La Bretagne est la région française qui possède le plus grand littoral dans notre pays. Pourtant, outre la mer et l’océan, la région a bien d’autres richesses, car l’eau circule aussi dans les terres bretonnes. Les quatre départements bretons sont traversés par de nombreuses rivières et ruisseaux qui valent le détour. Unidivers a sélectionné quelques rivières pour présenter aux visiteurs et promeneurs, leurs différents attraits .
L’Odet traverse le Finistère
Elle est la plus belle rivière de Bretagne : elle serait d’ailleurs la plus belle de France ! Elle prend sa source au cœur des Montagnes Noires à 175 m d’altitude à Yeun-ar-Vouster, commune de Saint-Goazec. Après avoir traversé la ville de Quimper, l’Odet prend sa forme maritime. Elle rencontre une magnifique vallée boisée où une vingtaine de châteaux et manoirs du XIX e siècle se succèdent dans des écrins de verdure : le château de Kerambleiz (la Maison du loup), Le château du Pérennou, le château de Lanniron, etc. Des navettes fluviales permettent aux touristes de découvrir les méandres et les châteaux de l’Odet. 63 km après sa source, l’Odet se jette dans l’océan Atlantique à proximité de la station balnéaire de Bénodet dans le sud Finistère, grâce à un majestueux estuaire long 20 km qui pourrait s’apparenter à ceux des grands fleuves. L’estuaire de l’Odet forme la baie de Kerogan, bordée sur sa rive gauche par des tourbières.
Le Léguer, la rivière sauvage des Côtes d’Armor
Aux portes de la Côte de Granit Rose, le Léguer est la rivière la plus sauvage de Bretagne. La rivière coule dans le Trégor, d’ailleurs elle est la première rivière côtière à avoir été labellisée « Site Rivières Sauvages du Grand Ouest » en 2017. Long de 59 km, particulièrement préservé, le Légué possède un patrimoine exceptionnel qui comblent les personnes en recherche d’authenticité. Il prend sa source à Plounévez-Moëdec aux pieds des Monts d’Arrée pour arriver à la Baie de Lannion. Cet espace naturel offre des paysages très diversifiés : une vallée encaissée, des versants boisés, trois grands massifs forestiers, des landes sèches intérieures remarquables. De nombreux moulins jalonnent le lit du Léguer. La rivière coule entre des chaos rocheux et entre de nombreuses petites vallées traversées par les quatre affluents du Léguer pour déboucher sur un large estuaire s’ouvrant sur la mer à Lannion. Classée « Rivière à poissons migrateurs de première catégorie », le Léguer est l’une des rivières à salmonidés les plus renommées en France. On y pêche des saumons atlantiques, des truites fario. Les lamproies, les anguilles, les loutres d’Europe et les chabots ont reconquis les milieux naturels en colonisant le Léguer.
La Seiche, la rivière d’Ille-et-Vilaine connue pour ses randonnées
La Seiche est un affluent de la Vilaine. Elle prend sa source dans un petit étang sur la commune du Pertre à 167 m d’altitude. La Seiche est un cours d’eau naturel non navigable de 97 kilomètres de long. La rivière traverse 36 communes et s’est associée aux noms de certaines d’entre elles, comme Noyal-Châtillon-sur-Seiche, Vern-sur-Seiche ou encore Availles-sur-Seiche. Tout au long de son cours, on trouve un nombre assez important de moulins, hélas pour la plupart désaffectés de nos jours. La rivière est surtout un lieu réputé pour la randonnée. Le sentier de grande randonnée 39 qui relie le Mont Saint-Michel (50) à l’estuaire de la Vilaine à Guérande (44), longe la rivière Seiche sur une belle portion. D’agréables chemins de campagne passent par des sous-bois avant de longer la Seiche. De nombreux arbres qui dominent la petite rivière sont vraiment appréciables par temps de canicule. Bien ombragé, le GR39 conduit au pont qui traverse la Seiche pour remonter vers Bruz avant de bifurquer en direction de Chartres de Bretagne, en coupant par un chemin de traverse. La Vallée de la Seiche constitue un des sites attrayants de la commune de Vern-sur-Seiche : cette zone naturelle s’étend sur 30 hectares et accueille les étangs du Paturiaux. Les deux extrémités de la zone de loisirs de la Vallée de la Seiche, les Bouillants et le Poncel conservent une trame bocagère structurée où de nombreux oiseaux trouvent refuge. La Seiche se jette dans la Vilaine à le-Boël, commune de Bruz.
