En juin, l’été s’annonce. Les lecteurs pensent à leurs imminentes vacances, les éditeurs préparent la rentrée littéraire. Vous trouverez donc peu de nouveautés littéraires en ce mois de transition.
Ouvrons cette rubrique avec un essai, un hommage au grand Karl Lagerfeld qui nous a quitté en février dernier. Avec Kaiser Karl (Albin Michel, 5 juin 2019), Raphaëlle Bacqué dresse le portrait féroce de cette icône mondiale, de ce grand couturier adorateur de la féminité, de ce patron hyperactif, souvent provocateur. Un récit littéraire nourri de révélations qui permettra à ses nombreux admirateurs de passer quelques temps en compagnie d’un homme exceptionnel, inoubliable.
Françoise Bourdin est une auteure prolifique assez discrète. Classée en 2012 à la quatrième place des écrivains français en nombre de livres vendus, elle a un lectorat fidèle, présent à chaque sortie d’un roman souvent ancré dans le terroir français. L’auteure se veut toujours une ambassadrice de la nature et des liens familiaux. Si loin, si proches (Belfond, 6 juin 2019) est le roman d’un homme qui consacre tout son temps à son parc animalier dans le Jura. Lorsqu’il va passer un mois dans une réserve au Kenya, il s’engage dans la protection des espèces menacées et découvre son sentiment pour Julia, sa meilleure vétérinaire à laquelle il a confié la direction du parc en son absence.
Au rayon Littérature étrangère, Canyons (Gallmeister, 6 juin 2019), premier roman de Samuel Western, est un huis-clos au pied des Bighorn Mountains qui fait d’un drame intime une réflexion universelle sur le pardon. En 1970, Ward, sa petite amie Gwen, et Éric, le frère jumeau de cette dernière partent pour une partie de chasse dans l’Idaho. Un accident mortel ruine la jeunesse de ces trois adolescents. Vingt-cinq ans plus tard, Ward, abîmé par l’alcool et hanté par le passé, retrouve Éric et l’invite à une ultime partie de chasse où l’un cherche sa rédemption et l’autre sa vengeance.
Le second roman choisi nous vient de l’Islande. Guðmundur Andri Thorsson se base sur des faits réels qui ont marqué l’histoire de l’Islande intellectuelle pour évoquer le passé d’un vieux magistrat, Olafur Arnason. Et notamment, une affaire de vol en 1882 qui lui valut le conseil de discipline alors qu’il était interne dans un pensionnat de lycée. L’enseignant Benedikt Grondal, poète, se sacrifie pour sauver le jeune Olafur de l’exclusion et de la honte.Dans L’affaire Benedikt Gröndal (Gallimard, 20 juin 2019), d’une langue riche et imagée, l’auteur fait évoluer ses personnages plongés dans la tourmente vers la grandeur de valeurs humaines universelles comme l’honneur ou la dignité.
À corps perdu (PLON, 6 juin 2019) remet en scène le commissaire Galien et celle qui fut son amante, Pauline Rauman. Le commissaire a abandonné la Brigade criminelle pour un poste à l’État-major. Mais lorsqu’il apprend que le fils de Pauline a été kidnappé dans d’étranges circonstances, il reprend le chemin de l’enquête avec la seule femme qu’il a jamais aimée. Marie Talvat et Alex Laloue, couple d’auteurs remarqué pour leur premier roman, Comme des bleus (PLON, 2018) reviennent avec une impitoyable course contre la montre, entre remords, griefs et faux-semblants.
Trentième enquête d’Alex Delaware et Milo Sturgis, les héros récurrents de Jesse Kellerman, Crime et délice (Seuil, 6 juin 2019) s’avère une des enquêtes les plus compliquées de leur carrière avec plusieurs meurtres autour d’un dîner gastronomique étonnamment mis en scène.
Ils sortent en format poche et ne les ratez pas
L’enfant qui (Babel, juin 2019) est l’histoire formidablement mise en musique par Jeanne Benameur de trois personnages touchés par la disparition d’une femme. Mère, épouse ou bru, ce fantôme de femme à la robe rouge ne laisse personne indifférent.
Avec En plein coeur de la nuit (Livre de Poche, juin 2019), Irvin Yalom compose un roman magnifique sur l’amitié en nous confiant l’histoire de son ami chirurgien poursuivi par les ombres de son passé en Hongrie pendant la Shoah.