Rennes. Le blindtest vagabond de Thow

Le blindtest de Thow anime les bars rennais depuis 2019. L’ancien barman s’est fait une spécialité de ce jeu, popularisé par la télévision, dans lequel les participants doivent identifier les morceaux de musique passés par l’animateur. Très attendues par un noyau dur de mélomanes, ses soirées nomades mettent l’ambiance partout où elles passent.

Nous sommes le 8 février 2023 et le rez-de-chaussée du bar La Cour, rue de Penhoët à Rennes, est bondé comme un jour de match. Point d’écran géant pourtant, ce soir, c’est Thow qui fait le show. C’est parti pour plusieurs heures de blindtest à travers sa bibliothèque musicale. Tenez-vous prêts, il faudra être rapide pour remporter la partie !

Théo Biet, de son vrai nom, est un ancien barman rennais. Son goût pour le blindtest, c’est très jeune et en famille qu’il le développe, notamment grâce à l’émission de télévision Tout le monde en parle, de Thierry Ardisson. « À la fin il y avait toujours un blindtest, animé par Philippe Corti. Je trouvais ça très dur à l’époque, mais ça amusait mon père et on a commencé à en faire en famille », raconte-t-il. Dans les années 2010, les blindtests se répandent dans les bars rennais. Ils sont nombreux à en organiser les mardis ou mercredis, jours creux pour les débits de boissons. L’Aeternam, rue Saint-Michel, en était un. « On y était tous les mardis avec mes amis », témoigne Théo.

En 2018, quand l’Aeternam arrête ses blindtests, Théo Biet commence par lancer ses propres blindtests chez lui. Puis, très vite, il propose l’idée au bar qui l’emploie, le Dejazey, rue de Saint-Malo. En 2019, le blindtest de Thow prend son envol, promenant de bar en bar ses playlists recherchées et bariolées. Le Bar’hic, la Cour, le Babazula, le Sur Mesure, le Black Bear, les 400 coups, le Nakama, le Bistrot de la Cité, les Petits Papiers, l’Overlook, le Oan’s Pub comptent parmi ses destinations. À raison d’à peu près un par mois, Thow a déjà organisé plus d’une trentaine de numéros de son blindtest vagabond. 

À chaque fois, entre une vingtaine et une quarantaine de joueurs s’affrontent dans une atmosphère bon enfant mais compétitive. « Ce qui me plaît, c’est l’ambiance », explique Théo Biet. « C’est pour ça que je fais des blindtests “à la gueulante”, alors que la grande majorité se fait à l’écrit maintenant », ajoute-t-il. La rapidité est donc de mise.

Concrètement, les blindtests de Thow se déroulent en cinq manches et par équipe. Pas d’inquiétude si vous venez seul, vous pourrez toujours rejoindre une équipe présente et profiter du jeu pour faire connaissance. Et rien ne vous oblige à participer à toutes les manches. Au cours de la partie, Thow passe entre 120 et 130 morceaux, en les laissant chacun courir jusqu’à ce que quelqu’un ait trouvé le nom de l’artiste qui en est l’auteur ou l’autrice. L’équipe qui remporte la manche se voit offrir une tournée de shooters.

Le blindtest de Thow doit son succès à son ambiance très vivante, mais aussi à sa sélection musicale large. « Ça va de la musique classique jusqu’aux dernières sorties », précise Théo Biet, sans oublier le rock des années 60-70 qui lui est cher. L’animateur se permet aussi des petits plaisirs : « j’aime bien glisser des trucs récurrents, des morceaux que j’aime beaucoup et qui deviennent des repères pour les participants ». À la gueulante, il faut éviter les morceaux trop faciles. Thow privilégie plutôt les morceaux obscurs d’artistes très connus, ou à l’inverse, les morceaux les plus connus d’inconnus. « J’adore passer des morceaux que tout le monde connaît sans savoir qui l’a composé », ajoute Thow, espiègle. Il essaie aussi de s’adapter au lieu qui l’accueille. À la Cour, par exemple, il passera volontiers de la chanson française ou des vieux morceaux noise. À Dimanche Bistrot, où on le retrouvera pour la première fois le 2 avril, la sélection devrait être plus punk. Thow propose aussi occasionnellement des blindtests thématiques, sur les musiques de film ou les reprises, par exemple. Le 29 mars, à la Cour encore, ce sera un blindtest 100 % hip-hop dans le cadre du festival Dooinit.

Vous vous sentez l’oreille mélomane ? Allez vous frotter aux blindtests de Thow, vous pourriez avoir des surprises.

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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