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Canard enchaîné contre Ceccaldi déchaînée > liberté de la presse versus liberté d’achat

Mise en cause dans une affaire de pots-de-vin relayée par le journal satirique, Joëlle Ceccaldi-Raynaud aurait demandé à son équipe d’acheter tous les exemplaires de l’hebdomadaire en vente dans la ville des Hauts-de-Seine.

Impossible d’acheter un exemplaire de l’hebdomadaire satirique paru mercredi dernier, à Puteaux dans les Hauts-de-Seine. Pourquoi ?  La députée-maire UMP de la ville, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, aurait chargé des proches de racheter l’ensemble des exemplaires du journal en vente dans les kiosques de la municipalité. L’élue, qui préside aussi l’Établissement public d’aménagement de la Défense (Epad), n’aurait pas trouvé de son goût un article du vilain canard pointant son implication dans une affaire de pots-de-vin. Qui a dit que toute la presse s’achetait ?…

Madoff > Un “chef de la mafia” heureux

Quand la prison devient une résidence VIP. Condamné à 150 ans de prison, l’escroc américain raconte dans une lettre datée du 4 août 2009 à sa belle-fille à quel point il est heureux de sa vie en prison. Oncle Bernie y pavane « comme un chef de la mafia ».

Qui a dit que Bernard Madoff connaîtrait des jours d’enfer en prison ? Une lettre de ce dernier à sa fille narre sa vie… heureuse. « Comme tu peux l’imaginer, je suis une célébrité ici, je suis traité comme  un chef de la mafia. Ils m’appellent soit Oncle Bernie, soit M. Madoff. Je ne peux marcher nulle part sans que quelqu’un me crie des mots d’encouragement et de soutien, pour me donner le moral. C’est vraiment gentil de voir à quel point  tout le monde est attentif à mon bien-être, y compris le personnel. C’est beaucoup plus sûr ici que dans les rues de New York… »

Pourquoi Stéphanie Mack a-t-elle révélé cette lettre ? Sans doute, car son mari Mark, fils aîné de Bernard Madoff, ne supportant pas le déshonneur de son père, s’est pendu le 11 décembre dernier à New York. Elle vient de faire paraître un livre initié par feu son époux et intitulé « la fin d’une vie normale, l’angoisse d’une femme, la nouvelle vie d’une veuve »

Lire la lettre (en anglais)

Sylvia Plath > Toute son oeuvre en mode Quarto

Pour la première fois réunies en un seul volume, les Oeuvres essentielles de Sylvia Plath (1932-1963), auteur majeur de la poésie américaine de l’après-guerre, devenue l’objet d’une vénération qui ne faiblit pas, depuis sa mort prématurée et brutale à l’âge de trente ans. Les féministes voient dans son œuvre l’archétype du génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes, les autres voyant en elle une icône dont la poésie, en grande partie publiée après sa mort, fascine comme la bouleversante chronique d’un suicide annoncé.

 Il y a des auteurs que l’on connait trop, d’autres que le grand public ne connait pas assez. Et comme vous êtes des lecteurs très brillants, vous devinez aisément que la jolie et brillante écrivaine dont il est question dans ce billet relève du second cas.

De la poésie, un roman sublime, des nouvelles et un joli journal. Le programme est autant alléchant que bienfaiteur. Et la liste des prix obtenus est une sorte un grand annuaire. D’aussi fort caractère que purement brillante, cette belle dame est un génie de l’écriture tant elle pétille dans sa façon de nous raconter ses joies, ses peines, ses rêves, ses désirs, ses espoirs. Elle nous embarque avec elle, elle nous intègre à sa vie. Elle se livre telle l’écorchée vive qu’elle est. Trop lucide pour se cacher, elle offre tout sans retenue.

Ariel, recueil sublime, raconte la toute première partie de sa vie. Sorte de condamnée-ressuscitée, elle retrouve la vie comme une sorte de météorite qui ne veut pas s’éteindre.

Son œuvre est un cri, une réaction face à ce monde qu’elle ne comprend pas toujours — un cri émouvant, touchant, poignant. Le style est précis, mais sans comparaison possible avec cette puissance qui fait que le contenu nous habite pendant et après la lecture. Cette force et cette causticité n’existent que dans son sens le plus positif : une sorte de message d’espoir pour tous.

La Cloche de verre, son seul roman est à lire pour s’imprégner et comprendre son Moi. Et aussi son Autre, cette partie d’elle qui ne s’explique pas. Le livre d’une innocente qui se savait probablement condamnée.

Une œuvre éclatante pour une personne qui ne l’était pas moins. Obligatoire de découvrir et redécouvrir une brillante écrivaine qui a produit une œuvre qui ne l’était pas moins.

Quarto. 1288 pages, 60 ill. – 29,00 €.  Parution : 8 septembre 2011.

EuroRennes, Jamais deux sans… quatre à Paul Féval

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Désormais, Rennes et Eurorennes compte un autre projet de tour (voir l’article consacré au Pré Perché et au Crédit Agricole), entre la gare et l’îlot Paul Féval. Si elle voit le jour, cette nouvelle construction serait confiée à l’équipe FGP, en charge également de la restructuration de la gare (programme dénommé EuroRennes).

 

La nouvelle a été annoncée dans les colonnes du quotidien Ouest-France, mercredi 19 octobre, par le vice-président de Rennes Métropole, Emmanuel Couet. « Nous projetons d’y implanter une nouvelle tour dont la taille devrait être comparable à celles des Horizons et de l’Epéron, » a-t-il déclaré. « Une tour à l’architecture remarquable qui s’imposera comme un nouveau repère rennais, » a poursuivi l’élu.

Cette annonce intervient juste au moment où des maisons ont été détruites et rasées sur l’îlot Paul Féval, situé en face de la prison. Il ne faut pas toujours penser à un lien de cause à effet… Mais tout de même, les Rennais peuvent voir dans cette démolition un symbole renvoyant à une vraie démarche politique… Car on le sait, les élus veulent faire de Rennes une ville européenne. Pour preuve, il suffit de relire les déclarations de l’un des architectes de FGP, Jacques Ferrier, au moment où la municipalité leur confiait le projet d’EuroRennes. « Ce qui est passionnant avec ce programme, c’est qu’il est emblématique des questions qui se posent pour les grandes métropoles européennes d’aujourd’hui. »

Ces trois architectes ne manqueraient pas d’ambition pour la capitale bretonne. En soi, on ne peut pas les blâmer…. En revanche, pour une telle construction, les Bretons devront être consultés au plus vite. Dans d’autres villes, à Paris, les habitants ont parfois le choix entre plusieurs options architecturales. Pourquoi ne pas le faire dans la cité rennaise ?

Cette consultation serait d’autant plus envisageable que les Bretons ne seraient pas forcément contre un tel chantier. Dans leur paysage, ils connaissent déjà Les Horizons et L’Epéron, édifiés sous la municipalité de Monsieur Fréville (divers droite) par Georges Maillols en 1970 et Louis Arrechte en 1975. Deux immeubles qui sont constitués de tours jumelles accolées et qui pourraient inspirer une prochaine esquisse de nos amis de FGP.

Restructuration de l’îlot du Crédit Agricole Rennes > Hauteur, densité, surdité

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Dans le quartier du Pré-Perché, la municipalité et le Crédit Agricole prévoyaient la construction d’une tour de 13 étages (voire deux ou trois selon les différents plans) en lieu et place du grand bâtiment de ladite banque. Devant la levée de boucliers des riverains conduite par Danièle Novello, ancienne responsable de la communication d’Edmond Hervé, la municipalité a préféré faire marche arrière en ce qui concernait sa partie du projet. Les îlots (20% du tout) construits par Archipel Habitat devraient dès lors se limiter à 5 étages plus double attique. 

