RENNES HIP-HOP. LE PROGRAMME DU DOOINIT 2022

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Le Dooinit Festival de Rennes, événement majeur de hip-hop dans l’Ouest, lance sa 13e édition. Cette année encore, Charles Songue et son équipe ont concocté un programme haut en couleurs du 31 mars au 10 avril 2022.

Le Dooinit festival revient pour sa 13e édition, un retour pour l’événement hip hop rennais qui proposera une fois de plus une programmation ambitieuse et pointue. Du 31 mars au 10 avril 2022 les puristes et fans de culture afro-américaine pourront se délecter du meilleur de la scène hip hop, DJing et jazz.

Les États-Unis seront une fois de plus bien représentés par Sa-RocCJ FlyJamie 3:26Maylay Sparks et Flobama.

Les anglais ne seront pas en reste puisque nous accueillerons le duo Blue Lab BeatsLord Apex et Goya Gumbani.

Des artistes francophones s’ajoutent à la liste avec les suisses Makala et Ngoc Lan, les parisiens DJ Suspect et Fungi et le duo belge Food For Ya Soul.

De nombreux évènements seront proposés pendant la semaine : projections du film Queen & Slim et du documentaire 17 Blocks, un battle de danse au Triangle et bien plus encore.

Pour clôturer cette édition, la familiale, musicale et urbaine Block Party au Parc des Hautes-Ourmes proposera au plus grand nombre une journée au goût printanier avec des jeux en plein air, de la restauration et des lives. Un rendez-vous rennais incontournable et intergénérationnel.

Programme du Dooinit 2022 :

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Dooinit Festival 2022 – Jamie 3:26 + DJ Suspect + Aurelio Lost Grooves

Dooinit collabore avec Funk Yourself pour vous proposer une soirée sous le signe de la musique funk avec l’américain Jamie 3:26 et les parisiens DJ Suspect et Aurelio Lost Grooves. Originaire de la région de Beverly sur le côté sud de Chicago, Jamie 3:26 est reconnu…

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Dooinit Festival 2022 – Block Party : Food For Ya Soul + Ngoc Lan

Retrouvez la fameuse Block Party le dimanche 10 avril avec Food For Ya Soul et Ngoc Man au parc des Hautes-Ourmes. Originaire de Suisse, Food For Ya Soul est un duo de DJ basé à Bruxelles qui puise ses principales influences de la scène britannique. Depuis…

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Dooinit Festival 2022 – Show Me What You Got #3

Dooinit collabore avec l’association West Coast Project et le centre culturel Le Triangle pour proposer un battle Événement unique en son genre dans le paysage des Battles hip-hop, Show Me What You Got met le show et la création à l’honneur ! Porté par le danseur rennais…

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Dooinit Festival 2022 – Makala + CJ Fly + Lord Apex

Retrouvez le vendredi 8 avril Makala, CJ Fly et Lord Apex à l’Antipode de Rennes. Sur scène il est difficile de faire plus intense. Makala qui chante sa liberté depuis toujours défendra son nouvel album dès le printemps 2022. Par respect pour son art et pour son public, Makala,…

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Dooinit Festival 2022 – Spectacle XY

Dooinit collabore avec le Centre Culturel Pôle Sud pour vous présenter le spectacle XY de la Compagnie Dounia. Une performance de danse à retrouver le dimanche 3 avril à partir de 17h à Chartres-de-Bretagne. Nous dansons tous pour x ou y raisons. Partant de ce postulat,…

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Dooinit Festival 2022 – Bishop Nehru + Goya Gumbani + Maylay Sparks

Retrouvez le mercredi 6 avril Bishop Nehru, Goya Gumbani et Maylay Sparks au Jardin Moderne de Rennes. Markel Scott, connu sous le nom de scène Bishop Nehru, est un rappeur et producteur américain reconnu dans le milieu hip-hop pour l’originalité de ses sons. Artiste précoce, il…

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Dooinit Festival 2022 – Projection 17 Blocks

Nous nous associons à l’association Clair Obscur pour projeter le documentaire 17 Blocks au sein du cinéma Arvor de Rennes le jeudi 31 mars à 20h15. En 1999, Emmanuel Sanford a 9 ans et rencontre le journaliste et réalisateur Davy Rothbart avec qui il commence à…

Plus d’infos sur www.dooinit-festival.com

Retrouvez notre entretien avec Charles Songue réalisé en 2018 :

Comment avez-vous découvert la culture hip-hop ?
Charles Songue : J’ai commencé à écouter du hip-hop quand j’avais 9 ans. Je voulais ressembler à mon grand cousin qui faisait du basket et écoutait beaucoup de RnB et de rap. Il me faisait écouter ses cassettes avec des sélections qui lui plaisaient. C’est comme ça que j’ai commencé à écouter du rap, mais je m’y suis mis assez sérieusement dès le début. Quand j’étais petit, je prenais mon dictionnaire, vu que c’était du rap américain et j’essayais de traduire les chansons. J’échangeais des cassettes aussi avec des monos de mon centre aéré. J’ai assisté à mon premier concert à l’âge de 11 ans, sur un coup de chance, par des gens que je connaissais.

Charles Songue
Charles Songue

Comment le Dooinit Festival a-t-il vu le jour ?

Charles Songue : C’est un festival qui est né en 2010. Avant qu’il débute, nous avons fait pas mal de concerts isolés. L’objectif était de pouvoir proposer une programmation un peu plus variée, faire découvrir l’univers du hip-hop et ne pas proposer que des têtes d’affiche. Ça passait forcément par un festival et nous voulions aussi développer des activités hors concerts. Y en a tous les jours quasiment, mais nous voulions développer les conférences par exemple pour éduquer les gens au hip-hop autant que nous pouvions. Montrer aussi que c’est un mouvement et que ça passe par des conférences avec des spécialistes et des expositions. Faire entendre que le hip-hop n’est pas juste du rap, et c’est aussi pour ça que nous sommes un festival des cultures afro-américaine.

Le Dooinit, un festival de hip-hop, mais pas que…

Charles Songue : Au festival, nous retrouvons du beatmaking, du djing, et de la deep house. Nous avons amorcé le beatmaking l’an passé avec Mark De Clive-Lowe. Nous essayons de plus en plus de tendre vers quelque chose d’interactif. Les gens sont un peu surpris de voir par exemple Byron The Aquarius, faire de la deep house, mais il ne faut pas oublier que ce mouvement house techno est, à la base, noir américain. Nous souhaitons montrer un panel assez large du hip-hop. En proposant trois soirées différentes, notre rôle est de mettre en avant que la culture est assez large. Nous voulons démocratiser le hip-hop et vu que la programmation est assez pointue, cela passe par une journée, le dimanche, où c’est l’occasion de rencontrer un public plus large, qui peut se déplacer dans une ambiance dominicale et s’accrocher sur le côté hip-hop.

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Avec une programmation toujours très US, pour quelles raisons ?

Charles Songue : C’est surtout par rapport à nos goûts. Cette année, M.O.P est la tête d’affiche, c’est un groupe qui arrive de New York. Large Pro c’est l’autre tête d’affiche, il représente une des légendes du hip-hop. Après nous avons aussi eu des coups de cœur avec des artistes plus actuels, c’est le cas de Pac Div et Overdose, deux groupes californiens qui joueront jeudi soir. Overdoz, c’est leur première tournée européenne, ils viennent que pour le festival et repartent aussitôt après. Ils ont déjà posté leur venue à Rennes sur les réseaux sociaux et tout le monde est jaloux que ça se passe ici et pas à Paris. Shigeto aussi, un as des percussions et des machines, qui fera un live demain au Jardin Moderne. Après c’est logique pour nous de proposer une programmation principalement US. Tous les programmateurs devraient être spécialistes dans ce qu’ils font. Nous sommes spécialistes dans le hip-hop américain parce que nous écoutons ça depuis tout jeune et nous souhaitons faire découvrir quelque chose que nous apprécions. C’est la seule logique qui devrait y avoir pour un festival.

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Le festival s’installe un peu partout dans Rennes…

Charles Songue : Oui c’est vrai, nous occupons plusieurs lieux : Le Jardin Moderne, les Champs Libres, le Parc des Hautes Ourmes, L’Antipode, l’Ubu, Le Triangle, le studio du Block et L’Institut franco-américain pour l’inauguration. C’est un choix de notre part de ne pas se cantonner à un seul endroit et proposer une liste de concerts un peu partout dans la ville. Nous avons l’ambition et la prétention qu’il y ait au moins une semaine de hip-hop sur la ville, et ça passe par différents endroits à investir.

