Samedi 21 juin 2025 a eu lieu l’inauguration du Parc des Tanneurs, à proximité de l’Hôtel-Dieu de Rennes. En rénovation depuis 2023, le parc a été le théâtre de nombreuses découvertes archéologiques par l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives). Son nouveau visage se dessine entre héritage historique et traits typiques d’un parc moderne en centre-ville.
Avant d’aller se promener dans les rues du centre-ville pour la Fête de la musique, la Ville de Rennes a ajouté au programme l’inauguration du Parc des Tanneurs. Jeux pour tous les âges, ateliers de sensibilisation et visites guidées : le temps d’une journée familiale et instructive, le public a découvert un programme à l’image du nouveau parc, entre mémoire urbaine et exigences contemporaines. Pas besoin de réalité augmentée : on vous guide à travers les nouveaux espaces du parc.
Le parc se divise en quatre zones. « La clairière », à gauche de l’entrée, devient un espace familial avec des jeux et du mobilier de détente. Des plateformes pour grimper, des tables de pique-nique et des bancs y sont installés. Cette première partie est aussi décorée de mosaïques en laiton, une œuvre du groupement Gilles Brusset et bOssa Talents, en partenariat avec Caroline Salles, mosaïste professionnelle.
Derrière la villa qui surplombe le parc dès l’entrée, la zone du « côteau », au centre, offre un paysage vallonné et un jardin à l’anglaise. Le lieu est devenu une zone de promenade à l’esprit romantique. Mais la rénovation se veut fidèle à l’Histoire : les éléments patrimoniaux comme la passerelle, la glacière ou le système d’alimentation en eau sont restaurés et valorisés.
Continuons notre promenade vers la « zone humide ». Tout au fond, enclavée entre les Prairies Saint-Martin, cette portion rectangulaire porte ce nom depuis 2017, lorsque le bureau d’études DM eau l’a confirmée en tant que telle. Cette appellation désigne des espaces où l’eau est un élément structurant, essentiel à la biodiversité. Ici, la balade se poursuit sur une dalle en béton qui assure un système d’évacuation vers l’Ille, sécurisant ainsi le passage des promeneurs.
Avant de quitter le Parc des Tanneurs, un dernier arrêt s’impose au « jardin archéologique ». À droite de la maison, l’ancien potager devient un mini-musée à ciel ouvert, mettant en valeur les vestiges d’un domus gallo-romain et d’une nécropole du Haut Moyen Âge, tous deux découverts par l’INRAP. La zone sert également de transition entre le centre-ville et les Prairies.
Un lieu historique pour la ville de Rennes
Les fouilles de l’INRAP ont révélé l’histoire ancienne du Parc des Tanneurs. Le premier vestige d’un domus antique remonterait au Ier siècle. Puis, une nécropole s’y serait installée au Haut Moyen Âge, à la charnière entre Antiquité et Moyen Âge. Au XVIIe siècle, le site devient un atelier de tannerie, où les peaux animales sont traitées pour produire du cuir. Au XIXe siècle, le parc est partagé entre familles de tanneurs comme jardin d’agrément. Ce n’est qu’en 1999 qu’il est racheté par la Ville de Rennes. Depuis, travaux et fouilles ont régulièrement remué son herbe verte.
Désormais, le patrimoine historique du parc est mis en valeur. La villa, classée au PLU (Plan local d’urbanisme) comme « élément de grande qualité patrimoniale », surplombe toujours l’entrée, telle une vitrine. La végétation y est également remarquable, avec plus de 210 arbres classés en Espace Boisé. De quoi rendre cette parcelle de nature encore plus précieuse au cœur de Rennes.