Conséquence ou non, l’association de riverains ayant saisi la justice pour tenter d’avoir voix au chapitre, la direction du CA a modifié et renouvelé l’équipe qui conduisait sa partie du projet. Elle a ainsi pris ses distances avec l’adjoint Bourcier et l’architecte Golhen qui ont fait les frais, pour l’un, de son sévère manque d’écoute et d’empathie, pour l’autre, de la platitude de son projet et de sa critiquable intégration dans le paysage urbain.

Reste que le CA prévoit tout de même 370 logements, soit près de 1000 personnes sur un espace d’1 hectare. Et ce sont 300 places de stationnement en plus. On a dû mal à imaginer des centaines de voitures débouler chaque jour de la minuscule rue Chicogné sur le boulevard de la Liberté, lequel présente un taux de pollution record à Rennes. Contre toute attente, le CA et la municipalité ont décidé de renforcer la présence et le nombre d’automobiles dans le centre-ville.

Le dépôt de permis de construire devrait être imminent. Le projet final, assez années 2000 en termes architecturaux, ne satisfait toujours pas les riverains. C’est pourquoi ils poursuivent leur travail en s’étonnant que l’on érige une grande tour (à une distance si proche du Colombier). L’association de défense des riverains s’étonne également que la mairie brandisse comme un blanc-seing le leitmotiv de ‘mixité sociale’ dans un quartier historiquement déjà mixte : il intègre de nombreux logements sociaux et sa population ne présente guère un fort pouvoir d’achat. D’où la légitime question : le Mail, situé à deux pas de là, présentent des ouvertures autrement plus larges ; pourquoi ne pas construire à cet endroit une tour dédiée à la mixité sociale ? Certainement, Jean Nouvel serait tout prêt à écrire sa copie en ce sens. Et la municipalité éviterait de donner le sentiment qu’elle pratique deux poids deux mesures.

Pour l’instant, le résultat est le suivant : la différence de niveau entre le Pré Perché et le nouveau Mail est renforcée alors qu’elle aurait gagné à être inversée. Inversion qui aurait créé un appel urbain d’air salutaire. Hélas, les intérêts du CA ne semblent pas converger avec cette solution.

A contrario, on notera l’appréciable retenue du groupe immobilier Lamotte qui a lancé un programme réussi de 35 logements à la fin de l’îlot du CA, côté rue Chicogné. Comme quoi intérêts financiers et attention aux autres peuvent faire bon ménage…

Nicolas Roberti

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Restructuration de l’îlot du Crédit Agricole Rennes > Hauteur, densité, surdité

Club de la presse de Rennes > Le viol, un crime presque ordinaire | 3-10

Le 3 novembre prochain, c’est autour d’un verre dans des locaux rénovés du Club et à l’occasion de la sortie de leur livre « Le viol, un crime presque ordinaire » qu’Audrey Guiller et Nolwenn Weiler débattront de ce sujet douloureux et souvent tabou.

Ce n’est pas un simple fait divers concernant des malchanceuses tombées par hasard sur des monstres aux pulsions sexuelles irrépressibles.

En France, une femme sur six est victime de viol ou de tentative au cours de sa vie.

Après un viol, rien n’est plus comme avant. Mais la vie des victimes peut reprendre. De nombreux pays se sont déjà donné les moyens de prendre en charge les victimes sérieusement. Pas la France. Dans notre pays, le suivi dont elles bénéficient est aléatoire, parfois coûteux, voire maltraitant.

Le violeur peut être le père, le frère, le collègue, le voisin, le conjoint. Celui dont on ne se serait pas méfié. Et que personne ne soupçonne. La plupart des victimes ont moins de 18 ans et la majorité des filles et femmes violées le sont par quelqu’un de leur entourage, familial, professionnel ou amical.

Quand ils sont jugés et condamnés, les agresseurs sont sévèrement punis. Mais moins de 10% des victimes portent plainte. Le viol est mis sous silence. Peut-être parce que notre société a encore une fâcheuse tendance à excuser les violeurs et culpabiliser les victimes. Peut-être parce qu’on confond viol et sexe. Peut-être parce qu’il est trop douloureux d’admettre que notre pays compte tant d’hommes violents.

Les moyens pour prévenir le viol, soigner les victimes et accompagner les agresseurs sont dérisoires. On laisse le viol perdurer, alors qu’il détruit des milliers de vies et dégrade les relations entre les femmes et les hommes. Y compris au détriment de ces derniers.

Qui sait ce qu’est vraiment un viol ? Qui sait qu’on peut en mourir ? Qui sait ce qui arrive aux victimes après leur agression ? Qui sait ce qui se passe dans la tête du violeur ? À partir de témoignages de victimes de viol, d’agresseurs, d’interviews de juristes, de policiers, de soignants et d’analyses de criminologues et de sociologues, cette enquête décrypte ce qui ressemble trop, malgré les discours, à une tolérance envers un crime qui n’est pourtant pas une fatalité.

Le Cherche Midi, Collection « Documents » – 208 pages (14×22) – 14,90 €

Bretagne Magazine > Spécial patrimoine sacrée

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N°62 – novembre décembre 2011 (en kiosque)

Le patrimoine sacré, une véritable religion

Le n°62 de Bretagne Magazine est en kiosque ! Il est dédié au patrimoine sacré, véritable religion. 5,95€ parfaitement justifiés.

Fruit de saison, arrivant à point nommé, ce numéro 62 de Bretagne Magazine fleure bon l’automne, mais pas forcément les mois gris, noirs et pluvieux, ni l’enchantement pourrissant des feuilles de sous-bois en plein requiem. Demi-tons et parfums sourds qui ne manquent d’ailleurs pas de charme.
S’il devait se caractériser par une couleur, ce nouvel opus serait orange.  Un orange pétant et flamboyant comme celui du corail, que l’on trouve dans la coquille Saint-Jacques. Un goûteux et étonnant produit de saison, dont Lucien Gourong et sa roborative écriture calorifique nous vantent vertus et saveurs, avec la complicité de Maxime Crouzil. Si une matière devait caractériser les pages ici rassemblées, ce serait la pierre, et en particulier le granit, puissante colonne vertébrale de la ferveur bretonne. Dans cette terre de passion, la fréquentation des églises, chapelles et abbayes, est une forme de religion, que l’on soit croyant ou non. Il est vrai que la Bretagne dispose dans ce domaine d’un sacré patrimoine, dont clochers, calvaires, immenses cathédrales sont  un peu les hautes futaies d’un paysage mental et spirituel luxuriant. Alors qu’il se dit que les grand-messes muséographiques remplaceront un jour l’office dominical, la question du devenir de cet héritage historique se pose à tous. Avec une certitude, les trésors, jamais plus touchants que dans la solitude profonde de l’arrière-saison, ont l’avenir devant eux. Enfin, quand le vent automnal défrise un peu trop l’estran et que les chemins creux retournent à leur jus originel, pourquoi ne pas tenter l’aventure de la randonnée urbaine ? Celle que nous proposons à Rennes ouvre peut-être la voie.

Dictionnaire des lieux et pays mythiques, Magique mais austère

David recense Le dictionnaire des lieux et pays mythiques, sous la direction d’Olivier Battistini et Jean-Dominique Poli. Il convient de préciser que l’affirmation de l’éditeur comme quoi “pour la première fois, un dictionnaire explore les principaux lieux et pays mythiques” est quelque peu péremptoire. Unidivers renverra, notamment, au sympathique Guide de nulle part et d’ailleurs d’Albert Manguel dont la réédition chez Actes Sud, paru en 2001, s’intitule Dictionnaire des lieux imaginaires. Autrement dit, méfions-nous des 4e de couverture et autres présentation des éditeurs… Cela étant, Lafond est réputé pour ses dictionnaires de bonne qualité. Une parution astucieusement programmée à quelques semaines de Noël… Noël, un mythe bien réel ou une réalité en train de devenir mythique ?

