Sciences. Demain l’ADN de synthèse remplacera le silicium, explique Dominique Lavenier 

synthese adn

Au rythme de nos productions de données textuelles, photos, vidéos, etc. générées par les réseaux sociaux, les médias et toutes les autres sources imaginables, nos solutions actuelles de stockage de données nous conduisent dans une impasse. Rendez-vous compte : 175 Zetta Octets* en 2025 (soit l’équivalent de 175 milliards de disques de 1 To) et 2150 Zetta Octets annoncés en 2035** (230 disques par habitants sur terre) ! Présentation de l’avenir par Dominique Lavenier.

Le National Climatic Data Center (NCDC), un data center public qui abrite la plus grande archive mondiale d’informations météorologiques.

National Climatic Data Center
Le National Climatic Data Center (NCDC), un data center public qui abrite la plus grande archive mondiale d’informations météorologiques

En 2021, le monde comptait 8000 data centers mais avec une croissance estimée à 20% par an, nous en sommes maintenant certainement très loin ! Leur coût à l’unité est d’environ 1 milliard de dollars sur 10 ans. Un data center consomme de l’ordre de 100 MW/heure et ils pourraient à eux seuls représenter 20% de la consommation totale d’énergie. Et ce n’est pas tout ! La durée de vie des supports de stockage va de 3 à 5 ans pour les disques durs et de 10 à 20 ans pour les bandes magnétiques. Il faut donc transférer régulièrement ces données sur de nouveaux supports ce qui signifie un énorme gaspillage de matériel.

ferme data serveurs

Alors que faire ? Les sages nous diront d’arrêter de générer des données inutiles mais seront-ils écoutés ? Rien n’est moins sûr. Que faire donc dans ce cas ? Chercher des alternatives ? Pour répondre à ce défi, l’une des voies ne serait-elle pas d’utiliser de l’ADN de synthèse, à la fois infiniment plus dense et pérenne que les matériaux actuels ? Une nouvelle révolution en marche ?
Écoutons Dominique Lavenier, directeur de recherche CNRS, équipe GenScale, Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires (IRISA), Centre Inria de l’université de Rennes.

Dominique Lavenier
Dominique Lavenier entouré de Jean Louis Coatrieux et Félix Boulé

Belles fêtes à toutes et à tous !

Pour en savoir plus :

Vidéo France 24


Vidéo France 2

Interstices
https://interstices.info/stocker-les-donnees-la-piste-prometteuse-de-ladn/

* 1 Zetta octets (Zo) = 1021 octets = 1 milliard de Terra octets (To= 1012 octets)

  • ** Chiffres d’International Data Corporation
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Jean-Louis Coatrieux
Jean-Louis Coatrieux est spécialiste de l’imagerie numérique médicale, écrivain et essayiste. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment aux éditions La Part Commune et Riveneuve éditions.

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour,
    juste une observation concernant la vidéo sur le stockage de données dans l’ADN.

    Comme il est dit, le processus est fait de 3 étapes : codage par synthèse, stockage assurant la pérennité de la molécule support de l’information et décodage par séquençage.

    On y voit bien les laboratoires et les chercheurs français qui se sont lancés dans cette entreprise qui vise à 1) diminuer les volumes et la consommation d’énergie des data centers, 2) assurer une stabilité du support puisque actuellement, il faut changer tous les 5-10 ans les disques durs et autres bandes magnétiques.

    On y voit aussi que l’ADN est stocké dans des capsules. mais on est passé un peu vite sur les 15 années qu’il a fallu à l’entreprise française, Imagene, pour développer et valider les-dites capsules (les DNAshells).
    Leur utilisation est fondamentale car ces capsules, hermétiques, mettent l’ADN à l’abri de l’air qui autrement le dégrade rapidement. Elles sont donc la clé de la conservation des données au long terme des données digitales.

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