Annoncée officiellement par Emmanuel Macron en 2024 et confirmée par la ministre de la Culture Rachida Dati, la première édition de la Music Week se tiendra à Paris en 2025. Cet événement vise à faire de la France un acteur incontournable de la scène musicale internationale pendant une semaine entière.
Inspiré par des événements emblématiques comme la Miami Music Week ou l’Amsterdam Dance Event (ADE), la Music Week française se veut un rendez-vous global de toutes les musiques. L’objectif est de célébrer la diversité musicale à travers un programme riche :
- Concerts dans des lieux emblématiques de la capitale,
- Petits concerts d’artistes émergents,
- Rencontres professionnelles entre labels, producteurs et artistes,
- Tables rondes et conférences sur l’avenir de l’industrie musicale,
- Marché de la musique pour favoriser les échanges et la collaboration.
En organisant cette Music Week, la France affiche clairement son ambition de reprendre une place centrale dans l’industrie musicale mondiale. Comme l’a souligné Rachida Dati lors de son annonce en janvier 2025 : « Nous devons replacer la France sur la carte de la musique mondiale, encore mieux valoriser la création musicale et renforcer notre influence culturelle ». Cette initiative vise également à dynamiser le secteur économique de la musique en France, en créant des opportunités pour les artistes, les maisons de disques et les startups du domaine musical.
L’événement se déroulera la semaine de la Fête de la Musique, c’est-à-dire autour du 21 juin 2025, et culminera avec un grand concert final qui promet d’attirer un public massif. Des lieux iconiques comme l’Olympia, le Grand Palais ou la Seine Musicale devraient accueillir certaines des performances les plus attendues.
Malgré l’enthousiasme général, de nombreuses voix s’élèvent contre l’emploi du terme anglophone « Music Week ».
Extrait de la lettre ouverte à l’attention de Mme Rachida Dati, ministre de la Culture par le cosignataires ADELFY, AFRAV, Avenir de la langue française, Cercle littéraire des écrivains cheminots, CO.U.R.R.I.E.L., Défense de la langue française, DLF Pays de Savoie, Entente Ile-de-France Québec, Fédération France-Québec Francophonie, France-Louisiane Franco-Américanie, HCILFF, Institut culture, économie et géopolitique, Justice pour la langue française, Observatoire des libertés, Observatoire européen du plurilinguisme.
« Je voudrais qu’on crée un grand festival comme on le fait à Miami ou Amsterdam, qui permet à tous les professionnels de la musique de se retrouver comme par exemple pour la Fashion Week, et d’avoir de très grands concerts et très grands festivals (…) avec, comme apothéose, la fête de la musique. » Le président Emmanuel Macron a lancé cette idée l’an dernier. Le 21 février, vous avez précisé son objectif : « Nous devons replacer la France sur la carte de la musique mondiale, encore mieux valoriser la création artistique française et la richesse de ses talents ». Cet événement aura lieu en juin sous l’appellation – provisoire ? – de France Music Week.
Personne ne nie qu’il s’agit d’une excellente initiative. Mais pourquoi choisir un tel nom pour faire rayonner la musique française ? Quand en 1966 Bernard Chevry a créé à Cannes le marché de l’industrie musicale, il a choisi l’acronyme français MIDEM (marché international du disque et de l’édition musicale), qui a connu un incroyable succès international. Quand Jack Lang a créé la fête de la musique en 1981, il n’a pas eu l’idée saugrenue de la nommer « music day ». Elle est aujourd’hui reprise dans plus de cent pays sur les cinq continents. Le Festival Interceltique de Lorient, les Vieilles Charrues, le Printemps de Bourges réunissent chaque année des dizaines d’artistes de tous les pays et des centaines de milliers de spectateurs sans avoir besoin d’angliciser leur nom. Les Francofolies s’exportent au Québec, au Luxembourg, en Belgique, en Bulgarie avec succès.
Alors, s’agissant de musique, pourquoi ce triste tropisme pour la langue anglaise ? Pourquoi ne pas choisir la Semaine de la musique, la Semaine musicale, la Semaine des Accords, En avant la musique ou tout autre nom français ?