Présentation de l’éditeur : “Pour la première fois, un dictionnaire explore les principaux lieux et pays mythiques qui ont façonné notre imaginaire. Dans ce grand atelier, chacun des auteurs nous fait découvrir, avec une écriture libre, vive, et toujours accessible, non seulement les lieux proprement mythiques comme par exemple la Terre du Milieu, la Mégapatagonie, la Prairie des Asphodèles, l’Arbre du monde ou encore le Belovodié, mais aussi les lieux qui, entrés dans l’histoire, sont devenus mythiques : la Capoue d’Hannibal ou celle de Spartacus, Roncevaux, l’Afghanistan, le château d’Anet, la Cour de Louis XIV, l’Académie française. Du rapprochement de ces lieux fictifs et réels naissent une tension et une curiosité incessantes qui donnent à cet ouvrage son unité profonde : les lieux, les villes et les pays d’aujourd’hui y retrouvent tout leur pouvoir d’enchantement. Sur cette carte d’un nouveau monde, le lecteur explore des régions insolites, mais aussi une histoire de ces lieux qui s’esquisse en filigrane. Il voyage ainsi, au fil du temps, dans les imaginaires culturels, du passé lointain au présent proche, de l’Antiquité fondatrice aux reprises et inventions nouvelles qui se perpétuent jusque dans notre modernité.”

 Si vous êtes un lecteur régulier de ce site, vous allez deviner aisément la joie que cette lecture m’a procurée. De fait, la sortie de cet ouvrage divertissant ne manquera pas de plonger son lectorat dans un voyage passionnant entre lieux imaginaires et féeries réelles. Et ne me dites pas que la Cour des Miracles ou le Purgatoire ne vous disent rien. Des lieux hors de tout planisphère, hors du temps. On ne voyage plus en tant que touriste, mais en tant que songeur.

Évidemment, on croise des lieux connus – le rocher de Leucade,  la Capoue de Spartacus…  – mais c’est juste le fil conducteur qui va nous initier ce voyage. Dès lors, on va de surprises en surprises avec la rencontre de l’Académie française, la Cour des Miracles, les bouches de l’Enfer… et même le Soleil.

Un ouvrage assez magique. Toutefois, on regrettera une certaine austérité dans sa présentation et sa construction. Mais comme le dit l’adage : « quand on aime, on fait des efforts. Bordel ! »

À lire par curiosité.

Parution : 13 octobre 2011
Format : 132 x 198 mm
Nombre de pages : 1344
Prix : 32,00 €

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Dictionnaire des lieux et pays mythiques > Magique mais austère

Hors Satan > Buno Dumont | Etrange métanoïa ou métanoïa de l’étranger ?

En bord de Manche, sur la Côte d’Opale, près d’un hameau, de ses dunes et ses marais, demeure un gars étrange qui vivote, braconne, prie et fait des feux. Un vagabond venu de nulle part qui, dans un même souffle, chasse le mal d’un village hanté par le démon et met le monde hors Satan. La lumière incréée de Dreyer, la caractérologie bernanosienne et dostoïevskienne de Bresson et le repérage d’un pathos sacré dans l’interconstitution individu-communauté chez Pasolini soufflent sur cette oeuvre.

Présenté à Un certain regard à Cannes, Hors Satan brille par l’indépendance de son sujet et de son style épuré, voire ascétique. Exploration spirituelle et métaphysique à la suite de  Hadewich, son précédent long métrage  dostoïevskien, qui montrait la déviation comportementale d’origine psycho-spirituelle d’un jeune novice exclu du couvent pour sa dévotion dévorante. Dans Hors Satan, un homme venu de nulle part s’installe dans petite communauté religieuse. C’est une forme de désir ou de besoin qui le conduit à cette proximité et un attachement religieux ou une pratique cultuelle. Là prend place la bien étrange transfiguration  d’un homme qui incarne l’étrangeté du rapport de la conscience humaine au psychisme : quelques meurtres symboliques, rituels et expiatoires entraînent un déblocage psychique menant à une résurrection de son être. “Je vois Satan tomber comme l’éclair.”

Nicolas Roberti

De Bruno Dumont (France), avec : David Dewaele, Alexandra Lematre, Valérie Mestdagh, Sonia Barthelemy – 1h50. En salle le 19 octobre.

 

 

 

Film Another earth > Un autre bide

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Rhoda Williams, brillante jeune diplômée en astrophysique, rêve d’explorer l’espace. John Burroughs est un compositeur au sommet de sa carrière qui attend un deuxième enfant. Le soir une autre planète semblable à la Terre est découverte, la tragédie les frappe et les vies de ces étrangers deviennent inextricablement liées l’une à l’autre.

Si l’on doit donner un bon point à ce film, cela serait à son originalité. Observer le monde à travers l’œil télescopique d’une étudiante en astrophysique est quand même une sacrée belle idée.

Pour le reste, c’est une entière et globale déception ! Mélanger de la science-fiction pure avec une couche de drame pour obtenir un résultat pareil, moi je dis qu’il fallait éviter et ne pas tenter le diable.

Le mélo obtenu est indigeste au possible. Pourtant, l’actrice principale (Brit Marling) se démène comme elle peut. La cohésion d’ensemble est aussi un ratage complet. Les personnages sont incohérents et les situations souvent incompréhensibles. Le tout se regarde un peu trop le nombril et, donc, tourne en rond une fois la découverte évacuée.

Le distinguo subtil entre bonheur et malheur est bien difficile autant à réfléchir, à montrer qu’à regarder.

Bref, quelques bonnes idées n’arrivent pas à arracher le spectateur au pourquoi du comment. Un film qui se veut différent, non dénué d’un certain charme, mais qui, au final, ne vaut pas tripette.

Vous l’aurez compris : on votre contre !

David

Film Another earth, Mike Cahill, Avec William Mapother, Brit Marling, Matthew-Lee Erlbach. 1h32

A Rennes le quartier Alma en chamboule plus d’un

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La rue de l’Alma transformée : une expo explique tout. Son passé, et presque son avenir. Tout au moins peut-on souligner cet effort de communication de la municipalité.

 

« Je suis assez perplexe sur l’évolution de la rue de l’alma, » explique un Rennais. Un autre le contredit : « C’était de toutes les manières très moche. » Reconstruite après les bombardements de 1943 et 1944, cette grande artère va changer du tout au tout dans quelques années. Pour en savoir plus, une grande exposition est ouverte au public au numéro 67, devant la bouche de métro Jacques Cartier. Elle est gratuite et libre d’accès. Elle retrace surtout l’histoire de ce quartier et de ses bâtiments : la gare, la prison de Rennes.

Très intéressants également, les panneaux grands et mauves qui évoquent la transformation de cette rue de l’Alma. Dans une zone qualifiée d’aménagement concerté, la métropole rennaise envisage la construction de 380 logements, d’une crèche multi-accueil de 60 places et  l’aménagement de la place Jacques Quartier face au métro, avec commerce et supérette. Les premiers coups de pioche ont déjà été donnés en cette année 2011.

Non loin, dans la ZAC Rabelais-Rouault, un second  projet urbain s’inscrira dans cette grande restructuration de l’axe. A cet endroit, 239 logements seront créés, dont 48 sociaux mais aussi 460 m² de commerces en rez-de-chaussée des immeubles. Cerise sur le gâteau, un jardin public sera créé dans les années prochaines.

Avec l’aide de son aménageur Territoires et développement, la ville de Rennes prévoit ainsi de construire un nouveau front bâti de 950 m de long. Il sera complété par une promenade plantée réservée aux piétons et cyclistes, par une circulation à double sens et réservée tant aux voitures qu’aux bus et vélos. Par cette restructuration, elle compte s’ouvrir vers le sud et aménager un secteur proche de la gare qui accueillera bientôt la ligne à grande vitesse entre Rennes et Paris. Du coup, elle fait encore un pas vers cette agglomération européenne qu’elle peine à devenir : une agglomération de 600 000 habitants somme le laisse entendre en privé les élus.

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A Rennes le quartier Alma en chamboule plus d’un

Rennes > Loïc Lebrun en finale !

