Gentilhomme…dans notre belle cité. Mais à l’évidence, l’homme de théâtre a aimé cet endroit au point d’y revenir deux fois. Trouvait-il l’absinthe rennaise à son goût ou encore du charme à la rue qui allait être surnommée de la Soif bien des décennies plus tard ? Nul ne le sait. Mais beaucoup trouveront dans cette information croustillante un joli pied de nez de l’histoire…Molière, rue de la Soif, c’est quand même classe…

Pour la petite histoire, Wiki Rennes est animé, administré et modéré par l’Association Bug, sous l’égide de Rennes métropole. « Crée en 1995 par un collectif de passionnés du multimédia et de développement informatique, l’association a orienté son activité en direction de tous les publics, tout en conservant sa vocation initiale d’élaboratoire numérique », explique le modérateur du site. « L’association Bug a créé, édite et anime le réseau social La Ruche, premier réseau social local garantissant le respect et la préservation des données communiquées sur le site Internet et leur non communication à des tiers publics ou privés. Elle édite le site Assorennes dédié à l’actualité des associations rennaises, le site rennet et anime l’émission E-toile sur Canal B ».

St Grégoire > Grand Prix de Peinture 2011 l 13/11-27/11

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Le 25e Grand Prix de Peinture aura lieu du dimanche 13 au dimanche 27 novembre au Centre d’Animation de la Forge. L’exposition est ouverte à tous, que vous soyez amateur de peinture ou simple curieux ! Pendant 15 jours, les visiteurs pourront découvrir les toiles d’une quarantaine d’artistes sélectionnés par un jury de professionnels. La ville proposera des visites commentées pour découvrir chaque oeuvre, décrypter les messages d’artistes, les techniques artistiques utilisées et parfois percevoir une référence à l’histoire de l’art à travers la démarche de peintre.

Samedi 12 novembre à partir de 18h30 le vernissage de l’exposition vous invite, dans une ambiance et une scénarisation imaginées par Benoit Julienne, à découvrir les œuvres, mais également les 3 Lauréats choisis par le jury.

Visites commentées : (gratuites)
vendredi 18 novembre à 20h
dimanche 20 novembre à 15h
dimanche 27 novembre à 15h

Horaire d’ouverture :

Du mardi au vendredi de 14h à 18h
Le samedi et le dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h

Université Rennes 2 maintient son architecture carcérale

Le 9 novembre à 17h, l’Université de Haute-Bretagne inaugurera le nouveau bâtiment de Sciences Humaines réalisé par l’architecte Claude Monfort. A la suite se tiendra un vernissage de photographies. Après le bâtiment Erève — avec ses coursives, sa cafette sombre de mâtons dépressifs et son immobilisme de grand corps mort – l’établissement prolonge le parti-pris d’une architecture carcérale.

 

Le nouveau bâtiment est triste comme un jour sans pain. Les enseignants se plaignent déjà : les bureaux en binôme perdent 4m2 (de 16 à 12) ; difficile d’y recevoir un étudiant. Le personnel TOS n’a eu de cesse de rappeler que le béton ciré est une plaie à nettoyer. Quant aux étudiants interrogés, ils ne comprennent rien aux choix esthétiques de la fac. L’un d’eux évoque la nouvelle prison de Vézin-le-Coquet…

Que dire ? D’une part, on ne espérer que les étudiants s’emparent de ce lieu sans âme pour le transformer et lui donner vie. D’autre part, cette réalisation est d’autant plus malheureuse que la réfection colorée des amphis du bâtiment B par le cabinet Chouzenoux avait laissé entrevoir un virage salutaire.

Alors, point de salut pour Rennes 2 ? Allez, pour tenter d’inverser le cours des choses, adressons une petite prière à Goethe. Ô divin génie, fais souffler l’esprit de ton Traité des couleurs sur tous les Vitruve d’Alcatraz pour leur faire comprendre qu’un environnement chatoyant et joyeux n’est en rien néfaste à l’apprentissage du savoir. Bien au contraire.

Romeo Castellucci à Rennes > Vers un bain de sang spirituel ? l 10/11

La vive polémique qui entoure le spectacle « Sur le concept du visage du Christ » de Romeo Castellucci s’est déplacée à Rennes, comme l’indiquait Unidivers le 29 octobre. Cette pièce sera donnée le 10,11 et 12 novembre au TNB dans le cadre du festival Mettre en Scène.

