Dans le cadre du 80e anniversaire de la découverte du charnier de Port-Louis et de la Libération de Lorient, le Musée national de la Marine de Port-Louis dans le Morbihan, invite le public à découvrir l’exposition photographique Germaine Kanova : Regard d’une photographe sur la libération. Ce regard rare d’une femme sur la guerre est visible jusqu’au dimanche 4 janvier 2026 à la Poudrière de la Citadelle.
À l’intérieur de la Poudrière et en partenariat avec l’Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense, le Musée national de la Marine invite les visiteurs à plonger dans l’histoire de cette photographe méconnue au parcours atypique. Le public découvre principalement une cinquantaine de photographies de Germaine Kanova. La sélection retrace son travail de reporter de guerre pendant les années sombres de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi sur les murs extérieurs, ses portraits d’icônes réalisés lors de son activité de portraitiste d’avant et d’après-guerre, entre Londres et la France.

Après avoir photographié des artistes et des célébrités sur les plateaux de cinéma de l’entre-deux-guerres, telles que Jean Cocteau, Audrey Hepburn, Colette, Pablo Picasso, Romain Gary et Arletty, Germaine Kanova rejoint en novembre 1944 le service cinématographique de l’armée. À travers son objectif, on retrouve les premières images des camps de concentration, le charnier de Port-Louis, les visages du front, la Libération, etc.
Germaine Kanova : une des premières femmes photographes de guerre en France.
Elle est née Germaine Sophie Osstyn le 31 août 1902, à Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais, dans une famille franco-belge avec un père boulanger. Elle a des prédispositions pour le piano, mais une maladie à ce moment-là brise les possibilités d’en faire son métier. Alors, elle épouse un journaliste écossais, s’installe avec lui en Grande-Bretagne et obtient la double nationalité : française et britannique. Femme battue, elle le quitte et se remarie en 1928 à Londres avec un Tchèque fortuné.
Installée en qualité de photographe en 1935 à Londres, Germaine Kanova acquiert une certaine notoriété en réalisant de nombreux portraits d’acteurs, écrivains et hommes politiques (Winston Churchill, le général de Gaulle, etc), dans son studio.
Au début des années 1940, grâce à ses compétences de portraitiste, elle réalise des affiches de propagande pour la France Libre. Le 22 novembre 1944, elle s’engage au sein de l’Armée française de Libération.


La photographe est incorporée dans la Section cinématographique et suit les troupes françaises, notamment les blindés du général Leclerc, sur les lieux de leurs combats lors de la bataille d’Alsace puis en Allemagne.


Le 13 avril 1945, Germaine Kanova arrive au camp de concentration de Vaihingen, libéré le 7 avril. Ses clichés des conditions de vie dans le camp sont largement diffusés dans la presse française et internationale et contribuent à sensibiliser l’opinion sur le système concentrationnaire nazi.


Après la capitulation le 8 mai 1945, Germaine Kanova couvre les derniers combats pour venir à bout des poches allemandes à Lorient et à la pointe de Grave dans le Morbihan et à Royan en Charente-Maritime. A Port-Louis, elle réalise des images-preuves de la découverte du charnier, attestant de l’identification et de la mise en bière des soixante-neuf fusillés de la citadelle.


En 1946, Germaine Kanova installe un nouvel atelier à Paris. Dans les années 1950, elle change complètement d’activité en prenant la gérance d’un bar Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne. Elle s’éteint à l’âge de 72 ans dans sa dernière demeure le 27 janvier 1975 à Antibes dans les Alpes Maritimes.
Décorée de la Croix de guerre avec étoile de bronze, pour souligner son sang-froid et son courage, Germaine Kanova était qualifiée par ses amis, d’esprit libre et aventureux …
Infos pratiques :
Exposition Germaine Kanova : Regard d’une photographe sur la libération, jusqu’au dimanche 4 janvier 2026
Musée national de la Marine
Poudrière de la Citadelle à Port-Louis (56)
Tarifs : Plein : 9€ – Réduit : 7€ / 8€ – au guichet : 10 euros. Horaires du musée :
Juin : de 10h à 18h, tous les jours
De juillet à Août : de 10h à 19h, tous les jours
Septembre : de 10h à 18h, tous les jours sauf le mardi
D’octobre à avril : de 13h30 à 18h, tous les jours sauf le mardi