Rennes. Dooinit festival met le rap underground au grand jour

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Le Dooinit festival fait son retour à Rennes du 28 mars au 1er avril 2023. Pour sa 14e édition, le rendez-vous des adeptes de hip hop continue de mettre à l’honneur la culture afro-américaine, avec le rap comme principal protagoniste, mais aussi le jazz ou la house. À une époque où le rap se commercialise, Dooinit reste fidèle à la scène indépendante et aux origines du mouvement.

« Il y a un engouement autour du hip hop comme il n’y en a jamais eu avant », affirme Charles Songue, directeur artistique du Dooinit festival à Rennes. Comme l’indiquent régulièrement les tops de ventes d’albums ou d’écoutes en streaming, le rap a le vent en poupe. D’après la Sacem, c’est même le genre musical le plus écouté par la jeunesse. « Je suis d’une génération de quarantenaires pour qui c’était compliqué de voir régulièrement des concerts hip hop. Ce n’est plus du tout le cas maintenant. Pas une semaine ne passe sans un concert hip hop à Rennes », s’enthousiasme Charles. Le passionné cite à cet égard les programmations de l’Antipode, de l’Étage ou du 4 Bis, ou encore l’activité du label DMZ, du promoteur Krumpp et des compagnies de danse Engrenages et Primitif.

Pourtant, dans ce paysage en mouvement, le Dooinit festival fait encore figure d’exception. Lancé en 2010 à Rennes, il demeure à ce jour un des seuls festivals rennais dédiés exclusivement au hip hop. Et ce alors que les artistes rap les plus rentables squattent les affiches de festivals généralistes. « Un groupe qui fonctionne bien ne va pas viser un petit festival comme Dooinit, même si c’est arrivé à quelques rares exceptions que des artistes tiennent à jouer chez nous pour notre public », continue le programmateur. Loin d’être amer, le passionné de la première heure relativise : « c’est ce qu’on a toujours voulu : une reconnaissance de cette culture ». 

Face à des programmations qui surfent sur les tendances, le Dooinit fait figure de gardien du temple, un temple à 36 chambres. « Si la mode passe un jour, je continuerai à faire du rap comme j’en faisais déjà avant. Ma génération a grandi avec, ça fait partie de nous et on en écoutera jusqu’à la fin. Mais il faut aussi que la nouvelle génération continue de donner à cette culture la place qu’elle mérite », affirme Charles Songue.

À l’ombre du show-business de Booba, Jul et Orelsan, le festival Dooinit cherche chaque année à mettre en avant une scène rap alternative, « un hip hop qui trouve ses origines dans le jazz, que certains appellent old school, un hip hop en lien avec les origines du mouvement », précise Charles Songue. Si Dooinit invite régulièrement des artistes américains issus de l’âge d’or des années 1990, comme cette année The Pharcyde ou Slum Village, sa programmation n’en est pas pour autant passéiste. De jeunes artistes comme Awon & Phoniks, ou, dans un registre plus jazz, Namas & Kate White et Émile Londonien réactualisent et synthétisent au sein de leur musique des éléments hip hop, house ou encore broken beat. 

Comme à son habitude, la programmation du festival se concentre essentiellement sur des artistes étrangers, notamment américains, avec cette année pour la première fois un artiste japonais, DJ Koko aka Shimokita. Mais elle laisse aussi leur place à des artistes français et locaux comme les Caennais COEFF, la Lyonnaise DJ Emii, ou l’un des principaux représentants de la scène hip hop rennaise, DJ Freshhh.

Cette année, le Dooinit festival s’étale sur cinq jours. Les festivités débutent mardi 28 mars à la Parcheminerie par une soirée d’inauguration et une projection du documentaire DMX : Don’t Try To Understand, de Christopher Frierson et Clark Slater. Le mercredi, en partenariat avec le collectif Culture Bar-Bars, le Dooinit se répand dans Rennes avec un blindtest hip hop de Thow à la Cour, une représentation live de Flip Radio au Bistrot de la cité, une soirée concert au 1988 Live Club et un after au Doujezu. Le gros de la programmation Dooinit débute le jeudi avec une soirée jazz au Jardin moderne, puis une soirée de concerts rap à l’Étage et enfin une soirée clubbing à l’Ubu le samedi. De quoi régaler les oreilles amatrices de musiques afro-américaines !

dooinit festival

Programmation et billetterie

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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