Accueil Blog Page 437

Rennes > De belles plantes pour soigner tous les maux

0

Rue Maréchal Joffre, au pied d’un immeuble haussmannien, les vieux Rennais connaissent cette pharmacie à la devanture d’antan. Mais très peu prennent la peine de lire les panneaux situés derrière la vitrine. Écrits à la main, d’une écriture soignée, ils cachent pourtant des trésors de médecine naturelle. « J’ai toujours eu envie de les tester, » avoue un passant, Jean, un brin hypocondriaque.

Un conseil, Monsieur, prenez de l’épilobe pour soigner l’hypertrophie prostatique. En revanche, Madame aux règles douloureuses fera le bon choix en optant pour l’alchémille. On y croit ou on n’y croit pas. Mais, convenons-en, on aimerait avaler prestement de l’huile de foie de requin pour conforter son processus immunitaire ou encore croquer des pilules de griffonia pour réguler son humeur, son stress, sa mélancolie et ses fatigues psychiques.

Ce n’est pas tout. L’apothicaire conseillera encore de prendre de la Chlorella qui – aux dires de beaucoup – combat la fatigue chronique. Elle prescrira également de la quecertine contre les réactions allergiques et la survenue des troubles coronariens. Mais arrêtons là cet inventaire à la Prévert pour ne souhaiter qu’une seule chose : l’officine doit rester en l’état. Ne serait-ce que pour affronter les froids rugueux de l’hiver venu et se souvenir de ces pharmacopées.

L’âme de Léon Bloy

0

Rien à faire, Léon Bloy reste un des auteurs les plus méconnus de la langue française. Il est bien sûr, cette qualité allant presque automatiquement de pair avec le silence qui entoure son œuvre, l’un de nos plus grands écrivains, la réédition de L’Âme de Napoléon n’ayant pas besoin de confirmer cette banalité. Aucun article, aucune récente publication, pas même celle, en trois volumes prévus, de son colossal Journal inédit ne semble pouvoir changer ce triste constat. Il y a donc fort à parier que, malgré cette louable initiative de la maison Gallimard (qui avait déjà publié L’Âme de Napoléon dans sa collection L’Imaginaire) accompagnée du reste par une bonne préface de Laurent Joffrin, malgré le fait, encore, que certains auteurs très médiatisés tels que Maurice G. Dantec ou Marc-Édouard Nabe ont abondamment parlé des écrits de l’incendiaire Vieux de la montagne, cette méditation sur l’âme de Napoléon ne parvienne, une fois de plus, à sortir de l’enfer de nos lettres dans lequel les prudents de toutes confessions l’ont cadenassée à quadruple tour. En un mot comme en mille, Bloy fait peur, Bloy dérange et il dérange d’abord ses propres rangs, ces rentiers du Calvaire, ces bourgeois de la foi qu’il détestait si cordialement et qui, pour le punir, érigèrent autour de l’écrivain une enceinte de silence. Dès lors et c’est peut-être, finalement, la dernière chance, délicieusement antidémocratique, qui reste aux happy few : seule peut encore goûter Léon Bloy la poignée de rares esprits qui ne craignent pas d’affirmer que le Royaume s’ouvrira, d’abord, pour ses enfants les plus violents. J’ai parlé de l’auteur du fameux Théâtre des opérations, œuvre fort inégale dont l’une des phrases me semble cependant décrire à merveille l’espèce de tâche colossale à laquelle s’est livré Léon Bloy à l’époque où, avec une absence de retenue qui ferait passer les livres d’un Jourde ou d’un Péan pour des bluettes de première communiante, l’écrivain n’avait pas de mots assez durs pour critiquer les textes de ceux qu’il détestait, Émile Zola bien sûr, constamment étrillé, mais aussi Flaubert ou les frères Goncourt, et même Huysmans, qu’il goûta pourtant lorsque parut À rebours puis détesta après Là-bas. Dantec donc, qui écrit : «le cadavre de la littérature française attend encore qu’on s’occupe de son sort, quelque part dans les décombres de notre invisible défaite», évoque indirectement ce qui fut le grand œuvre ou plutôt l’œuvre au noir de Léon Bloy, mort sans laisser d’héritier direct, dans ce domaine, si l’on excepte, lui et lui seul, Georges Bernanos, autre alchimiste de la colère.
Ainsi considéré, c’est-à-dire sous l’angle ou plutôt sous la coupe scientifique du médecin-légiste, il est vrai que Léon Bloy fut un des plus fameux peintres de la dissection, une sorte de Hans Holbein perpétuellement courroucé qui, hélas !, n’eut pas, pour évoquer la force de sa dramatique peinture, de Dostoïevski capable d’en fixer sans ciller l’horreur et la puissance. Car, s’il est certain qu’il existe des liens indissolubles entre l’art pictural et celui de la dissection, le rapprochement du cadavre et de l’écriture, pour surprenant qu’il puisse paraître, n’en est pas moins pertinent. Évoquons ainsi quelques noms de maudits qui, avec Bloy, n’en finissent pas de tourner dans le bal de notre oublieuse mémoire comme le furent et continuent de l’être Georges Darien ou encore Lucien Rebatet, écrivains de la cave ou des décombres plus que de la lumière vive du jour, auteurs qui, conscients de se charger de l’opprobre où les salonniers parisiens exercent leur cure de «docteurs en pureté» (l’expression est de Barbey dont Bloy fut un temps le secrétaire), ne craignent pas d’exposer aux yeux de tous la pourriture de leur époque, la décomposition de l’immense cadavre occidental. Certes, les connaisseurs de l’œuvre de Bloy hurleront de me voir ainsi rapprocher cet exécrateur universel à la plume perpétuellement dégoulinante du sang de quelque exécution littéraire de ces deux auteurs qui, bien évidemment, n’en ont eu le génie, le verbe ni bien évidemment encore la vision mystique grandiose du destin juif. On m’accordera cependant aisément que, comme dans les abîmes de l’océan, toute une population d’écrivains existe – ou plutôt devrait exister, palliant l’incurie de nombre de critiques contemporains – qui a pour charge ingrate d’assainir les profondeurs inconnues des milliers de détritus qui s’y entassent et qui, sans ce travail d’épuration salutaire, finiraient par constituer de véritables atolls, il est vrai rapidement rentabilisés par nos agences publicitaires. Hélas, c’est à notre époque où la profession d’égoutier ne bénéficie d’aucune largesse de la part de l’État que les fosses de la littérature paraissent intarissables.
Il nous faut donc, maintenant plus que jamais, dans les arts comme dans les souterrains puants, quelques natures solides qui ne craignent pas de plonger leurs mains dans la pâte féconde que dégorge voluptueusement notre admirable société, quelques maudits qui, comme le bourreau de Lagerkvist, acceptent de devenir des intouchables, des hors-castes méprisés et pourtant absolument nécessaires à notre survie. Léon Bloy fut de cette trempe, à vrai dire bien rare, peut-être même unique, l’un des seuls du reste qui soit parvenu à réaliser le très surprenant mariage du ciel et du carnaval (voire de l’enfer) ou, pour le dire plus prosaïquement, l’alliance du divin et du grotesque. C’est là l’originalité supérieure de l’œuvre de Bloy qui ne s’est jamais contenté de haïr, ce qu’il fit follement et avec une prodigalité outrancière, mais a été également capable d’aimer, d’admirer et de louer avec une ferveur de martyr. Il témoigna ainsi d’une fidélité sans faille à Baudelaire ou à Barbey mais, fait plus surprenant et moins connu, il fut aussi l’un des tous premiers à rendre compte des Chants de Maldoror de Lautréamont et à tenter de comprendre quelle sorte de feu pouvait alimenter un tel brasier (Gracq parle, lui, de volcan à propos de la prose ducassienne). Là, cependant, n’est pas l’essentiel, même si notre époque manque cruellement, je l’ai dit, d’une plume aussi dévastatrice que l’a été celle de Léon Bloy.

Juan Asensio

Deux dalaï lama > Liberté spirituelle versus contrôle idéologique

Le futur choix par le chef spirituel des Tibétains de son successeur sera « illégal », a prévenu lundi Pékin, en affirmant que le titre de « dalaï-lama » était conféré par le gouvernement central chinois.

« Le titre de dalaï-lama est conféré par le gouvernement central et est illégal dans tout autre cas de figure », a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, deux jours après que le dalaï-lama a déclaré que lui seul choisirait son successeur.

Le chef spirituel des Tibétains, âgé de 76 ans et en exil depuis 1959, a déclaré samedi qu’il déciderait « autour de ses 90 ans » de sa réincarnation. « Lorsque j’approcherai de mes 90 ans, je consulterai les grands lamas des traditions bouddhiques tibétaines, les Tibétains et les autres adeptes du bouddhisme tibétain et procéderai à une réévaluation de l’institution du dalaï-lama pour savoir si elle doit ou non être pérennisée. Ma décision sera prise sur cette base », a-t-il assuré.

Selon la tradition tibétaine, les moines doivent identifier un jeune garçon présentant des signes selon lesquels il est la réincarnation du dernier chef spirituel. Mais le dalaï-lama a évoqué dans le passé une rupture possible avec cette tradition en choisissant un successeur avant sa mort ou parmi les Tibétains en exil. Il a aussi dit qu’il pourrait être ouvert à une élection du prochain dalaï-lama.

« Un ensemble de rituels religieux et de conventions historiques interviennent dans la réincarnation du dalaï-lama et il n’y a jamais eu la coutume d’un dalaï-lama choisissant son propre successeur », a affirmé M. Hong. La Chine affirme avoir « libéré pacifiquement » le Tibet en l’occupant en 1951 et contrôle très étroitement cette région autonome.

(Source AFP)

Benetton > La laine jouit | Expérimental érotique du matériau

Que se passe-t-il quand la sexualité prend son envol hors du livre dédié à l’érotisme ? Le Kâmasûtra (traduction littérale : “les aphorismes du désir”) s’affiche en effet dans les vitrines des magasins du sulfureux créateur Benetton. Depuis le mardi 6 septembre, à Istanbul, Monaco et Milan, les showrooms de l’entreprise de prêt-à-porter donnent à voir une série de quinze sculptures en laine (intitulée “Lana Sutra”. Toutes sont inspirées des positions du Kamasutra et réalisées par l’artiste cubain Erik Ravelo. Dans la veine de ses campagnes de pub provocatrices, Benetton a donc décidé de se rappeler à la mémoire des consommateurs en prenant une position osée.

