Le rideau se lève sur la 78e édition du Festival de Cannes, et déjà la tension monte, les pupilles frémissent, les plumes crépitent. Si la Croisette aime les paillettes, elle vibre surtout chaque année au rythme des révélations et des vertiges cinématographiques que seule cette manifestation sait provoquer. Et cette édition 2025 s’annonce comme un millésime exceptionnel : entre monstres sacrés et jeunes prodiges, Cannes célèbre le retour du grand cinéma sous toutes ses formes – sensoriel, politique, poétique, brutal, visionnaire.
Une compétition entre fauves : les grands noms au sommet de leur art
L’ouverture du bal sera marquée par “Alpha” de Julia Ducournau, la réalisatrice de Titane (Palme d’or 2021), qui revient avec un film annoncé comme “radical, organique et cosmique”. Une odyssée de transformation qui promet de repousser une nouvelle fois les limites du corps et de l’écran.
Ari Aster, maître du cauchemar existentiel (Midsommar, Beau is Afraid), présentera “Eddington”, un drame métaphysique sur la relativité, l’angoisse et les trous noirs – au propre comme au figuré. Un Aster moins horrifique mais plus philosophique ? On attend de voir… avec fébrilité. Wes Anderson, fidèle à Cannes, convoque quant à lui un monde miniature et pastel dans “The Phoenician Theme”, une fresque archéologico-sentimentale annoncée comme l’un de ses films les plus personnels. L’élégance maniériste et la tendresse distanciée d’Anderson sauront-elles encore surprendre ?
Dans “Die My Love”, Lynne Ramsay adapte le roman fiévreux d’Ariana Harwicz et retrouve Jennifer Lawrence dans un rôle de mère destructrice : un duel incandescent entre folie, désir et maternité. Une œuvre qui s’annonce aussi belle qu’inconfortable.
Et n’oublions pas Dominik Moll, dont “Dossier 137” prolongerait son exploration d’une Europe minée par l’indifférence bureaucratique et les drames invisibles, dans la lignée de La Nuit du 12.
Les audaces singulières : quand le cinéma dérange, enchante, transcende
Parmi les ovnis attendus, “Exit 8”, un film d’horreur expérimental qui réinvente les codes du found footage dans un Tokyo spectral, ou encore “Yes”, de Nadav Lapid, fable politique tournée en un seul plan-séquence à Ramallah. Lapid, récompensé pour Synonymes, devrait faire débat, comme toujours.
Le cinéma d’animation aussi brille à Cannes cette année. Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville) revient avec “Marcel et Monsieur Pagnol ”.
Le cinéma nordique sera représenté avec “AFFEKSJONSVERDI Valeur sentimentale” de Joachim Trier, une exploration douce-amère des traces laissées par l’amour et les regrets, avec l’actrice fétiche du cinéaste, Renate Reinsve.
Compétition Officielle : Les Incontournables
Alpha – Julia Ducournau
Après sa Palme d’Or pour Titane, Julia Ducournau revient avec Alpha, un drame intense sur une adolescente de 13 ans et sa mère, confrontées à une transformation bouleversante. Le film explore les thèmes de l’identité et de la métamorphose.
Eddington – Ari Aster
Ari Aster présente Eddington, un thriller psychologique se déroulant en 2020, mettant en scène une confrontation entre un shérif et un maire dans une petite ville du Nouveau-Mexique. Le film aborde les tensions sociales exacerbées par la pandémie.
The Phoenician Scheme – Wes Anderson
Wes Anderson propose une aventure familiale mêlant espionnage et relations père-fille, avec Mia Threapleton et Benicio del Toro. Le film se distingue par son esthétique soignée et son humour caractéristique.
Die, My Love – Lynne Ramsay
Adaptation du roman d’Ariana Harwicz, ce drame met en scène Jennifer Lawrence dans le rôle d’une femme luttant contre la psychose post-partum. Un film intense sur la maternité et la santé mentale.
Dossier 137 – Dominik Moll
Dominik Moll explore les zones d’ombre de la justice avec Dossier 137, où une enquêtrice de l’IGPN découvre des vérités troublantes sur une affaire de violence policière.
Sélections Parallèles : Voix Singulières
Exit 8 – Genki Kawamura
Présenté en Séance de Minuit, ce thriller japonais suit un homme piégé dans un couloir de métro sans fin, cherchant désespérément la sortie numéro 8. Une métaphore de l’aliénation moderne.
Yes – Nadav Lapid
Dans Yes, Nadav Lapid raconte l’histoire d’un musicien israélien chargé de composer un nouvel hymne national, explorant les tensions identitaires et politiques du pays.
Marcel et Monsieur Pagnol – Sylvain Chomet
Ce film d’animation rend hommage à Marcel Pagnol, mêlant souvenirs d’enfance et récits littéraires, avec la touche visuelle unique de Chomet.
Valeur Sentimentale – Joachim Trier
Joachim Trier revient avec un drame familial mettant en scène Renate Reinsve et Elle Fanning, explorant les liens entre un père et ses filles.