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Loïc Lebrun va être content : la finale de rugby va être projetée sur grand écran au Liberté. Et puis, politique et rugby, même combat, non ?

La Ville a décidé de retransmettre la finale de la coupe de monde de rugby 2011 entre les All Blacks et les Français sur écran géant au Liberté. La diffusion sera retransmise en direct le dimanche 23 octobre. L’ouverture des portes est prévue à 9 heures pour un match qui débutera à 9h50. L’entrée est gratuite. Dans la salle, verra-t-on Loïc Lebrun, président du rugby-club de Rennes et opposant farouche de la municipalité socialiste ? Nul ne le sait. Mais à l’heure de la politique spectacle et du spectacle politique, de nombreux élus devraient être présents dans les lieux, avec le maillot de la France sur les épaules. Les dames ne seront pas en reste. Car, faute de poignées de mains, elles pourront toujours observer les corps d’athlèles de nos amis rugbymen.

RENNES. LE RESTAURANT ITALIEN VINO E GUSTO, SOLE MIO DES PAPILLES

A Rennes Vino e Gusto, de sont des vins, du goût et de la joie. Pour tous les amateurs de cuisine de la Botte qui se lamentaient d’une offre plutôt restreinte à Rennes, réjouissez-vous : l’égérie italienne de Condate est de retour après six années passées à Bologne !

Et rassurez-vous : elle n’a en rien changé. Amalia est toujours aussi enthousiaste et chaleureuse comme du bon pain. En compagnie de sa fille, Aurélia, et de son gendre Yann, c’est leur amour de la gastronomie et de l’Italie qui les a conduits à ouvrir Vino e Gusto. Un restaurant ? Plutôt une taverne italienne (pour les connaisseurs, on dira un Nabuchodonosor italien) doublée d’une épicerie fine.

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Vino e Gusto, sis rue de la Baudrairie, constitue un petit havre de paix convivial au milieu des artères animées du centre-ville. Une belle devanture pour un intérieur au design frais et coloré. Le savoir-faire d’un compagnon du tour de France y est palpable… Outil artisanal aux formes racées, une authentique Wismer découpe en fines tranches de bons gros jambons dodus. Dans la très cosy salle du bas, un mur est dédié à la projection de classiques du cinéma italien. Une idée originale qui va en ravir plus d’un.

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Toute la famille est aux cuisines, Amalia s’emploie à glaner les meilleurs produits sur les marchés rennais et italiens. Yann, boulanger professionnel, régale ses convives de son bon pain, de ses tartes salées et antipasiti. Aurélia, enseignante d’italien, a une prédilection pour les gâteaux. Il faut les voir tous trois s’amuser à éplucher et travailler légumes, fruits et autres produits frais destinés à une cuisine entièrement maison ! Oui, que du frais, que du maison, que de la qualité ! Le tout accompagné de vins fins et ensoleillés. Un régal des papilles. À mille lieux de ces restaurants d’investisseurs qui vous servent des produits industriels étranges et étrangers au savoir-manger.
Parlons peu, mais parlons bien : combien coûte cette table alléchante avec ses véritables préparations culinaires ?
En fait, Vino e Gusto décline la journée en trois moments.
À l’heure du déjeuner, un copieux buffet composé d’une douzaine d’entrées et plats est renouvelé chaque jour. Une grande assiette est à votre disposition, vous la remplissez à votre convenance de tout ce qui aiguise votre appétit. Si vous n’êtes pas arrivé à satiété ou si vous êtes simplement gourmand(e), vous finirez pas un dessert, notamment un tiramisu à rendre jalouse toute maman italienne. Venons-en à l’addition. Elle vous coutera 12€. Un festin à prix très raisonnable.
Le soir, planches de charcuterie et de fromages s’accompagnent de légumes grillés et de salades del mare. À cette heure, le prix de l’assiette est fonction de son poids. Chacun l’ajuste à son envie de picorer ou de faire bombance. Ainsi, les soirées chez Vino et Gusto se résument en apéros dinatoires conviviaux destinés à papoter entre amis aux sons de standards de la variété italienne.

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Mais ce n’est pas fini. Entre le déjeuner et le dîner, Vino e Gusto propose différents chocolats chauds et un buffet de gâteaux et tartines salées. Bref, à part le petit-déjeuner les aficionados d’une cuisine chantante pourront se régaler toute la journée.
Vino e Gusto présente d’emblée tous les atouts pour devenir la taverne italienne de référence de notre bonne ville. Courez-y !


Vino e Gusto
, 6, rue de la Baudrairie, tel : 02 99 79 07 69
Heures d’ouverture : Mardi et mercredi, de 12 à 19 h, jeudi, vendredi, samedi, de 12 à 1 h.

Rennes > L’immeuble incendié à nouveau occupé

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L’immeuble incendié de la rue d’Orléans est à nouveau occupé quatre ans après le drame.

Le 21 septembre 2007, rue d’Orléans, dans le centre de Rennes, un incendie violent dévastait un immeuble. Il a provoqué la mort de deux étudiantes de 18 ans et de 19 ans, Ophélie Piguel et Aurélie Le Gouariguer et d’un pompier de 23 ans, Antoine Blouet. A l’origine de ce drame, un incendiaire âgé de 21 ans, connu des services de police, a été condamné à quinze ans de prison ferme et placé en détention.

Quatre ans après ce sinistre, le bâtiment est à nouveau occupé par une partie de ses habitants depuis la fin du mois d’août et les commerces seront bientôt ouverts au rez-de-chaussée. C’est la fin d’un chantier gigantesque. Mais pour certains, la plaie n’est pas encore fermée.

Guy Piguel, le père de l’une des victimes, n’a jamais retrouvé le corps entier de sa fille. Il avait notamment demandé un déblaiement particulier des décombres devant la justice. Il avait également souhaité la pose d’une plaque en souvenir de sa fille. Ce serait un moyen de l’aider à faire le deuil de cette tragédie. Mais les locataires du bas de la rue d’Orléans n’ont peut-être pas envie de revivre ces terribles moments.

François Hollande est-il allé au Mango ?

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Derrière La Poste du centre-ville, récemment rénové, le candidat aux primaires et aujourd’hui aux présidentielles, François Hollande, a trouvé une petite place entre deux grosses affiches invitant à une soirée au Mango. On n’ignore si le vendredi 21 octobre le Corrézien était l’invité de marque de ladite discothèque, seule certitude : les électeurs socialistes ont été nombreux en revanche à voter pour lui. Il est même arrivé en tête en Ille-et-Vilaine. Les affichistes de la boite de nuit ont peut-être contribué à sa victoire en ne le recouvrant pas de leur si gracieux placard orange…

Boulevard Villebois-Mareuil, une étrange bête vachement bien…

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Boulevard Villebois-Mareuil, cette étrange bête surveille les passants et les automobilistes depuis maintenant quelques années. Moins imposante que le Goldorak géant qui barre, à deux pas de là, l’entrée du centre d’art urbain, elle est devenue partie intégrante du paysage. La sculpture est puissamment armée contre l’invasion de promoteurs qui auraient l’idée saugrenue de mettre bas les estaminets du quartier, le squat des artistes et les rares immeubles tenant encore debout. En ces jours de développement urbain, sa silhouette noire parait être le garant d’un patrimoine menacé et d’un pan de la ville en voie de disparition.

Grande-Bretagne > Bref état des lieux des croyances

Une étude a été commandée par HarperCollins à l’occasion de la parution du nouveau roman de Paulo Coelho intitulé Aleph (gageons qu’il est à la hauteur du récit homonyme de Borgès…). Elle indique que la laïcité, le mysticisme et les croyances personnelles sont ensemble en forte progression en Grande-Bretagne, au détriment de la pratique religieuse.

