Le revenu des chauffeurs et livreurs Uber en chute libre depuis quatre ans : boycottons Uber et co

La rémunération des chauffeurs et des livreurs des plateformes de livraison et de VTC est en chute libre depuis plusieurs années en France. Un rapport publié vendredi 4 avril 2025 par l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi révèle une nette dégradation de leur revenu. Elle s’appuie sur les indicateurs fournis directement par les plateformes elles-mêmes.

Chez Uber Eats, la baisse est spectaculaire : en deux ans, le taux horaire brut a chuté de 25,9%. La situation est également préoccupante chez Stuart et Deliveroo, où la diminution atteint respectivement 17,3% et 12,9%. Au-delà du simple chiffre d’affaires en baisse, c’est surtout le taux horaire effectif qui pose problème. Chez Uber Eats, ce taux a plongé de 18% sur la même période. La raison principale ? Le temps d’attente devant les restaurants s’allonge, et ce temps perdu n’est pas rémunéré.

« On attend parfois jusqu’à vingt minutes pour une commande. Ensuite, il faut encore attendre le client. Ce temps-là n’est pas pris en compte. C’est inadmissible », témoigne un livreur. Cette situation pèse lourdement sur leur quotidien, les obligeant à travailler davantage pour compenser cette baisse de revenu.

Mais les livreurs ne sont pas les seuls concernés. Les chauffeurs VTC subissent eux aussi une baisse significative de leurs revenus. Paul, chauffeur à Bordeaux pour Uber et Bolt, estime que ses revenus ont diminué d’environ 20% ces derniers mois. Sa course autrefois rémunérée 30 euros de l’aéroport à la gare ne rapporte désormais plus que 22 à 23 euros.

Cette baisse promet d’entraîner une véritable crise pour de nombreux chauffeurs dépendants exclusivement des plateformes. Selon l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi, un chauffeur Bolt aurait perdu en moyenne 9 500 euros de chiffre d’affaires entre 2022 et 2024. De nombreux chauffeurs et livreurs pourraient ainsi bientôt se retrouver dans une situation économique critique. Mais les plateformes jouent sur le très important turn-over des chauffeurs qui ne tiennent souvent pas plus de 3 ans avant de laisser la place à de la nouvelle chair-à-conduire.

Cette évolution illustre plus largement un phénomène de paupérisation économique caractéristique du techno-féodalisme. Les plateformes comme Uber imposent leurs conditions afin d’exploiter des travailleurs précaires qui sont privés de protections sociales et de réelles marges de négociation. Ce modèle économique repose sur une relation asymétrique où la plateforme contrôle l’accès au marché, l’organisation du travail et la tarification ; ce qui exacerbe les inégalités économiques et sociales.

Résultat : ce système mis en place par les plateformes a pour ressort de faire travailler à très bas prix des personnes démunies au profit de sociétés qui font tout pour échapper à l’imposition nationale et dont le siège est domicilié dans des paradis fiscaux. Résultat bis : cette spirale de paupérisation s’accompagne du transfert de la valeur créée dans notre pays dans un autre pays (USA) alors qu’une bonne partie est censée financer notre système social national. Uber & co doivent cesser cette nouvelle forme d’exploitation humaine contraire aux valeurs humanistes européennes et contraire à la valorisation locale. L’enrichissement d’Uber & co s’opère au prix d’un effondrement social. L’Europe s’efforce d’encadrer leur pratique, mais la France est en retard dans ce mouvement. Le boycott est alors une réponse.

Combattre l'oppression symbolique
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