Rennes > Monsieur Ruland | Une certaine conception du commerce

0

Cinquante cinq ans que Monsieur Ruland tient La Gavotte, à deux pas des Halles. Cinquante cinq ans qu’il ouvre tous les matins sa boutique. L’homme à la fine moustache vend des chaussures et des belles chaussures. Il est en effet l’un des seuls à Rennes qui distribuent la marque Paraboot. « J’en propose à tout le monde, même à des milliardaires,» confie-t-il, le sourire en coin.

Dans les années cinquante, Monsieur Ruland aidait son chausseur de père, à Chateaubriand, en Loire-Atlantique. Puis, au 24 boulevard de la Liberté, à Rennes, le jeune étudiant enfilera la tunique de son géniteur et prendra en mains une affaire vite florissante achetée par son père. « J’ai eu jusqu’à quatre employés, deux vendeuses et des apprentis. »

Dans ce quartier de Rennes, populaire, le commerçant est devenu une figure rennaise. Toujoursparaboot Ruland souriant, il accueille les clients avec délicatesse, politesse et respect. Dans un magasin devenu musée, les Rennais font un bond en arrière des plus agréable. Ils retrouvent avec délice le vieux comptoir en bois, les vieilles boites de chaussures, l’odeur du cirage, un vieux cheval à bascule et les vieilles affiches Bally.

Monsieur Ruland passera-t-il la main ? Le chausseur en parle librement. « Bien sûr, cela arrivera un jour, dans un an ou deux ans,» affirme-t-il. Mais visiblement, l’acheteur ne sera pas n’importe qui…Car le commerçant vendra sûrement à celui qui respectera un tant soit peu l’endroit. « Aujourd’hui, nous sommes un peu trop dans l’ère des designers d’intérieur, » regrette-t-il. Le commerce est parfois une affaire de coeur que la raison ne connaît pas et tant mieux.

Oscar Wilde > Beauté, morale et volupté en Angleterre | 13/09–15/01

0

Cette exposition du Musée d’Orsay explore l’« aesthetic movement » qui, dans l’Angleterre de la seconde moitié du XIXe siècle, se donne pour vocation d’échapper à la laideur et au matérialisme de l’époque, par une nouvelle idéalisation de l’art et de la beauté. Peintres, poètes, décorateurs et créateurs définissent un art libéré des principes d’ordre et de la moralité victorienne, et non dénué de sensualité.
Des années 1860 à la dernière décennie décadente du règne de la reine Victoria, qui s’éteint en 1901, ce courant est étudié à partir des oeuvres emblématiques de Dante Gabriel Rossetti, Edward Burne-Jones et William Morris, James McNeill Whistler, Oscar Wilde et Aubrey Beardsley. Tous sont réunis dans une même quête associant la création artistique à l’art de vivre et qui trouve des terrains d’expression féconds dans les domaines de la photographie, des arts décoratifs, du vêtement et de la littérature.

 

 

 

Pour une « nouvelle » prison…

Alors que la population carcérale atteignait son pic historique le 1 mai 2011 – 64 584 détenus – le président de la République, Nicolas Sarkozy, a annoncé le mardi 13 septembre la construction de 30 000 places de prison supplémentaires à l’horizon 2017 pour accélérer l’exécution des peines et mettre un terme à la surpopulation carcérale – point noir du système pénitentiaire français.

 

En l’espèce, si le monde tournait parfaitement rond et la prison était un havre de pénitence et de réinsertion, la raison nous pousserait à accepter sans broncher cette augmentation. Tant s’en faut. La crise économique et financière, le collapsus moral des élites et la perpétuation des sous-cultures carcérales interrogent la pertinence de cette décision politique.

Généralement, il y a deux points de vue qui s’affrontent vis-à-vis de cette thématique. D’une part, celui des personnes qui font éperdument confiance en nos élus en ne réfléchissant aucunement aux conséquences fâcheuses d’une politique pénale uniquement centrée sur le chiffre et l’exécution de la peine. D’autre part, celui des personnes, un peu plus soucieuses, qui n’ont de cesse de réclamer des avancées humaines et matérielles et un traitement pénitentiaire sinon plus équitable, du moins alternatif.

Le problème est que les premiers, mélangés à la masse des indifférents, sont plus nombreux que les seconds. D’où un boulevard laissé aux hommes politiques de divers bords pour s’exprimer sur ce sujet à leur guise, sans qu’aucun vrai débat émerge sur le sens de la peine.

Pourtant, de nombreux intervenants travaillent sur les questions pénales et pénitentiaires, établissant des constats limpides et proposant d’autres solutions. Mais peu d’entre eux sont réellement écoutés en haut lieu. Pour preuve, un des rares qui a vu son idée reprise est, comme par hasard, un ancien politicien, Pierre Botton. Il a échafaudé un concept de prison-réinsertion. Autrement dit, un projet utopique qui verrait des prisonniers salariés régler leur loyer tout en travaillant pour un salaire proche du SMIC ! Vaste gageure, reconnaissons-le, en ce monde social où le citoyen lambda n’a pas déjà forcément un travail qui lui assure une existence digne du monde occidental…

Alors que manque-t-il à notre société pour qu’une politique pénale plus sensée apparaisse ? Rappelons d’abord trois constats qui s’opposent diamétralement à la situation.

Primo, il est nécessaire de réaffirmer que la prison peine à être un lieu adéquat de réinsertion. Le plus souvent, c’est un endroit pathogène où le détenu détériore sa santé, voire apprend à devenir délinquant.

Deuxio, il paraît de plus en plus évident que les nouvelles constructions carcérales n’améliorent pas le climat carcéral.

Tertio, il est démontré que l’augmentation du nombre de prisonniers dans un pays n’a jamais fait baisser la délinquance.

Tout cela est connu. Il suffit de se pencher sur les études relatives au système pénitentiaire américain. En janvier 2010, la population pénale des Etats-Unis était de 2,3 millions de détenus, soit 0.7 % de la population. En valeur absolue, ce pays compte plus de prisonniers que la Chine ou la Russie ! Pourtant, c’est bien de lui qu’on s’inspire pour construire de nouvelles prisons et déléguer le pan de la formation professionnelle, voire la réinsertion, à la gestion privée, et condamner les délinquants. On prend exemple sur le plus mauvais des élèves : celui qui voit sa délinquance croître à un rythme infernal malgré une procédure pénale implacable.

Aussi, si l’on veut réformer la prison française de manière positive, il faudrait au moins agir sur ces trois points.

Concernant la peine de prison, les dégâts sont parfois tellement sévères qu’on ne peut pas se priver d’une évaluation de l’état de santé du détenu lors de sa pose d’écrou par un médecin généraliste étranger au milieu pénitentiaire. Ainsi, à sa sortie, le libéré pourra refaire un contrôle médical et réclamer sur cette base des dommages et intérêts, en cas de préjudice flagrant.

Par rapport à la construction des nouveaux établissements pénitentiaires, il faut arrêter de déshumaniser les prisons par une modernité de mauvais aloi. Il est nécessaire de repenser ces architectures en s’inspirant de certaines prisons nordiques : insérées dans la forêt, décloisonnées, harmonisées, portées par des énergies positives. Somme toute, imprégnées d’humanité, de bienveillance sévère mais respectueuse.

Quant à la surpopulation carcérale, le mieux, pour la combattre, serait de réserver la peine de prison aux infractions les plus graves, d’inventer d’autres formes de réparation et d’imposer un numerus clausus au milieu carcéral.

L’objectif visant à l’accélération de l’exécution des peines est en effet un leurre. Pour certaines condamnations, qu’une peine soit exécutée plus tardivement n’a pas une énorme influence sur la récidive. Ce serait même souvent un levier pour lutter contre, car l’individu doit se tenir à carreau durant cette durée pour ne pas rajouter à son problème. Ce laps de temps intermédiaire (entre la condamnation et l’exécution) est d’ailleurs utilisé par le Juge de l’application des peines pour aménager les peines de moins de deux ans « dans la mesure du possible et si leur personnalité et leur situation le permettent, en des peines de substitution d’une semi-liberté, d’un placement à l’extérieur, d’un placement sous surveillance électronique, d’un fractionnement ou d’une suspension de peines, d’une libération conditionnelle ou de la conversion de peine ». Ce moment est donc propice à l’indemnisation des victimes, à l’amendement vis-à-vis de la société.

Somme toute, nous avons les moyens d’inventer une politique pénitentiaire qui coûterait moins cher au contribuable et élèverait d’un cran notre conscience humaine et spirituelle collective. Pour cela, nous devons sortir des vieux schémas idéologiques qui perpétuent un monde carcéral plus proche de la série américaine Prison break que des Lumières et de l’héritage d’humanisme chrétien de la France.

Mettons fin au mécanisme de la stigmatisation pour entrer dans un nouvel âge d’application des peines.

Daniel Delaveau à nouveau maire en 2014 ?

Lors de l’émission de TVR35, vendredi soir 23 septembre, en direct et en public, à l’espace Ouest-France, le maire de Rennes Daniel Delaveau a laissé entendre au journaliste Philippe Delacotte (ancien de France bleue) qu’il pourrait repartir en 2014. “Je m’inscris dans la durée,” lui a-t-il indiqué. Une réflexion qui a aussitôt déclenché le questionnement du rédac chef de la télévision de  la municipalité rennaise : “Si je traduis, vous êtes candidat…”.“Vous êtes un bon traducteur,” lui a rétorqué l’élu. La nouvelle va faire grand bruit chez les jeunes prétendants du parti socialiste rennais. Depuis quelques temps, ces derniers affutaient leurs armes avec une telle vigueur qu’on les entendait à dix lieux de la Mairie.

Rennes La Mouette s’envole…

0

Bien triste nouvelle pour les habitants du quartier Saint-Hélier : Leur poissonnier quitte les lieux…

Il vendait poissons, crustacés et plateaux de fruits de mer depuis les années soixante-dix. On s’y pressait de toute la ville. A tel point que les propriétaires de l’endroit, la famille Etienne, ouvrirent bientôt d’autres poissonneries, ici et là dans Rennes, sous la même enseigne.

Dans leur secteur, leur affaire fut même l’une des plus florissantes de France ; et elle le reste encore aujourd’hui.

Pour la petite histoire, l’un des fils des gérants, Samuel, est aujourd’hui un présentateur de télévision sur une chaîne nationale.

Marché des Lices de Rennes, Café ambulant !