 

Donnant raison à l’analyse qu’en a faite notre journaliste Jean-Christophe et en s’opposant au pertinent appel au discernement de Mgr d’Ornellas, l’évêque de Vannes, Raymond Centène, manifeste son soutien à une frange de catholiques bien résolus à manifester contre la tenue de la pièce. Cette discorde épiscopale semble révélatrice d’une opposition profonde qui mine l’Église catholique romaine de la base jusqu’à sa tête. Espérons que le jeudi qui vient ne l’illustre pas par un bain de sang alors que les rues rennaises seront également empruntées par de jeunes gens grimés tout de noir venus assister au Liberté à la performance rituelle… du satanique et suranné Alice Cooper.

État des lieux

Il est patent que la société et les médias français n’ont pas conscience de l’état d’exaspération et de souffrance vécu par nombre de catholiques tour à tour taxés de gentils sots, de superstitieux moralistes, voire de soutiens à pédophiles. C’est un fait d’autant plus pénible à vivre que les catholiques pratiquants ont le sentiment de devenir une minorité dans un pays qui est la fille ainée de l’Église. En réaction à cette période de transition complexe, des divergences font de plus en plus jour : la vision d’un travailleur social chrétien se concilie difficilement avec la conception d’un membre de l’Opus Dei.

Dans cette veine, la discorde entre Mgrs d’Ornellas et Centène s’inscrit dans deux voies qui sont encore à la recherche de leurs marques et pourrait à défaut être résumées ainsi : une appartenance identitaire au catholicisme qui fait le lit d’un communautarisme culturel de plus en plus radical ; une appartenance de foi au catholicisme qui privilégie la pratique des vertus et la recherche des dons de l’Esprit dans une compréhension de l’autre illuminée par la conjugaison de la connaissance et de l’amour.

Mgr d’Ornellas versus Mgr Centène

Autant dire que c’est la première voie que semble privilégier les jeunes catholiques soutenus par Mgr Centène. Ils ont lancé un appel à manifester le jeudi 10 à 18 h 30, au départ de la place de Bretagne, à Rennes. Comme à Paris, ils s’insurgent contre le caractère christianophobe du metteur en scène italien qui, au dernier acte de sa pièce, fait déverser de la matière fécale sur le beau visage du Christ d’Antonello da Messine.

Rappelons que Mgr d’Ornellas a affirmé, quant à lui, qu’« il est clair qu’il n’y a pas de christianophobie dans cette pièce de théâtre. […] Ne nous trompons pas de combat en luttant contre une christianophobie à laquelle on veut nous faire croire. […] Manifester contre Castellucci est une erreur de perspective. […] Castelluci veut nous conduire plus loin. Dans ce vieillard qui se vide de lui-même, « de sa dignité », dit-il, il montre aussi le Christ qui s’est vidé de lui-même « jusqu‘à la mort et la mort de la Croix », comme le chante Saint Paul (Philippiens II-8) ».

Much Ado About Nothing

Au demeurant, il apparaît que le travail de Mario Castellucci se comprend dans une lecture néognostique et une illustration transgressive artaud-pasolinienne du geste et du contenu scripturaire judéo-chrétiens, notamment, de la Genèse et de la figure de Jésus-Christ. Une pièce silencieuse de 40 minutes qui, au-delà du foin provoqué par la bronca extrémiste, n’a que modérément intéressée les critiques.

Chacun est libre d’être en accord ou non avec la lecture de Castelluci. Il est même tout à fait compréhensible et acceptable qu’une personne y soit profondément opposée. Mais dans la mesure où cette pièce se déroule au sein d’un théâtre devant un parterre de spectateurs avertis qui ont acheté un billet pour s’installer dans un lieu géographique bien délimité, il paraît dès lors infondé que des manifestations anti puissent avoir lieu dans la rue.

Et puis, va-t-on manifester devant le rayon TV de la Fnac parce que des chaînes françaises programment des contenus violents ou pornographiques ? Si quelqu’un n’est pas d’accord avec les choix éditoriaux de Charlie Hebdo, eh bien, qu’il ne l’achète pas ! Enfin, si chaque communauté religieuse devait manifester dès qu’un événement culturel délivre un élément contraire à sa doctrine, les rues de France seraient chaque jour noires de catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans, bouddhistes sans compter les laïcistes, les communistes, les nationalistes et tant d’autres istes. Tous convaincus du bien-fondé de leur présence et de leur combat. Au demeurant, certains observateurs spirituels pourraient considérer que ces tentatives de déchirures de l’espace républicain sont le fruit d’un seul inspirateur, celui dont le nom est Légion.

