Formé en 2016 à Bruc-Sur-Aff (35), le groupe Good Bad & Young réunit la jeune Sadbh Tapie, son père Cyril et Joé Chollet. Ayant débuté par des reprises de blues, ils ont sorti leur EP Inside The Tinder Box le 30 avril dernier. Ils ont donné un concert tonique lors de la 2e journée du festival Quartiers d’été aux Gayeulles, le 19 juillet.
Au festival Quartiers d’été, la première journée du 18 juillet avait été entièrement consacrée aux esthétiques actuelles du rap avec Chilla, YL, Dinos, S.A.M. et VLJ Zone. C’est une tout autre ambiance qui a plané aux Gayeulles lors de la 2e journée, ouverte à 19 h par le groupe Good Bad & Young.
Leur combo chant/guitare (Sadbh Tapie), basse (Cyril Tapie) et batterie (Joé Chollet) l’inscrit inévitablement dans le champ du rock, mais leurs morceaux renvoient en réalité à des influences mêlées. Leur répertoire actuel, qualifié de rock celte, intègre les 4 chansons présentes sur leur EP Inside The Tinder Box, toutes écrites par Brid Ni Chonghaile. Cette dernière, chanteuse du groupe celte Avel Fal pendant les années 2000, n’est autre que la mère de la chanteuse Sadbh Tapie, âgée de 16 ans. La jeune femme, également guitariste du groupe, a reçu une éducation musicale assez hétéroclite, dans laquelle se côtoient les musiques traditionnelles irlandaises, Johnny Cash, les Clash, ainsi que Sinead O’Connor. Outre la présence de son père Cyril, bassiste du groupe, on retrouve également Samhna Tapie (alias SAMH), la sœur de la chanteuse dont les œuvres ornent les visuels de l’EP.
https://www.youtube.com/watch?v=Dt4mfOE5Ncs
En premier lieu, la musique de Good Bad & Young intègre la répétition en ostinato de motifs musicaux minimalistes (Piglet), un élément que l’on retrouve de façon significative dans le blues. Cela ne semble pas un hasard, puisque Sadbh Tapie a pris ses premiers cours de guitare auprès d’un bluesman dès l’âge de 7 ans. Dans le même temps, son timbre de voix renferme des inflexions qu’on peut percevoir chez des chanteurs comme Asaf Avidan (notamment dans le phrasé et son tremblement dans la voix). Son timbre nasillard caractéristique peut également évoquer Selah Sue et les sauts vocaux dans l’aigu des chanteuses telles que Cyndi Lauper. Elle dispose ainsi d’un potentiel vocal prometteur qui devrait lui permettre d’asseoir sa sensibilité et sa personnalité.
Dans la chanson Lemming, on peut également entendre un rythme presque galopant, présent habituellement dans les chansons rapides de country et les jigs irlandaises rapides. De plus, certaines structures harmoniques et des constructions mélodiques évoquent dans une certaine mesure les musiques traditionnelles irlandaises (et plus largement celtes). C’est notamment le cas dans la chanson No Devil Kind.
Certaines rythmiques et structures harmoniques sonnent un peu plus bluesy et rock et présentent un aspect presque hypnotique, de par la répétition des motifs en ostinato commune à la musique celte et au blues. Cela apparaît notamment dans la chanson Piglet, construite sur les « powerchords » joués à la guitare par Sadbh Tapie.
Les textes des chansons de Good Bad & Young abordent dans l’ensemble des thèmes sombres et tragiques. Ils sont néanmoins traités par un accompagnement instrumental qui, s’il adopte à cet effet des tonalités mineures, s’avère presque toujours vitaminé. On retient également la mine radieuse qu’affichait Sadbh Tapie entre chaque chanson et l’énergie communiquée par tout le groupe, qui tranchent avec cette noirceur apparente. C’est cette énergie brute qui leur a permis d’installer une atmosphère dynamique qui a donné le ton pour le reste de la soirée, préparant ainsi le terrain pour les prestations tout aussi réussies de Kokobasaï et Vanupié. On a pu également y entendre des chansons encore inédites, qui figureront probablement sur un éventuel premier album. À suivre…
Prochain concert de Good Bad & Young : 23 août 2018 aux Jeudis du Végétarium, à la Gacilly.
Page Facebook de Good Bad & Young ici.
Le site internet est ici.
Sauf mention contraire, les photos sont de Bruno Bamdé.