Lady Mond de l’écrivain breton Joël Raguénès est paru aux éditions Calmann-Lévy le 22 janvier 2025. Dans cette biographie, il raconte le destin extraordinaire de Marie-Louise Le Manac’h (1869-1949), plus connue sous le nom de Lady Mond. Fille d’un meunier de Belle-Isle-en-Terre dans les Côtes du Nord (Côtes d’Armor), elle est devenue l’une des femmes les plus riches du monde…
Appelée couramment Maï, Marie-Louise Le Manac’h, est née le 5 février 1869 à Belle-Isle-en-Terre. Son père Guillaume Le Manac’h est meunier au moulin de Prat-Guéguen. Il épouse en 1858 Maryvonne née Le Roy, une ménagère, avec laquelle il aura dix enfants ; Marie-Louise est la sixième de la fratrie. Elle s’exprime d’abord en breton, puis devient à l’école des filles une bonne élève en français.
Le 1er juin 1885, les propriétaires du moulin emmènent Marie-Louise Le Manac’h avec eux aux funérailles de l’écrivain Victor Hugo, où elle découvre la vie parisienne : c’est une révélation qui va bousculer sa vie. Elle se fait la promesse que cette vie citadine sera un jour la sienne.
En 1886, elle quitte Belle-Isle en Terre pour aller travailler à l’Hôtel de la Croix-Rouge de Saint Brieuc.
En 1887, son rêve devient réalité. La jeune fille de 18 ans s’installe à Montmartre où elle est vendeuse de fleurs dans la rue et dans les cabarets. Elle fait connaissance avec un marchand de couleurs qui lui fait rencontrer des élèves de l’école des Beaux Arts, le milieu artistique bouillonnant de la Belle Époque avec notamment Vincent Van Gogh (1853-1990), Auguste Renoir (1841-1919), Claude Monet (1840-1926)…Maï se découvre une véritable passion au contact de ces peintres. Pour gagner sa vie, elle pose pour certains.
Simon Gugenheim, un marchand de fruits et légumes épouse Marie-Louise Le Manac’h le 5 février 1897, le jour de ses 28 ans. Le couple emménage à Londres en Angleterre, mais malade de tuberculose, le mari meurt le 25 décembre 1900.
Alors veuve, Maï rencontre à Londres Antoine d’Orléans (1866-1930), membre de la famille royale espagnole et petit-fils du roi français Louis-Philippe 1er. Elle devient sa maîtresse pendant plusieurs années. Cette liaison lui ouvre les portes d’un monde bien différent et modifie radicalement son statut social, elle qui était vouée à une vie modeste en Bretagne… Le couple mène une vie mondaine, aussi bien à Londres, qu’à Paris, à Séville en Espagne, et même à Belle-Isle-en Terre où Marie-Louise a acheté une maison. Mais le couple finit par rompre en 1906, car Antoine d’Orléans est infidèle.
Toujours à Londres, Marie-Louise Le Manac’h fait la connaissance en 1910 du richissime homme britannique Robert Mond, surnommé « le roi du nickel ». Le 6 décembre 1922, elle devient Lady Mond en épousant ce riche industriel britannique. Elle est une marchande d’art incontournable. Avec son époux, elle continue de partager sa vie entre Londres, Paris et la Bretagne si chère à son cœur.
En 1927, Robert Mond achète à Saint-Malo (35) une ancienne malouinière, construite en 1858. Deux plus tard, il offre à son épouse le domaine de Coat-an-Noz à Belle-Isle-en-Terre. Robert Mond meurt le 22 octobre 1938. et Marie-Louise Le Manac’h finit sa vie dans le nouveau Castel Mond, qu’elle a fait construire dans le centre de Belle-Isle-en-Terre. Elle s’éteint le 21 novembre 1949.
De 2005 à 2012, se tenait un festival de musique pendant une semaine à Belle-Isle-en-Terre, Le Printemps de Lady Mond.
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L’écrivain régionaliste Joël Raguénès est né le 17 décembre 1941 au Conquet dans le Finistère, la commune la plus à l’ouest de la France, excepté les îles d’Ouessant et de Molène. Il est le fils de Jean Raguénès, négociant en vin, et de Marie-Ange, née Bellec ; son oncle maternel a été préfet des Ardennes et de Charente dans les années 1970. Joël Raguénès fait ses études à l’Ecole Supérieure de Commerce – Bretagne Brest, puis travaille dans le commerce international en France et à l’étranger au sein de grands groupes, puis à son compte.
En 1961, passionné par les auteurs américains de l’époque, il écrit un roman policier qui n’est pas publié. Il attend 2002 pour publier son premier roman : Le pain de la mer, l’histoire de sa famille qui exploitait le goémon à Quéménès au large du Conquet. L’ouvrage devient un classique de la littérature bretonne contemporaine.
Depuis, il a rédigé une vingtaine de romans, à raison en moyenne de un par année. Tous ses romans sont issus d’histoires vraies. La famille Kerléo, qui apparaît dans une dizaine de ses romans, lui permet de déployer des histoires de pêche sur plusieurs décennies et en plusieurs lieux mythiques de Bretagne.
Joël Raguénès réside à Landivisiau dans le Finistère depuis sa retraite.
Lady Mond de Joël Raguénès, Éditions Calmann-Lévy. Prix papier : 22,50€ / numérique : 15,99 euros. Parution : 22 janvier 2025.