Dans le quartier cossu de Sévigné, la décoration intérieure d’un collectif de quelques étages peut susciter bien des émois. Mais pas d’inquiétudes, les nazis ne sont pas revenus en force dans notre belle cité !
En pénétrant dans cet immeuble de Sévigné, la surprise est de taille… Dans le hall, le visiteur tombe nez à nez avec des croix gammées. « Quoi, des nazis ont habité là ?! » se dit-on. Mais il faut savoir raison gardée.
L’immeuble a été construit par l’entrepreneur Robert Henri en 1927, sur les plans de Lucien Daboval…bien avant la vague nationale-socialiste. À cette époque, le symbole des SS et autres cinglés du genre était déjà en vogue ; il remonte en fait au néolithique. Mais de là à imaginer le mosaïste italien Isodore Odorico s’en inspirer, on n’ose franchir le pas.
Dans cette artère bourgeoise, la croix en forme de svastika rassemble en fait tous les suffrages des habitants et des habitantes. Signe religieux que l’on retrouve en Eurasie, en Afrique du Nord, en Océanie et en Amérique, elle symbolise l’éternité dans certaines cultures. Elle n’est surtout pas inclinée à 45° comme celle promue dans le monde entier par Hitler et ses sbires.
En revanche, rien ne se sert de frapper à toutes les portes du Boulevard Sévigné pour dénicher cette œuvre d’art… Les mosaïques sont cachées derrière une jolie porte tout en métal et façonnée avec soin par des ferronniers. Comme à Paris et dans toutes les grandes villes, le digicode est Roi et empêche toute intrusion même pacifique…