Cape Noire, artiste encapuchonnée pour musique à danser dans le noir

Imagerie mystérieusement sombre et musique électronique noire, voilà la lugubre recette proposée par Cape Noire. Telle la faucheuse tout droit sortie des esprits les plus obscurs, l’artiste toujours encapuchonné, à la manière des vieilles bretonnes endeuillées, est une énigme à déchiffrer.

 

Très peu d’informations circulent au sujet de la personne qui se cache derrière cette Cape noire… Seule la voix féminine donne le commencement d’un indice. Cette identité secrète donne une énigmatique ampleur au premier Ep du projet : Ad Nauseam.

Cape Noire promet ainsi de nous emmener jusqu’à la nausée (Ad Nauseam) à travers une ambiance cryptique qui résulte certainement d’un dégoût envers le monde et ses injustices. Cet écœurement se traduit dans « Fifteen », ode à l’innocence juvénile aussi franche que tranchante. « Bam Bam » fait quant à lui preuve d’une obscurité électronique plus prononcée encore, rappelant les beats de Eyjafjöll, groupe rennais musicalement et visuellement proche de Cape Noire.

L’atmosphère devient presque baroque avec le titre « Three Feathers », précédé d’un interlude aux formes vampiriques qui glace le sang. C’est pourtant bel et bien le morceau d’ouverture « Fire » qui restera le plus ancré dans les esprits. Il s’agit cependant du morceau le moins dark du disque avec ses courbes plus pop et ses rythmes à deux doigts du hip-hop, étrange feu noir, glaçant et émouvant aux imprécations éruptives, captivantes, pourtant tout en retenues où la voix évoque les plus belles incantations d’une Chelsea Wolfe.

Ad Nauseam est un bel étendard pour une musique encore peu reconnue en France : la darkwave. On regrettera seulement une voix parfois trop mise en avant et assez peu nuancée mais, cela n’est qu’un détail tant la démarche est intéressante. On pense très vite aux Italiens de Frozen Autumn ainsi qu’aux expérimentations de How To Destroy Angels. Mais il faut avouer qu’il est assez rare de croiser une identité visuelle et musicale aussi singulière dans le paysage musical français, ce qui est bien moins rare chez nos chers frères ennemis anglo-saxons (cf. Chelsea Wolfe, Zola Jesus ou Bat for Lashes, qui pourraient bien se trouver précisément, parmi les comparaisons faciles à la musique de Cape Noire).

Cape Noire / Ecouter/acheter Ad Nauseam

Article précédentOlivier Hodasava, 48e parallèle nord, Minot, Dakota du Nord
Article suivantLes oeuvres virtuelles de Sandrine Deckalo s’exposent réellement
Valentin Lalbia
Valentin Lalbia est élève journaliste en stage conventionné avec l'Université Rennes 2

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici