Saint Richard Stallman, priez pour nous !

Déjà deux hagiographies au cinéma, en sus du pavé de Walter Isaacson, tentent de faire passer Steve Jobs pour un… saint. Parlons alors de Richard Stallman, une figure méconnue du grand public. Une évangéliste d’un monde numérique bien pensé et bien compris.

 

Nous n’allons pas reprendre toute la vie de Richard Stallman, d’autres sites le font déjà très bien ! Mais si Richard Stallman bénéficie d’une telle aura, ce n’est pas pour son look hippie ni le fait d’être diplômé de Harvard et du MIT. Ce n’est certainement pas non plus pour son site officiel, pas franchement glamour. Universitaire pur et dur, conférencier hors pair, il est connu d’abord pour l’invention du GNU. Et lui, c’est vraiment le grand GNU !

Qui es-tu, grand GNU ?

Littéralement, c’est GNU’s Not UNIX… Oui, on a de l’humour au MIT. Pour faire simple, disons que c’est une alternative au système Windows (argh, je viens de mettre des figurines de pingouins partout pour désenvouter mon ordinateur) et surtout aux gros systèmes UNIX de l’époque, mais totalement libre et gratuit. Enfin moyennant quelques préalables tout de même. Grâce à ce GNU au Gnou (son symbole), il y aura ensuite GNU/Linux, puis Debian, puis Ubuntu (qui eux ne sont pas totalement libres au regard de l’esprit originel), etc. soit une ribambelle de systèmes d’exploitation qui vous tendent les mains. On peut même retrouver des points communs avec le OSX des ordinateurs Apple. Mais avouons que jusque dans les années 2000, ces systèmes étaient réservés à des spécialistes motivés. Aujourd’hui, le commun des mortels s’en sortira sans plus de difficulté que dompter Windows 8 ou une tablette tactile.

Mais revenons à cette année 1983 qui vit naître le projet GNU. Accolé à ce projet, il y a la licence GPL. Non, ce n’est pas Suez qui veut vous faire payer encore plus cher son GPL ! Rien à voir avec le carburant puisque cela signifie simplement « Licence Publique GNU ». C’est ce qui fixe les quelques règles de diffusion de logiciel dit « libre ». À la différence des droits d’auteur ou « copyright », la licence GPL prône le « Copyleft » (ah, il est impayable ce Richard !) soit la redistribution des logiciels avec leur source (leur code, le truc qu’on va enseigner aux enfants dans le futur, brrr…). Cela sous-entend qu’une société ne peut revendre un logiciel sous licence GPL à son profit, évidemment – puisqu’il est libre et gratuit – mais elle peut l’intégrer à ses outils (cf. Apple, par exemple, qui adooooore les brevets…)

Un Apôtre de la liberté

Créateur de la « Free Software Fondation », Richard Stallman a vite compris qu’au-delà du logiciel, le combat portait sur le savoir, la préservation de la culture, sa libre consultation et distribution. Aussi le voit-on à l’initiative, en 1999, de ce qui deviendra Wikipedia en 2001. On le voit également s’investir contre les fameux DRM, ces restrictions à l’utilisation des films et musiques et maintenant des livres numériques. Il vient supporter ceux qui luttent contre la loi DADVSI en France et, surtout, vient littéralement prêcher la bonne parole à tous ceux qui se laissent tenter par les sirènes des géants de l’internet et de la high-tech.

Bon, c’est vrai que sa vie n’a rien de très fantasque. Elle ne sera jamais dans les films. Il n’a même pas de « Keynote » sacralisé en pull à col roulé à proposer. Pourtant, sa parole reste essentielle, tant il a permis à une alternative de naître dans ce monde de la consommation et de l’obsolescence programmée. Et pour toi, lecteur qui voudrait gouter ses saintes paroles, nous t’offrons généreusement une conférence du dit bonhomme. Oui, Saint Richard parle français ! Il ne faisait pas ça le Steve…

Article précédentJonathan Coe Expo 58 ou un roman d’espionnage loufoque
Article suivantMarie-Thérèse Vacossin expose sa Clarté d’Ombre à la Galerie Oniris

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici