Les Vieilles Charrues s’acheminent sereinement vers la 25e édition du festival qui réunira à Carhaix les 14, 15, 16 et 17 Juillet 2016 un beau public de France et d’Europe. Leur directeur Jérôme Tréhorel fait le point pour Unidivers sur cette nouvelle édition fidèle à l’esprit Vieilles Charrues.
Pour ce 25e anniversaire, l’équipe fait particulièrement fort en proposant la meilleure photographie musicale de l’année, à un prix défiant toute concurrence, comme toujours. Serein et confiant Jérôme Tréhorel nous l’affirme :
Une chose est sûre, le 14 juillet, à 14 h 45, les portes s’ouvriront pour les 250 000 personnes venues fêter avec nous les vingt-cinq ans des Vieilles Charrues. La pelouse de Kerampuilh aujourd’hui déserte aura été transformée d’ici là en une véritable ville éphémère avec nos 6000 bénévoles à pied d’œuvre.
Coup de chance et beau témoignage des concerts « surprise », dont ce festival associatif a le génie, c’est avec l’image mythique de Téléphone réincarnée dans les Insus que s’ouvre l’édition 2016. Qui aurait prédit de revoir Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka ensemble sur scène ? Ils seront là, à Carhaix, pour être les premiers à rencontrer cette houle humaine incomparable comme au plus fort de leur extraordinaire ascension, idoles incontestées de toute une génération. Plutôt sympa le cadeau d’anniversaire !
Autre figure emblématique de la chanson française, Michel Polnareff fête aussi son grand retour à Carhaix. Le visuel de l’Agence de communication Des ronds dans l’eau immortalise son passage aux Vieilles charrues. L’humour et l’autodérision sont de mise avec le thème retenu pour cette affiche : le rétrogaming, en hommage à la première génération de jeux vidéo qui coïncide avec la création de l’événement. C’est vrai, avec les Vieilles Charrues, il est facile de se prendre au jeu, de sourire encore, un quart de siècle plus tard, à l’idée de ce pari improbable lancée par une bande d’allumés du Centre-Bretagne qui entendaient bien faire leur propre révolution culturelle sans craindre de passer pour des fous ou de mettre fin à l’aventure au premier bouillon financier. Le succès est venu saluer depuis leur sens de l’anticipation, même si une plus forte concurrence fait monter la pression et les enchères. Avec l’effondrement du marché du disque, la scène est devenue le principal revenu des artistes cette dernière décennie. Live is life !
Pour relever le défi, l’équipe des Vieilles Charrues réunit à l’année les compétences de treize professionnels, mais dans les bureaux pour la dernière ligne droite, c’est aujourd’hui plus de soixante-dix personnes qui gèrent l’entreprise associative. Au total, le festival de Carhaix réalise mille embauches directes chaque année, avec un seul mot d’ordre, garder la tête froide, être le plus efficace possible dans l’organisation pour concilier sécurité, qualité de l’accueil et l’ambiance festive, marque de fabrique dont le succès et la présence des festivaliers sont le pendant de la prise de risque.
Car le risque du bouillon existe d’édition en édition. En effet, le festival s’autofinance à 100% et, contrairement aux grosses productions de même niveau, les Vieilles Charrues tirent leur originalité et leur authenticité de ce qui fait toute la différence. Aucune subvention ne vient peser dans la balance de pertes et profits et tous les bénéfices, quand il y en a, sont redistribués dans l’année aux associations partenaires, en créant au passage un bel appel d’air pour l’économie locale.
Intrigués par cette aventure hors du commun, des Bretons d’Amérique, le temple du business is business, ont eu l’idée d’inviter Jérôme Tréhorel à New York. Là-bas, tout va très vite, de rendez-vous en terrasse de café, de rencontres informelles en discussions fructueuses, voilà les Vieilles Charrues avec un nouveau terrain de jeu et pas des moindres : Central Park.
Beaucoup sont originaires de Gourin, Carhaix, explique Jérôme Tréhorel, ils ont fait le choix il y a 20, 30 ou 40 ans de tenter le rêve américain. Lors de la dernière fête de la Bretagne à New York, nous étions invités à venir présenter le Festival des Vieilles Charrues à New York. Ces expatriés sont très fiers de leur Bretagne natale, de leurs racines et sont de fervents supporters des Vieilles Charrues. Certains n’ont jamais partagé les temps forts de notre festival, d’autres n’ont pas vibré au rythme de la scène Glenmor ou Kerouac depuis des années. La pelouse de Central Park m’a rappelé étrangement le cadre de Kerampuilh, j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce lieu. À l’évidence, les conditions étaient réunies pour fêter cet anniversaire avec nos cousins d’Amérique, si heureux de partager ce moment avec nous.
Le 1er octobre, des artistes à l’image de l’esprit du festival et de ce nouveau pari fou seront donc du voyage outre-Atlantique avec l’équipe et, ça va de soi, des bénévoles. Une des têtes d’affiche, Mathieu Chédid, saisit ainsi l’occasion de se souvenir de sa toute première fois à New York, c’était pour la Fête de la Musique en 2014, déjà à Central Park. Entrée 69e et 5e avenue !
En attendant l’automne, c’est bien à Carhaix que les 250 000 festivaliers attendus sont invités à vivre les 25 ans des Vieilles Charrues du 14 au 17 juillet dans ce cadre aussi magique que magnifique : Kerampuilh, notre Central Park à la mode de Bretagne.