…avec des activités ouvertes à tous

Charles Songue : Au niveau du public c’est assez varié, il y a des étudiants et des personnes un peu plus âgées. Mais ça reste un festival pour les puristes, car notre tête d’affiche M.O.P ne parle pas à tout à le monde. Il est arrivé que des anciens fissent tout pour participer à un concert, car ça leur rappelait l’époque quand ils écoutaient ce hip-hop-là. Hier, c’était l’inauguration, consacrée cette année au Wu-Tang. C’était particulier pour moi, car ce groupe m’a fait tomber dans le hip-hop dès leur premier album en 1993. Pour les 25 ans de carrière, il y avait une exposition officielle du Wu-Tang, validée par le management du Wu. Il y avait aussi un reportage sur le Wu-Tang, suivi d’une petite discussion avec le commissaire d’exposition, Olivier N’Guessan, journaliste bien connu des fans de hip-hop.

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Aujourd’hui, un workshop est proposé au studio le Block autour de la production et du hip-hop instrumental. Il y a aussi une initiation à la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) et à la création. Le public aura plusieurs machines à disposition, et pourra essayer de créer quelque chose. Une rencontre est aussi organisée avec Byron The Aquarius à Rennes 2. Jeudi, rendez-vous au magasin Groove Rennes pour un blindtest. Vendredi, il y a un live de Kami Awori à la bibliothèque des Champs-Libres. Samedi, deux activités au Blosne et au Triangle, avec une battle de danse « Show Me What You Got », et un festival de street art « On déchire la toile ». Dimanche, c’est la Block Party dans le Parc des Hautes-Ourmes, avec des jeux pour les enfants autour d’un barbecue dans un esprit très convivial.

À chaque édition du Dooinit, des pointures du hip-hop débarquent à Rennes, ça été le cas avec Little Brother, Skyzoo ou encore Ali Shaheed Muhammad, quel est votre secret ?

Charles Songue : Dans le cadre de mes études, j’ai fait pas mal de stages aux USA, j’y vais à peu près tous les deux ans depuis 2005, donc ça m’a permis de tisser un petit réseau là-bas et après il suffit de l’activer. Il y a plein d’acteurs dans ce milieu, il y a toujours moyen d’avoir des contacts. Parfois, je passe par un circuit plus classique de tourneurs. Ce n’est pas le cas de M.O.P, la tête d’affiche, ou encore Large Pro et Overdoz, car nous savons que ce n’est pas simple de les avoir donc il faut être introduit par une connaissance. Après c’est des négociations, pour certains ça se passe très rapidement, pour d’autres j’ai dû me déplacer, mais il faut surtout établir une relation de confiance.

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Quel avis portez-vous sur la culture hip-hop aujourd’hui ?

Charles Songue : La culture hip-hop a évolué, mais pas suffisamment et pas toujours dans le bon sens. Il faut quand même être fier d’une chose, le hip-hop reste la musique la plus écoutée aujourd’hui, même si ce n’est pas ce hip-hop-là que je défends. Ceux qui vendent le mieux, comme Orelsan, par exemple, ou encore Jul, ce sont d’autres styles, mais tout autant appréciables. Le problème c’est que le hip-hop reste cantonné à de la jeunesse tout le temps. C’est une culture qui a plus de 40 ans, mais encore vue comme un phénomène jeune ou quelque chose de passager. Dès que le festival est fini, on nous demande si nous revenons l’année prochaine alors que c’est le but d’un festival. Je ne pense pas que nous demanderions ça à I’m From Rennes par exemple, car c’est un festival déjà installé. Même si nous ne sommes pas dans la même période, c’est quelque chose qui a su se renouveler. Le fait que le hip-hop aille chercher un peu partout, en pop, classique, rock, ça donne aussi des possibilités infinies, c’est ce qui nous rassure dans le fait que ça ne pourra jamais s’arrêter, car il y aura toujours un nouveau mélange à faire avec le hip-hop.

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Timothy Gaignoux
Timothy Gaignoux est journaliste spécialisé en culture musicale.

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