À l’heure où l’on écoutait les Doors, Jimmy Hendrix ou les Rolling Stones, les Chinois marchaient au son des chants révolutionnaires. Le rock était considéré comme un genre bourgeois et décadent. Maintenant, la jeunesse chinoise fait une autre révolution en s’y mettant. À donf’ ! Tour d’horizon avec le jeune photographe Aurélien Foucault à l’Institut Confucius de Bretagne à Rennes.
Quoi ?! Vous n’avez jamais entendu parler de Hangai, de Brain Failure, de Residence A ? Alors, foncez à l’Institut Confucius découvrir ces têtes d’affiche de l’Empire du Milieu. Inconnue chez nous (mais çà va changer…), la scène de musiques actuelles est en plein essor. Apparue il y a une vingtaine d’années via l’entrée illégale sur le territoire de disques pirates de musique occidentale, elle abreuve une partie de la jeunesse, avide de rock, de punk, de blues, de métal, de reggae, qui la consomme parfois de façon compulsive, comme pour rattraper trente ans d’isolement. Des groupes naissent de cet élan et cherchent d’abord à imiter leurs homologues occidentaux, tout en revendiquant fièrement leur philosophie Do It Yourself. C’est l’époque florissante du punk chinois. Rapidement, l’approche musicale s’affine, les styles se diversifient, une scène est née.
Après le concert de Tulegur Gangzi (le 5 septembre à la MJC Bréquigny) l’Institut Confucius offre une exposition de photographies d’Aurélien Foucault, jeune Français qui réside et travaille à Beijing où il arpente les salles de concert et les bars de la capitale. Celles-ci ont été prises à Pékin entre 2011 et 2014. « La sélection ne fut pas facile et il ne s’agit aucunement de donner une vision exhaustive de la scène musicale underground », précise Aurélien dont la volonté est de partager la fièvre d’une nuit musicale dans la capitale chinoise. On trouve quelques groupes occidentaux aux côtés des groupes chinois, car « ils font eux aussi partie du paysage et y exercent une forte influence ». Un univers bien pêchu qu’il nous dévoile en images et en son. En effet, des lecteurs MP3 sont mis à disposition du public. Il suffit d’entrer le numéro correspondant à la photo et on a le son ! Vous en voulez plus ? Grâce à un système de code QR, il est possible de prolonger la visite sur le site d’Aurélien Foucault.
Qui est Aurélien ?…
Naissance à Poitiers en 1979, enfance à Montreuil puis collège dans la région nantaise, il y a du Marco Polo en lui. À 18 ans, il passe un an en Suède, avant de vivre la bohème en Italie. Il lui arrive de sauter un repas pour s’offrir une toile ou un disque. Il fête ses 20 ans à Naples « en avalant l’histoire du cinéma dans une tasse d’huile d’olive ». Camouflé ensuite en professeur de français, il devient « expert en whisky en Écosse puis dégustateur de vodka en Russie ». Adepte des raviolis locaux, il reste deux ans en Sibérie où il rencontre sa femme puis décide après une noyade ratée dans le lac Baïkal de repartir à l’aventure. Nach Pékin ! Depuis 2011, il y développe une activité de photographe professionnel ; ses travaux sont publiés dans plusieurs médias locaux et internationaux. Parallèlement, il se consacre à deux sujets qui le fascinent : la musique et le façonnement de l’identité par la mémoire individuelle. Ravi de partager l’ivresse de cette jeunesse bouillonnante, il se fait plaisir, tout comme eux qui oublient le temps d’une nuit, les aléas d’une vie encore réglée par les conventions d’une époque correspondant bien peu à leurs aspirations.
Expo Beijing Rocks Aurélien Foucault
Institut Confucius de Bretagne
17 Rue de Brest, 35000 Rennes
02 99 87 08 85 www.confucius-bretagne.org
Beijing Calling
France 4 propose un documentaire détonant, sur le rock et le Pékin underground à travers les groupes emblématiques et émergeants du pays.
Olivier Richard vous emmène au cœur de la scène punk rock pékinoise, en immersion dans le quotidien de plusieurs groupes qui illustrent les différents courants que l’on peut rencontrer en parcourant les live house des Hutongs (vieux quartiers de Pékin) ou les festivals de printemps.
On y suit S-Mud et sa chanteuse Spirit, étudiante, qui explique la pression de la société sur l’éducation des filles pour qu’elles soient de « bonnes filles », Lei Jun leader de Misandao, le 1er groupe skinhead (apolitique et antiracistes) de Pékin, Sulumi alias Sun Dawei icône de l’underground ancien punk converti à l’électro qui s’est fait remarquer en composant avec sa Game Boy, Demerit et son leader Spike qui a ouvert un bar punk et propose le Fucktival une sorte de off du Strawberry Festival (le plus gros festival chinois 150 000 spectateurs)…
LUNDI 23 OCTOBRE, à 23h20, sur France 4. Production : Sombrero & Co/France 4
奥月阳 Inophis : la guitare rock de Breizh à Pékin
Parti avec une bourse d’étude à Qingdao dans le Shandong en 2005, le guitariste finistérien se produit dans les clubs chics de la ville pour se faire un peu de sous. Depuis, il partage son temps entre la Bretagne et la Chine où il donne des concerts qui rencontrent un certain succès. Après sa dernière tournée à Hong-Kong et Shenzhen, il vient de sortir avec son groupe EQUINOX l’album The Cry Of Gaïa (mélange de musiques classique, symphonique, lyrique, baroque et de métal !). Disponible sur iTunes et Amazon. Bientôt il repart pour le salon international de la musique de Shanghai où il se produit à raison de trois concerts par jours pour Farida et Aroma.
http://equinoxinophis.com A suivre sur FaceBook.