Solution alternative

En revanche, on peut remarquer l’alternative proposée par la paroisse Saint-Germain de Rennes :

« Au-delà de la réaction compréhensible de certains catholiques face à un spectacle qui outrage le visage du Christ, les catholiques de la Paroisse Saint-Germain de Rennes souhaitent proposer une alternative artistique et culturelle à ce spectacle. C’est pour cette raison qu’ils invitent tous les catholiques – quels qu’ils soient – choqués par cette vision volontairement scatologique de la figure du Christ à une lecture/concert intitulée : « Méditation sur le visage du Christ » à partir de l’œuvre de Francis Jammes « le crucifix du poète » qui sera organisé le jeudi 10 novembre 2011 à 20 h 30 à l’église Saint-Germain. »

Nicolas Roberti

Goncourt des Lycéens > Rennes sous le feu de l’actualité

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 Lundi 7 novembre, à la Fnac de Rennes, le Goncourt des Lycéens a été attribué à Carole Martinez pour son récit, Le Domaine des Murmures. La jeune femme succède à Jean-Michel Guenassia (2010) et Mathias Enard (2009).

 

La remise des prix a eu lieu en direct sur France 3, lors de l’édition du 12/13. Aux commandes du journal, le Rennais Samuel Etienne était aux anges. Ce n’est pas tous les jours qu’il a l’occasion de mettre à l’honneur sa ville natale…

Interrogé par le journaliste, un jeune lycéen a proclamé de manière assez académique les résultats. On avait l’étrange impression d’être sous la coupole de l’Académie française. Mais quelle publicité pour notre bonne ville ! Espérons que la Fnac, à l’origine de ce prix, ne poursuive pas l’idée saugrenue de quitter Rennes pour distribuer ses récompenses dans différentes villes chaque année. La position d’Alexandre Bompard reste pour le moment relativement flou. Messieurs les élus, veillez au grain…

 

 

 

Le Secours catholique > Appel à la générosité

Le Secours catholique lance sa campagne nationale de collecte de dons partout en France. Les généreux donateurs seront sollicités à la sortie des églises de France ou pourront envoyer leur chèque sous enveloppe dans leurs antennes locales.

Par leur générosité, les Français aideront les plus démunis dans leurs “grands” soucis du quotidien. En contrepartie, les donateurs pourront déduire une partie de leurs dons de leurs impôts. Par exemple, un chèque de 30 euros ne vous reviendra qu’à 7.50 euros (déduction de 22.50 euros de votre feuille d’imposition).

En France, le Secours catholique compte 93 délégations diocésaines, 4200 équipes locales et 62000 bénévoles. Ils mènent des actions de proximité de lutte contre la pauvreté aux côtés des personnes les plus défavorisées : accompagnement scolaire, aide à domicile, repas, hébergement… Cette année a encore vu l’augmentation de la part de jeunes dans l’ensemble de ce public en difficulté. Pour tous renseignements : c’est ici.

Foire des écrivains de Brive > Classement sous forme d’école des fans

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Le Salon du livre de Brive est terminé ! Enfin, David va pouvoir nous livrer le résultat de la petite surprise tant attendue. En termes de biilan : que de jolies rencontres, des achats sympathiques, pas trop de monde, de la bonne humeur et une certaine atmosphère trépidante et légère. Un millésime nimbé d’un bel optimisme.

Comme je vous sais impatient, voilà le petit jeu, lequel va, je l’espère, vous divertir. Pour commencer, la règle :

Puisque j’avais trois jours pour explorer le salon de fond en comble et souhaitant vous concocter une surprise, j’ai imaginé une sorte de classement des auteurs. Un classement en fonction de l’accueil, la présentation, la bonne humeur, la tenue du stand, la qualité de l’écoute du public. Dans ce dessein, j’ai observé le comportement de chacun en  conversation avec plusieurs interlocuteurs aussi bien qu’en face à face.

Bien évidemment, comme tout classement de cette espèce, le résultat est subjectif. Reste qu’il en ressort certaines constantes  singifiantes… Voilà le classement des auteurs les plus sympathiques de ces 3 jours de salon de Brive suivi par le classement des deux cancres.

•1)      Richard BOHRINGER  (3 jours de totale présence, humeur agréable et constante, que l’on achète son livre ou non. La première place est largement méritée surtout qu’il est de surcroît drôle).

•2)      Jean TEULE. Observé que 2 jours sur les 3, il arbore un sourire constant et contagieux, une fraicheur et une modestie honorable.

•3)      Yasmina KHADRA Non loin du précédent, l’homme est fort sympathique et agréable. Il donne envie de le lire.

