Non, Unidivers ne verse pas dans le People avec Pippa Middleton. PIPA, SOPA et maintenant CISPA sont des propositions de loi américaines concernant l’accès aux données personnelles par les autorités gouvernementales. Au rythme d’un par an, refus après refus, ils vont finir par les appeler Pamela ou Cindy…
Cette fois, c’est le républicain Mike Rodgers, membre de la chambre des représentants, qui est à l’initiative de cette loi. Ancien agent du FBI, il connaît bien le sujet de l’espionnage et est un farouche opposant à Wikileaks (réclamant la peine de mort contre ses auteurs…). Mais son nouveau bébé est soutenu par le fleuron de l’industrie high-tech : Apple, Facebook, AT&T, IBM, Intel, Microsoft et plus récemment Google qui met un bémol sur le détail de la loi.
Justement, le détail est important dans une telle loi à portée mondiale, notamment au regard de la question propriété de l’Internet actuellement. Cet amendement à la loi sur la sécurité décrit les «cyber menaces» comme des informations en la possession d’un élément de la communauté du renseignement se rapportant directement à une vulnérabilité, ou menace pour un système ou un réseau d’une entité gouvernementale ou privée ». Après quelques modifications visant à préciser les échanges de données entre secteur privé et gouvernemental, le projet a été voté le 18 avril dernier à la Chambre des représentants. Le veto promis par Barrack Obama en 2012 n’a pas été confirmé, le texte attend son examen par le Sénat.
Si l’aspect « propriété intellectuelle » a été supprimé du projet après un passage par la Chambre des représentants, il reste, selon les opposants, trop de flou dans la définition des raisons d’enquêter sur des données personnelles. D’autant que l’internaute ne pourra pas demander ce qui est stocké et récupéré par le gouvernement à son sujet. Si les réseaux sociaux sont une mine d’informations pour ce CISPA, il faut rajouter à cela les données en « Cloud », dont les fleurons sont Apple, Microsoft, IBM, Amazon, justement les promoteurs du projet. Toutefois, ce maillage concerne principal notre monde occidental de l’Internet. Mais les autres pôles et réseaux subissent aussi des pressions des gouvernements. Ainsi le gouvernement russe prépare une offensive autour des soutiens aux ONG locales et le gouvernement chinois espionne attentivement les réseaux sociaux de son propre pays.
Après l’attentat de Boston et l’utilisation des réseaux internet, le vote au Sénat peut prendre une tournure différente et Barrack Obama pourrait changer d’avis. Pourtant, les données des deux présumés poseurs de bombe n’étaient pas sur un réseau américain (mais sur VK qui est le Facebook russe) et pas en mode privé. Comment fonctionnera cette loi à l’égard des sociétés non étasuniennes, mais dotées de filiales sur le sol américain ? Il serait étonnant que le FBI ou la NSA essuient un refus.