0

Voilà une initiative qui risque de déplaire aux cafetiers des Lices. Mais bon, il faut que chacun vive… Saluons le courage de cette jeune femme qui vend ambulamment café (1 euro), soda (1 euro), chocolat (1,50 euro), thé (1 euro), jus de fruits (1, 50 euro) et friandises. Poussant son chariot, elle déambule dans les allées du marché du lices sous une ombrelle au blanc immaculé. On ne connaît pas encore le petit prénom de cette charmante commerçante ambulante. Mais nul doute qu’elle deviendra rapidement une figure du marché du samedi matin puisqu’elle est déclarée en bonne et due forme.

Rennes > De l’art de la rue du côté de chez Rockin ronnie

0

Rue de la Motte Fablet, dans le centre ville, petite trouvaille artistique dans la cour du rocker Ronnie. Sur le mur qui emmène vers le disquaire, la jeune femme au regard de manga et à l’opulente poitrine surgit de la pénombre et… de l’inspiration d’un jeune artiste en herbe. En ce jour soleilleux de marché, elle nous réconcilie avec l’art de la rue, pas toujours réussi dans la capitale rennaise. On aime et on photographie pour un peu d’éternité colorée.

Des neutrinos neutraliseraient la théorie de la relativité d’Einstein

Le grand amphithéâtre de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), près de Genève, a été pris d’assaut, vendredi 23 septembre, par un ensemble de journalistes du monde entier. Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par Antonio Ereditato, aurait mis en évidence la propagation de neutrinos à une vitesse supérieure de la lumière. Cette découverte datant du mois de mars vient d’être annoncée avec une prudence mêlée de confiance. Si cette découverte est confirmée, c’est la théorie de la relativité d’Einstein et le concept d’espace-temps qui vont devoir être réévalués étant donné le postulat accepté depuis un siècle que la vitesse de la lumière est une limite absolue qu’aucune particule ne saurait dépasser. Serions-nous à l’aube d’une révolution de la physique et de notre perception de l’univers?

Les faisceaux de neutrinos produits au CERN, en Suisse, ont été envoyés à plus de 700 km, à travers l’écorce terrestre, jusqu’au laboratoire italien souterrain. Ont été observés plus de 15 000  neutrinos qui se déplaceraient à une vitesse 20 x 10-6 supérieure à celle de la lumière, la vitesse cosmique limite. Compte tenu de l’importance d’un tel résultat, des mesures indépendantes sont nécessaires avant qu’il puisse être infirmé ou confirmé. Mais souligne Antonio Ereditato, de l’Université de Berne :

« Ce résultat est une surprise totale. Après des mois d’études et de recoupements, nous n’avons découvert aucun effet dû aux instruments qui pourrait expliquer le résultat de la mesure. Les chercheurs de la collaboration OPERA vont poursuivre leurs études, mais nous attendons également avec impatience des mesures indépendantes qui permettront d’évaluer pleinement la nature de cette observation. »

On nage un peu dans l’inconnu. De fait, un phénomène similaire avait déjà été constaté dans un accélérateur de particules il y a une dizaine d’années. Des scientifiques avaient constaté la présence d’un photon unique en 2 points distincts de sa propre trajectoire. Pendant une infime fraction de temps, le photon aurait-il dépassé sa vitesse intrinsèque – autrement dit celle de la lumière ? Mais, aujourd’hui, c’est une particule dotée d’une masse qui semble avoir dépassé la vitesse de la lumière, autrement dit qui aurait mordu le futur ? De fait, si aucun événement ne peut dépasser la vitesse de la lumière, aucun moment présent n’est censé pouvoir exister au-delà. Doit-on suivre Einstein : « Si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits. »

Pour résoudre cette contradiction, certains émettent l’hypothèse que la relativité générale d’Einstein demeurerait vraie, mais que des replis d’espace non indépendants mais autonomes pourraient s’insérer localement dans l’espace total. Dans cette veine, d’autres évoquent la présence de microdiscontinuités sur la trajectoire des neutrinos. Ce seraient des structures plus ou moins continues de l’espace-temps, des micro-espaces ou les lois de la physique différeraient. Des trous de ver, des tunnels par lesquels les neutrinos transiteraient sans que ne changeassent leurs vitesses ? Une autre dimension existerait-elle ?

Comme on le voit, l’interrogation porte moins ici sur l’évaluation de la vitesse que sur la réinterprétation du contexte, soit l’environnement spatial traversé. Certes, mais certains remarquent que les neutrinos traversent l’espace, dont la terre, sans interagir avec la matière. Ce qui en fait une particule difficile à suivre. Enfin, on peut aussi suggérer que la théorie d’Einstein reste cohérente et fondée, mais que la vitesse-limite maximale, qui était entée sur celle de la lumière, pourrait être en fait plus élevée. Reste que dans le vide, la lumière se déplace à environ 300 000 km/s ; elle constitue donc en théorie et en pratique un indépassable. Sans lumière, rien n’existe. La lumière comprend les ténèbres, mais la réciproque est fausse.

Reste que nous touchons là des réalités d’une quasi-intangibilité. Elles nous rappellent avant tout que les paradigmes scientifiques, malgré leurs prétentions, peuvent être bousculés, voire profondément transformés. Plus la science connaît, plus elles engendrent des chemins inconnus à explorer. S’il est bien excitant de les parcourir, gardons à l’esprit l’adage du maître :  « Rien n’est plus proche du vrai que le faux. »

Nicolas Roberti

Presse locale, difficile pluralisme > Débat | 27 septembre

L’Aire de Rennes, l’association des lecteurs de notre bienveillant confrère le Mensuel de Rennes organise un débat en collaboration avec l’Institut d’Etudes politique : Pourquoi le pluralisme est-il si difficile dans l’information locale  ? Y participeront : Yvon Rochard, professeur à l’IEP,  co-fondateur du Canard de Nantes à Brest, Gilles Kerdreux, représentant  du Syndicat national des Journalistes, service Culture Ouest-France, Killian Tribouillard, rédacteur en chef du Mensuel de Rennes. La soirée est animée par Bertrand Gobin, journaliste indépendant, président du Club de la presse de Bretagne.

Le Mensuel participera à la conférence-débat intitulée « Presse locale, difficile pluralisme » à l’Institut d’études politiques de Rennes, organisé par l’association l’Aire de Rennes. Au menu, les questions suivantes : « Pourquoi le pluralisme est-il si difficile dans l’information écrite locale ? » et « Comment l’information locale peut-elle être plurielle et contribuer à la réflexion du citoyen ? ».

Animé par Bertrand Gobin, journaliste indépendant et président du club de la presse de Rennes et de Bretagne, le débat réunira Killian Tribouillard, rédacteur en chef du Mensuel, Yvon Rochard, intervenant à l’IEP de Rennes et co-fondateur de Canard de Nantes à Brest, et Gilles Kerdreux, représentant du Syndicat National des Journalistes et membre du service Culture d’Ouest-France.

Ce débat s’adresse à tous les citoyens. L’entrée est gratuite.

Pratique.
Mardi 27 septembre – 20 heures
IEP Rennes
106, boulevard de la Duchesse Anne 35000 Rennes

La Paix c’est quoi pour vous ? > Les Rennais appelés à s’exprimer | 20 septembre-15 octobre

La culture de la Paix c’est quoi ? Selon la définition des Nations-Unies, la culture de la paix est un ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes et les États. Depuis 2001, l’Assemblée Générale des Nations Unies a promulgué le 21 septembre, journée internationale de la paix. À Rennes, depuis 2009, le Mouvement de la paix a décidé de donner à cette journée une dimension nouvelle en appelant à deux semaines d’actions sous le titre « Tout Rennes cultive la paix ».

L’invité d’honneur en quelque sorte pour cette journée est monsieur Bugada, lequel représente les Nations-Unies en tant que chargé de la communication avec la France au titre de l’UNRIC. Lundi 26 septembre 2011, à 18h, table ronde et débat à l’Hotel de Ville de Rennes sur le thème : “Journée internationale de la Paix et société civile: se faire entendre ?” Le débat traitera du thème indiqué ci-dessus, mais aussi plus largement des droits humains de manière générale et plus particulièrement les rôles respectifs des institutions internationales comme l’ONU, des États et de l’opinion publique. Pour ce débat, dans une logique du « penser globalement et agir localement » participeront au débat : Pierre BUGADA Responsable de la communication de lʼONU en France au sein de l’UNRIC-centre régional d’information des Nations Unies pour l’Europe), Roland NIVET- Président du comité de Rennes du  Mouvement de la paix, Jean LAURENT, Président  départemental de CCFD -Terres Solidaires35, Marie-Anne CHAPDELAINE, adjointe au Maire de Rennes en charge de l’égalité des droits et de la laïcité.

Programme :

Soyez les acteurs du débat sur Opinews ! Venez débattre en direct sur Opinews sur le thème suivant :

« La culture de la Paix c’est quoi ? Quelles valeurs, quels objectifs ?”

Se connecter à http://www.opinews.com/ Vendredi 23 Septembre à 20h30

Solidarité internationale

« La guerre en Afghanistan : quel bilan ? Quelle issue ? »

avec Mariam ABOU ZAAB chercheuse à l’INALCO (Institut National de Langues et cultures Orientales), affiliée au CERI, spécialiste de l’Afghanistan.

Université de Haute Bretagne (UHB Rennes2) – campus de Villejean (Amphi E1)

Mercredi 28 septembre 2011 de 18h à 20h

« Amani Leo ! La paix maintenant ! en Afrique et dans le monde »

Est-ce possible comme le demandent les femmes du KIVU en RDC ? Quels partenariats nécessaires entre les peuples ? Quelles actions mener ? Avec la participation de Charles NEPA, membre de l’ACB-Angola Congo Bretagne, originaire de BUKAVU au KIVU (RD Congo) et de Tony BUSSELEN auteur du livre « Une Histoire populaire du Congo », de Marie Léonie KINGANSI (Présidente d’ACB) et Kika KASINDI (ACB et Mouvement de la Paix), originaire de BUKAVU

Débat précédé de 2 films sur Patrice Lumumba et sur le FSM de Dakar. Maison des Associations, 6 cours des Alliés,

Pour la Paix, les jeunes prennent la parole

Avec la participation de Julien BODJOKO ancien enfant-soldat auteur du livre « j’étais enfant soldat » paru chez Plon, Président de l’Ambassade des jeunes victimes des guerres, Fatimata BARRY jeune réfugiée politique de Mauritanie – SOS-Excision, Marcos ESTRADA, jeune brésilien coordinateur du réseau mon- dial « Youth Team for a Culture of Peace » rédacteur du rapport remis à Ban Ki Moon sur les activités de la société civile pour la promotion d’une culture de la paix, des jeunes de Rennes LINDA, CELIA, CHLOE, ABDOULAYE, SERVANE, ROSEMARY et d’autres etc., rendront compte d’expériences et d’initiatives pour la paix etc … Vidéos, Powerpoint, expositions. Dans le cadre du projet « citoyen de mon quartier, citoyen de ma planète ».