L’Ellé, avec ses blocs de granit, est la plus belle rivière du Morbihan
Elle prend sa source en Centre Bretagne à Glomel dans les Côtes d’Armor. Le bassin versant de l’Ellé couvre une aire de 608 km2 qui s’étend depuis les Montagnes Noires jusqu’à la ville de Quimperlé dans le Finistère en traversant le Morbihan. Les eaux vives de l’Ellé sont appréciées des sportifs de haut niveau, notamment des kayakistes. Elles ont façonné une vallée du Pays du roi Morvan à l’ouest morbihannais, reliant Plouray à Le Faouët. Les espaces, le calme et la nature y sont préservés. D’énormes blocs de granit polis par l’érosion ont investi les lieux depuis toujours et que recouvrent les branches des grands arbres qui leur font de l’ombre, pour le plus grand plaisir des yeux des promeneurs. Le circuit de 7 km de randonnée Les chaos de l’Ellé permet de longer la rivière, à travers bois, au plus près de ces géants de pierre. Un coin de vallée de l’Ellé porte le nom de Roches du diable, car les pierres ont parfois des formes imposantes et étranges qui ont fait naître une légende (à consulter dans la vidéo ci-dessous). La rivière est poissonneuse. Elle abrite des saumons et des truites. Elle offre des coins de pêche sur un itinéraire de 3,5 km entre Barrégan et Le Grand Pont au Faouët mais aussi au village de Loge Coucou à Lanvénégen. Ces gros rochers servent d’abri à de très beaux poissons. Des espèces remarquables y sont présentes, comme la moule perlière d’eau douce. Longue de 60 km, la rivière l’Ellé coule vers l’océan Atlantique pour s’y jeter à côté d’Etel.
L’Aulne est l’une des plus grandes rivières de Bretagne avec ses 144 km
Parfois appelée de son autre nom la Rivière de Châteaulin, elle prend sa source à Lohuec près des Monts d’Arrée puis s’écoule à travers les Côtes d’Armor et le Finistère pour se jeter dans la rade de Brest, non loin de Rosnoën. On ignore encore aujourd’hui pourquoi l’appellation de la rivière en Breton est Ster Aon : soit parce que sa traduction signifie profonde rivière, soit parce que les arbres qui poussent sur ses berges s’appellent aussi les aulnes qui poussent sur les sols humides. Son bassin versant en forme de cuvette est délimité par des frontières naturelles : les Monts d’Arrée au nord, les Montagnes Noires au sud et les collines boisées de l’Argoat à l’est. Les milieux aquatiques du bassin de l’Aulne forment un véritable sanctuaire pour la biodiversité. A la belle saison, les renoncules forment des tapis de fleurs qui sont des caches appréciées des poissons. Le bassin de l’Aulne est également connu pour sa pisciculture et on peut y trouver des loutres d’Europe et des castors. La particularité de la rivière est sa descente qui se fait sur environ 60 km en passant 26 écluses. La balade se déroule sur un tronçon magnifique et calme plus fréquenté encore par les vélos et les canoës que par les bateaux de tourisme. Le cimetière des bateaux-fantômes de Landévennec est situé sur un méandre de l’Aulne. Il attire l’oeil des visiteurs avec les coques et les épaves de la marine nationale française qui sont en attente de démantèlement.
Le Scorff, une charmante rivière côtière à la pente douce
Il est présent dans les trois départements bretons : les Côtes d’Armor, le Finistère et dans le Morbihan pour sa plus grande partie. Très proche géographiquement de l’Ellé, son profil est bien différent. De taille moyenne et moins large, le Scorff s’écoule plus paisiblement du fait d’une pente plus douce. Paisible, le Scorff se transforme parfois en miroir d’eau. Il serpente sur 79 km, traverse la forêt de Pontcallec. Les sports d’eau vive et notamment le canoë-kayak sont très prisés sur le Scorff. Des communes portent le nom de la rivière : Guémené-sur-Scorff et Pont-Scorff. La vallée du Scorff est peuplée de graminées, de joncs et de plantes maritimes qui abritent des crabes verts, des puces de mer et des araignées-loups qui servent de nourriture aux oiseaux. Les pêcheurs, eux, n’ont que l’embarras du choix tout le long de la rivière pour traquer les truites et les saumons castillon. Ce poisson migrateur part grossir dans l’océan Atlantique et revient un ou deux ans plus tard pour se reproduire dans le Scorff, sa rivière natale. Il devra remonter le courant avant de pouvoir pondre ses œufs. Sur le bassin du Scorff, tous les cours d’eau ainsi que l’étang de Pont Nivino sont classés en première catégorie. Le Scorff rejoint le Blavet dans la rade de Lorient, pour se jeter dans l’océan.