Le collectif OUINCH OUINCH présente son spectacle Happy Hype les 5 et 6 juillet à Rennes dans le cadre des Tombées de la Nuit. Il sera, pour la deuxième fois après le festival d’Aurillac en aout 2023, joué en version XXL. Dix danseur.euses s’évertueront à briser le quatrième mur, écran imaginaire qui sépare l’acteur du spectateur, pour entraîner le public dans une joyeuse transe collective.
Rondes folkloriques, clubbing, couleurs explosives, chapeaux et costumes improbables, ce sont les ingrédients (non exhaustifs) qui font de Happy Hype un spectacle intense, une fête survoltée et enivrante qui devrait transformer la place Hoche en un gigantesque dancefloor les 5 et 6 juillet prochains. « C’est une déflagration d’énergie, on arrive avec des habits un peu extravagants, on vient titiller le public, et puis petit à petit on invite les gens et à la fin tous les publics sont happés et viennent danser », explique Karine Dahouindji, co-directrice artistique du spectacle.
Happy Hype est la première création du collectif OUINCH OUINCH, fondé en 2018 par d’anciens et anciennes danseur.euses de la Manufacture de Lausanne. Bien que co-dirigé par Karine Dahouindji et Marius Barthaux, ses membres revendiquent un mode de fonctionnement sans hiérarchie. « En gros, nous on a les idées, les propositions et ensuite on invite certaines personnes à nous rejoindre. Dans la création, tout se passe de manière horizontale et collective. »
« Quand on a créé ce spectacle, c’était un peu un défouloir. »
Marius Barthaux
Avec Happy Hype, les Ouinch Ouinch ont souhaité s’extraire de certains codes acquis à l’école de danse où ils se sont tous et toutes rencontrés. « Dans ce spectacle, on voulait extérioriser un truc qui était peut-être un peu plus retenu, un peu plus sérieux, plus appliqué. » Loin de vouloir s’affranchir de la danse contemporaine en elle-même, c’est de son image élitiste et peu accessible qu’ils veulent se détacher : « On a souvent l’impression en danse contemporaine de ne jouer que pour nos pairs, pour les gens qui connaissent déjà et qui ont les codes. Pour nous, c’est très important de démocratiser notre art, de montrer aux gens qu’on est pas plus intelligents qu’eux ».
Cette démocratisation passe notamment par l’occupation de l’espace public et le lien que les danseurs créent avec leurs spectateurs : « Si le public n’est pas là autour de nous, la pièce n’existe pas ». Pour le collectif, c’est cette porosité qui est essentielle. « A la base, on adorait se retrouver pour faire la teuf, donc on s’est demandé comment communiquer ça aux gens. » S’ils ont choisi une configuration en cercle, c’est pour s’inspirer du principe du “Hype Call”, pratique empruntée au Krump dans lequel les danseurs, placés au centre, sont encouragés par les cris des personnes qui les entourent. Une manière finalement d’inclure le public, au moins dans un premier temps. Si la danse reste contemporaine, Karine Dahouindji et Marius Barthaux n’excluent pas des influences urbaines, notamment liées aux choix musicaux de la DJ qui les accompagnent : « C’est la rencontre avec Mulah qui crée un contraste intéressant car elle mixe des sons plutôt afro-pop-urbain ». Ses sensibilités contribuent aussi à entraîner les spectateurs dans la danse en leur rappelant les sons qu’ils peuvent entendre lorsqu’ils sortent en club. Encore un pas de plus vers un effondrement du quatrième mur.
de 19h00 à 20h00
Déjà joué en France, en Allemagne, en Suisse, en Hongrie et en Inde, le spectacle, “qui fonctionne à tous les coups”, rencontre néanmoins un accueil quelque peu variable en fonction du pays où il pose ses valises. « On observe une capacité différente à s’enjailler selon les pays », explique Karine Dahouindji en riant. « Clairement en France, les gens sont là, ils réagissent direct et dansent. On sent qu’il y a beaucoup moins d’enjeux à être avec nous et à participer qu‘en Suisse ou en Allemagne par exemple. Les gens sont davantage sur la réserve. » Pour Marius Barthaux, le spectacle risque d’être encore plus “électrique” à Rennes en raison du contexte politique actuel : « on va se servir de notre spectacle pour dire à quel point c’est important qu’on se rassemble pour vaincre la haine ». Le but ? Se laisser contaminer par l’énergie des autres et partager son propre plaisir à danser et rappeler à tout un chacun notre capacité à être ensemble dans une grande diversité. « On vient comme on est. C’est un endroit où on se sent libre de s’exprimer comme on a envie.»
Avec leur approche inclusive et leur énergie débordante, les OUINCH OUINCH promettent un moment mémorable aux Rennais, une véritable célébration collective de la danse et du “faire ensemble”.
Happy Hype XXL, collectif Ouinch Ouinch et Mulah (DJ)
Lien vers le site des Tombées de la Nuit
Vendredi 05 Juillet – 21h – Place Hoche
Samedi 06 Juillet – 21h – Place Hoche
Gratuit sans réservation
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