•4)      David FOENKINOS. Il devait avoir le Goncourt. Les rumeurs en font un personnage hautain. À moins qu’il y ait un effet de cause à effet, si c’est la réalité, Monsieur est très bon acteur et mérite une grande palme. Pour moi le type est sympa, poli, voire attachant.

•5)      Jean d’ORMESSON Notre rocker national de la littérature, très propre sur lui, d’une politesse inégalable, d’une sympathie joyeuse et quel succès ! Un modèle de grande classe.

•6)      Camille BRAMLY Pas aussi grande dessinatrice qu’écrivaine – c’est son occupation en attendant les visiteurs, – elle remporte la palme de la fraicheur. Toute timide et pourtant assurée Camille a déjà tout d’une grande. Il ne faudrait pas qu’elle change. Espérons-le.

•7)      Frédéric BEIGBEDER. Totalement festif et déluré, comme on pouvait s’y attendre. Un peu trop d’acting mais poli, propre et pro.

•8)      Philippe JAENADA. À l’instar du précédent, mais trop absent de son stand pour que le classement soit supérieur).

•9)      Amélie NOTHOMB. C’est pro, limpide, sans faute de goût. Du sobre mais régulier.

•10)   Emmanuel CARRERE. C’est pro, limpide, sans faute de goût. Du sobre mais régulier.

•11)   Laure ADLER. Sourire, beauté, gentillesse.

•12)   Christian SIGNOL. Une certaine classe, mais à assouplir.

•13)   Annie ERNAUX. Une forte présence qui suscite une profonde émotion.

•14)   Morgan SPORTES. Ce nounours pas désagréable est plutôt amusant.

•15)   Marcel RUFO. Limpide, sobre, présent.

•16)   Delphine de VIGAN. Légère, voluptueuse, jolie.

•17)   Alexis JENNI. Une fois n’est pas coutume, un Prix Goncourt vraiment modeste et frais.

•18)   Sylvie BRUNEL. Efficace.

•19)   Daniel PICOULY. Très vivant.

•20)   Margaux GUYON. Jolie, sensuelle, polie.

•21)   Malek CHEBEL. Ma vertu s’appelle constance.

•22)   Jean-Louis DEBRE. Une courtoisie un soupçon trop raffiné.

•23)   Nicolas BEDOS. Énigmatique.

•24)   Régine DESFORGES. Elle mérite nos hommages.

•25)   Frédéric LENOIR. Ni sympa, ni désagréable, difficile de trancher (on va en dira plus le mois prochain lors de sa venue à Rennes).

•26)   Pierre NORA. Pro et sobre.

•27)   Christine ORBAN. Neutre, et c’est dommage.

•28)   Christian SIGNOL. Neutre, et c’est dommage (bis)

Voilà, l’école des fans de Brive, c’est fini.

Ah non, j’oubliais les deux cancres. Ils ont pour nom :

•29)   MARIE DRUCKER. Un air faux et faussement sympathique.

•30)   PPDA. Outre d’être un plagiaire, outre d’avoir déshonoré la profession de journaliste avec de faux entretiens,  il demeure le parangon de l’indélicatesse. Prétentieux, hautain, fourbement sympathique… À l’image d’un certain système médiatique qu’il symbolise.

 

 

Rennes Salle de la Cité > Un futur en question, un présent à définir

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Que va devenir la Salle de la Cité (ex-Maison du peuple) ? À l’heure où les Transmusicales approchent à grands pas, nombreuses associations s’étonnent de l’arbitraire qui règne en matière d’affectation. Quant aux Amis du Patrimoine rennais, ils restent en veille : « Elle va faire l’objet d’une restructuration, » explique leur président. « Naturellement, nous serons très vigilants. »

 

Mais pourquoi les Amis du Patrimoine rennais s’entichent-ils d’un tel édifice ? Ce n’est pas sans raison. À lire la notice de l’Inventaire Général du Patrimoine Culturel établie par Isabelle Barbedor et Benjamin Sabatier, le bâtiment fait indéniablement partie intégrante de l’histoire rennaise. Construite de 1921 à 1924, rue Saint-Louis, elle est fut l’oeuvre de l’architecte Emmanuel Le Ray, sous la direction du maire de l’époque Jean Janvier. « La polychromie du schiste pourpre des rives de Vilaine et des briques était du plus bel effet, » notent les Amis du patrimoine rennais.

