Rennes, 14 juin 2025 – Une scène d’une extrême violence a bouleversé les usagers du centre commercial Leclerc Cleunay ce samedi matin. Aux alentours de 10 h 55, un homme de 37 ans s’est immolé par le feu dans l’enceinte de la station-service attenante. Il a été transporté à l’hôpital où il a perdu la vie. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances précises du drame.
Une action volontaire sous les yeux des témoins
Selon les premiers éléments communiqués par la police, l’homme est arrivé à pied à la station-service. Sans prononcer un mot, il se serait directement dirigé vers les pompes à essence, se serait aspergé de carburant, puis aurait mis le feu à ses vêtements. Les passants, choqués, ont alerté immédiatement les secours. Les images de vidéosurveillance, désormais entre les mains des enquêteurs, confirment cette séquence d’une violence inouïe. Transportée en urgence absolue, la victime souffre de brûlures sur 90 % du corps. Elle a été médicalisée sur place avant d’être évacuée par le SAMU vers le centre hospitalier régional. L’état de santé du trentenaire est critique.
Une enquête pour comprendre les raisons du geste
Une enquête a été ouverte par les services de police de Rennes pour “recherche des causes des blessures”. Aucun document ni lettre ne permettant d’expliquer le geste n’a été retrouvé pour le moment. La victime n’avait pas de pièce d’identité sur elle ; son identification a pu être confirmée grâce à l’intervention rapide des services de police judiciaire. Il s’agirait d’un acte désespéré en lien avec une situation psychiatrique et sociale lourdes.
Un traumatisme pour les témoins et les riverains
Sur les lieux du drame, la consternation était palpable. Des employés de la station et des clients ont été pris en charge psychologiquement, certains en état de choc. “C’était surréaliste… On a vu une flamme humaine”, confie un témoin au micro de France Bleu. La mairie de Rennes, par la voix d’un représentant du cabinet de la maire Nathalie Appéré, a exprimé son soutien aux témoins et aux proches de la victime : “Nos services sont mobilisés pour accompagner les personnes affectées par ce drame, et nous nous tenons à disposition des enquêteurs pour toute coopération utile.”
Un fait divers qui soulève des questions sociales et sanitaires
Si l’on en reste pour l’heure au stade de l’enquête, ce geste extrême réactive une interrogation sociale plus large. Les actes d’immolation, bien que rares, ont souvent des ressorts psychiatriques. Ils disent l’intensité du désespoir ou du besoin de hurler dans une société perçue comme sourde.
La France a connu dans les années récentes plusieurs cas similaires, notamment celui de l’étudiant Anas Kournif, qui s’était immolé devant un CROUS à Lyon en 2019 pour dénoncer la précarité. Mais tous ces actes ne sont pas publics ni politisés. Dans de nombreux cas, ils expriment un isolement radical, une souffrance psychique non prise en charge ou un passage à l’acte sur fond de détresse.
Au demeurant, la station-service Leclerc reste fermée pour les besoins de l’enquête et le nettoyage du site. Une cellule d’écoute a été mise en place par la direction de l’hypermarché pour les salariés et les témoins. Le parquet de Rennes devrait se prononcer plus officiellement lundi sur les suites données à cette affaire.