Une étude commandée par des élus opposés à la construction du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, entre Rennes et – surtout – Nantes, met en cause l’utilité publique de cet équipement. Une conclusion que les élus favorables au projet auraient bien aimé éviter.
L’étude a été commandée par le CEDPA, un collectif d’élus peu convaincus de la pertinence de l’aéroport. Réalisée par le cabinet néerlandais CE Delft, spécialisé dans les problématiques environnementales, cette étude, rendue au mois d’octobre, s’est concentrée sur la question économique. Elle a repris minutieusement, point par point, les travaux commandités en 2006 par l’État, les enquêtes publiques ainsi que la déclaration d’utilité publique de 2008.
Un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes a été proposé parce que l’aéroport de Nantes-Atlantique aurait été près d’atteindre sa capacité maximale, et nous avons trouvé qu’il pourrait se passer beaucoup de temps avant que la capacité maximale soit atteinte. CE Delft.
Selon le cabinet, l’étude de 2006 a intégré des données incorrectes sinon truquées, notamment un tarif du baril de pétrole particulièrement bas. Quant à la capacité de la piste, « elle n’est pas contrainte par le nombre de passagers mais par le nombre de vols » ; autrement dit, il suffirait de plus gros porteurs pour s’adapter à la croissance des passagers.
Et l’étude d’enfoncer le clou : non seulement « les coûts d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes excèdent les bénéfices », mais « la différence principale entre un nouvel aéroport à Notre Dame des landes et une amélioration de Nantes Atlantique est qu’un nouvel aéroport aurait des coûts de construction plus élevés et des coûts de destruction de la nature plus élevés. »
Recommandation : adapter l’aéroport actuel, optimiser les accès et créer une nouvelle piste. Une option privilégiée par de nombreux élus et riverains.