Cette étude menée auprès de 2000 adultes révèle les informations suivantes : 22 % affirment avoir une ‘vie spirituelle’ et 25 % revendiquent ‘une vie religieuse’. 17 % se disent athées. A la question « Que croyez-vous qu’il arrive quand nous mourons ? », 37 % pensent qu’on repose en paix ou qu’il n’y a rien après la mort. Les 63% restants se divisent ainsi. 50 % croient que les hommes transitent vers une nouvelle existence et 20 % qu’ils vont au ciel ou en enfer. 18 % pensent qu’ils « se retrouveront avec leurs proches ». 12 % croient en la réincarnation. Plus surprenant peut-être : 5 % pensent que les humains deviennent des esprits.  Si un certain nombre restent indécis, la croyance dans le Karma (version occidentale : un mauvais comportement entraîne un déclassement dans la vie suivante) est en augmentation de 36 %.

Chine > Enfant blessée et humanité en péril

Horrible indifférence des passants autour d’une enfant grièvement blessée. Si la vidéo scandalise la Chine, c’est notre sentiment d’humanité à tous qui est en danger. Une petite fille de 2 ans, Yue Yue, est entre la vie et la mort. Une dizaine de personnes qui passaient devant une fillette de deux ans renversée par deux véhicules, ne se sont pas arrêtées. (Avertissement : la vidéo est particulièrement choquante.)

Une enfant de deux ans a été percutée jeudi par une camionnette puis par un poids lourd jeudi devant le magasin de sa famille situé dans la ville de Foshan au sud de la Chine. Alors que la fillette est grièvement blessée, des images enregistrées par les caméras de surveillance montrent une douzaine de passants passer à côté de la fillette ensanglantée sans s’arrêter, rapporte l’agence Chine Nouvelle. Alors que ses appels au secours ont été ignorés par différents commerçants, un éboueur a finalement transporté la fillette sur le trottoir. Avant de prévenir la mère de la petite Yue Yue. Contacté par l’AFP, l’hôpital où a été transportée la fillette s’est montré pessimiste sur ses chances de survie.

“Cette société est gravement malade. Même les chiens et les chats ne devraient pas être traités de façon aussi inhumaine”, s’indigne un internaute sur Sina weibo, le Twitter chinois. A qui la faute ? Beaucoup d’internautes chinois sont convaincus que le développement  du pays s’accompagne d’une enflure de l’égoïsme. D’autres soulignent le fait que la police arrête et écroue la personne qu’elle trouve sur les lieux, quand bien cette dernière était venue porter secours.

Peut-être est-il utile de rappeler que les Etats-Unis ont fait passer une loi fédérale il y a une dizaine d’années qui dédouanait toute personne qui venait en aide à une autre, notamment dans le cadre d’accidents routiers. En effet, par peur fantasmée ou par peur réelle d’être poursuivis par la victime pour dommages et intérêts, nombre d’Américains passaient sans s’arrêter devant des accidents. Mais nous, en France, combien sommes-nous à nous arrêter en rase campagne à la vue d’une automobile dans le fossé ?

 

 

Rennes My Secret Heart de Streetwise Opera

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My secret Heart, ambitieuse création produite par l’association britannique Streetwise Opera au Royal Festival Hall, est présentée pour la seconde fois seulement en France.

 

Streetwise Opera produit chaque année un projet opératique avec les personnes sans abri accueillies dans des centres sociaux des quatre coins du Royaume-Uni et place la barre très haut : réaliser des œuvres qui aient in fine une qualité artistique, une notoriété et une dimension internationale importantes.

 En collaboration avec Mira Calix – qui a reçu pour ce projet le British Award du meilleur compositeur en 2009 –  et la magie des images du collectif Flat-e, les participants ont chanté, chorégraphié et réalisé une installation vidéo sur un écran circulaire de 10 mètres qui propose un ballet graphique splendide revisitant le « Miserere mei, Deus » œuvre musicale chantée a capella composée au 17e siècle par Allegri.

Le résultat est un enchantement sonore et visuel, puissamment poétique.

Exposition visible du 10 au 28 octobre
Les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 14h à 20h30,
le mercredi de 9h à 12h30 et de 14h à 20h30, et le samedi de 9h à 13h.
Entrée gratuite.

Le Grand Cordel MJC
18 rue des Plantes, 35700 Rennes – 02 99 87 49 49
Bus : ligne 1, arrêt Turmel – ligne 3, arrêt Vitré Danton

Joseph l’insoumis > 50 ans de combat contre la misère

A travers Joseph l’insoumis, 50 ans de combat contre la misère de Caroline Glorion et interprété par Jacques Weber, c’est une partie de la vie de Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, qui nous est racontée. La vie d’un prêtre qui, dans les années 50, décide de s’installer avec les familles d’un bidonville de région parisienne, avec un objectif : changer la façon d’aborder la lutte contre la grande pauvreté en proposant une alliance entre les très pauvres et les autres citoyens. Les lecteurs intéressés pourront lire une interview de la réalisatrice ici.

AVANT-PREMIERES 2011
avant diffusion sur France 3 le 18 octobre 2011 à 20h45
12 septembre : Angers, 20h15
15 septembre : Le Mans, 20h30 cinéma Le Royal
22 septembre : Vannes, 20h30 Cinéville Vannes Parc Lann

Rimbaud Correspondances posthumes

Rimbaud en version post-mortem grâce à une double édition remarquable. C’est Arthur Rimbaud, T.1 & 2 : Correspondances posthumes de 1891-1900 et 1901-1911. Le premier a été l’édition de la Correspondance d’Arthur Rimbaud, le deuxième est l’édition de sa correspondance ‘posthume’ qui regroupait les lettres échangées à son sujet au cours des dix années qui ont suivi sa disparition, en même temps que les articles ou ouvrages qui lui étaient consacrés. Le mythe va bon train, se solidifiant d’année en année : l’adolescent de génie, le déserteur de la poésie, l’explorateur de l’Abyssinie, autant de figures de Rimbaud que le public d’avant la Première Guerre mondiale apprend à connaître et à admirer.

La constance de ces échanges montre clairement 3 spécifications nettes :

  • – L’incompréhension globale et universelle de notre auteur,
  • – Un questionnement entre l’aura dont jouit notre poète et le nombre de textes montrant sa fulgurance,
  • – L’injustice des deux points précédents tant il apparait comme une évidence que si Rimbaud était un génie, il était parmi les génies des génies.

Dans toutes ces belles lettres, on trouve donc le rapport difficile avec sa mère, qui jugea son travail, comme le reste de la société d’ailleurs,  comme une sorte de prose tordue, décalquée et quasi malfaisante. Mais, de tout ça, Rimbaud était totalement lucide. « Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu, » disait-il, comme pour mieux atténuer la souffrance de l’incompris. Et puis sur son œuvre : «Une mère ne pourrait laisser ce livre aux mains de sa fille et beaucoup ne l’accepteraient pas dans une bibliothèque ».

On se moqua de lui de façon injuste. Il avait l’air de le comprendre, du moins de comprendre la faiblesse des moqueurs. Mais comme toute injustice à sa justice, on laissera Claudel avoir le mot le plus lucide et éclairé au sujet de ce génial éclairé :

« C’est lui le premier qui m’a donné le sentiment de la réalité de ce que j’appelle, faute de mieux, le surnaturel qui m’a permis d’échapper à l’affreux enfer de l’univers scientifique… Rimbaud a eu une influence profonde et en quelque sorte séminale, non seulement sur mes idées, mais sur mon attitude à l’égard de la vie pratique et sur mon style ».

Que dire après cela, à part AMEN ? Rien à part lire et s’imprégner d’une certaine bonne parole. Et pour parfaire votre connaissance rimbaldienne, il est impératif d’accompagner votre lecture de ces lettres par l’acquisition du fabuleux ouvrage Rimbaud à la lumière de Dionysos de Olivier-Pierre Thebault. Une sorte de raffinement intense en ce qui concerne notre poète.

Une double acquisition nécessaire à toute personne que Rimbaud touche au plus intime de son échine. Et même une triple, puisque le dernier ouvrage conseillé s’avère également une nécessité.