Depuis, La Maison du Peuple est devenue la « salle de la Cité » dans les années soixante. « À l’époque, elle fut la base de préfiguration de la Maison de la Culture de la rue Saint Hélier ouverte en 1968, » précisent les Amis du patrimoine rennais. Aujourd’hui, elle s’est transformée en un lieu mythique avec sa jauge de 1015 places. Elle reste un tremplin pour les jeunes groupes (ceux qui ont le droit d’y accéder) et un haut lieu de la démocratisation de la culture mais aussi des loisirs.

Non classée aux monuments historiques, la salle de la Cité mériterait tout de même un regard particulier de nos amis de l’Office de Tourisme. « Je me mets à rêver de visites commentées, » dit un vieux rocker du bistrot de la Cité, « On y raconterait la vie de l’endroit depuis sa création à nos jours, en passant naturellement par les grandes heures des trans. » On y parlerait peut-être aussi des fresques…

Encadré : les fresques du travail de Camille Godet

« Le décor de la Maison du Peuple est commandé à Camille Godet en 1919. Soucieux d’adapter les grandes leçons de Puvis de Chavannes au sujet ouvrier et de rendre hommage aux corps de métier rennais, le peintre réalise une grande frise décorative « Le travail » dans laquelle un solide réalisme apporte l’enracinement populaire (avec des portraits entre autres de Jean Janvier – maire entrepreneur – d’un plâtrier, d’un instituteur). La gamme est claire et chaude, le rythme calme.

Le musée des Beaux Arts conserve de nombreuses études pour ce décor inauguré en 1925. Ces peintures occultées après 1945 par un autre revêtement n’ont été redécouvertes par Jean Aubert, Conservateur du Musée des Beaux Arts, qu’en 1994 à l’occasion de travaux de réfection. La Fresque Le travail a été classée au titre des Monuments Historiques le 6 Mai 1997. (Sources : le Dictionnaire du patrimoine rennais)

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Rennes Salle de la Cité > Un futur en question, un présent à définir

Tribune > Rennes ne veut plus de traine-savates !

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En 1720, un Rennais aviné mettait le feu à toute la ville. Trois siècles plus tard, ce sont les jeunes qui mettent le feu au centre de Rennes. Comme leur lointain ancêtre, ils pitanchent toujours aussi « sec ». Ce qui n’est pas du goût des autorités publiques et du Préfet. Ils l’ont fait savoir lundi matin à nos journalistes locaux. Qu’on se le dise, les contrôles des fêtards, des débits de boissons et des épiceries seront de plus en plus nombreux !

 

Raison invoquée : il faut lutter contre les violences, les incivilités, les viols et autres méfaits. Comme le fait remarquer le site internet de notre confrère du Mensuel de Rennes, aucun chiffre n’est pour l’heure donné aux journaux. Il ne faut pas affoler les populations… Mais les lecteurs quotidiens d’Ouest-France savent que, depuis le mois de septembre et d’octobre, les délits sont de plus en plus violents et gratuits.

Depuis quelques années, à chaque rentrée estudiantine, des voix s’élèvent dans la ville pour protester contre ces débordements estudiantins. Il y a les couche-tôt du centre-ville, les bobos, les victimes d’exactions, les policiers, les magistrats ainsi que de joyeux drilles qui se font agresser en rentrant dans leurs pénates… De l’autre côté, il y a d’autres fêtards qui défendent la liberté d’aller et venir et de « picoler » plus que de raison.

Mais ne nous leurrons pas et cessons les raccourcis simplistes : tous les jeunes rennais n’ont pas la mine patibulaire, ni le coup de poing facile ni l’envie instinctive d’en découdre avec leurs petits copains. Cessons de croire en effet que nos enfants sont la lie de la société. L’alcoolisme est le plus souvent festif et non agressif.

La crise étant passée par là, ils sont de plus en plus nombreux ces « traine-savates » (selon le qualificatif de certains) dans notre ville. Le propos n’est pas de les montrer du doigt, de les marginaliser, de les traiter avec mépris. Plus que jamais, ils sont suffisamment déboussolés par l’absence de perspective, ils ont suffisamment l’âme en peine et la vie compliquée. Il s’agit de comprendre pourquoi à Rennes ils s’y plaisent et reviennent à coups surs.

Peut-être tout simplement s’agirait-il de comprendre pourquoi les Français consomment trois fois plus d’anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs et autres neuroleptiques que n’importe quel autre pays européen. Un sujet étrangement absent de toutes les tables rondes, primaires et autres soi-disant conversations au parler franc que la sphère médiatique déverse depuis quelques mois.

