La galerie de l’IUFM de Bretagne présente une exposition personnelle de David Zérah, artiste rennais. Il présente un ensemble de photographies réalisées en 2011 pendant sa résidence à Barrhead en Ecosse. Cette résidence fait partie du projet Barrhead Health and Care Centre Arts Strategy créer par Patricia Fleming pour le NHS Greater Glasgow and Clyde.
David Zérah, vous vous êtes fait connaître par la photographie, mais aussi par les « blabla ». Pouvez-vous présenter ces derniers à nos lecteurs ?
Les blabla sont des animaux fictifs dessinés après mes études aux beaux-arts. Le premier dessin représentait deux personnages face à face qui parlaient mais ne communiquaient pas ! J’ai édité un livre « quelques conseils pour la constitution d’une collection de blabla » où je les ai répertoriés par genres et espèces. Au même moment, je cherchais à développer ces formes dessinées de manière tactile et en trois dimensions. En cherchant dans un magasin de jeux, j’ai trouvé des ballons en formes d’animaux dans lesquels j’ai mis de l’eau pour leur donner vie. Ce geste était très adolescent et très influencé par le travail de l’artiste Américain Mike Keley (dont on regrette la récente perte NDLR).
Avant d’être achetés par le Fonds National d’Art Contemporain en 1999, les blabla ont fait quelques brèves apparitions sur M6 et France 3 avec le groupe de rock L7 lors de leurs passages à Rennes pour les Transmusicales puis en prime time sur Canal+ dans le coffre d’un mini Austin pour une exposition itinérante dans plusieurs lieux institutionnels à Paris, Genève et Berlin.
Comment résumeriez-vous la teneur de votre travail, notamment photographique ?
Je fais de la photographie distraite ! J’ai tendance à rêvasser sur le réel et à m’attacher aux détails. Je ne désigne rien de particulier, mais je tente d’ouvrir une fenêtre vers un état de demi-sommeil. C’est une forme de méditation contemplative qui m’amène à réfléchir sur ma relation aux mondes qui m’entourent.
Pourriez-vous présenter votre nouveau travail, intitulé The Music of Chance (la musique du hasard) ?
Le travail qui est présenté dans l’exposition The Music of Chance, à l’IUFM de Rennes 2, est un ensemble de photographies réalisées en 2011 pendant ma résidence à Barrhead en Ecosse. Cette résidence fait partie du projet Barrhead Health and Care Centre Arts Strategy créer par Patricia Fleming pour le NHS Greater Glasgow and Clyde. A la différence des pièces montrées et installé dans le Health and Care Centre réalisé par l’agence Londonienne Aventi Architects, je présente un nouvel ensemble avec d’autres narrations possibles.
Quelles sont la place et l’influence de la littérature dans votre travail ?
Pendant mes études aux beaux-arts, je lisais essentiellement de la poésie et des romans. Visuellement, je développais des sortes de Haïku dans l’espace d’exposition avec des dessins, des photos et des objets fabriqués de façon très sommaire comme des maisons en allumettes. Je n’expliquais jamais le sens des mes gestes par pudeur. La narration et les interactions de sens et de formes entre les éléments étaient le seul moyen de ne pas être trop autiste !
La plupart des titres de mes oeuvres, je les trouve dans le livre Alice’s Adventures in Wonderland de Lewis Carroll. Cette fois-ci, c’est l’un des romans de Paul Auster. Une autre fois, ce fut un film de Clint Eastwood…
Propos recueillis par Nicolas Roberti
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du 7 février au 16 mars 2012 – IUFM de Bretagne – Site de formation de Rennes – Galerie de l’espace artistique et culturel – EC’ARTS – 153, rue Saint-Malo Contact : Annick Carré – 02 99 54 82 09
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