Rue de Sèvres est une toute nouvelle maison d’édition rattachée à l’excellente Ecole des loisirs. Contrairement à cette dernière dont le catalogue est consacré aux jeunes lecteurs, Rue de Sèvres s’enorgueillit de proposer des bandes dessinées instructives pour tout âge. Voici quatre titres respectivement destinés aux enfants, à l’adolescence, aux hommes et aux femmes, entendu qu’ils ont l’avantage d’être interchangeables. Une judicieuse manière de rapprocher les générations entre elles, et les genres entre eux.
Zita, la fille de l’espace de Ben Hatke, Rue de Sèvres, 187 pages couleurs – 11,50 €
Ben Hatke est américain. Zita, la fille de l’espace est à l’origine une histoire écrite pour sespropres enfants. Premier titre d’une série qui en compte quatre, Zita et son ami Joseph courent dans les bois lorsqu’ils découvrent une étrange boite au fond d’un trou. Garni d’un bouton rouge, l’objet attire l’intrépide petite fille qui n’a de cesse d’appuyer sur cet étrange mécanisme, quand tout à coup Joseph disparait dans l’espace. Le compte à rebours est lancé au milieu de monstres, d’aliens et de robots suréquipés. Zita doit impérativement retrouver son compagnon pour le ramener sur Terre. Ce livre est l’un des premiers romans graphiques destinés au jeune âge. Loufoque. Drôle. Palpitant. Une lecture pour tous à partir de huit ans.
Giacomo Foscari (Livre 1) de Mari Yamazaki, Rue de Sèvres, 190 pages N&B – 12,50 €
Mari Yamazaki est l’auteur du manga évènement Thermae Romae qui, avec cinq millions d’albums vendus, connait un immense succès dans de nombreux pays. En 2012, à la fin du sixième tome, elle entame l’écriture de Giacomo Foscari, nouvelle série construite autour de ses thèmes favoris : l’Italie et le Japon. 1993, Giacomo Foscari revient à Tokyo vingt ans après l’avoir quitté. La technologie envahit soudain les souvenirs qu’il avait gardés intacts de sa jeunesse. Dans un voyage à la fois physique et temporel, l’auteur nous invite à faire le pont entre les cultures italiennes et japonaises. S’en dégage une nostalgie produite par la sagesse de l’âge mûr. Le premier tome d’une très belle histoire.
Une histoire d’hommes de Zep, Rue de Sèvres, 62 pages en N&B coloré – 18,00 €
Parlons du livre et non de son auteur déjà surmédiatisé grâce (ou à cause) d’une lourde paternité. Qu’on ne s’y méprenne pas, Zep n’est pas seulement le créateur de l’écolier à la mèche hirsute qui fait rire les plus jeunes et désole leurs parents. Bien au contraire, ses albums hors Titeuf sont plus nombreux que ceux consacrés aux gamineries de son héros. Dans Une histoire d’hommes, il met en scène des quadragénaires aux certitudes émoussées par la vie. Sur fond de groupe rock reformé pour l’occasion, la musique, la drogue et les amours passagères s’entrechoquent à l’aune des souvenirs d’hier. Zep évoque la difficulté qu’ont les hommes au renoncement de leurs rêves. Le temps passe et ne se rattrape pas. Au bout du compte, seule leur compagne les préserve d’une certaine idée de l’échec. Une histoire d’hommes est, d’une certaine manière, un livre pour vous, Mesdames.
La BD de Soledad de Soledad Bravi, Rue de Sèvres, 60 pages couleurs – 12,50 €
Illustratrice de talent, Soledad Bravi donne rendez-vous chaque semaine aux lectrices de Elle dans un billet d’humeur corrosif. Son livre réunit les planches d’une année de publication. C’est désopilant, vif, talentueux, plein d’idées intelligentes et caricaturales. Chaque page répond à une question philosophique essentielle : Avez-vous déjà monté des étagères ? – Le plus dur le matin, c’est quoi ? – Pourquoi ma recette ne ressemble jamais à la photo ?Autant d’interrogations face auxquelles les hommes devraient s’aviser d’avoir les bonnes réponses, afin de comprendre l’univers insondable d’une moitié qui bien souvent leur échappe.
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Rue de Sèvres : le nouvel éditeur BD de l’Ecole des loisirs