L’ensemble Le Banquet Céleste a offert à l’Opéra de Rennes, le mardi 14 décembre 2106, une célébration musicale bien dans l’air du temps avec une interprétation brillante des cantates de Bach composées pour la période de l’avent.
Rien de plus à propos que de programmer les cantates de Bach, écrites pour la période de l’avent, quelques jours avant les célébrations de la fête la plus attendue de l’année. Damien Guillon et l’ensemble de musique ancienne qu’il a créé en 2009, Le Banquet Céleste, ont donné un concert d’une grande force d’évocation qui a rappelé que Noël n’est pas seulement un moment de ripailles et de libations, mais la célébration par le peuple des chrétiens de la naissance du fils de Dieu (néanmoins, ne boudons pas les bons repas partagés en famille et les cadeaux reçus avec joie !).

En premier, honneur aux dames : la très élégante Céline Scheen ; la qualité de son interprétation fait comprendre pourquoi elle est régulièrement invitée dans des festivals internationaux de musique ancienne.
Le ténor Robert Getchell a tout à fait sa place dans le domaine de la musique baroque ; on l’imagine non seulement dans Bach, mais aussi bien dans des œuvres de Haendel, comme le Messie, ou dans Mozart et son fameux Requiem. Après un nécessaire échauffement, il a pu donner à sa voix la précision qu’impose une musique d’apparence simple, mais en réalité très complexe.
Benoît Arnould, basse, a provoqué un début d’inquiétude tant il était manifeste, lors de cette première cantate, qu’il avait quelques difficultés pour projeter sa voix et paraissait chanter avec un peu trop de prudence. Les quintes de toux qui l’ont agité sur scène nous ont montré que le solide gaillard était encore un peu souffrant, mais rassuré sur ses possibilités, il a avec courage pris sur lui, nous offrant par la même une prestation vocale irréprochable et pleine d’une émouvante conviction.
Damien Guillon, pris entre l’arbre et l’écorce, a dû assumer, à la fois, la direction de son ensemble et la partie contre-ténor de la partition. Des deux taches, il s’est acquitté avec compétence, surprenant les quelques nouveaux venus à l’opéra par la sonorité particulière de sa voix. La qualité de ses aigus est peu commune : elle a enchanté un opéra de Rennes, bondé jusqu’au dernier strapontin.
Sans prendre le temps de souffler Le Banquet Céleste continuait avec la cantate BWV 62 Nun komm der Heiden Heiland, « Viens donc sauveur des gentils ». Écrite pour le premier dimanche de l’Avent, elle prépare le fidèle à l’arrivée du Christ et, pour ce faire, l’accueille avec un vibrant chœur. S’ensuit un aria du ténor, d’une grande beauté, auquel Robert Getchell donnera un relief particulier par une interprétation pleine d’émotion. Ses camarades de chant ne seront pas en reste et nous offrirons un moment de pure spiritualité.


Dommage pour ceux qui ne ce sont pas déplacés, mais tout n’est pas perdu puisque l’ensemble Le Banquet Céleste, comme d’ailleurs le chœur Mélismes, sous la direction de Gildas Pungier sont en résidence à Rennes jusqu’en 2018. Deux ensembles aux qualités reconnues. Deux cadeaux pour Noël !
Crédit photos : Roland Le Menn