David

Sur Arthur Rimbaud , Correspondance posthume de 1891 à 1900, T. 1, Fayard, 14 avril 2010, prix : 52,00 €

Sur Arthur Rimbaud , Correspondance posthume : 1901-1911, T.2, Fayard, 12 octobre 2011, prix : 49 €

Rennes Robert Merle y vécut

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Rue de Primauguet, un ensemble de quatre logements est construit en retrait de la voie, avec derrière des parcelles de jardin. En ce petit matin grisonnant, une habitante du n° 4, rencontrée par hasard, évoque volontiers leur construction. « J’ai toujours habité là, » explique-t-elle. « Elles ont été construites en 1940, » ajoute-t-elle.

Séparées par des clôtures, ces quatre habitations en schiste du pays ont pour originalité d’être recouvertes par un toit d’un seul tenant. Elles ont été édifiées par l’entrepreneur Médard, sur des plans des architectes Derrouch et Rual. Chose surprenante pour l’époque, elles comprennent chacune un garage.

Au n°10, l’écrivain Robert Merle vécut avec quatre de ses enfants. Pour ceux qui auraient malencontreusement oublié cet auteur, il fut salué par le prix Goncourt en 1949 pour Week-end à Zuydcoote. Un ouvrage adapté au cinéma par Henri Verneuil en 1964, avec pour personnage principal, un certain Jean-Paul Belmondo.

Vraisemblablement, ce récit fut achevé à Rennes. Du moins, Robert Merle y corrigea sans doute les dernières épreuves. Car l’auteur fut nommé, à la sortie de la guerre, maître de conférence à l’Université de Rennes II, avant de devenir professeur d’Anglais en 1949. Il demeura dans la capitale bretonne jusqu’en 1957, date à laquelle il rejoignit l’université de Toulouse.

Malheureusement oublié aujourd’hui, Robert Merle fut l’un des écrivains les plus doués de sa génération. On lui doit une saga historique à fort succès, Fortune de France. Il fut aussi l’auteur de La mort est mon métier, un récit qui inspira, dit-on, un certain Littel, auteur des Bienveillantes. On doit enfin à cet auteur proche des communistes, Malevil ; un roman qui fut adapté au cinéma avec Michel Serrault lui-même.

Les aficionados du romancier pourraient en citer plusieurs autres… et ainsi rafraîchir notre mémoire. Mais sachons faire la part belle également à Charles Dedeyan.

Ce professeur en Sorbonne, injustement méconnu, habita lui aussi le n°10 de la rue de Primauguet, juste avant Robert Merle. Dernièrement, en 2010, cet érudit de la littérature comparée fut honoré par ses pairs dans les locaux de la faculté parisienne. Aujourd’hui décédé, il est l’auteur d’ouvrages qui font référence dans le petit monde intellectuel des Sorbonnards. Mais c’est une autre histoire…

On retiendra simplement qu’il fut celui qui posa la plaque émaillée sur la façade de la rue de de Primauguet, portant en grosses lettres ces trois mots : Le Grand Meaulnes.

 

JCC

Rennes > Mais où est l’ascenseur, Monsieur Gottfried Honegger ?

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En février 1992, l’artiste internationalement reconnu Gottfried Honegger est sollicité par la Société anonyme d’économie mixte de gestion d’équipements publics de l’agglomération pour concevoir  le parking Chatillon, au sud de la gare. Il a pour mission d’en aménager l’intérieur par la mise en oeuvre d’une signalétique originale. Sous les conseils artistiques de l’association Art public contemporain, il peint l’endroit en beige, colore des bandeaux sur les piliers, dessine des carrés monochromes et des mots choisis par lui-même (prudence, tolérance). Sa philosophie est résumée par une petite phrase écrite sur une plaque au niveau moins deux. « La laideur, c’est l’agression. La beauté, c’est l’harmonie. J’ai voulu rendre ce parking vivant. » Vingt ans plus tard, un plaisantin y a ajouté : » Il fallait plutôt dire où est l’ascenseur !?! » Décidément, les artistes sont vraiment des incompris…

Fiac > Art contemporain et art comptant pour rien | 20/10-23/10

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Plus de 165 galeries d’art issues d’une vingtaine de pays sont invitées à prendre part à cette foire d’art contemporain. La petite nouveauté à retenir sera géographique. Présentation de l’état de l’art contemporain, voire de son Etat…

Pas de cour du Louvre cette année à cause des travaux, recentrage au Grand Palais ! Heureux seront donc les non-adeptes de la dispersion. Indépendamment des pièces exposées hors les murs, cet éclatement de la manifestation en ces deux lieux était à l’origine de reproches constants de la part du public.

À part cette nouveauté, le reste sera dans la continuité des années précédentes : des prix décernés (notamment, le Marcel Duchamp – mon favori est Samuel Rousseau), d’illustres galeries invitées (cette année le Brésil est  à l’honneur avec la galleria Vermelho) et, bien évidemment, les nouvelles tendances exposées…

La partie performance a aussi été développée avec plus de films et de vidéos.

Et pour les petites et chères têtes blondes, il y aura la FIAC des enfants.

Pour le reste, voici d’après le catalogue, ce qui s’annonce à mon avis prometteur :

  • La galerie ProejcteSD de Barcelone a l’air alléchante avec une audace qui va porter ses fruits.
  • Le choix d’avoir comme tête de gondole, le décapant Matt Mullican, a l’air un très bon pari.
  • Du côté de nos amis italiens, la galerie de Francesca Minini sera aussi en haut de l’affiche avec les connus et doués Dan Graham et Ghada Amer.
  • Chez les nouveaux exposants, les galeries Kicken Berlin et Matthe Marks de New York sont attendues avec impatience.
  • Parmi les grosses machines, l’artillerie va être de sortie avec Perrotin, Metro Pictures, David Zwirner et White Cube pour faire exploser l’ensemble de nos sens.

Parmi les œuvres à acheter, mon choix serait le suivant :

  • Newborn, Pristina de Bruno Serralongue
  • Silhouette de Paris d’Otto Steinert
  • Governance de Carter Mull
  • Hogs n’Heifers de Rosson Crow
  • Platée «soyez amoureuses, soyez heureuses d’Alain Sechas
  • La statue de Tokyo de Xavier Veilhan
  • La dolce utopia de Philippe Parreno et Maurizio Cattelan
  • Felled Totem de David Hockney
  • Scène de Songe d’une nuit d’été de Ernst Ludwig Kirchner

Pour ces œuvres, il va falloir être actif…

Bonne FIAC et n’hésitez pas à poster vos commentaires !

Cyril Pedrosa Portugal, Retour aux sources et renaissance

Plus vraiment d’inspiration, plus d’envies et pas de projets, l’auteur de BD Simon Muchat végète doucement dans son boulot d’animateur scolaire, et exaspère Claire, sa compagne, qui le voudrait plus investi. Invité à passer quelques jours au Portugal, dont sa famille est originaire et où il n’était plus allé depuis l’enfance, il va y découvrir une autre façon d’exister et d’être — et peut-être le début d’une nouvelle inspiration ? Cyril Pedrosa nous livre un récit introspectif qui explore les plis et replis existentiels d’un quotidien sans histoire, devenu sans consistance et sans saveur. Le récit, aussi, d’une renaissance à soi, à travers la redécouverte d’un lieu d’enfance, noyé dans les brumes du souvenir.

Je ne suis plus très BD depuis un certain temps. Sauf — évidemment — les Mickey Parade de vacances qui constituent une bonne dose de revival.  Mais comme il y a des gens qu’on écoute forcément, surtout quand ils vous parlent de chef d’œuvre, j’ai répondu à une conseil magistral, à un conseil appuyé. Cyril Pedrosa. Pedrosa l’orfèvre. Oui, cette création est un bijou, une merveilleuse parure, un album grandiose. Et des deux faces qui font un livre de bande dessinée : le scénario et le dessin.