Rennes Métropole, avenue Henri Fréville – métro Clémenceau, mercredi 5 octobre de 18h à 21h

Cinéma

Avant-première du film « Plus jamais peur »

le 27/09 à 18h à l’Arvor. Documentaire réalisé par Mourad Ben Cheikh sur la révolution tunisienne de 2011. Film été présenté à Cannes. Cette séance sera suivie d’un débat avec le réalisateur.

Cinem’attac : film « Vers un crash alimentaire ». Suivi d’un débat : souveraineté alimentaire et finances, relations Nord-Sud. Samedi 1er octobre à 18h à la Maison Internationale de Rennes.

La compagnie du Tiroir > La supplication de Svetlana Alexievitch

La compagnie du Tiroir est implantée à Laval depuis sa création en 1987, plus précisément aujourd’hui au Petit Théâtre Jean Macé. Elle s’adresse à un public varié issu de tous les quartiers mais aussi des zones rurales. Aujourd’hui, autour du responsable artistique Jean-Luc Bansard, une vingtaine d’intermittents est soutenue par une équipe de permanents qui font vivre à la fois les créations de la compagnie (une à deux par an, trente à ce jour) et un lieu de diffusion. Leur dernière création, La supplication, a déjà été représentée plusieurs fois depuis le printemps et continue à se produire (notamment, aujourd’hui à 20h30 à la Mancellière). Présentation enrichie des précisions apportées par son directeur artistique.

Présentation
Après la catastrophe de Tchernobyl, la journaliste et écrivain Svetlana Alexievitch recueille les témoignages des victimes et écrit La Supplication. La dissidente biélorusse s’efface derrière leurs paroles : les uns et les autres ne savent pas comment réagir devant un phénomène dont certains prétendent qu’il est anodin. Faut-il partir, fuir, tout abandonner, tout perdre ? Comment survivre, comment se révolter, et contre qui ? Telles sont les questions que posent ces récits. Le théâtre d’aujourd’hui doit pouvoir saisir leur histoire contemporaine et la mettre en lumière. La parole des victimes de Tchernobyl doit être lue, entendue, et nous renseigner sur nous-mêmes jusqu’à rendre impossible une nouvelle catastrophe.

Jean-Luc Bansard, pourquoi avoir retenu les Témoignages recueillis par Svetlana Alexievitch ?
Ma rencontre avec le drame de Tchernobyl s’est faite par la lecture de ce livre. Je crois qu’un artiste de théâtre qui, par définition, porte une parole publique ne prend la parole sur scène que pour dire au monde qu’il pense du monde. Ce choc du nucléaire est un tournant dans l’histoire de l’humanité : l’homme est dépassé par son invention jusqu’à mettre en danger sa propre existence. Ce livre de Stvetlana Alexievitch est une parole qui parle au monde par la voix des sans voix, la voix des sinistrés;
En tant  comédien metteur en scène, je me dois d’être l’interprète de ceux qui ne peuvent parler.
Pour “dire Tchernobyl”, Tsvetlana a choisi elle aussi la voix des sans voix sans parler elle-même. Je me reconnais dans cette démarche et je la fais mienne.

Pourquoi en faire une lecture accompagnée d’un violoncelle ?
Deux violoncelles accompagnent la lecture avec des œuvres de Bach, de Bartok et des improvisations. Pour moi, le violoncelle est l’instrument le plus proche de la voix humaine.
Nous disons le texte à deux voix, ce qui fait avec les deux violoncelles, quatre voix. Nous approchons là du théâtre antique des grandes tragédies grecques, celle des chœurs à voix multiples.
Le livre d’Alexievitch est conçu comme un récital d’un chœur antique et tragique, nous tentons de transmettre ce sentiment.

Au-delà de la question environnementale, quel message, questionnement ou sentiment spirituel souhaitez-vous susciter chez les spectateurs ?
Notre but est d’abord de transmettre l’humain par le menu, par l’intime. C’est un chemin peut-être pour atteindre l’infime du monde, sa fragilité.
Les “messages” au théâtre sont très difficiles à faire passer. Le risque du “militantisme” appartient plutôt à la rue et à la force des masses en mouvement qui devraient – si la conscience collective le permet – se lever après Fukushima  – remake de Tchernobyl.
Pour nous, fragiles comédiens – tout comme les fragiles victimes démunies de Tchernobyl – n’avons que la force de nos émotions et de notre sincérité pour émouvoir et éveiller les consciences. C’est à quoi nous voulons contribuer.
Comme l’écrit Tsvetlana Alexievitch :

De Tchernobyl nous ne connaissons presque rien. […] C’est un mystère qu’il nous faut élucider. C’est peut-être la tâche du XXIe siècle. […] Reconstituer les sentiments et non les évènements.

Propos recueillis par Nicolas Roberti

Renseignements et réservations
tel : 02 43 91 15 66
fax : 02 43 66 97 85
mail : envoyer un mail

Francs-maçons, En quête de visibilité ?

Jeudi 22 septembre, à l’Institut régional du travail social, six vénérables maîtres des Loges maçonniques de Rennes et de Laval ont invité Alain Noël Dubart, Grand Maître de la Grande loge de France, pour s’exprimer sur le thème : “La Grande loge de France : une spiritualité et un humanisme pour notre temps.” Les trois principales obédiences de France sont présentes dans le bassin rennais. Enquête de visibilité.

 

A Rennes, deux endroits sont connus du grand public pour accueillir des francs-maçons. Au 24, rue Thiers, non loin de l’hôtel de Police, des frères du Grand orient se réunissent dans la loge maçonnique, dite de la Parfaite union, depuis plusieurs décennies. Leur sensibilité est plutôt socialiste athée, parfois déiste, rarement chrétienne ; la sphère sociale et politique est très présente dans leurs travaux (au détriment du travail symbolique et spirituel, selon certains). Leur immeuble, constellé d’inscription en mosaïque et de décor en relief (voir notre photo) fut construit en 1931 par les entrepreneurs  Jallamion et Barré. Il avait été édifié à la demande de Monsieur Abadie, propriétaire et président de La Loge et sur les plans de l’architecte Lucien Daboval. Le bâtiment comprendrait un logement de deux pièces (chambre, cuisine) au rez-de-chaussée, une salle de réunion (temple) et une bibliothèque à l’étage.

Moins connu est l’immeuble Printania, situé rue de l’Hôtel Dieu. Il abriterait les loges de la Province de Bretagne de la Grande loge nationale française. Cette dernière Grande loge marquée à la droite politique et réputée plus spiritualiste (mais aussi, dans le sud de la France, affairiste) traverse depuis quelques temps des troubles violents (notamment, une guerre intestine autour d’un Grand-Maître autoritaire et bling bling largement contesté par ses troupes) qui se traduisent en batailles juridiques.

A Saint Jacques de la Lande, non loin de l’avenue qui mène à l’aéroport, se retrouvent les frères de la Grande loge de France. Ces ‘centristes’ de la maçonnerie professent une démarche spiritualiste et sont en majorité croyants.

On remarquera que les françs-maçons cherchent à ouvrir leurs portes depuis quelques années pour expliquer aux profanes leurs démarches spirituelles. Une tendance qui ne cesse de se confirmer.

François-René de Chateaubriand > Quelle postérité rennaise?

0

À Rennes, l’écrivain François-René de Chateaubriand fut en 1781 et 1782 élève de l’ancien collège de jésuites, aujourd’hui lycée Émile Zola (voir notre photo). Pour en témoigner, une plaque est d’ailleurs scellée sur la façade de l’église Toussaint qui est située derrière l’établissement scolaire.

Un peu plus tard, en janvier 1789, Chateaubriand était toujours à Rennes, rue Victor Hugo. Il participait à la dernière réunion des États de Bretagne où les députés jurèrent ensemble de demeurer fidèles à l’ancienne constitution du Duché souverain de Bretagne. Bravant l’autorité royale, lui et ses amis sortirent du couvent des Cordeliers les armes à la main pour combattre le camp opposé. Là encore, une plaque est posée à l’endroit même de l’altercation.

L’écrivain décrit cet épisode dans ses Mémoires d’outre-tombe (Livre 5, chapitre VII). Un brin orgueilleux, il explique à ses lecteurs que si le sort avait décidé qu’il soit tué, la France aurait perdu un génie… Mais au-delà de cette outrance, François-René de Chateaubriand mériterait peut-être une attention plus marquée dans notre belle cité. Car, bien que l’on soit très peu à lire ses écrits (si, si), il n’en reste pas moins l’un des des plus grands auteurs français.

Pour la nouvelle rentrée littéraire, trois livres lui sont consacrés. Dans le Souvenir du monde, essai sur Chateaubriand (éditions Grasset), Michel Crépu écrit dans sa préface : “Il y a du bonheur à lire, à entendre Chateaubriand. Beaucoup de Bonheur. D’autres bien sûr, savent nous rendre heureux. Mais avec lui, c’est autre chose.” Cet “autre chose”, Emmanuel Godo tente de le retrouver dans son récent ouvrage, Génie du Christianisme de Chateaubriand. “La critique n’a pas pris l’habitude de le traiter avec tout le sérieux qu’il le mérite, lui reprochant tout à tour son insincérité, son opportunisme, sa frivolité…”, affirme-t-il. Rien de tout cela non plus dans l’édition établie par Michel Brix, Des études historiques de Chateaubriand. Le romancier est avant tout présenté comme un érudit de la psychologie humaine. Pour notre part, on saluera juste celui qui fut un ardent défenseur de la presse. C’est déjà beaucoup.

les Restos du coeur meurtris

En Europe, 80 millions d’Européens vivant en dessous du seuil de pauvreté. Pourtant, le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) devrait être diminué de 400 M€ en 2012. Cette décision pose problème aux bénéficiaires de ces aides, notamment les Restos du Coeur de toute la Bretagne. Les Restos ont accueilli en France cette année environ 850 000 personnes chaque jour et servi 100 millions de repas. Durant les trois dernières années, 160 000 bénéficiaires supplémentaires sont venus chercher de l’aide aux Restos.

