Alors que Donald Trump célébrait son anniversaire en grande pompe avec un défilé militaire à Washington, des milliers d’Américains sont descendus dans les rues de dizaines de villes pour participer à une mobilisation inédite : le No Kings Day. Derrière ce nom en clin d’œil à la monarchie se cache une contestation vive mais festive contre l’autoritarisme présidentiel. Retour sur cette journée de protestation aussi sérieuse dans son fond que décalée dans sa forme.
Qu’est-ce que le « No Kings Day » ? Une monarchie, pas aux USA
Le No Kings Day est un mouvement de protestation né aux États-Unis en réaction à l’autoritarisme de Donald Trump et à son désir affiché de restaurer une forme de pouvoir personnel, voire monarchique. La goutte de trop ? Un gigantesque défilé militaire organisé le 14 juin 2025 à Washington, pour fêter les 250 ans de l’armée américaine… mais aussi, hasard du calendrier, l’anniversaire de Donald Trump lui-même !
En réponse, des milliers d’Américain·es ont organisé des rassemblements pacifiques dans plus de 40 villes, sous la bannière « No Kings » (Pas de rois). Un mot d’ordre simple : la démocratie américaine n’est pas une couronne à transmettre, mais un pacte à protéger. À coups de pancartes ironiques, de slogans bien sentis et de concerts improvisés, les manifestants ont dénoncé le culte de la personnalité, la militarisation de la politique, et les dérives populistes.
Un samedi à découronner les rois
Pendant que Trump paradait dans Washington entre tanks, fanfares et porte-avions en Lego (ou presque), la rue lui répondait avec humour et indignation : le No Kings Day a transformé l’Amérique en une grande satire civique. Résultat : des pancartes comme « Make America Constitutional Again » ou « Donald Ier, c’est non », une ambiance bon enfant, et une claire volonté de rappeler que la présidence n’est pas un trône à vie.
Une marée de contestation humaine
- San Diego : 60 000 personnes ont défilé le long du port, transformant Harbor Drive en forum romain de la résistance démocratique.
- New York, Boston, Chicago, Seattle, Concord, Freeport : dans chaque ville, une même énergie : festive, critique, résolue.
- Les pancartes stars ? « No Kings, No Clowns, Just Ballots » et « This Ain’t Versailles, Bro ».
Les rassemblements étaient majoritairement pacifiques, malgré un incident isolé en Virginie où un SUV a foncé dans la foule (sans faire de blessés graves). Une preuve que, malgré les tensions, les valeurs démocratiques américaines tiennent toujours debout — même sur une pancarte en carton recyclé.
Tandis que les manifestants scandaient “No Kings”, Donald Trump s’offrait une mise en scène napoléonienne avec défilé militaire, discours belliqueux et drapeaux surdimensionnés. Le contraste n’a échappé à personne : d’un côté, la démocratie qui manifeste ; de l’autre, le pouvoir qui parade.
Le No Kings Day est plus qu’un happening satirique : c’est une déclaration d’amour à la démocratie en réponse au flirt dangereux avec le césarisme. Et tant que les foules danseront plus fort que les tambours militaires, il restera une chance pour que les États-Unis soient dirigés par des citoyens — et non couronnés par des egos.