Né le 12 septembre 1844, dans le port de pêche de Concarneau, dans le Finistère, le peintre impressionniste Alfred Guillou (1844-1926) ne s’est jamais détourné de la Bretagne. Il a su la représenter à travers ses peintures et ses dessins. Il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’art breton et français.

Il y a 181 ans naissait le peintre Alfred Guillou. Toute sa carrière durant, son œuvre a illustré la vie concarnoise, tantôt héroïque, tantôt tragique. Un souci très scrupuleux de réalisme anime les toiles du peintre, réalisées après de nombreuses études. Parallèlement à ses grandes compositions, Alfred Guillou est le conteur des tranches de vie de Concarneau sur de nombreux petits formats. Peintre des pêcheurs, il réalise également de très beaux portraits, notamment de femmes. C’est grâce à Alfred Guillou et à son confrère Théophile Deyrolle que le port de pêche de Concarneau est devenu un des ports de l’art…


Biographie :
Alfred Guillou vient au monde à Concarneau le 12 septembre 1844. Son père, Étienne, est vice-consul de Suède et de Norvège et aussi négociant dans la Ville close, appelé couramment « Le Pilote ». C’est lui qui fait construire sur le quai Pénéroff, aujourd’hui avenue du Docteur-Pierre-Nicolas.

Enfant, Alfred Guillou assiste à la vie de l’important port de pêche de Concarneau et au ravaudage des filets, qu’il décrira plus tard avec sensibilité.

(raccommodage)
Alfred Guillou reçoit ses premières leçons de dessin du peintre et lithographe breton Théodore Lemonnier (1815-1888), qu’il rencontre à Concarneau l’année de ses quatorze ans. Celui-ci l’encourage, en 1862, à suivre une formation à l’École des beaux-arts de Paris auprès des maîtres William Bouguereau (1825-1905) et Alexandre Cabanel (1823-1889). Il s’installe alors à Paris, à 20 ans. À l’atelier des Beaux-Arts, il fait la rencontre du peintre Théophile Deyrolle, qui deviendra plus tard son beau-frère (ce dernier épousera Suzanne Guillou, la sœur d’Alfred, en 1875).


Alfred Guillou se lasse de la grande peinture et de ses sujets mythologiques et religieux, qu’il réalise à Paris. À la fin des années 1870, il rejoint Théophile Deyrolle à Concarneau pour se consacrer à la représentation de sa Bretagne natale. Il est de retour au pays en possession d’un solide métier ; il est prêt à affronter la carrière des peintres académiques. Il présente une toile au Salon des artistes français en 1867, puis régulièrement à partir de 1881. Il couche sur ses toiles des scènes de vie quotidienne et séduit par l’authenticité et le réalisme de son trait. À l’image de la communauté de peintres de Pont-Aven (29), Alfred Guillou est à l’origine d’une colonie d’artistes établie à Concarneau.


Ville tristement célèbre pour ses naufrages, Concarneau inspire à Alfred Guillou son tableau L’Adieu en 1882. Il capture le drame ultime : un marin qui embrasse une dernière fois son enfant disparu dans les flots. Ce chef-d’œuvre bouleversant illustre la force de l’amour face à la mer impitoyable.

Toute sa vie, Alfred Guillou reste viscéralement un homme de la mer et se distingue, dans ses toiles, par son intensité émotionnelle et son réalisme. Alfred Guillou meurt à Concarneau le 22 mars 1926, dans sa 82e année. Ses œuvres sont à découvrir au musée d’Art et d’Histoire de Saint-Brieuc (22), au musée des Beaux-Arts de Quimper (29), au Musée d’art de Morlaix (29) et au musée La Piscine de Roubaix (59).