 Créé en 1986 par Jacques Delors et sous l’impulsion du mouvement associatif et de Coluche, le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) permet depuis 25 ans d’apporter une aide alimentaire à 13 millions d’Européens vivant sous le seuil de pauvreté. Ce programme permet de mettre à disposition des États membres qui le souhaitent des matières premières agricoles issues des stocks d’intervention de la PAC (Politique agricole commune).

Ce programme de 480 M€ correspond à 1% du budget de la PAC, représente environ 1 € par Européen et 30 fois moins que l’aide débloquée pour la seule Grèce. En France, le programme est de 72 M€ et aide près de 4 millions de personnes à se nourrir par l’intermédiaire de quatre associations : les Banques Alimentaires, la Croix-Rouge française, le Secours populaire français et les Restos du Cœur.

Or, à la demande de 6 pays de l’Union (Allemagne, Royaume-Uni, République tchèque, Suède, Danemark, Pays-Bas), la Cour européenne de justice a condamné le PEAD en raison de son organisation non conforme. Résultat : la Commission européenne a diminué son budget de 75%. Le programme est  passé de 480 à 113 M€. La part de la France est amputée de près de 80% et passe ainsi de 72 à 15 M€, soit l’équivalent de 130 millions de repas en moins. C’est environ 4 millions de Français qui vont être privés d’aide alimentaire. Aussi les Restos du Coeur de la Bretagne pris dans leur ensemble vont-ils bénéficier d’une aide totale inférieure à 1M€.

Cette décision est d’autant plus une catastrophe que la crise économique que nous connaissons semble vouloir prospérer. Cette séquence de paupérisation constitue un danger pour la France, son équilibre social et son idéal national. Quant à l’Europe, elle fait face à une crise alimentaire comme rarement depuis l’après-guerre. Malgré ses efforts, le Gouvernement français n’est pas parvenu à convaincre ses homologues le 20 septembre à Bruxelles. L’avenir du PEAD été différé à la fin octobre.

Quoi que l’on pense du bien-fondé ou non du choix des instances européennes, on regrettera le caractère précipité, non progressif, de cette coupe sombre. Que faire en pratique ?  Réduire le nombre de paniers-repas et leur contenu ? Autrement dit, donner moins à ceux ont déjà peu. Quelques pistes possibles : augmenter la collecte des aliments bientôt périmés dans les magasins de moyenne et grande tailles. Chaque jour, une cinquantaine véhicules sillonnent les départements bretons. Si ce n’est que de plus en plus magasins rechignent à donner les produits en fin de terme et les mettent en vente avec des réductions allant de 25 à 75%. Reste une ultime aide, la première de toutes, ce qui a fait la force des Restos du Coeur : nous tous, Rennais, Nantais, Saint-Lois, Brestois, Angevins, Lavalois, Châteaulinois, etc.

Adresse des Resto du Coeur en Bretagne

Philippe LE MESCAM
15bis rue de la Roberdière, ZI route de Lorient
35000 – RENNES
Téléphone : 02.99.23.70.30
Fax : 02.23.25.06.45

Michel CLEACH
30 avenue Gontran Bienvenu – Zone du Prat
56000 – VANNES
Téléphone : 02.97.63.01.41
Fax : 02.97.63.09.28

Daniel LE ROLLAND
10bis rue Berthollet
22000 – SAINT-BRIEUC
Téléphone : 02.96.61.70.10
Fax : 02.96.61.00.71

Henri LE GOURRIEREC
17 Grand’Rue
29150 – CHATEAULIN
Téléphone : 02.98.86.60.03
Fax : 02.98.86.60.03

Stéphanie CORDEIRO
5 rue de la Garde – BP 13528
44335 – NANTES Cedex 3
Téléphone : 02.28.23.51.51
Fax : 02.28.23.52.02

Daniel WIEST-GUDIN
44 rue Henri Batard – Zone des Alignés
53000 – LAVAL
Téléphone : 02.43.01.46.41
Fax : 02.43.69.56.31

Michel BEZARD
157 rue Jean Boucard
50000 – SAINT LO
Téléphone : 02.33.06 00 02
Fax : 02.33.06 00 02

Jean-Pierre MENANTEAU
11 rue du Mail
49100 – ANGERS
Téléphone : 02.41.25.40.59
Fax : 02.41.24.02.14

Cathédrale de Rennes Restauration in… vitraux

0

La cathédrale de Rennes a trouvé un maître verrier à sa hauteur. Henri Hembold va s’occuper de la restauration de six des vitraux de l’édifice religieux. Né à Rennes en 1955, l’artisan n’est pas un novice en la matière. Il collectionne les compétences, les médailles et les titres. Il est entre autres membres des ateliers d’art de France, médaillé de la reconnaissance internationale et premier prix de la Dynamique artisanale. On pourrait poursuivre les éloges. Mais l’homme installé à Corps-Nuds veut rester discret. Il attend juste les curieux dans la nef de la cathédrale aux heures d’ouverture du monument.

détail vitrail cathédrale Rennes

 

Rennes rue Vasselot ou la rue en vase clos

0

La rue Vasselot, située derrière le palais du Commerce, est devenue piétonne il y a déjà quelques années. Depuis, elle s’est transformée en une sorte de rue Lepic rennaise où l’on achète volontiers la baguette tradition, la saignante côte de bœuf chez le boucher du coin et du bon vin chez le caviste.

On pourrait encore citer l’épicerie toujours ouverte le dimanche, les salons de coiffure et les terrasses de café. Plus insolite : la jolie moto avec remorque devant chez le marchand de vin. Et moins connu : un petit passage qui rejoint directement l’arrière de la Poste.

Comme souvent à Rennes, la rue est diverse et variée dans son architecture. De chaque côté de la célèbre artère rennaise, le passant découvrira en levant des yeux des maisons à colombages, des immeubles du début du XXe siècle… Et – mixité sociale oblige ! – des logements HLM.

En revanche, à la différence des rues Saint-Michel, Saint-Georges et Saint-Malo, la “street” Vasselot ne vit pas du tout la nuit. Elle est surtout fréquentée le dimanche matin. Car, il faut bien l’avouer, elle est devenue un “must” pour les habitants du centre et même de plus loin. On y croise des célébrités : le PDG d’Ouest-France, François Régis Hutin, le maire de Rennes, Daniel Delaveau, Didier Le Bougeant, élu du centre, etc. On y voit aussi des retraités endimanchés, des jeunes couples, des célibataires…

Le rendez-vous est tellement couru que tous les commerces se font un devoir d’être ouverts. Alors pourquoi un tel engouement ? Les sociologues de l’université de Villejean refusent de se pencher sur la question… Est-ce le besoin d’être vu, comme jadis les Rennais espéraient l’être sur la promenade du Mail ? Est-ce, tout simplement, le désir de retrouver des amis ? Ou, enfin, est-ce une bonne raison alimentaire ? Libre à chacun de donner son point de vue.

N’empêche, chez les commerçants, on fait tout pour attirer le chaland. Le poissonnier des Halles est désormais ouvert le dimanche, le bar Chez ma tante également. Et ce n’est pas fini…


Psychiatrie Guillaume Régnier, La belle promenade perdue… (ter)

Après nous être inquiétés de la disparition du terrain de sport de l’hôpital Guillaume Régnier, nous avons été rassurés d’apprendre que cet espace vert ne serait finalement pas vendu en raison de son caractère inondable. Mais c’était sans compter sur la volonté de l’administration d’y construire un nouveau bâtiment pour se conformer à la politique de sécurité du gouvernement.

Sur une partie de la zone verte, une UHSA va être implantée. Une Unité Hospitalière de Soins Aménagés, c’est-à-dire une prison alternative pour des détenus affligés de pathologies psychiatriques.

guillaume régnierUne première question s’impose : d’un point de vue réglementaire, pourquoi cette construction serait-elle validée en lieu et place de la caserne des pompiers ? Ce projet initial de caserne a été rejeté en raison du caractère inondable du lieu. Les malades psychiatriques – fussent-ils des détenus – seraient-ils une humanité négligeable ?

Ensuite, on peut légitimement s’interroger sur l’emplacement retenu. Cette partie boisée est certainement l’une des plus riches du site. S’en priver, c’est oublier l’utilisation par les malades et leurs familles et la jouissance qu’ils en retirent.

Enfin, s’il n’y avait réellement aucune autre solution, la raison conduirait à accepter (certes, avec un arrière-goût de résignation) ce projet. Par et pour l’intérêt général. (Si tant est que l’on puisse définir cette notion tirée à hue et à dia par tant d’intérêts partisans). De fait, si cette construction se réduit à un lieu d’enfermement de détenus malades, le caractère innovant, citoyen et propice au bien public ne saute pas aux yeux… Les SMPR (Service Médico-Psychologique Régional) des maisons d’arrêt existent déjà ; rien ne les empêche de poursuivre leur mission.

En pratique, les intervenants en psychiatrie sont divisés.

Certains voient dans cette évolution du lieu une régression : les juges ne se priveront pas d’envoyer des condamnés dans cette prison alternative sur la foi de l’article 122-1 du Code pénal (« n’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes »).guillaume régnier

D’autres pensent fort différemment. Ils en vantent les avantages. À leur avis, au lieu de se contenter d’isoler les détenus malades, l’hôpital disposera d’un service spécifique où ils pourront être soignés. C’est un plus.

Au demeurant, on ne peut connaître à l’avance l’avenir de cette unité de soins aménagés. Reste que cette installation se fera inévitablement au détriment des autres malades.

Déjà, deux rangées d’arbres du chemin de ballade vont être supprimées. Il en va de même d’une petite prairie et de bancs propices au repos ou à la conversation. De plus, cette unité d’enfermement va côtoyer le seul espace de liberté existant de l’hôpital ! Une telle proximité est-elle vraiment saine ?

Tous ces éléments conduisent à émettre des doutes sur l’option prise par l’administration…

Dragan Brkic

Lucien Jerphagnon > Mort d’un voyageur des humanités

Lucien Jerphagnon est né en 1921 et mort le 16 septembre 2011. Docteur ès Lettres et Psychologie, professeur émérite des Universités, il fut un spécialiste atypique de la philosophie antique et médiévale,notamment de Saint Augustin et de la transition du polythéisme au christianisme dans l’Empire romain.

