Nina Morand-Sagory, une danseuse bretonne dans la compagnie de Pietragalla 

Nina Morand-Sagory au gala de danse 2024 de Danse Attitude
Nina Morand-Sagory au gala de danse 2024 de Danse Attitude

Bercée par une mère professeure de danse, la Bettonnaise Nina Morand-Sagory danse depuis qu’elle a trois ans. Elle est aujourd’hui alternante dans la compagnie de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault. Actuellement en tournée pour le spectacle Giselle(s), l’équipe passe quelque temps dans le Grand-Ouest. 

C’est un court passage dans sa Bretagne natale pour Nina Morand-Sagory, originaire de Betton. Depuis fin août 2024, elle est apprentie au centre de formation de la célèbre Marie-Claude Pietragalla et de son mari Julien Derouault, et compte parmi les danseurs et danseuses dans la création Giselle(s), actuellement en tournée.

Le couple de danseurs a revisité le ballet de Giselle d’Adolphe Adam, et amené l’oeuvre classique dans l’univers de la danse contemporaine. Cette adaptation politise le spectacle et traite du lourd sujet des violences conjugales. Lors du premier acte, quatre couples sont représentés : les hommes y sont violents avec leur femme, et ce jusqu’à la mort de celles-ci. Dans le deuxième acte, les défuntes reviennent dans un élan de sororité et de vengeance pour tuer, à leur tour, leurs conjoints.

Nina y joue l’une de ces femme-fantômes, nommées wilis : « C’est un rôle autant complexe qu’intéressant à travailler », témoigne-t-elle. « Je ne l’aborde pas de la même manière qu’au début. Sous les conseils de mes professeurs, je lui ai inventé une histoire pour mieux l’aborder et toucher le spectateur ». Le pari semble réussi, en témoignent les départs prématurés de certains spectateurs bouleversés par le sujet ou les trois dates qui affichent complet. Si la Baule en fait partie, deux autres dates dans le Grand-Ouest sont encore disponibles : l’une à Brest ce mardi 13 mai et au Mans vendredi 30, dernière date du spectacle.

Nina Morand pour le centre de formation de M. Pietragalla et J. Derouault
Nina Morand pour le centre de formation de M. Pietragalla et J. Derouault / septembre 2024

La danse, une histoire de famille 

Si Nina travaille aujourd’hui pour le prestigieux centre de formation, c’est notamment grâce à son enfance bercée par la danse. Sa mère, Laetitia Sagory, est la présidente du club Danse Attitude, à la Bouëxière. La jeune danseuse y danse depuis qu’elle a trois ans et a commencé par le modern-jazz. Mais c’est pendant le confinement que la talentueuse artiste développe un goût personnel en se formant seule, épaulée par sa mère : « J’ai exploré d’autres danses comme le classique, que je n’avais jamais vraiment pratiqué ! », se souvient-elle. C’est là que naît son amour pour le contemporain. 

Parallèlement à son baccalauréat, en 2022, elle passe un premier EAT (examen d’aptitudes techniques) de jazz. Après ce premier diplôme, elle enchaîne les cours préparatoires et les auditions. Elle entre ensuite en classe préparatoire à Nantes pour un second EAT, cette fois en contemporain à l’école du Pont Supérieur de la ville. Enfin, elle rejoint le Jeune Ballet du Centre Chorégraphique Calabash à Lyon. Sa formation lui ouvre des portes à plusieurs stages dans des compagnies nationales et internationales.

Parmi elles, Zfin Malta, la compagnie nationale de Malte qu’elle intègre pour une semaine de résidence en tant que stagiaire observatrice. Tout au long de sa formation, Nina peut compter sur la présence psychologique et physique de sa mère, avec qui elle partage une relation singulière et artistique. « Ce n’était pas toujours facile d’avoir ma mère comme professeure de danse, surtout adolescente. Mais aujourd’hui, je partage victoires et échecs avec elle, ce qui renforce chaque jour notre lien », exprime-t-elle. 

Nina Morand-Sagory au concours régional de Bretagne - Février 2023
Nina Morand-Sagory au concours régional de Bretagne – Février 2023

En 2024, elle rejoint la compagnie de Marie-Claude Pietragalla, danseuse à la renommée internationale, pour un contrat de deux ans. « On y fait de tout ! », du hip-hop au classique, en passant par le pendant administratif afin de préparer sa future carrière. Elle se nourrit de ses cours, bien que très physiques, et des amitiés qu’elle a pu développer au sein de son équipe : « Ma promotion est très soudée. Si le monde de la danse est connu pour être toxique et compétitif, nous privilégions l’entraide et la bonne humeur », dit-elle, le sourire aux lèvres. Car rigueur, discipline, interprétation et précision restent les mots d’ordre au centre : chaque mouvement a un sens, une signification précise. 

Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault débordent d’idées originales pour mettre en pratique leurs apprentissages : « Un exercice que j’adore, c’est lorsque l’on s’inspire d’un tableau pour créer des scènes. Cela nous fait travailler notre créativité de manière originale ! », raconte Nina. Si cet entraînement l’a particulièrement marquée, c’est parce que la danse n’est pas son seul moyen d’exprimer sa fibre artistique. Sur le compte Instagram @vaninagogh, elle partage ses peintures, ses dessins, ses photographies et même quelques extraits musicaux au piano. « Je trouve ça complémentaire de lier plusieurs arts ensemble, ça élargit notre imaginaire et je me sens nourrie par l’art », souligne Nina avec passion.

Infos pratiques :

Vendredi 30 mai 2025 à 20h30
Tarif : 41€. Lien vers la billetterie
Palais des Congrès – Rue d’Arcole, 72 000 Le Mans