Des licences IV à tire-larigot…

Il y a quelques années, la municipalité rennaise a délivré à tire-larigot des Licences IV dans le centre-ville et, notamment, rue Saint-Michel. La préfecture avait beau protester en appelant à une certaine modération, rien n’y fit. Les équipes municipales poursuivaient leur politique d’ouverture de bars. Seule contrainte, la proximité d’une église empêchait toute création. Personne ne trouvait rien à redire. Mais au fil du temps, les problèmes de voisinage, les beuveries violentes et finalement les mini-insurrections contre les forces de l’ordre place des Lices ont fini par lasser les pouvoirs.

Désormais, l’Etat et la municipalité limitent le plus possible les créations d’estaminets. Mais, comme diraient les Grecs, est-ce vraiment le moment opportun (Kairos) ? Cette concentration n’a-t-elle pas créé des habitudes difficiles à remettre en cause ? Une gestion peu prospective du métro n’a-t-elle pas accentué les choses en déversant dans le centre-ville des flots de population mal encadrés et en concentrant en certains points des baronnies de dealers ?

Étonnamment, à Rennes, la violence a rejoint le centre à la différence des autres grandes villes. Sans jouer les redresseurs de torts et les pères la morale, il est grand temps de prendre le problème à bras-le-corps. Dans d’autres cités, les soirées estudiantines ont lieu près des campus ou en périphérie dans de multiples endroits. Dans d’autres cités, les soirées estudiantines ont lieu dans le centre-ville où elles sont source d’enthousiasme dans un respect de tous.

Foin des raisons invoquées, la solution est politique, uniquement politique. Elle n’est pas dans la répression. Elle est dans une concertation intelligente qui ne vise qu’un but : la nécessaire et inestimable joie de vivre ensemble dans un territoire partagé. Hubert Chardonnet donne, dans le magazine de l’information municipale, comme solution le déploiement d’un réseau de caméras de surveillance. Bienvenue dans une France qui ne sait plus ni trouver de solutions ni aimer ses enfants.

Jean-Christophe

Cri de détresse pour La Criée > Larys Frogier, c’est fini !

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Pour faire suite à notre article en date du 5 juillet et malgré les dénégations de René Joucand, adjoint à la Culture, exprimées le 24 août, il semble désormais avéré que la Ville de Rennes se séparera de Larys Frogier le 20 décembre.
C’est après une période d’abattement, dans une situation d’indécision et de non-dit, et avec un sentiment d’injustice qui rendait impossible son maintien à la tête de la Criée que Larys Frogier se réjouit désormais de déménager à l’étranger dans une structure dont il préfère taire pour le moment le nom (on murmure Shanghai…). Eu égard à la qualité de son travail, on peut regretter que son CDI ait été brisé en plein vol.

Je remercie les artistes, les commissaires d’exposition, les chercheurs, critiques et théoriciens de l’art qui ont contribué aux projets de La Criée et qui ont emporté les publics dans des étendues inattendues, paradoxales, exigeantes et poétiques. Leurs prises de risque, leurs œuvres, leurs idées, demeurent une puissance indispensable à la considération de l’art comme espace critique et à une liberté de pensée raréfiée.

Qui va lui succéder ? Mystère. On est également sans nouvelle du déménagement du Frac sous la direction de Catherine Elkar. Quel que soit l’arbitrage entre Rennes et la Région à ce sujet, est-ce le lot de l’art contemporain que sa culture soit soumise à une politique du secret, voire que la politique du secret soit devenue une culture ?

Nicolas Roberti

Islam Aïd el-Kebir

Dans l’Islam Aïd el-Kebir est la plus importante fête de l’Islam. Elle célèbre un double évènement, celui de la fin du Hadj (pèlerinage aux lieux saints de l’Islam), et le sacrifice d’Isaac, autrement dit la soumission à Dieu d’Abraham.

 

 

Abraham, éprouvé par Dieu, était prêt à sacrifier son fils Isaac avant qu’un ange ne lui propose un mouton à la place. La commémoration consiste à sacrifier un animal de cheptel. Celui-là est égorgé conscient, juste après la prière de l’Aïd au matin. Et selon un rituel bien précis : l’animal doit être allongé sur le flanc, bien ligoté, la tête orientée vers la Mecque, la langue hors de la bouche et égorgé « au nom de Dieu » qui est répété trois fois.

Cette année, dans différents lieux de France, la fête du sacrifice n’a pas été complète en raison de la fermeture dominicale des abattoirs, seuls lieux susceptibles d’assurer hygiène et sécurité.