« Je ne me reconnais, en pensée, aucun maître en dehors de Dieu »
Lucien Jerphagnon (émission Le Grand Entretien, France-Inter, 17 décembre 2010)

Homme d’une vaste culture, au style direct, amusant et amusé – soit, donc, peu académique – Jerphagnon s’est consacré à l’histoire de la philosophie à saint Augustin et à la transition de l’Empire vers le christianisme. Sa pensée libre, critique et rigoureuse a contribué à une connaissance de ces trois aspects sous un angle peu amène à l’égard du christianisme – angle qui est le produit d’une époque de l’Université française. On notera toutefois un assouplissement de ce point de vue durant les dernières années comme en témoigne La tentation du christianisme, un ouvrage coécrit avec Luc Ferry. La doctrine du salut chrétien y est contextualisée différemment : la quête de la vie éternelle et l’expérience vivante de la présence divine ne sont plus automatiquement perçues comme en contradiction avec la quête d’une harmonie ici bas entre vie et ordre cosmique. C’est toute la question de savoir habiter son lieu, de trouver sa maison. Souhaitons à celui qui prenait chaque jour une collation avec Augustin d’Hippone, Julien dit l’Apostat et bien d’autres encore, de voir son esprit s’envoler des ruines de Timgad dans la lumière des Champs Élysées.

Retrouvez Lucien Jerphagnon sur son site :

Bibliographie :

 

Estonie > Polémique autour du nazi Alfred Rosenberg

Pour répondre aux protestations de la communauté juive et au ministre des Affaires étrangères russe qui grandissaient depuis juillet 2011, le Musée d’histoire estonienne a retiré samedi dernier, à la demande du ministre Rein Lang,  des pièces d’exposition consacrées à Alfred Rosenberg, l’une des têtes pensantes du Troisième Reich né à Tallinn en 1893. Le positionnement de la présentation de ce personnage, au beau milieu du Comité de salut estonien de 1918 et du diplomate américain George Kennan, accentuait le problème.

Alfred Rosenberg fut l’un des principaux théoriciens du national-socialisme. Ayant fui l’Union Soviétique en raison de ses discours antibolchéviques, il trouva refuge en Allemagne où il devint le rédacteur du Völkischer Beobachter qui sera l’organe de presse officiel du Parti nazi. Il lui offrit ses bases philosophiques et culturelles par l’intermédiaire du mythe raciste, sur fond d’antichristianisme, d’antisémitisme et de néopaganisme, qu’il développe dans Le Mythe du XXe siècle (1930) et Sang et honneur (1935-1936). Ce haut dignitaire nazi, membre de l’Ordre de Thulé – dont les thèses racistes antisémites et antichrétiennes influencèrent sensiblement Adolf Hitler – fut ministre du Reich avant d’être condamné à la pendaison par le tribunal de Nuremberg en 1946.

C’est pourquoi sa présence, voire sa mise en avant, au musée de Tallinn constitue depuis de nombreux mois pour beaucoup un acte scandaleux. En pratique, « le Musée de l’Histoire Estonie a présenté plusieurs alternatives au ministère de la Culture sur la façon d’améliorer l’exposition. Mais comme « aucun consensus n’a été trouvé entre les parties, les pièces consacrées à Rosenberg ont dû être retirées. » Le directeur du musée s’est conformé à cette décision, mais a réitéré son point de vue : l’histoire ne doit pas être cachée. « L’histoire des événements englobe à la fois du négatif et du positif. Les musées du monde entier reflètent des événements à la fois négatifs et positifs. De toute évidence, nous devons aussi dépeindre des individus négatifs à l’image de Rosenberg » a déclaré le directeur Sirje Karis. Quant au quotidien Postimees, il ne pense pas que cette acte de retirement favorisera le travail de mémoire sur l’holocauste et considère non sans discernement :

« Ne serait-il pas plus sensé que la communauté juive et le ministère de la Culture participent conjointement à un travail de mémoire en Estonie sur l’holocauste ? Il est peu vraisemblable que les Estoniens aient davantage conscience de l’holocauste après que Rosenberg a disparu de l’exposition […] Il est scandaleux que l’on trouve dans toutes les librairies estoniennes toutes sortes de théories de conspiration sur l’holocauste, mais qu’on ne trouve aucun bon livre sur l’holocauste en langue estonienne. Le ministère de la Culture et la communauté juive n’ont-ils jamais pensé à soutenir la rédaction ou la traduction d’un tel ouvrage ? »

Nicolas Roberti

Alfred Rosenberg après son exécution
Alfred Rosenberg après son exécution

Jean-Julien Lemordant, Le fauve de l’opéra de Rennes…

0
 Jean-Julien Lemordant
Jean-Julien Lemordant

Quel peintre a peint le plafond du théâtre (dit l’opéra) de Rennes ? Réponse : Jean-Julien Lemordant. À l’occasion des Journées du Patrimoine, les Rennais ont redécouvert le plafond du théâtre peint par ce dernier.  Mais peu savent qu’une esquisse de ce décor se trouve dans les collections du Musée des Beaux-arts de Rennes.

 

En 1913-1914, le peintre-décorateur, aujourd’hui moins connu que Mathurin Méheut (à tort), est sollicité par la municipalité de Rennes. Représentant une danse bretonne, elle est élaborée à Penmarc’h où le peintre multiplie les études d’inconnus.

Dans cette immense peinture, les couples sont entraînés dans une sarabande endiablée. Vêtus de costumes tous différents, ils dansent au rythme des joueurs de biniou et de bombarde et s’élèvent vers le ciel. “Réalisée sur toile dans l’atelier parisien de l’artiste, le décor sera mis en place à Rennes en 1914 et sera fort bien reçu par la critique”, commente un spécialiste du Musée des Beaux-Arts de Rennes.

“Mais l’oeuvre finale, plus lisse, perd un peu de l’intensité colorée et de la liberté de touche qui font la modernité de l’esquisse, pour laquelle Lemordant mérite pleinement le qualificatif de « fauve breton.”

Un peintre aveugle

D’origine malouine, Jean-Julien Lemordant (1878-1968) fut un élève assidu de l’atelier Bonnat avant de s’installer à Penmarch. Inspiré par l’école de Pont-Aven et les fauves, Jean-Julien Lemordant invente son propre style pictural tout en mouvement, force et couleurs.

L’une de ses premières commandes est celle du propriétaire de l’hôtel de l’Epée, sis à Quimper, pour décorer la grande salle à manger. Le décor de 60m2 est réalisé entre 1905 et 1909 et présenté aujourd’hui dans son ensemble depuis la rénovation du Musée des Beaux-Arts de Quimper en 1993.

Jean-Julien Lemordant
Jean-Julien Lemordant (Saint-Malo, 1878 – Paris, 1968) Esquisse pour le plafond du théâtre de Rennes 1913-1914 Huile sur toile

A l’époque, cette réalisation fut saluée par les critiques et contribua à la notoriété du jeune peintre. La Première Guerre mondiale mit un sérieux coup d’arrêt à sa carrière. Il fut blessé plusieurs fois et fait prisonnier par les Allemands. Devenu aveugle, il lui fallut une trentaine d’opérations pour retrouver la vue. Mais, comme le soulignait André Cariou, conservateur du Musée des Beaux-Arts de Quimper, il n’est pas facile de savoir la vérité entre la légende de la réalité. Combien en effet les œuvres réalisées en cachette par le peintre aveugle sont-elles ? Nul ne le sait…

Bibliographie

DAGEN Philippe, Le Silence des peintres, Paris, Fayard, 1996.
Collectif, Jean-Julien Lemordant, cat. Expo., Musée des Beaux-Arts de Quimper, 24 avril-30 octobre 1993.
Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004.

Biennale de Lyon > Historique par Thierry Raspail

0

Thierry Raspail, Directeur artistique de la Biennale d’art contemporain, photo Blaise Adilon (2010)

Thierry Raspail est le Directeur artistique de la Biennale d’art contemporain de Lyon.

Les trois premières éditions de la Biennale de Lyon – 1991, 1993, 1995 – s’inscrivent dans une perspective largement historique de laquelle sont tirées les problématiques, enjeux et thématiques.

La première intitulée « L’Amour de l’Art » choisit de faire l’état des lieux de la création en France. Biennale délibérément à contre-emploi, elle constate que depuis l’exposition dite « Pompidou » (Paris 1969), aucun projet d’envergure de ce type en France n’a été imaginé. Or, depuis 1981, l’impulsion nouvelle donnée à l’art contemporain sur l’ensemble du territoire, avec la création des FRAC, des centres d’art et la restructuration des musées, l’institution a pratiqué une importation massive d’œuvres, contribuant en cela au désenclavement français, mais participant du même coup au déséquilibre de la balance culturelle, l’exportation française s’avérant inopérante. Quelques années avant la triennale parisienne, la Biennale de Lyon, en ouverture, souhaitait explorer « la force de l’art » en France.

Sur une scénographie de Patrick Bouchain, 69 artistes, chacun disposant d’un espace équivalent de 120m² fermé par une porte, réalisent 69 productions inédites : Arman, Cesar, Robert Filliou, Pierre Soulages, Erik Dietman, mais aussi Fabrice Hybert, « La vérité » (Dominique Gonzalez-Forester, Pierre Joseph, Bernard Joisten et Philippe Parreno), Pierre & Gilles, Sophie Calle, ou encore Alain Sechas…

Cette première édition accueille 73 000 visiteurs en 4 semaines et réalise une audience européenne. Elle matérialise le potentiel de Lyon et de son public, elle est une étape considérable dans la mise en place de la structure.

La seconde biennale, en 1993, surfe également sur le contre emploi, prend à contre pied la création internationale en ne correspondant pas aux critères normalisés des biennales internationales.

Un projet ambitieux : 7 ans avant la fin du siècle, il s’agit de réexaminer l’art du 20e siècle à la lumière du couple « Dada/Fluxus ». L’objet de cette opus, à partir de la question des limites posées par les avant-gardes historiques (objet manufacturés, ready-made, monochrome, Art et vie…) consiste à problématiser la question des liens entre art visuel, poésie, champ sonore, gestuel et performance.

La biennale intitulée « Et tous ils changent le monde » (Julian Beck) construit un itinéraire inédit de Marcel Duchamps, Kurt Schwitters, Kasimir Malévitch, à Jean-Michel Basquiat, et Andy Warhol, John Cage, William S. Burroughs, Ilya Kabakov, Bill Viola, Bruce Nauman, Imi Knoebel, David Hammons.

En 1995, à la faveur du bicentenaire du cinéma (Frères Lumière), la Biennale retrace l’histoire courte, qui en une trentaine d’années, conduit des premières expériences artistiques sur téléviseur (Wuppertal 1963), à l’interactivité et au haut débit. Le Musée d’art contemporain, inauguré pour l’occasion, coproduit avec la Biennale un ensemble de pièces historiques disparues : Nam June Paik, Vito Acconci, Dan Graham, Peter Campus, Dennis Oppenheim, ainsi que de nouvelles productions de Rirkrit Tiravanija, Dumb Type, Carsten Höller, Douglas Gordon, Tony Oursler, Pierre Huyghe.

