Avec un brin de muguet, on vous souhaite tout le bonheur du monde. Et qu’un livre vous tende la main pour vous accompagner vers de calmes jardins.
Vous connaissez la chanson… Et vous connaissez peut-être aussi certains des prochains auteurs dans un autre registre que la littérature.
En littérature française, acteurs et chanteurs proposent ce mois-ci leur premier roman.
Raphaël Quenard est à l’affiche de bon nombre de films français ces derniers temps et chacun le connaît pour son phrasé insolite et sa posture banlieusarde. Si vous êtes curieux de savoir ce que cela donne dans un roman, lisez Clamser à Tataouine (Flammarion, 14 mai 2025, feuilleter). Le narrateur est un jeune marginal qui rejette sa défaite sur la société. Et il compte bien se venger. Pour cela, il s’immisce dans toutes les classes sociales, choisit un de ses représentants et le tue. Raphaël Quenard, dans un style inventif, nous entraîne dans une épopée macabre teintée d’humour noir.
Guillaume Gallienne, acteur et sociétaire de la Comédie française, se prête au jeu littéraire de la collection « Une nuit au musée ». Le buveur de brume (Stock, 7 mai 2025, feuilleter) est un récit poétique sur ses origines russes. Pour cet exercice, il retourne à Tbilissi voir le portrait de son arrière-grand-mère maternelle. En remontant à ses racines, l’acteur nous parle de ses inspirations, de son parcours, de sa jeunesse et de son caractère.
Guillaume Ledoux, chanteur du groupe des Blankass, propose avec Colza (Cherche-Midi, 7 mai 2025) une réflexion poétique sur la ruralité, la réussite et le clivage social. Dans une petite ville provinciale, un jeune homme, empêtré dans son travail et ses relations tragicomiques, cache sa passion pour l’écriture. Son seul lecteur est un plombier. Mais bientôt une rencontre bouleverse sa vie. Un très beau conte addictif.
Pour conclure, François-Henri Désérable, écrivain voyageur vous emmène en voyage sur les traces de Che Guevara. Chagrin d’un chant inachevé (Gallimard, 8 mai 2025) est une formidable traversée de l’Amérique du Sud.
Si Virginie Grimaldi propose un nouveau roman dans le domaine français (Les heures fragiles, Flammarion, 7 mai 2025), les amateurs de romance aimeront aussi Rendez-vous ici (Belfond, 7 mai 2025, traduit par Sarah Tardy). David Nicholls propose une belle promenade dans les somptueux paysages du Yorkshire. Marine, londonienne solitaire de trente-cinq ans, accepte la proposition de son amie Cléo. Elle va traverser l’Angleterre de long en large avec un groupe de randonneurs. Trouvera-t-elle chaussure à son pied ?
Avril faisait la place à d’excellents recueils de nouvelles comme La forme et la couleurs des sons de Ben Shattuck (Albin Michel, traduit par Héloïse Esquié, lire un extrait) ou Flint kill creek de Joyce Carol Oates (Philippe Rey, traduit par Christine Auché). Ce mois-ci, ne ratez pas celui de Fernanda Melchor. Ici, c’est pas Miami (Grasset, 7 mai 2025, traduit par Laura Alcoba, lire un extrait) est un recueil de douze nouvelles autour du port de Veracruz, devenu un enfer avec l’apogée du narcotrafic.
C’est toujours un plaisir de retrouver l’univers d’Aki Shimazaki. Ajisaï (Actes sud, 7 mai 2025) met en scène Shôta, un étudiant en littérature. Il rêve de devenir écrivain. Mais face aux difficultés financières de sa famille, il se résout à cumuler plusieurs emplois. Il trouve un logement chez un couple marié. Madame Oda, la propriétaire, musicienne troublante, va changer sa vie.
Partons faire un tour au rayon Romans Noirs.
Eric Fouassier, auteur de la série à succès du Bureau des affaires occultes, revient avec un nouveau polar. Requiem pour la dame blanche (Albin Michel, 2 mai 2025, lire un extrait) nous emmène sur le front de la Somme à l’automne 1916. Des milliers de soldats meurent dans les tranchées mais d’autres meurtres sauvages ont lieu. Celui d’une chanteuse célèbre, surnommée la Dame blanche et d’un as de l’aviation française. Quinze ans plus tard, six personnages étroitement liés à ces événements se trouvent réunis à nouveau. Dans un huis clos oppressant, derrière les murs d’une grande maison isolée et bloquée par la neige, ils vont devoir affronter le poids du passé et leurs propres démons intérieurs.
Nouvelle enquête pour le profiler espagnol Kraken. L’enfant prodige (Fleuve noir, 15 mai 2025, traduit par Judith Vernant) d’Eva Garcia Saenz de Urturi est une enquête haletante dans le monde obscur des collectionneurs de livres rares, des faussaires et du marché noir. Kraken doit retrouver un livre du XVe siècle sous une semaine. Sinon sa mère, qui repose au cimetière depuis des décennies, mourra. Cette étrange menace d’un interlocuteur anonyme va mettre Kraken face à son passé.
Et je termine par un premier roman qui pourrait être une nouvelle vision du couple Thelma et Louise. Ennemies publiques (Sonatine, 7 mai 2025, traduit par Cindy Colin–Kapen) d’Hannah Deitch est le portrait de deux femmes en cavale. Malgré de grandes études, Evie Gordon perd son temps en donnant des cours à des enfants de couples fortunés. Un matin, en se rendant chez une élève, elle trouve les corps des parents de celle-ci. Dans la maison se terre une jeune femme qui l’appelle à l’aide. Un premier roman au suspense haletant.
Et voici les poches du mois de mai.
Jean-Baptiste Andrea a reçu le Prix Goncourt et le Prix du Roman Fnac en 2023 puis le Grand Prix des Lectrices Elle en 2024 pour son roman Veiller sur elle (Poche, 7 mai 2025). Ce roman raconte la rencontre improbable et la passion impossible de Mimo, un pauvre sculpteur de pierres et de Viola, une riche héritière. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l’Italie bascule dans le fascisme.
Leçons (Folio, 8 mai 2025, traduit par France Camus-Pichon) de Ian McEwan nous plonge dans le passé d’un homme abandonné par sa femme. Il se souvient de sa jeunesse en Libye et d’une professeure de piano dans un pensionnat anglais. Retrouver cette professeure pourrait-il le libérer de son mal-être.
Et je termine la boucle avec Jean Reno, un homme de cinéma. Emma (Pocket, 7 mai 2025), masseuse bretonne est remarquée par un riche Omanais. Il l’emmène au Moyen-Orient et la plonge dans une sombre machination. Un premier roman, étonnant captivant et dépaysant.
