L’affaire Xavier Dupont de Ligonnès continue de susciter fascination et rumeurs, et la récente médiatisation par l’influenceur Aqababe a relancé une vague d’intérêt autour de cette disparition non élucidée depuis 2011. Toutefois, à ce stade, il n’existe aucune preuve crédible que l’influenceur ait effectivement retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès.
- Absence de confirmation officielle : Ni la police ni la justice n’ont validé les informations diffusées par Aqababe.
- Manque de sources vérifiables : L’influenceur n’a pas fourni de preuves matérielles solides à l’appui de ses affirmations.
- L’aveu de départ sur le ton de la blague : Selon BFMTV, l’avocat d’Aqababe a reconnu que l’enquête a débuté comme une sorte de jeu ou de provocation.
- Instrumentalisation médiatique : Plusieurs experts soulignent la stratégie de communication qui vise à créer du buzz, sans réel fondement factuel.
Au vu des données disponibles, la probabilité que cette « découverte » soit fondée est extrêmement faible, voire quasi nulle à ce jour. Cela semble davantage relever d’une opération de communication que d’un travail d’enquête rigoureux.
Au-delà de la véracité des faits, cette affaire soulève une question délicate : quelles sont les limites morales et juridiques à la mise en scène d’opérations de communication autour de drames humains ?
Utiliser une affaire criminelle non résolue – impliquant le meurtre présumé de cinq membres d’une même famille – comme support de visibilité numérique pose un problème éthique majeur. En droit, si la liberté d’expression permet une large latitude, elle s’arrête là où commence la diffusion délibérée de fausses nouvelles susceptibles de troubler l’ordre public ou de nuire aux familles concernées. Le Code pénal français (article 27 de la loi de 1881) prévoit ainsi des sanctions en cas de propagation de fausses informations.
Moralement, l’instrumentalisation du malheur, même à des fins d’audience ou d’engagement, interroge sur la responsabilité des influenceurs dans l’espace public : entre storytelling sensationnaliste et respect dû aux victimes et à leurs proches, la frontière est étroite, mais essentielle à préserver.
Vous pouvez consulter les archives de l’INA qui proposent des vidéos d’archives permettant de mieux resituer cette affaire judiciaire :