En 1997, Harald Szeemann assure le commissariat de la Biennale de Lyon et accepte de travailler sur la problématique de « L’Autre ». C’est selon lui le « das », le neutre. Il en fera son titre.

Harald Szeemann fait de la Biennale de Lyon l’un des enjeux majeurs de la recomposition des critères en cette fin du 20e siècle, en confrontant des pièces monumentales (Katarina Fritsch, Chris Burden, Richard Serra) à des travaux plutôt associés à l’art brut. Il fait d’ailleurs du Facteur cheval, régionale de l’étape, l’emblème de « L’Autre », qui ouvre sur Chen Zhen aussi bien que sur Emery Blagdon, Eugène Von Bruenchenhein et Elisar Von Kupffer dont les oeuvres flirtent avec un fort mysticisme.

Et il présente pour la première fois en Europe un large ensemble d’artistes chinois, expérience qu’il reconduira avec le succès que l’on sait deux ans plus tard à Venise.

1997 marque une nouvelle étape dans l’histoire de la Biennale, Harald Szeemann démontre que face aux structures fortement historiques et charpentées que sont La Documenta, la Biennale de Venise, ou Münster, Lyon peut largement tirer son épingle du jeu en affirmant sa volonté de penser en terme global (à l’époque le terme n’ayant pas encore acquis son statut de lieu commun) et de pluriculturalisme.

2000, la Biennale de Lyon se tient exceptionnellement une année paire pour honorer les trois zéros. Au seuil du troisième millénaire, la 5e édition s’interroge sur la validité de l’art et des multiples applications du terme à l’échelle de la planète notamment lorsqu’il est plaqué sur les productions matérielles d’ères culturelles qui échappent aux critères occidentaux.

Cette Biennale s’intitule « Partage d’exotismes » et traite de la question à la fois traditionnelle et centrale des liens entre universel et relatif. Un comité d’anthropologues parmi lesquels Marc Augé et Alban Bensa, est associé au projet artistique. Le commissariat est confié à Jean Hubert Martin qui, quelque 10 ans auparavant commettait « Les magiciens de la terre », objet de toutes les polémiques.

140 artistes sont invités. La Biennale ouvre avec une oeuvre commune de Sol LeWitt et Ester Mahlangu, et rassemble notamment des artistes tels que Navin Rawanchaikul, Takashi Murakami, Cai Guo Qiang, Georges Adeagbo, Gedewon, Kallatte Parameswara Kurup, John Goba.

2001, retour aux années impaires. La Biennale ne dispose que d’un an. Une équipe de 7 commissaires composent « Connivence » qui traite de la convergence entre les arts : jeux vidéo, chorégraphie, photographie, cinéma, littérature, musique avec des artistes comme Jérôme Bel, Marco Berrettini, Xavier Le Roy, William Eggleston, Adrian Piper, Steve McQueen, Kolkoz, Robert Wyatt…

« C’est arrivé demain » en 2003 marque la nouvelle implantation de la Biennale en plusieurs lieux, parmi lesquels la Sucrière, entrepôt industriel réhabilité et le Musée d’art contemporain.

Le commissariat est confié au Consortium qui ouvre ainsi une trilogie consacrée à la question de la temporalité. Cette problématique est en partie liée à la multiplication et au succès considérable des biennales dans le monde, qui sont plus de 110 à l’époque, et présente une image actualisée de l’actualité artistique internationale, à la manière d’un flux permanent. Lyon s’interroge légitimement sur ce phénomène qui semble générer une actualité incessante et infinie, dans le cadre d’un régime d’historicité produit artificiellement pour et par le système d’exposition. C’est aussi le moment où la Biennale redevient automnale après 3 éditions d’été.

La 7ème édition de la Biennale accueille par exemple : Mike Kelley & Paul McCarthy, Tim Head, Katarina Fritsch, Steven Parrino, Larry Clark, Yayoi Kusama, Catherine Sullivan, La Monte Young, Bridget Riley, Ugo Rondinone…

En 2005, le tome 2 de cette nouvelle trilogie est assuré par Nicolas Bourriaud et Jérôme Sans. Il s’intitule « L’Expérience de la durée » et associe les œuvres de la collection du musée (La Monte Young, Terry Riley, James Turrell) à des pièces spectaculaires (Martin Creed, Kader Attia, John Bock, Erwin Wurm, Kendell Geers) mais aussi redécouvre Tony Conrad, expose Robert Crumb, et réalise une pièce monumentale de Daniel Buren acquise par le Musée d’art contemporain.

En 2007, avec « L’histoire d’une décennie qui n’est pas encore nommée », Stéphanie Moisdon et Hans Ulrich Obrist, convient 50 commissaires du monde entier à choisir une œuvre qui incarne la décennie. C’est un enjeu qui porte sur la question de l’actualité et c’est un pari sur l’histoire. Parmi les artistes invités : Josh Smith, Kelley Walker, Urs Fischer, Tomas Saraceno, Hilary Lloyd, Nathaniel Mellors, Sheela Gowda, Ryan Gander, Tino Sehgal, Wade Guyton. Le prix Only Lyon est décerné à Seth Price, et à Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla.

9 éditions par cycle de 3, l’histoire, le global, la temporalité.

En 2009, la 10e édition s’intitule « Le Spectacle du quotidien » et elle est signée Hou Hanru, jeune commissaire chinois. Un thème global, qui propose de réfléchir sur le pourquoi de l’art au sein de notre monde spectaculaire et tente de retrouver le lien très proche entre la création et la vie de chacun.

Cette Biennale se construit sur plusieurs dimensions : « La magie des choses », propose le travail d’artiste qui modifient des objets ou des situations du quotidien, « L’éloge de la dérive », s’intéresse aux artistes qui interviennent dans l’espace urbain, « Vivons ensemble », explore le dialogue entre la ville et les communautés qui l’habitent et « Un autre monde et possible », qui reçoit la parole d’artistes qui examinent la réalité de façon critique et imaginent de nouveaux codes sociaux. Parmi les artistes invités : Adel Abdessemed, Pedro Cabrita Reis, Dan Perjovschi, Tsang Kinwah, Sarkis Agnès Varda…. Le prix de la Francophonie est décerné à Maria Teresa Alves.

En 2011, Thierry Raspail choisit la jeune commissaire argentine Victoria Noorthoorn pour cette 11e édition intitulée Une terrible beauté est née. La Biennale se déroulera du 15 septembre au 31 décembre 2011, et accueillera une soixantaine d’artistes venus du monde entier.

Etats-Unis Occupy Wall Street par les ‘anti-cupidité’ (suite)

Mise à jour du 4 octobre. Le mouvement de protestation aux Etats-Unis contre les aides de plusieurs milliards accordées aux banques prospère. Samedi, quelque 700 manifestants du mouvement Occupy Wall Street ont été arrêtés à New York. Cette lutte entre riches et pauvres est le signe d’un mécontentement général vis-à-vis de la politique et peut s’avérer très dangereux pour le président Barack Obama, estiment les commentateurs. D’un autre côté, les protestations contre la suprématie des marchés financiers constituent un contre-mouvement aux conservateurs de droite du Tea Party et arrivent à point nommé pour les démocrates.

20 septembre 2011. Plusieurs centaines de manifestants ont passé leur première nuit d’‘occupation’ dans le quartier de Wall Street, à New York, pour protester contre la cupidité, la corruption et les coupes dans les budgets sociaux américains.

Les manifestants, âgés pour la plupart entre 20 et 40 ans et soutenu par le magazine en ligne Adbusters, ont décidé de faire entendre leur colère à l’encontre d’un système financier ultracapitaliste qui favorise l’enrichissement des réseaux de puissants au détriment des classes moyennes et populaires et qui met en danger le système libéral d’équilibre entre la promotion par le travail et la redistribution sociale.

Ils ont commencé à manifester samedi dernier. Leur objectif : être encore là lundi à l’ouverture de la Bourse de New York. Pari réussie. Mais leur volonté d’occuper Wall Street, siège du New York Stock Exchange, a été empêché par les forces de l’ordre qui ont bloqué toutes les voies d’accès du quatier. Certains ont donc passé la nuit à Trinity Place, à quelques centaines mètres de Wall Street.

“La seule chose que nous avons en commun, c’est que nous sommes les 99% de la population qui ne tolèrent plus la cupidité et la corruption des 1% restant”, indiquait un communiqué des organisateurs sur le site “Occuper Wall Street”.

Plus symbolique qu’efficace, cette action pourrait faire florès dans les semaines qui suivent dans une situation de crise économique, culturelle et morale que les Etats-Unis n’avaient pas connu depuis la Grande Dépression.

Rennes Maison de l’Europe, Union européenne à l’horizon 2020

Après avoir proposé la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale en Europe l’an dernier, la Maison de l’Europe de Rennes et de Haute Bretagne – Centre d’Information Europe Direct ouvre le débat sur quelques-unes des priorités de l’Union européenne à l’horizon 2020. Ce nouveau cycle de conférences va chercher à illustrer les débats en cours et la difficulté des choix alors que notre continent est durement frappé par la crise économique et financière.

 – Le cycle a tout d’abord pour objectif de faire comprendre aux citoyens les objectifs que se donne l’Union européenne, pourquoi et comment ? La stratégie Europe 2020 définit un cadre pour l’actuelle décennie qui vise à sortir de la crise comme à préparer l’avenir.

 – Quels moyens se donnera l’UE pour concrétiser ces objectifs?  Le cadre financier pluriannuel fait l’objet d’âpres négociations, tant sur son volume, que sur la diversification des ressources ou encore les priorités politiques.

 – Quels impacts auront ces évolutions sur la politique de cohésion et la politique agricole commune, socles d’une solidarité partagée et du développement de nos territoires?

 – Enfin, ce futur cadre financier va-t-il contribuer à renforcer le rôle de l’Union européenne dans les débats internationaux?


Vanessa Wagner. Une pianiste rennaise de réputation mondiale

0

La rennaise Vanessa Wagner est désormais aussi célèbre que son homonyme.