À noter que dans certains pays d’Europe où vivent des communautés musulmanes, des associations s’opposent à la méthode d’abattement par égorgement conscient. Elles réclament du Législateur de mettre fin à la souffrance de ces bêtes. À ce propos, Dalil Boubekeur, grand recteur de la mosquée de Paris, précisé qu’« aucun texte sacré ne s’oppose à l’étourdissement du mouton avant ».

Traditionnellement, chez les fidèles, les tables sont garnies de plusieurs sortes de gâteaux. Les gens se rendent visite pour se souhaiter bonne fête. Et c’est l’occasion de se pardonner mutuellement si l’on est en froid. Il arrive que des familles s’endettent pour offrir un mouton aux enfants.

 « Lors de la fête d’Al-Adhâ, le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — achetait deux gros boucs cornus et majoritairement blancs. Après qu’il eut prié et prêché, il amenait l’un des deux boucs sur son lieu de prière et l’immolait lui-même avec un couteau, disant : “Ô Allâh, ceci est de la part de ma communauté toute entière, de la part de toute personne ayant témoigné de Ton Unicité et témoigné que j’ai transmis.” Puis, on lui apportait le second bouc qu’il immolait lui-même disant : “Ceci est de la part de Muhammad et de la famille de Muhammad.” Ensuite, il distribuait leur viande aux pauvres et en mangeait lui et sa famille. De nombreuses années passèrent sans que nous ayions vu un homme des Banû Hâshim offrir de sacrifice, car Allâh, par le geste de Son Messager, les avait exemptés — paix et bénédictions sur lui — et dispensés de cette dépense. » (Hadîth d’Ahmad et Al-Bazzâr d’après Abû Râfi)

Médias, La guerre est sur la… Place publique

À Rennes, pas de concurrent pour le quotidien Ouest-France, à l’exception du Télégramme de Brest (peu présent) et de quelques journaux gratuits distribués çà et là à l’entrée des bouches du métro. En revanche, entre le Mensuel de Rennes et le bimestriel Place Publique, la concurrence est rude, vraiment rude.

L’un s’affirme Magazine indépendant, l’autre se revendique la Revue urbaine de l’agglomération rennaise. À peine lancé, le premier eut la désagréable surprise de retrouver le second quelques semaines plus tard dans les kiosques. Rien à dire, c’est la dure loi de la libre concurrence(1)… Mais de la part de Rennes Métropole qui soutient financièrement Place Publique, certains avaient jugé un brin suspect leur hâte à éditer une nouvelle publication. Ce que ne manqua pas de relever dans ses colonnes le Mensuel…

Dans la capitale bretonne, les directions des journaux n’évoquent que très peu cette petite « guéguerre », chacun vaquant à ses occupations intellectuelles et journalistiques. Mais, visiblement, on se marque à la culotte, que dis-je : on regarde de très près ce que fait l’autre… Dernier exemple en date, les unes des deux périodiques du mois de novembre. L’un titre : Le système PS, comment les Socialistes tiennent Rennes et sa région et l’autre : Quand les villes de l’Ouest passèrent à gauche.

Mais comment expliquer cet intérêt subi pour la gauche municipale ? Est-ce le fruit du hasard ? La thèse parait bien improbable… Écartons encore l’hypothétique anniversaire d’un évènement socialiste qui pourrait expliquer la parution en même temps de ces deux dossiers. Car on a beau chercher, on ne trouve pas. Il faut bien se rendre à l’évidence : l’un s’est fortement inspiré de l’autre(2)…

Comme les idées sont volatiles et n’appartiennent à personne dans la nature, aucun ne sera cloué au pilori. Mais convenons-en, on a la terrible impression que les anciens journalistes d’Ouest-France, désormais collaborateurs de Place publique, ont tenté de désamorcer la petite bombe du Mensuel… du moins de donner un autre son de cloche.

Soutenu par Rennes métropole (donc la gauche), le rédac’ chef du trimestriel (erratum : bimestriel, comme dit dans le chapeau de l’article) Georges Guitton a peut-être eu vent du projet des rédacteurs du Mensuel. Il n’en fallait pas plus pour diligenter une vaste enquête par de bonnes plumes.

À ce grand jeu-là, ce sont les Rennais qui sortent gagnants. Ils disposent — une fois  n’est pas coutume – d’une pluralité de l’information. Sauf qu’il y a comme un malaise dans la presse rennaise. Certes, il est souvent de bonne guerre de prendre le contrepied de son rival. Mais de là à choisir le même sujet pour le contrer, c’est quand même fort de café… surtout quand on a portes ouvertes chez les élus.