La recette gagnante, c’est, comme bien souvent, la simplicité.

L’histoire est celle d’un garçonnet qui pour faire revivre le souvenir de ses ancêtres va faire une sorte de pèlerinage sur la terre de ses anciens.  Ce récit, simple mais efficace, est joliment traité par un dessin au style précis, enjoué, radieux et au mouvement exquis. Le travail sur le rendu de la lumière tend vers un La Tour ou un, toutes proportions gardées.

Un livre qui magnifie la couleur. Une BD qui fait voyager dans la tête et dans les cœurs, donne envie de parcourir le monde. Et comment ne pas se laisser subjuguer par les sentiments qui s’emparent de nous une fois cette œuvre refermée ?

35 euros pour 264 pages de bonheur pourrait paraître onéreux. En fait, il n’en est rien. Tant le rêve n’a aucun prix.

Un chef d’œuvre donc !

Pour regarder les premières pages, cliquez ici

Ed. Dupuis, 16 septembre 2011, 264 pages, 35 €

Jérôme Ferrari > Où j’ai laissé mon âme

1957, Alger. Le capitaine André Degorce retrouve le lieutenant Horace Andreani avec lequel il a affronté l’horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais, les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d’Andreani, d’un tortionnaire à l’autre : les victimes sont devenues bourreaux. Autour de Tahar, figure étonnamment christique de la rébellion, les deux hommes devront trouver les armes pour affronter leurs trahisons intimes.

À travers trois personnages inoubliables, rassemblés dans la douleur par les injonctions de l’Histoire, Jérôme Ferrari, avec une magnifique intransigeance et dans une écriture somptueuse, invite le lecteur à affronter l’intimidante souveraineté de l’épreuve au prix de laquelle se conquiert toute liberté digne de ce nom.
Le tableau pour vous faire une idée : roman court, donc, deux personnages, deux soldats en pleine guerre d’Algérie, une amitié forte, une concentration de sentiments et de temps assez prenante.
L’histoire se déroule en à peine trois journées. Journées pendant lesquelles chacun des deux personnages va se découvrir des émotions, des envies, des convictions, des combats, des rancunes et des espérances.  Une analyse de ce qu’ils sont, ce qu’ils font et deviennent à l’intérieur de cette guerre.
Chacun y va de son récit avec force, intensité et sincérité. L’action devient ainsi de plus en plus poignante au fil des pages. L’émotion nait et envahit le lecteur. La densité du propos accentue la force avec laquelle cette écriture va nous parcourir. Une certaine ambivalence nous pousse parfois à davantage comprendre l’un des héros du roman pour,  au final, préférer l’attitude plus réelle du second.
La qualité rédactionnelle de l’œuvre est grande tant le lecteur est possédé par la narration. La tension a rendez-vous jusqu’avec notre échine pour ne nous quitter que bien après la dernière page lue.
Merci à Bertrand « Truz » Guillot pour ce bon conseil de lecture. Surtout, je ne doute pas un instant que ce billet soit collectif.

Août 2010, 160 pages, 17,00€, Grand Prix Poncetton SGDL – 2010, Prix Roman France Télévisions – 2010

Né à Paris en 1968, Jérôme Ferrari, après avoir été, durant quatre ans, professeur de philosophie au lycée international d’Alger, vit actuellement en Corse où il enseigne depuis 2007. Chez Actes Sud, il a publié quatre romans : Dans le secret (2007), Balco Atlantico (2008), le très remarqué Un dieu un animal (2009, prix Landerneau 2009) et Où j’ai laissé mon âme (parution août 2010).

Rennes > Ouest-France passe à la vitesse supérieure

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Quand Le Mensuel de Rennes est arrivé sur Rennes, l’espoir était grand pour les défenseurs du pluralisme de l’information dans la presse écrite. Car, en dehors des journaux de la ville, du quotidien Ouest-France, du Journal de l’Entreprise et de l’hebdomadaire Sept jours, c’était no man’s land…

Durant les premières années, Le Mensuel a distillé une actualité rennaise traitée de manière différente et intelligente. Leurs dossiers étaient complets, les angles de reportages originaux et leurs infos croustillantes.

Mais, depuis quelques numéros, leurs journalistes ont une légère tendance à s’endormir. Dans leur dernière livraison, trois papiers trouvaient grâce aux yeux des Rennais : « la vente du Picca’, les trente ans du Roazhon Celtic Kop » et  « Y-a-t-il trop de festivals en octobre » dans la capitale bretonne ? Pour le reste, des sujets nationaux (« les femmes de pouvoir », « la fusion Anpe/Assedic » et « les chasseurs de têtes ») étaient retraités à la mode rennaise. Du bon travail, mais… on est un peu loin de l’info locale ! « Ils tournent en rond, » affirmait un chaland au marché, samedi matin. « Je n’ai plus de réassort pour le Mensuel, » convenait un buraliste.

Évidemment, la concurrence est rude. Évidemment, leur équipe de journalistes est réduite. Évidemment, leur liberté de ton a peut-être agacé certains lecteurs et définitivement leurs sources (en particulier politiques). Mais la déception est quasi à la hauteur des espérances. La ville de Rennes avait besoin d’un journal un brin « critique » au-delà des opinions partisanes et des choix politiques. Elle l’a eu quelques mois. La Métropole a toujours besoin d’un autre regard. Sans le pluralisme, peut-on vivre en intelligence ?…

Paradoxalement, leur arrivée dans le paysage médiatique a eu comme effet de secouer la locale rennaise assez ronronnante du quotidien Ouest-France. La direction du journal a changé de rédacteur en chef et de journalistes au sein de la rédaction. Depuis, leur actualité s’est diversifiée. Régulièrement, leurs reportages traitent de sujets pertinents. Certes, en matière de gestion de la ville, le consensus reste de rigueur.

Parfois même, la parole est donnée dans les colonnes d’OF aux opposants de la municipalité en place (respect du pluralisme et du contradictoire qui faisait plutôt la spécificité du Mensuel, il ne faut pas l’oublier). Dans cette veine, dernier exemple en date : l’un de leurs journalistes, Pierrick Beaudais, a traité de l’opposition des Rennais aux nouveaux stationnements payants autour du Mail. Il s’est même excusé dans son papier de ne pas avoir abordé le sujet plus tôt… Il notait ainsi que « jeudi dernier, la Ville organisait une réunion publique sur le projet au théâtre de la Paillette où la presse n’avait pas été conviée (édition du mercredi 12 octobre). »

Si Ouest-France commence à marcher sur vos plates-bandes, il va falloir vous réveiller les gars et les filles du Mensuel ! Pourquoi ? Parce que Rennes a besoin de votre discernement.

                                                                      Jean-Christophe

 

BPO Rennes > Un hôtel quatre étoiles et des restos

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C’est désormais confirmé par Ouest-France dans son édition du samedi 15 octobre. Le groupe Legendre et le groupe Blot ont racheté vendredi dernier les bâtiments composant la Banque populaire de l’Ouest du centre-ville de Rennes. Donnant sur la place des Lices, la rue de la Monnaie et la place Trinité, l’ensemble est constitué de neuf édifices remontant pour certains au XVIIIe siècle.

 

En lieu et place des services de la Banque, les promoteurs veulent sortir un projet digne de ce nom en étroite collaboration avec les Bâtiments de France et la ville. Ils ont trois ans pour peaufiner les choses. Mais à en croire leurs déclarations dans le quotidien local, ils pensent fortement à édifier un hôtel quatre étoiles, des restos avec terrasses sur la place des Lices, une galerie marchande, des bureaux…

La BPO Rennes compte conserver son agence de la rue de la Monnaie. En revanche, elle déplacera l’ensemble de ses collaborateurs à Saint-Grégoire où elle investira un complexe de 15.000m2. Ses travaux seront confiés au promoteur Lamotte et à l’architecte patenté de la municipalité Jean-François Gohlen. Le déménagement n’aura pas lieu avant trois ans.