A Rennes, on connaît Etienne Daho, Yann Tiersen et les autres. Mais on célèbre beaucoup moins Vanessa Wagner. Pourtant, la jeune femme qui fut collégienne à Anne de Bretagne (en même temps que Yann Tiersen) est une pianiste virtuose qui interprète les plus grands compositeurs. Née le 11 juin 1973, à Rennes, la petite Rennaise a fait du chemin…musical. Premier prix au conservatoire national supérieur de Paris à l’âge de 17 ans,elle a été formée par les plus grands et reçu l’enseignement des grands maîtres (D. Bashkirov, D. Weissemberg…). Depuis, elle multiplie les prix, devenant même la révélation soliste instrumental aux victoires de la musique en 1999.  des plus grands et du contemporain Pascal Dusapin, elle a sorti de nombreux albums salués par la critique. On se met à rêver d’un duo Wagner/Tiersen à Rennes…

Le tableau votif de l’incendie de 1720

A l’occasion des Journées du patrimoine, durant ce week-end, la Basilique Saint-Sauveur était ouverte au public. Edifice célébré par les Rennais, il abrite un tableau votif de l’incendie de 1720. Une autre oeuvre fut également peinte et accrochée à la basilique Saint-Aubin, toute proche.

En haut, à gauche de la peinture, le peintre inconnu a représenté une vierge, portant un enfant et apparaissant dans le ciel. Durant l’incendie du 23 décembre 1720, elle aurait béni les Rennais et sauvé l’édifice religieux. Mais étrangement, l’oeuvre n’est pas dédiée à Notre-Dame des Miracles et des Vertus, pourtant vénérée dans l’église, mais bel et bien à Notre-Dame des Nouvelles.

L’incendie n’avait été vaincu qu’après six jours de lutte acharnée et la démolition de maisons situées à proximité de la cathédrale. La pluie aida également à éteindre le brasier. Un évènement météoroligique qui fut perçu par les Rennais, très pieux, comme un miracle étant dû à la Vierge Marie.

Le tableau est un élément essentiel du patrimoine rennais. On y voit la ville de Rennes, composée de maisons de bois et de colombages. Malheureusement, un témoignage peu mis en valeur dans le bâtiment religieux.

Le cadre porte l’inscription « Vœu fait à Notre-Dame de Bonne Nouvelle par les habitants des Lices, rues St Louis, St Michel, place Sainte Anne, préservées de l’incendie du 22 décembre jusqu’au 30 ».

Mauvaise nouvelle pour la presse bretonne, Armor magazine est mort

Voilà l’édito du club de la presse de Bretagne évoquant sa disparition. On ne peut pas être plus clair….Une bien triste nouvelle : « En cette rentrée, nous aurions aimé ouvrir notre une sur une nouvelle plus positive. C’est pourtant la disparition d’un titre régional qui fait l’actualité en ce début septembre.
La “une” du dernier numéro d’Armor est explicite : ce 500e numéro du mensuel est le dernier. Sauf miracle (un repreneur éventuel), l’aventure exceptionnelle du journal créé par Yann Poilvet en 1969 prend fin. Une triste nouvelle dans le paysage de la presse bretonne. Armor donnait la parole aux hommes et aux femmes qui font la Bretagne d’aujourd’hui en affirmant une identité bretonne forte. Anne Edith Poilvet, la fille du fondateur et fidèle adhérente du Club, avait repris la direction du magazine il y a quelques années. Elle l’a porté jusqu’au bout des difficultés financières. Le magazine ne recevait pas de subventions, n’avait pas de réseau de distribution. Dans son édito, la directrice explique sa décision ”La crise de la presse, la crise tout court, l’érosion de la publicité et des ventes, la concurrence d’Internet, les inondations de nos locaux en 2010 qui ont vidé nos réserves, ont eu raison de notre ténacité à tenir la barque vaille que vaille et nous obligent à mettre un terme à ces 42 ans et demi au service de la Bretagne. Nous le faisons avec douleur. Cette décision, nous la prenons, malgré tout en toute liberté, pour ne pas avoir à déposer le bilan d’ici quelque temps et voir notre outil bradé par quelques rapaces judiciaires. Nous sommes fiers de ce que nous avons fait et malheureux de ne pouvoir poursuivre. D’autres le feront peut- être à notre place. Car la route est encore longue pour gagner le combat de la langue, celui de la décentralisation, celui de la réunification, celui de notre expression artistique et culturelle. La Bretagne doit continuer de faire entendre sa voix et il faut pour cela des médias engagés, indépendants…” Dans cet ultime numéro, outre les rubriques habituelles, des patrons parlent des enjeux de la Bretagne, les Bretons de l’année désignés par le magazine depuis 1977 évoquent les personnalités qui marquent notre époque, et de jeunes Bretons disent leurs préoccupations pour les années à venir”

Corneille Vigner > La place royale | 3-18 octobre, Brest

Le 3 octobre 2010, Éric Vigner créait l’Académie : une « petite démocratie » regroupant sept jeunes acteurs français et étrangers, visant à former à la fois un espace de transmission, de recherche et de production théâtrale. Scellant l’acte de naissance de l’Académie, La Place royale de Pierre Corneille ouvre la saison du Théâtre de Lorient en opérant une sorte de retour aux sources. C’est en effet à cette comédie, déjà, qu’Éric Vigner s’attaquait à la fin de ses études au Conservatoire, en 1986, y dirigeant sept acteurs de sa promotion (parmi lesquels Denis Podalydès).

Cette pièce de jeunesse sur la jeunesse a été écrite par Corneille en 1634, à l’âge de 28 ans, deux ans avant L’Illusion comique — pièce qu’Éric Vigner avait choisi de présenter pour l’ouverture du CDDB en 1996—, et trois ans avant qu’il n’abandonne la comédie pour se tourner vers le genre tragique. Sous-titrée «L’amoureux extravagant », La Place royale conte les atermoiements d’Alidor, qui aime Angélique, sans toutefois pouvoir se résoudre à l’idée d’un mariage qui signifierait la perte de sa liberté. Dans ce spectacle où la beauté visuelle propre aux mises en scène d’Éric Vigner prend une tournure baroque, où l’on retrouve le soin qu’il apporte au texte et son incarnation, les alexandrins de Corneille se frottent aux accents des jeunes comédiens de l’Académie. Cela n’en souligne que mieux la modernité de cette pièce qui marque la naissance du héros cornélien, brillante et réjouissante méditation sur l’amour et la liberté, et la façon dont l’amour peut faire échec à l’amour.
La Place royale est également l’occasion, pour le Théâtre de Lorient, de faire un focus sur ce XVIIe siècle qui a vu naître la ville, mêlant concerts, conférence, danse…

 

Miossec > Chansons Ordinaires

0

Sortie le 12 septembre. Christophe Miossec : un type capable de confier la rédaction du communiqué de presse de son nouvel album à l’impudent scribouillard qui avait osé écorcher l’avant-dernier. Voilà ce qui différencie sans doute le Brestois de ses collègues chanteurs : le monsieur, ancien journaliste, ne s’offusque guère de ce genre d’affronts, voire s’en amuse.

“Finistériens” (2009), son précédent, était réalisé avec Yann Tiersen, un voisin de la mer d’Iroise. Avant de concevoir un disque, Miossec pratique un genre de politique de la terre brûlée. Tout remettre à plat. Jouer avec d’autres gens. Enregistrer ailleurs. “J’étais avec mon groupe de tournée depuis longtemps, explique le bonhomme, on faisait du Miossec typique. Il fallait trouver d’autres musiciens.” Pour lui, pas question de s’auto-parodier, de tomber dans le plan de carrière balisé ou, horreur, de donner dans la chanson française. Une chose semblait claire, “il fallait se réveiller”. Le déclic s’est produit grâce à Dominique Brusson ingénieur du son qui pense à trois musiciens jouant, avec ou dans, Montgomery, Dominique A, X Mas X, Frank… Sébastien Buffet, David Euverte et Thomas Poli. “J’ai eu l’impression de passer une audition pour un groupe qui existait déjà. L’idée du power trio me plaisait.” La petite bande s’enferme à Rennes dans une ferme-studio. Miossec, qui a eu un groupe et vécu les années Marquis de Sade, retrouve de vieilles sensations. “Tu te couches à pas d’heure, tu te fends la gueule, tu retrouves une virginité. Les idées sont venues d’elles-mêmes. Le principe, c’était de faire des morceaux sur le moment. Deux notes de guitares et on fonçait. J’avais l’impression de faire de la musique comme quand j’étais ado. 1, 2, 3, 4…” De ces séances, ont jailli 11 chansons mixées par Mark Plati à New York. Il faut rendre ici hommage aux musiciens. Le bonhomme a réuni un vrai groupe, inspiré, soudé, énergique, qui brode des rythmiques soutenues et triture les guitares à la sauce My Bloody Valentine.
C’est aussi pour cela qu’on l’aime bien : Miossec préfèrera toujours les rockers obscurs aux tenanciers de la chanson d’ici. Imagine-t-on ces brillants artistes disserter sur la discographie tardive de Captain Beefheart ? Certes non. Restait à mettre ça en pratique. Musicalement Miossec a parfois tourné autour du pot, ni vraiment rock, ni vraiment chanson (pour employer des gros mots). On dira donc qu’il dispose ici enfin de l’écrin musical qui lui convient. Il jubile : “c’est un disque impulsif, avec du ventre.”

Et les textes ? Pas de métaphore filée ni de poésie de mirliton. Miossec, fervent lecteur d’Henri Calet et des Hussards, a conservé son style sec, direct. Ainsi que le sens de la formule. D’aucuns narrent les petites choses du quotidien, Miossec sort encore le lance-flammes : “ce n’est pas parce que tu te sens seul qu’on a besoin de voir ta gueule ”. On appréciera aussi les intitulés des morceaux : “Chanson dramatique”, “Chanson protestataire”, “Chanson d’un homme couvert de femmes”, etc. “J’ai pas mal potassé le répertoire d’avant-guerre avoue-t-il.

Il y avait les chansons à boire, les chansons à ceci, à cela. Chaque chanson avait une fonction. J’aime bien le côté hyper couillon.” Puisqu’on en parle, l’auteur de “Boire” ces temps-ci se désaltère à l’eau claire et au mojito sans rhum. Il en rigole :“En fait, c’est marrant, t’es vachement plus lucide sur ce que tu fais. Tu te fends plus la gueule, tu dramatises moins. J’ai arrêté de prendre le pouvoir en gueulant, je sais où je vais.” Sans vouloir faire le fayot, on est tenté de dire que cela s’entend.

Basile Farkas

Concerts : les 20, 21, 22 et 23 septembre au Nouveau Casino (Paris)