Ils se sont rencontrés il y a quatre ans : le saxophoniste Alexandre Armand, le batteur Julien Massé et le claviériste Joris Prigent. Depuis, le groupe Nebia ne cesse de tourner en Bretagne. Après un premier EP totalement homemade il y a trois ans, et avoir été lauréat du tremplin du festival Jazz in Langouria l’année dernière, groupe Nebia sort son premier album: Monolithe. Du power jazz teinté de rock progressif particulièrement bien servi par ce trio rennais.
En chantier depuis deux ans, l’album concept Monolithe a été enregistré au Apiary Studio de Laval sous la houlette de Joris Saidani et Amaury Sauvé. Ce Monolithe de premier album porte bien son nom. Il a été créé comme un seul morceau composé de cinq parties, les cinq titres qui composent l’album. C’est une volonté affirmée du groupe Nebia de rechercher dans leurs compositions un état particulier, un certain onirisme. La musique de Nebia n’est pas planante, mais plutôt théâtrale. Elle révèle rapidement un côté narratif qui emmène l’auditeur dans l’imaginaire, l’incite à construire une histoire.
Les cinq titres se répondent, ils sont composés de sons assez bruts, de gimmicks récurrents qui apportent une tonalité très rock à l’album. Pas de guitare, pas de basse ni de voix, mais un clavier, une batterie et un sax baryton qui donnent à la formation de Nebia un caractère réduit aux fondamentaux décalés débordant d’énergie pour nous livrer un son puissant et tout autant généreux en subtilités et en surprises. Ainsi dans Epicez tout ! les riffs sont simples, basiques, mais ils sont réarrangés tout au long du morceau. Le résultat est cet effet d’histoire qui démarre avec une proposition toute simple et qui se construit à mesure qu’elle est nourrie de nouveaux éléments et de rebondissements pour aboutir à une sorte de saynète, à l’épilogue d’une pièce.
Cela reflète la manière de travailler des musiciens de Nebia. Traditionnellement dans un groupe, chacun a son rôle : bien sûr le batteur bâtit la ligne rythmique d’un morceau, un musicien la ligne mélodique, un autre l’harmonie. Nebia ne pratique pas ainsi. Les rôles sont interchangeables et ne manquent pas de circuler au sein du groupe. Chacun se mêle de tout dans un dialogue permanent et joyeusement fécond. Il en résulte un son. Les envolées furieuses d’Alexandre Armand au saxo ne sont pas sans rappeler les compositions sauvages d’un John Lurie du temps des Lounge Lizards, la batterie de Julien Massé nous ancre solidement tandis que les nappes mélodieuses du clavier de Joris Prigent évoquent le son caractéristique des groupes de rock progressif des années 1970-80. Un fabuleux mélange à écouter avec ce Monolithe, sans modération.
– Alexandre Armand – sax baryton –
– Joris Prigent – claviers –
– Julien Massé – batterie –
http://nebia.fr/
https://nebia.bandcamp.com/
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