Aux champs libres, la nouvelle exposition temporaire présente les découvertes archéologiques en Bretagne de ces 20 dernières années (un sujet et un exercice pas des plus faciles). Si un tel choix peut se défendre, le résultat promet de moins séduire le grand public qu’Odorico ou Alice. Dommage pour le centre culturel général et patenté…
En ce samedi après-midi, rares sont les visiteurs dans le grand espace réservé aux expos du nouvel équipement culturel. Malgré la promotion dans les médias locaux, les visiteurs ne se bousculent pas au portillon… Un couple avec un bébé, une femme endormie avec ses trois enfants, rien d’extraordinaire. Est-ce le sujet traité ? Une certitude : l’expo fait beaucoup moins rêver qu’Alice aux Pays des Merveilles…
Derrière des vitrines, pierres et autres objets sont exposés pour la première fois au regard des enfants et des adultes. On y découvre les fouilles archéologiques de notre Bretagne choyée : les trésors de Lanescat, les flèches du mésolithique de Carnac… On y passe devant et malheureusement… on ne s’y arrête pas. Car on a la triste impression de revenir au vieux Musée de Bretagne sur les quais de la Vilaine avec en plus… un habillage technologique.
L’exposition est destinée principalement aux scolaires (dixit le dossier de presse en ligne sur le site internet des Champs libres). Mais tout de même… Unidivers aurait eu envie d’en savoir plus sur les boulets de canon et sur les pierres retrouvées ça et là. En fait, l’expo dégage une terrible impression de déjà-vu… Notamment, parce que bien des musées de France présentent des pièces du même genre.
Un hôpital sous la place Sainte-Anne
En avant-première, les visiteurs découvriront nombre de vestiges retrouvés lors du chantier du métro rennais : le mobilier important de l’hôpital Sainte-Anne (pots à onguents, bassins, écuelles) ainsi que les origines des maladies, le contenu de l’alimentation et des remèdes. En revanche, le visiteur aura du mal à prendre pour argent comptant « l’idée de nouveauté, de caractère inédit, tant en termes de découvertes que d’innovations techniques » défendue par les organisateurs. Bien qu’elles soient présentées comme nouvelles, les fouilles sous-marines ou aériennes ont déjà été maintes fois expliquées en d’autres lieux.
Entre présentation de vieilles pierres et nouvelles technologies archéologiques, il aurait été souhaitable de proposer une exposition interactive et ludique beaucoup moins traditionnelle (par exemple, des fouilles en direct par les visiteurs…). L’archéologie nécessite en effet d’être divertissante pour susciter l’intérêt et être appréciée à sa juste valeur. Là, on est tombé sur un os…
Allez, ce n’est que partie remise. Vivement une prochaine expo sur la pêche à terre-neuve ! On retrouvera certainement la même poésie que les images au pays d’Alice.