Le montant de la transaction n’est pas connu et n’a pas été communiqué par le journal. En revanche, les deux promoteurs devront faire preuve de beaucoup d’imagination pour conserver l’existant. Superbe bâtiment du patrimoine rennais, une grande partie orne le haut des Lices depuis le XVe siècle. À l’époque, on y imprimait des billets de banque et on y frappait pièces d’or. Par la suite, l’immeuble abrita les messageries impériales en 1792 avant de devenir l’hôtel de France au XIXe siècle et, enfin, le siège social de la Banque Populaire de l’Ouest en 1920.

Rennes > Cinéma au campus | 18/10

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A Rennes, les étudiants ne manquent pas d’idées. Le mardi 18 octobre prochain, de 18 h à 20 h, l’association Scèn’Art propose une projection de courts-métrages produits l’an passé par les carabins eux-mêmes. Rendez-vous est donné dans l’amphi E1 de Rennes 1, au rez-de-chaussée du bâtiment E.

Une librairie Saint-Anne

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La place Sainte-Anne est devenue une librairie à  ciel ouvert. Et c’est tant mieux !

Bravo à la ville de Rennes d’accepter des bouquinistes sur la place Sainte-Anne ! Tout près du manège qui crache d’égaillants tubes d’antan, les libraires de l’ancien donnent un petit air guilleret à un endroit jugé trop minéral par certains. Loin de la Fnac ou encore de Virgin, ils font leur beurre en livrant aux amateurs de littérature les dernières fournées littéraires glanées ici où là dans des greniers rennais. On y déniche de la poésie (un peu cher tout de même), des ouvrages régionaux, des romans oubliés, des bandes-dessinées… des classiques. Sous leurs grands parasols, les bouquinistes à l’air désabusé vous aident parfois à trouver votre bonheur. Mais le plus souvent, ils vous laisseront à votre recherche personnelle… de peur de gâcher votre promenade littéraire.

Rennes. Que va devenir le château Folie Guillemot ?

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Il y a deux ans, les riverains du centre hospitalier spécialisé Guillaume Régnier pestaient dans les journaux locaux. « On va nous détruire le château Folie Guillemot, » grondaient-ils. Finalement, le groupe Giboire sauvegardait l’édifice et promettait de construire tout autour Les allées du Castel.

Quelques mois plus tard, des immeubles sont sortis de terre sous le regard de leur architecte, Julien Chouzenoux. Mais, convenons-en, la remarquable bâtisse se détériore inexorablement. En y regardant de près, elle présente même de nombreux désagréments. Souhaitons qu’elles ne soient pas irrémédiables.

Interrogée, une riveraine est particulièrement inquiète. « Que l’on détruise des maisons sur le boulevard de Vitré tout proche, je peux le comprendre, » geint-elle. « Mais le château… Il faut faire quelque chose. »  Son petit château doit son nom de « folie guillemot », à la juxtaposition de la faïence vernissée, des mascarons, de terre cuite… Son aile est est particulièrement chargée en décors, avec fronton sculpté en pierre et balcons. Le décor intérieur est aussi éclectique. L’ouvrage est considéré comme remarquable.

 

Habemus Papam !

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Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise…

Ce film est un petit bijou. Et pourtant rien n’était gagné d’avance. Le sujet déjà. Tout le monde connait l’aversion de Nanni Moretti à l’égard de la religion et, notamment, ce qui à trait au Vatican.
On connait aussi la recette de notre maestro : il raconte un truc qui se sublime toujours grâce à la fin de ses œuvres. Sorte de bouquet final de la grâce. C’est ici la même recette qui mène à une délicate et majestueuse réussite. Il fait des films juste pour proposer les fins qu’il nous propose. Vous l’aurez donc compris la fin de ce film est un moment magique. Mais le début n’est pas mal non plus avec cette tension de l’élection. La dérive de notre pape élu est aussi un moment sympathique : cette indécision à vouloir, cette indécision à savoir et cette échappée mi-assurée, mi-incertaine. Et que dire de cette partie de Volley organisée en plein milieu du Vatican ?
Comme une métaphore d’un combat qui s’organise entre la foi et la psychologie de l’âme humaine.
Mais tout cela n’est rien comparé à la performance divine, grandiose et magistrale de Michel Piccoli. Ce comédien est un génie. Et il nous le démontre une fois encore ici.
Une sorte de combinaison parfaite entre le burlesque et la douce mélancolie.
Les trouvailles qui parsèment le film sont aussi une inventivité rare et une beauté magnifique.
La beauté réside en outre dans le décalage entre le côté grand-enfant de nos cardinaux et le côté perdu et apeuré du pape en vadrouille.
On notera – pour être pointilleux – une mise en scène un peu paresseuse, un peu trop appuyée qui souligne un certain manque de subtilité. Pas grand-chose mais assez pour que cela soit imperceptiblement gênant. Mais rien de grave néanmoins.
Un film à voir en tout premier pour Michel Piccoli car il est toujours agréable de voir un génie s’exprimer.

 David

Guy Debord La Société du spectacle

La Société du spectacle est un livre de Guy Debord publié en 1967. Il est composé de 221 paragraphes divisés en 9 chapitres.

La phrase d’ouverture est un détournement de la phrase d’ouverture du Capital de Karl Marx :

« La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s’annonce comme une “immense accumulation de marchandises”. » (première phrase de Marx)
« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. » (première phrase de la Société du Spectacle )

La Société du spectacle est essentiellement une critique radicale de la marchandise et de sa domination sur la vie. Dominationse retrouve dans la forme particulière de l’aliénation de la société de consommation. Le concept de spectacle se réfère à un mode de reproduction de la société fondé sur la reproduction des marchandises, toujours plus nombreuses et toujours plus semblables dans leur variété. Debord prône une mise en acte de la conscience qu’on a de sa propre vie, en place d’une illusoire pseudo-vie que nous impose la société capitaliste, en particulier depuis l’après-guerre.

Selon Debord, le spectacle est le stade achevé du capitalisme. Il est un pendant concret de l’organisation de la marchandise. Le spectacle est une idéologie économique, en ce sens que la société contemporaine légitime l’universalité d’une vision unique de la vie, en l’imposant aux sens et à la conscience de tous. Comment ? À travers une sphère de manifestations audiovisuelles, bureaucratiques, politiques et économiques solidaires. Cela, afin de maintenir la reproduction du pouvoir et de l’aliénation : la perte du vivant de la vie.

Aussi le concept prend plusieurs significations. Le spectacle est à la fois l’appareil de propagande de l’emprise du capital sur les vies, aussi bien qu’un « rapport social entre des personnes médiatisé par des images ». Debord compare le spectacle à la religion de la marchandise.

Collection Folio n° 2788
Parution le 23/01/1996 224 pages
Prix : 5.7  €

Guy Debord (1931-1994) a suivi dans sa vie, jusqu’à la mort qu’il s’est choisie, une seule règle. Celle-là même qu’il résume dans l’Avertissement pour la troisième édition française de son livre La Société du Spectacle : «Il faut lire ce livre en considérant qu’il a été sciemment écrit dans l’intention de nuire à la société spectaculaire. Il n’a jamais rien dit d’outrancier.»

Guy Debord La Société du spectacle

Démolition d’une maison de caractère au 90, rue de Paris

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Depuis quelques jours, une petite affiche est placardée sur la porte d’une maison située au au 90, rue de Paris, non loin du parc Oberthur. Elle est mal scotchée, mais elle dit l’essentiel : Non à la démolition ! Bien qu’elle semble dérisoire, elle alerte tout de même les passants  et dénonce la construction future d’un  projet immobilier. Inquiets, les Amis du patrimoine rennais (encore eux !) veillent au grain. Mais leur mobilisation sera-t-elle suffisante pour épargner cette jolie demeure aux colombages et aux pierres apparentes ? Elle fut naguère la propriété d’un dentiste rennais.