L’idée d’une semaine de quatre jours gagne du terrain à l’échelle mondiale. Ce modèle de travail, qui réduit le temps de travail sans perte de salaire, est testé dans de nombreux pays et entreprises. Les défenseurs de cette approche estiment qu’elle bénéficie autant aux employés qu’aux employeurs, tout en ayant un impact positif sur la société dans son ensemble (American Psychological Association, 2025).
L’expérimentation du travail sur quatre jours repose sur un principe simple : travailler moins d’heures mais plus efficacement. Cette approche a été adoptée par des entreprises privées et des administrations publiques, avec des résultats variés selon les contextes. Plusieurs pays ont mis en place des programmes pilotes ou adopté des politiques permettant un passage progressif à la semaine de quatre jours. Parmi eux :
- Belgique : Les employés peuvent opter pour une semaine de quatre jours en compressant leur temps de travail sur moins de jours.
- Japon : Dans un contexte de surmenage chronique, certaines entreprises testent la semaine de quatre jours pour améliorer la qualité de vie des salariés.
- Royaume-Uni : L’un des essais les plus significatifs a montré que la majorité des entreprises ayant participé au programme ne souhaitent plus revenir à la semaine de cinq jours (The Straits Times, 2024).
- Allemagne : Un programme pilote a été brièvement testé, et de nombreuses entreprises estiment qu’il est difficile de revenir en arrière (Bloomberg, 2024).
- États-Unis (Utah) : L’État de l’Utah a expérimenté la semaine de quatre jours pour les fonctionnaires, mais l’initiative a été arrêtée faute d’économies suffisantes (Ere.net, 2025).
Ces initiatives montrent que si la semaine de quatre jours n’est pas encore une norme universelle, elle s’installe progressivement dans différents secteurs et pays. Dans le secteur privé, de nombreuses entreprises ont décidé de passer définitivement à la semaine de quatre jours après des essais réussis. En Islande et Au Royaume-Uni, des centaines d’entreprises ont adopté ce modèle de façon permanente, constatant une amélioration du bien-être des employés et une hausse de la productivité (Computerworld, 2025). De même, Le Monde (2023) rapporte que même le secteur public britannique commence à intégrer ce modèle de travail.
Les avantages côté travailleurs sont multiples :
Amélioration du bien-être
- Réduction du stress et du burnout : Les employés ressentent moins de pression et de fatigue.
- Meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle : Plus de temps pour la famille, les loisirs et le repos.
- Baisse des arrêts maladie et de l’absentéisme, signe d’une meilleure santé mentale et physique.
Maintien, voire augmentation, de la productivité
- Contrairement aux craintes initiales, la productivité ne chute pas.
- Dans plusieurs secteurs, elle a même augmenté grâce à une meilleure organisation du travail.
- Les réunions inutiles ont été supprimées et les tâches mieux réparties pour maximiser l’efficacité.
Impact positif sur l’égalité des genres
Bien que le modèle ait montré des avantages significatifs, il n’est pour autant pas exempt de défis :
- Pas toujours adapté à tous les secteurs
- Dans des domaines comme la santé ou la logistique, il peut être plus complexe d’adopter un rythme de quatre jours sans compromettre la continuité des services.
- Certaines entreprises ont dû embaucher davantage de personnel pour compenser la réduction du temps de travail.
- Problèmes économiques et organisationnels
- Ere.net (2025) explique que l’expérience menée dans l’État de l’Utah n’a pas généré les économies espérées, ce qui a conduit à l’abandon du projet.
- La transition vers la semaine de quatre jours demande un réaménagement des horaires et des flux de travail, ce qui peut être difficile pour les entreprises habituées à un modèle plus traditionnel.
- Des résultats variables selon les contextes
- Financial Times (2024) rapporte que Tokyo prévoit de permettre aux fonctionnaires de travailler quatre jours pour encourager la natalité, mais l’impact à long terme reste incertain.
- En Allemagne, l’expérimentation a été trop brève pour en tirer des conclusions définitives (Bloomberg, 2024).
Malgré ces défis, de nombreux experts estiment que la semaine de quatre jours représente l’avenir du travail. La réduction du temps de travail sans perte de salaire devient une revendication majeure des syndicats et des mouvements en faveur du bien-être au travail. Les entreprises y voient aussi un moyen de se différencier dans un marché où la flexibilité et la qualité de vie deviennent des critères essentiels pour attirer les talents Alors que certains États comme le Royaume-Uni avancent rapidement sur cette question, d’autres restent plus prudents.
En France, plusieurs entreprises ont adopté la semaine de quatre jours, chacune adaptant ce modèle à ses besoins spécifiques. Voici quelques exemples notables :
1. Exystat Cette entreprise de 17 salariés, spécialisée dans la biométrie des études cliniques, a expérimenté la semaine de quatre jours en janvier 2023. Les horaires sont passés de 40 à 35 ou 36 heures par semaine, réparties sur quatre jours au lieu de cinq. Les résultats ont été positifs, avec une amélioration du bien-être des employés et une productivité maintenue.
2. Pimpant PME spécialisée dans la vente de produits rechargeables, Pimpant a adopté la semaine de quatre jours en juin 2023. Les employés travaillent 32 heures sur quatre jours, avec un jour de repos le mercredi ou le vendredi. Cette organisation a conduit à une meilleure qualité de vie pour les salariés et une augmentation de la productivité.
3. L’Agape Ce restaurant situé à Limoges a mis en place la semaine de quatre jours pour ses cinq salariés. Cette initiative a permis aux employés de mieux concilier vie professionnelle et personnelle, tout en maintenant la qualité du service offert aux clients.
4. Yprema Entreprise spécialisée dans le recyclage de matériaux, Yprema a progressivement réduit le temps de travail de ses 104 employés depuis 1997. En 2024, elle est passée à une semaine de 32 heures sur quatre jours, avec un jour de repos tournant le mercredi ou le vendredi. Cette transition a été bénéfique pour le bien-être des salariés et la performance de l’entreprise.
5. Structa Fabricant français de mobilier de bureau basé dans la Drôme, Structa a adopté la semaine de quatre jours en mars 2023. Les 70 salariés travaillent 36 heures sur quatre jours, avec le vendredi en repos. Cette organisation vise à améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle et à renforcer l’attractivité de l’entreprise.
6. Elmy Entreprise lyonnaise engagée dans la transition énergétique, Elmy a testé la semaine de quatre jours dès 2022.Les 100 salariés ont vu leur semaine réduite d’une demi-journée supplémentaire en septembre 2023, travaillant ainsi 32 heures payées 35, avec un jour de repos le mercredi ou le vendredi. Cette initiative a conduit à une réduction du stress et une amélioration de la qualité de vie des employés.
7. LDLC Le groupe LDLC, spécialisé dans la vente de matériel informatique, a adopté la semaine de quatre jours en janvier 2021 pour ses 1 000 employés. Les salariés travaillent 32 heures par semaine sans réduction de salaire. Cette initiative a permis une augmentation de la productivité et une amélioration du bien-être des employés.
8. Welcome To The Jungle Cette entreprise de recrutement a mis en place la semaine de quatre jours en 2019. Les employés travaillent quatre jours par semaine sans augmentation des heures quotidiennes ni réduction de salaire. Cette organisation a conduit à une meilleure qualité de vie pour les salariés et une augmentation de la productivité.
9. Weglot Société développant des logiciels, Weglot a testé la semaine de quatre jours sur deux sessions de trois mois en 2023. Malgré les ajustements nécessaires, l’entreprise a adopté définitivement ce modèle en 2024, constatant une amélioration de la qualité de vie des employés et une productivité maintenue.