Compétition
Film d’ouverture
PARTIR UN JOUR de Amélie BONNIN | 1er film – Hors Compétition
THE PHOENICIAN SCHEME de Wes ANDERSON
EDDINGTON de Ari ASTER
KUANG YE SHI DAI de BI Gan
(RÉSURRECTION)
JEUNES MÈRES de Jean-Pierre et Luc DARDENNE
ALPHA de Julia DUCOURNAU
RENOIR de HAYAKAWA Chie
THE HISTORY OF SOUND de Oliver HERMANUS
LA PETITE DERNIÈRE de Hafsia HERZI
SIRAT de Oliver LAXE
NOUVELLE VAGUE de Richard LINKLATER
TWO PROSECUTORS de Sergei LOZNITSA
(DEUX PROCUREURS)
FUORI de Mario MARTONE
O AGENTE SECRETO de Kleber MENDONÇA FILHO
(L’AGENT SECRET)
DOSSIER 137 de Dominik MOLL
UN SIMPLE ACCIDENT de Jafar PANAHI
DIE MY LOVE de Lynne RAMSAY
THE MASTERMIND de Kelly REICHARDT
ZAN O BACHEH de Saeed ROUSTAEE
(WOMAN AND CHILD)
EAGLES OF THE REPUBLIC de Tarik SALEH
(LES AIGLES DE LA RÉPUBLIQUE)
SOUND OF FALLING de Mascha SCHILINSKI
ROMERÍA de Carla SIMÓN
(ROMERIA)
AFFEKSJONSVERDI de Joachim TRIER
(VALEUR SENTIMENTALE)
Un Certain Regard
LOVE ME TENDER de Anna CAZENAVE CAMBET
LA MISTERIOSA MIRADA DEL FLAMENCO de Diego CÉSPEDES | 1er film
(LE MYSTÉRIEUX REGARD DU FLAMANT ROSE)
MÉTÉORS de Hubert CHARUEL
MY FATHER’S SHADOW de Akinola DAVIES JR | 1er film
L’INCONNU DE LA GRANDE ARCHE de Stéphane DEMOUSTIER
URCHIN de Harris DICKINSON | 1er film
HOMEBOUND de Neeraj GHAYWAN
TÔI YAMANAMINO HIKARI de ISHIKAWA Kei
ELEANOR THE GREAT de Scarlett JOHANSSON | 1er film
KARAVAN de Zuzana KIRCHNEROVA | 1er film
PILLION de Harry LIGHTON | 1er film
UN POETA de Simón MESA SOTO
AISHA CAN’T FLY AWAY de Morad MOSTAFA | 1er film
ONCE UPON A TIME IN GAZA de Arab et Tarzan NASSER
O RISO E A FACA de Pedro PINHO
(LE RIRE ET LE COUTEAU)
THE PLAGUE de Charlie POLINGER | 1er film
PROMIS LE CIEL de Erige SEHIRI
LE CITTÀ DI PIANURA de Francesco SOSSAI
(UN DERNIER POUR LA ROUTE)
THE CHRONOLOGY OF WATER de Kristen STEWART | 1er film
TESTA O CROCE? de Matteo ZOPPIS, Alessio RIGO DE RIGHI
Hors Compétition
PARTIR UN JOUR de Amélie BONNIN | 1er film
13 JOURS, 13 NUITS de Martin BOURBOULON
LA VENUE DE L’AVENIR de Cédric KLAPISCH
LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE de Thierry KLIFA
HIGHEST 2 LOWEST de Spike LEE
MISSION: IMPOSSIBLE – THE FINAL RECKONING de Christopher MCQUARRIE
VIE PRIVÉE de Rebecca ZLOTOWSKI
Séances de minuit
LE ROI SOLEIL de Vincent Maël CARDONA
HONEY DON’T de Ethan COEN
DALLOWAY de Yann GOZLAN
EXIT 8 de KAWAMURA Genki
FENG LIN HUO SHAN de MAK Juno
(SONS OF THE NEON NIGHT)
Cannes Première
AMRUM de Fatih AKIN
MA FRÈRE de Lise AKOKA et Romane GUERET
SPLITSVILLE de Michael Angelo COVINO
MAGALHÃES de Lav DIAZ
(MAGELLAN)
RENAI SAIBAN de Kōji FUKADA
(LOVE ON TRIAL)
LA OLA de Sebastián LELIO
(LA VAGUE)
CONNEMARA de Alex LUTZ
ÁSTIN SEM EFTIR ER de Hlynur PÁLMASON
ORWELL : 2+2=5 de Raoul PECK
DAS VERSCHWINDEN DES JOSEF MENGELE de Kirill SEREBRENNIKOV
(LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE)
Séances Spéciales
ARCO de Ugo BIENVENU | 1er film
DITES-LUI QUE JE L’AIME de Romane BOHRINGER
MARCEL ET MONSIEUR PAGNOL de Sylvain CHOMET
BONO: STORIES OF SURRENDER de Andrew DOMINIK
QUI BRILLE AU COMBAT de Joséphine JAPY | 1er film
THE SIX BILLION DOLLAR MAN de Eugene JARECKI
L’HOMME QUI A VU L’OURS QUI A VU L’HOMME de Pierre RICHARD
MAMA de Or SINAI | 1er film
AMÉLIE ET LA MÉTAPHYSIQUE DES TUBES de Maïlys VALLADE et Liane-Cho HAN | 1er film