Pas très confraternel tout cela de la part de vieux briscards du journalisme… D’autant que Place publique avaient toute latitude pour aborder la question de manière différente et la traiter ainsi : Pourquoi le centre droit ou la droite n’est-elle pas au pouvoir à Rennes depuis maintenant trente ans ? Mais chut, on risquerait de reprendre notre idée…

JCC

Notes :
1. Encore faut-il préciser que le Mensuel est tenu par une trésorerie serrée chaque fin de mois tandis que Place publique bénéficie de subventions de la municipalité rennaise. Il aura fallu attendre plusieurs numéros de Place publique pour le magazine, sous la pression du Mensuel de Rennes, indique ouvertement dans ses pages que son existence est redevable du soutien de la Ville de Rennes.
2. On peut noter que c’est un fanzine local dirigé par Frédéric Paulin mais aujourd’hui disparu qui avait eu le premier le courage de titrer sur ce sujet. Autre imbroglio que Le clébard à sa mémère avait mis en valeur : le dossier Veolia.

L’économie est devenue absurde, la politique vaine

Billet d’humeur de Dragan

 Qui n’est pas déboussolés par l’incapacité des pontes des sciences économiques d’inventer un modèle qui simplement fonctionne ? Et la classe politique et le système inhérent, d’où vient son incurie à faire que la Loi protège chacun quel que soit son niveau social ? On nous a pourtant fait croire depuis des décennies en l’efficacité de leur puissance conjointe.

En réalité, à force de voir les valeurs du travail et de notre monde dépecées par les valeurs boursières, des avis des agences de notations et des égoïsmes nationaux, on en arriverait à penser que tout cela n’est que pure fiction. Une fiction, dénuée de réalité concrète, de raison humaine, voire d’humanité.

Parmi les inepties économiques génératrices de ce monde désenchanté, il y a en une qui illustre particulièrement ce leurre d’une science économique au service des politiques et des peuples.

Les taux d’intérêt croissants pour les individus, les entreprises et les États endettés jusqu’au cou sont une stupidité morale et économique. Comment peut-on admettre que, pour récupérer leur prêt, les créanciers doivent augmenter les taux d’intérêt des emprunteurs ?

C’est évidemment contre-productif ! Pour un État, par exemple, il est de bonne logique arithmétique, distributive et productive de prêter intelligemment de l’argent à taux bas pour que la société puisse, grâce à de la croissance retrouvée et des prélèvements rationalisés, rembourser progressivement ses prêts. Pourtant, aujourd’hui prédomine la méthode inverse ! On lamine les États à coups d’augmentation des taux d’intérêt. Cette charge devient leur première ligne budgétaire, au détriment de l’économie dudit pays. Et ce, jusqu’à l’agonie, le jour fatal où les investisseurs ne pourront plus récupérer leurs sommes empruntées (malgré des taux usuriers qui leur auront rapporté des intérêts astronomiques). Ce jour arrive à grands pas…

Pour le traitement du surendettement des particuliers, à part quelques intérêts hautement égoïstes, tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il est inutile d’alourdir indéfiniment la charge de leur dette. À ce titre, en 2003, on a instauré une procédure de liquidation des biens du débiteur. Cette procédure de rétablissement personnel fut inspirée de la faillite civile en vigueur en Alsace-Moselle. Puis, le 1er juillet 2010, on a réformé le méprisable crédit à la consommation pour circonscrire les abus du crédit revolving (qu’on pourrait traduire par crédit-revolver).

Pourquoi, à l’avenant ne serions-nous pas susceptibles de légiférer en ce qui concerne les taux d’intérêt ?

Aristote affirmait que « l’argent n’est qu’une fiction et toute sa valeur celle que la loi lui donne. »

Retrouvons alors un peu de lucidité hellénique. Servons-nous de l’instrument de la Loi pour créer des règles économiques. N’attendons pas que des agences de notation et des investisseurs nous imposent une mécanique implacable. Il est plus que temps de restaurer le pouvoir politique. Il ne s’agit ni d’empêcher les biens et les personnes de circuler, ni de juguler l’enrichissement personnel, ni de congédier les banquiers (il faut dire que les banques sont de plus en plus mal à l’aise car, après avoir piloté le système spéculatif mondial « pararéel », elles sont mises désormais elles-mêmes en danger par des spéculateurs francs-tireurs). Il s’agit de ne congédier personne, mais de restaurer une place équitable et raisonnable à chacun dans l’intérêt de tous. Un nouvel ordre économique mondial est nécessaire.